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 The sweet escape

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MessageSujet: The sweet escape   The sweet escape EmptyVen 3 Déc - 21:42

The sweet escape 685095yuuuuuuuuuuuuuupng

THE SWEET ESCAPE
TABITHA&NOE





Assis sur le rebord de la fenêtre, je suis en pause. Pause réelle parce que j'ai arrêté de parler, j'ai arrêté de gueuler, de rire, de danser, de boire … et je sais que je devrais pas m'asseoir sur le rebord d'une fenêtre, parce qu'un faux mouvement, ou un type trop bourré qui vient me mettre une grande claque dans le dos et je meurt, pof, retrouvé en bas d'un immeuble de six petits étages mais déjà assez pour se casser le dos. Enfin là, honnêtement, j'en ai rien à faire, je me rend même pas compte qu'elle est ouverte cette fenêtre, ni même que la nuit est fraiche et que je fais chier tout le monde à l'avoir ouvert en grand. Deux heures que je suis arrivé et déjà saoul. Je suis en train de me rouler un stick, histoire de faire passer le tout et de me détendre un peu … parce que j'ai l'alcool mauvais, ça je le sais, et que là, je commence à sérieusement en avoir marre. On m'a gentiment invité, je vais pas gueuler sur mes hôtes uh ? Je vois pas vraiment ce que je fais, si j'en met trop ou pas assez, mais quelques minutes de galère plus tard, mon joint est prêt et allumé, trouvant une place toute naturelle entre mes lèvres. Deux trois tafs et je sais que j'ai bien dosé. Petite fierté personnelle, même bourré, j'arrive à rouler ce qu'il me faut. L'appart est bruyant, ça m'étonne même que les flics soient pas déjà arrivé suite à l'appel d'un voisin qui voudrait dormir tranquille. Il y a trois filles qui dansent sur une table basse, et une d'entre elle qui vient de retirer son tee shirt, découvrant une poitrine généreuse mais déjà tombante. Merde, c'était avec elle que j'étais venu. Rencontrée le matin dans un pub et ready à écarter les jambes dès le soir même. D »un coup, je savais pas vraiment si j'avais envie de visiter sa chambre … et puis je commençais à avoir la nausée. Faut pas mélanger la beuh et l'alcool. Je lance quelques mots d'excuses à la nana, un truc qui ressemble à « J'suis désolé, tu vois, j'dois faire, je sais pas, autre part, tu vois. » La phrase qui devait passer comme une lettre à la poste, tournée cinquante fois dans ma tête mais qui au final avait été un mix de toutes les excuses que j'avais pu m'inventer. Elle gueule, et moi je me sauve, attrapant ma veste au passage et claquant la porte sans attendre le reste.

Here we are. Dans la rue, à trois heures du mat', saoul, joint éteint toujours traînant dans ma main gauche et me rattrapant comme je le pouvais à des lampadaires avant de totalement m'écrouler sur le palier d'une maison. Sur leur paillasson, y a marqué bienvenue. Sympa, sauf qu'il pique. Je roule sur le côté et plonge la main dans ma poche de jogging, pour sortir mon briquet et mon portable. Touche rapide, la 1, et l'écran marque appel Tabitha. Ça sonne et j'allume mon joint. J'entends un allô plutôt faible et énervée … elle était p't'être en train de dormir ? « Baby Girl, j'suis dans la merde. Faut que tu viennes me chercher, je suis hum ... » Bref regard autours de moi et j'aperçois le nom de la rue. « ...dans la rue Churchill, là où on prend le bus. Viens me chercher. Je t'aime baby girl, tu l'sais ça hein ? » J'écoute pas ce qu'elle dit par dessus, je fais mon petit speech et raccroche. J'ai plus qu'à attendre qu'elle arrive.


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MessageSujet: Re: The sweet escape   The sweet escape EmptySam 4 Déc - 19:19

The sweet escape Kattt10

    Un monde tout rose, tout plein de blondes déguisées en lapin sexy, qui sautillent de nuage barbapapa en nuage fraise tagada. Elles n'arrêtent pas de trémousser leur abominables culs autour de Sidney, et je ne peux rien faire d'autre que regarder, ces putes m'ont attachée à un god géant avec un ruban de réglisse. L'odeur me donne envie de vomir, mais le regard satisfait de Sid' encore plus. Un cri m'écorche les oreilles, c'est le prénom de Sidney qui résonne dans ce monde de cauchemar et je mets un moment à comprendre que c'est moi qui hurle. Les blondasses se retournent vers moi, un sourire lubrique accrocher à leur lèvres rose bonbon. L'une d'elle revient à Sidney, l'embrasse fougueusement, il me jette un regard de pitié avant de revenir sur sa pétasse. Une autre s'approche dangereusement de son jean, et une troisième s'efforce de lui arracher son t-shirt barbouillé de peinture.Je ferme les yeux, et continu de hurler, mon cri se mêlant à "Highway to Hell", d'AC/DC. J'ai soudainement l'impression de tomber dans le vide et j'atterris sur un truc dur, et froid. J'ai l'impression d'être morte, j'ai mal partout, mais j'arrive encore à me demander pourquoi la chanson continue, pourquoi je l'entends encore alors que je suis morte. Complétement trépassée, passée l'arme à gauche, totalement raide. Et puis j'essaye de me relever, pour une morte, j'trouve que j'ressens plutôt bien le froid et que j'respire encore bien. En fait, j'suis pas morte, juste tombée de mon lit, et la musique, c'est la sonnerie spéciale Noé. Un peu énervée de pas être crever, je décroche et répond un allô plutôt faible, encore distraite par ma pseudo-mort. A l'autre bout du fil, mon Noé essaye de m'expliquer où il se trouve et qu'il faut venir le chercher. Il me dit qu'il m'aime, et je lève les yeux, marmonnant qu'il fait chier, à me ressuscitée. Il m'écoute pas, ou plus, et raccroche. Je jette mon téléphone sur mon lit, me relève et passe une main dans mes cheveux. A mes pieds, mon ipod. Je le ramasse, regarde ce que j'étais en train d'écouter avant de m'endormir. Katy Perry, Teenage Dream. Qu'est-ce que je fout avec cette merde ? Bref. Je file prendre une douche pour me réveillée totalement, attrape un jean qui traîne là, son propriétaire n'aura qu'a s'en prendre à lui-même s'il le récupère plein du vomi de Noé. J'enfile par dessus un large pull à rayures que j'ai piqué à un ex, prends mon téléphone sur mon lit, et, sautillant sur un pied, puis l'autre, j'enfile mes converses. Avant de claquer la porte derrière moi, j'hésite à prendre mes clés de voiture. Et puis merde, je tente le coup, j'aurais juste à le démonter en commençant par les bijoux de famille si il gerbe dedans. La porte claque, et je crois entendre Sidney gueuler que c'est pas une heure pour faire un bordel pareil. A vrai dire, je sais pas quelle heure il est. Je sais juste qu'il fait froid, et le peu de temps que je passe en dehors de ma voiture suffit à me gelée sur place. Une fois assise, j'allume le moteur, allume l'antique chauffage de la Mini que m'ont offert mes parents pour mon permis, j'enfonce sauvagement l'embrayage, enlève mon frein à main et passe la première. Vrouuum. J'adore le bruit de cette voiture. Je m'élance dans la nuit, essayant de me souvenir où se trouve Churchill Street. Au bout de 20 minutes passées à chercher cette putain de rue et à prier pour que Noé ne soit pas mort de froid, je tombe enfin sur l'arrêt de bus. Je me gare dans un grand crissement de freins et sort de la voiture comme une tornade. « Noé ! Fucking hell ! Noé, t'es où ? » Je scrute l'obscurité, à la recherche d'un signe de vie, d'un grand maigre et quasi chauve avant l'heure, à moitié asphyxié dans son vomi. Je sais comment il est, Noé, c'est pas pour rien que ce mec est mon meilleur ami. Si il dit qu'il est dans la merde, c'est que ça va vraiment pas. Enfin, je repère un point lumineux rouge qui s'agite dans le noir. Je m'approche, grelotante dans mon pull trop mince. Enfin, je suis à côté de Noé. Putain, c'est pas vrai. Il a la même tête que ce type, dans Harry Potter, celui avec sa gueule de serpent, Volde quelque chose. Il est tout aussi pâle, mais un pâle verdâtre, pas vraiment rassurant. Je commence à regretter ma décision de prendre la voiture. Noé, je t'aime, mais putain c'que j'te déteste !
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MessageSujet: Re: The sweet escape   The sweet escape EmptySam 4 Déc - 20:28





Je regarde l'heure sur mon portable. Deux heures du matin en plein Bristol, tu parles qu'il n'y avait personne dans les rues. Manquerait plus qu'il flotte... mais pour l'instant, il faisait même trop froid pour que les putes sortent, sinon il y en aurait bien eu une qui m'aurait tenue compagnie après avoir vidé mon porte feuille. Non, j'étais seul et la lumière de mon écran me brûlait la rétine. Je pousse un grognement, faisant glisser le blackberry dans ma poche. Allez Tabbie, dépêche toi ma vieille, je me caille ici. Je me tourne encore une fois par terre, rencontrant la poussière au passage, et tire une nouvelle latte sur mon joint ; faut que j'arrête, sinon je vais décorer sa mini … encore. Je m'étais calmé quand même ! La dernière fois, c'était il y a deux semaines, et j'avais réussi à appeler un taxi plutôt que wonder woman à la rescousse. Là je m'en sentais même pas capable, juste assez de force pour appuyer sur la touche un qui remplaçait le neuf cent onze. Elle me laisserait pas tomber, elle l'avait jamais fait et elle le ferait jamais ; même si Sidney lui avait barré le chemin jusqu'à la porte, qu'il c'était mis nu devant elle en lui proposant la plus grande partie de baise de sa vie, elle serait venu à mon secours. On formait un sacré duo tout les deux, une paire indivisible et j'aurais fait la même chose pour elle. Tabbie c'était les problèmes d'argent, moi c'était les problèmes de beuverie, à chacun son lot. Nouvelle taf, je suis bientôt à la fin, ça a plus de goût, il doit rester que du tabac. Ce qu'il y a de magique ce soir, c'est qu'elle est synchro, ce qui arrive pas souvent. J'entends le vrombissement de sa voiture, sa vieille mini pourrie mais à qui elle tient, parce qu'elle a l'air d'un cliché ambulant dans Bristol et que ça l'a toujours fait tripper. Caché à côté de l'arrêt de bus, elle va pas me voir et j'ai pas envie d'hurler. Doucement, je tends la main vers le lampadaire éteint et me met à cogner contre le métal froid. Putain, il y a que dans les films que ça fait du bruit ? Au lieu de sonner creux et de résonner aussi fort qu'un claquement de baguette sur une batterie, j'arrive juste à décrocher un petit dong tout faible qui m'explose la main. Shit, c'est tellement absurde que ça me fait marrer. Une autre idée ? Uh ? Je replonge la main dans ma poche de jean, en quête une nouvelle fois de mon portable et le brandit dans les airs, avec toute la force qui me reste. Clique droit sur le bouton caché sur le côté et hop, l'engin se transforme en boule à facette, clignotant de plusieurs couleurs différentes dans un rythme saccadé. On dirait une scène de dessin animé, de cartoon pour les gosses. Manque plus que les rires enregistrés en fond.

« Noé ! Fucking hell ! Noé, t'es où ? » Rien que d'entendre sa voix, je me sent mieux. Je continue à agiter mon portable dans les airs, avec de petits moulinets du poignet, jusqu'à ce que se plante une paire de converse devant mes yeux. Je relâche la pression, faisant presque littéralement retomber mon bras contre le sol et lève les yeux sur son visage. Gosh, elle est pas maquillée, et ses cheveux sont un peu ébouriffés. Cette fois c'est sûr, je l'ai réveillé. Ça me donne envie de pleurer, je suis cruel, le moins bon des amis … Ouais, je suis un mauvais pote, je devrais déménager, dès demain, partir loin, loin d'elle et de Sidney, notre Sidney. Loin de la fac pour la laisser respirer, faire des nuits complètes. Adieu monde … et faut que je lui dise à quel point je l'aime aussi, à quel point je tient à elle. J'en compte qu'une seule fille comme Cartwright. Il y en a qu'une qui prend le volant pour venir me chercher en plein milieu de la nuit, où que je sois. Merci Tabbie, merci. Je la regarde les yeux pleins d'étoiles, et un sourire béat accroché aux lèvres. Bug complet, petite pause pendant laquelle on se regarde, yeux dans les yeux sans dire un mot. J'dois avoir l'air d'un monstre avec la lumière artificielle, et puis l'alcool m'empêche de penser convenablement. Faut que je lui dise à quel point je l'aime.  Putaaain, ça fait trois heures que j'suis ici. Tu fais chier merde. Ramène moi. » Je me pose sur mes coudes et essaye de me relever comme je peux, foudroyant du regard la pauvre Tabitha. Elle a l'habitude, dans cinq minutes je vais vomir et je vais me mettre à pleurer, fondre en excuses tout le reste du chemin.


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MessageSujet: Re: The sweet escape   The sweet escape EmptySam 4 Déc - 22:23

    Je passe une main dans mes cheveux ébourrifés. Putain, dans quel état il s'est encore mis, mon Noé ? Je scrute son visage comme je peux, la nuit noire m'empêche de voir l'étendu des dégâts sur Noé. J'espère juste qu'il s'est pas fait passer à tabac, sans vraiment y croire. Je me laisse tomber à genoux devant lui et le fixe, éperdument. Comme si j'avais que ça à foutre. Comme si il était pas encore temps de rentrer à l'appart', d'ôter ces fringues et de me repieuter. Je contemple mon ami, tout de même heureuse qu'il ne soit pas mort, même si, dans des moments comme ça, il me fait bien chier. Et puis le moment magique se rompt, et Noé se met à me gueuler dessus. Il dit que ça fait trois heures qu'il est là et qu'il faut que je le ramène. FUCK ! J'aurais dû m'en douter, non ? Non ? Non. Avec Noé, impossible de savoir avec précision. Il se relève un peu et me fixe comme s'il allait me sauté à la gorge. Je frissonne un peu, et voit le visage de Noé virer totalement blanc. J'ai à peine le temps de me relever et de faire quelques pas en arrière qu'il rend tout ce qu'il avait dans le bide, aspergeant au passage mes converses et le jean que je porte. Je vais le massacrer. En ai-je seulement le droit ? Si ce n'est un droit, c'est un devoir moral et civique que de supprimer un être si vil que Noé ! Nan mais j'y crois pas ! C'est quoi cette putain de blague ? Il mérite qu'une chose; que je remonte dans ma voiture et que je me casse en faisant brûler la gomme. Connard ! Et pourtant, comme toujours, je reste là. Il tousse une fois ou deux et je me place derrière lui, le tirant un peu plus loin, histoire de l'éloigner de la flaque puante. Je le fais asseoir à genoux sur le trottoir, et le maintient par les épaules. Il a encore quelques spasmes, et je l'empêche de tomber en avant. Je résiste à l'envie de l'étrangler et file chercher une bouteille d'eau dans ma voiture. Je reviens, et Noé pose un regard de chien battu sur moi, des larmes pleins les yeux. « Noé, j'veux pas t'entendre avant demain, c'est clair ? J'veux pas t'entendre d'excuser, parce qu'il y a rien à pardonner. Tu aurais fait pareil pour moi si je m'étais retrouvée à te gerber dessus à deux heures du mat'. » Je dévisse le bouchon de la bouteille et presse le goulot contre ses lèvres. Il se rince la bouche et recrache l'eau par terre. Je baisse les yeux sur Noé avec une expression presque maternelle. Il est adorable, avec cet air triste sur son visage, on en mangerait, de ce mec. Il à l'air tellement paumé, comme si il savait pas trop où aller, on dirait... un clochard. Ouais, un clochard. Et j'ai qu'une envie, c'est l'embarqué avec moi et le câliner jusqu'à ce qu'il affiche un grooos sourire. De toutes façons, quoi qu'il arrive, c'est ce qui va se passer, il va rentrer avec moi, on va s'asseoir dans le canapé, une fois changés, et on va parler, parler, et tant pis si on dort pas de la nuit, on va encore rire comme des malades, en dérangeant Sidney, et tant pis pour lui ! Noé à toujours la bouteille d'eau à la main, je m'assoie derrière lui et passe mes bras autour de son torse, sans serré trop, pose ma joue contre son dos. C'est moi qui ai les larmes aux yeux, je voudrais tellement qu'il arrête de se détruire comme ça. Pour moi, Noé est un suicidaire, qui n'a rien trouvé de mieux que de se tuer à petit feu, à coup de joints et d'alcool. Il boit la vodka comme ma grand-mère son thé de Chine, et ça me tue en même temps que lui. Il à le droit, oui, de boire. Mais pas autant, quand même. J'embrasse sa nuque et reprend ma position, appuyée contre lui. De loin, on doit avoir l'air d'un couple à la dérivé, aussi perdu qu'un petit bateau en papier dans un caniveau. Noé et Tabbie, les deux paumés qui se perdent même dans leur royaume de folie. « Qu'est-ce qui s'est passé, là-dedans ? »
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MessageSujet: Re: The sweet escape   The sweet escape EmptySam 4 Déc - 23:02




    Merde, je me gèle, et la mauvaise humeur commence à reprendre le dessus. C'est la roulette russe quand je me met à boire : soit je me met à chanter tellement je suis heureux, soit j'agresse tous ceux qui ont le malheur de se retrouver sur mon chemin. Jusqu'à finir par terre, la seule chose sûre, à gerber mes tripes jusqu'à ce qu'on vienne me chercher. Il n'y avait aucun but dans les fêtes que je faisais ; je m'incrustais à la plupart sans connaître personne, bouteille ou non à la main, descendais ce que je pouvais de vodka pour perdre jusqu'à la moindre sensation de touché. C'était l'autodestruction pure et dure, ça plus mes deux paquets de clope par jour, mon rail du matin et mon fixe du soir. Je me souviens pas à quel moment ce manège avait commencé, je sais juste que l'héro avait marqué le tournant le plus brutal, et que maintenant, je cherchais même pas à faire chemin arrière. Je sent que ça va pas dans mon ventre, j'aurais dû rester couché, dos contre le gravier froid, plutôt qu'essayer de me redresser un peu après avoir agressé Tabitha. Un haut le coeur. J'ai la tête lourde et les oreilles qui sifflent. Quelques secondes de répit, pas assez pour prévenir et les quelques trucs que j'ai avalé à la fête se retrouvent par terre, dans un mélange visqueux, témoin d'une soirée arrosée de boissons à présent inconnues. Même si le sol a plus dégusté que les chaussures de Tabitha, c'est assez pitoyable a voir. J'essaye de me reculer un peu, pas très sûr de ce qu'il me reste dans l'estomac et lève les yeux vers ma meilleure amie. J'ai même pas réalisé le court temps qu'elle avait mis de sa voiture à l'arrêt de bus mais elle me tend une bouteille d'eau, m'aidant à me rincer la bouche. Merde. C'est la pas la première fois que ça m'arrive mais je me sent toujours mal de lui imposer ça … après bien sûr parce que pendant, je me rend presque pas compte de tous ses efforts pour prendre soin de moi. Je l'avais toujours considéré comme une soeur, ma moitié, une jumelle qu'on m'avait arraché pour mettre dans les bras d'une autre femme. Je suis assis maintenant, ou plutôt j'essaye de trouver un équilibre sur mes jambes tremblantes ; il y a encore quelques hoquets qui vienne me secouer mais la courte période de bad semble être passée. Je sens les bras de Tabitha se refermer autours de mon torse, m'apportant la protection et le réconfort dont j'avais besoin. J'lui dirais bien à quel point je suis désolé, à quel point j'ai pu être con, encore et que c'était la dernière fois mais c'est inutile. Parce que dans une semaine c'est la même chose, que les rôles soient inversés ou pas. Je pose ma main sur la sienne, la serrant avec le peu de force qu'il me reste. « Qu'est-ce qui s'est passé, là-dedans ? » Le plus déstabilisant, c'est qu'il ne c'est rien passé. Une fête toute bête, comme il y en a tous les soirs à Bristol. « Je veux juste rentrer chez nous. » Je préfère éviter la question. Doucement, je déplie mes jambes, trouvant une position plus confortable dans les bras de Tabitha, glissant mes doigts entre les siens. Je tremble, à cause du froid et des nausées. A quel moment est ce qu'on avait changé tous les deux ? A quel moment on était passé de ces deux gosses toujours fourrés l'un avec l'autre, niant presque l'existence du monde et des autres tellement ils c'étaient coupés du reste à ça : deux ados attardés, à moitié affalés près d'un arrêt de bus. Tabitha et Noé, nous et le reste du monde, une rengaine qui commençait à s'effriter … avec l'arrivée de Sidney dans notre vie, notre cocon. Avec l'héro. Avec les jeux d'argent. Avec l'avenir qui commençait à se préciser. On aurait pu choisir les mêmes options à la fac, j'étais en histoire et elle en photographie. Plus le temps passait et plus on s'éloignait. Ça me faisait peur, j'avais peur de la perdre. « Ça a changé hein ... nous. Je sais pas pourquoi mais ça a changé. » Je joue un peu avec ses doigts, mes tremblements se calmant un peu. « Babe, quoi qu'il se passe, tu me promets qu'on resteras ensemble pour toujours ? »
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MessageSujet: Re: The sweet escape   The sweet escape EmptyDim 5 Déc - 0:37




    Les doigts de Noé serrés sur les miens me rassure. Il est là, il m'écoute, il me voit. C'est Noé, pas une sorte de zombie hideux qui le remplace de temps en temps. Curieusement, ce "temps en temps" à une fâcheuse tendance à devenir fréquent, voir même récurrent. Je ferme les yeux, écoute la réponse de mon meilleur ami. Il veut rentrer. Oui. On rentre chez nous, c'est fini. Je reste là, appuyée contre le seul homme qui compte vraiment en dehors de Sidney, Sidney qui m'emmerde plus que tout, Sidney que j'aime malgré tout... Je revois Noé, tout petit, assis dans le sable. Déjà, il avait ce visage perdu, ces yeux dans le vague, déjà, ces yeux ne regardaient rien de précis. Je me souviens de moi, la petite brune aux prénoms étranges, décalés, qui n'avait pas d'amis. J'ai encore en tête l'image de deux gosses qui habitaient la même rue, fréquentaient la même école, mais ne s'étaient jamais vu avant ce jour de fin d'été. Il était assis, dans ce parc pour enfants en bas de la rue, il jouait avec des sauts aux formes multiples, et ses châteaux étaient toujours beaux, toujours réussis. Moi, j'étais plus loin, j'avais pas de seaux comme lui, alors je me suis levée, j'ai couru vers lui et j'ai sauté dans son château le plus réussie. Je me suis enfuie en courant, les larmes aux yeux, tellement triste de ne pas être aussi bien que lui, de ne pas avoir ces ridicules seaux de toutes les couleurs... Il m'a rattrapée, m'a saisie par le bras avec sa main encore un peu potelée, la main d'un jeune enfant, plus tout à fait celle d'un bébé, et il m'a ramenée vers le bac à sable. On à jouer des heures, et il m'a finalement donné quelques uns de ses seaux. Je lui ai rendu, j'en voulais pas, je venais de gagner quelque chose d'infiniment plus précieux qu'un jouet d'enfant. Les larmes coulent silencieusement sur mes joues et je m'en veux de mouiller le t-shirt de Noé, alors que lui ne s'est pas gêné pour gerber sur mes chaussures. Noé bouge un peu, déplie ses grandes pattes de sauterelles, et se tait. On reste là, sans trop bouger, juste à respirer, ou en tout cas à filtrer les odeurs. Finalement, il parle, et je réfléchi à ses paroles. Où est la fissure, le talon d'Achille de notre amitié inébranlable ? La réponse me paraît simple. Tant qu'il n'y avait que nous, juste nous deux, sans rien d'autre, tout fonctionnait à merveille. Maintenant... A trois, ça marche moins bien, la formidable mécanique s'était enraillée, et personne n'arrivait à la réparer sans se blesser lui-même. Je choisi de ne pas répondre à sa première interrogation. Il n'est pas stupide, la réponse lui apparaitra rapidement. « J'te promet de toujours rester avec toi, Noé. Quand je serais mariée à Sidney, tu sera mon amant, c'est juré. » J'ai essayer de dire cela avec le ton le plus sérieux du monde, avec ma voix tremblotante, même si je sais qu'au final, ça ne se passera pas comme ça. Je serais incapable de m'imposer et de "voler" Sidney à Noé. Je serais incapable de voir mon meilleur ami malheureux alors que je rayonnerait de bonheur, au bras de Sidney. Je renifle une fois ou deux, et essuie mes joues avec ma main libre. Je cherche dans ma poche mon paquet de cigarettes, avant de me souvenir que c'est pas mon pantalon. « Noé... J'peux avoir une clope, s'il te plaît ? » C'est rare que je dise s'il te plaît, la plupart du temps, je prends sans demander, mais là, ce soir, c'est pas pareil... Après ce soir, rien ne sera pareil, je crois... Je reste assise, sans bouger, attendant de voir s'il va me filer sous paquet ou se mettre à me gueuler dessus. Tout à l'heure, c'était rien, y'a déjà eu pire, bien pire. Y'a déjà eu une grosse engueulade, mais c'était pas pareil, on étaient à cran, tout les deux, Sid' venait d'arriver, je commençais seulement à dealer doucement et à faire la pute pour continuer mes p'tits voyages, et Noé... J'ai jamais vraiment su ce qu'il s'est passé pour lui durant ce laps de temps où la tension entre nous trois était vraiment palpables, ces quelques mois où il a fallu s'habituer à être trois au lieu de deux. On s'étaient pas taper dessus, non, on en serait jamais capable, ni lui ni moi, mais on s'étaient juste balancer à la gueule nos quatre vérités, et il était finalement parti en claquant la porte. Oh, il est revenu, mais une semaine après, il avait pas décuvé, et ses fringues puaient la mort. Il aurait bien pu passer la semaine entière en Enfer que le résultat aurait été le même. A chaque fois que je repense à ça, je culpabilise, je me dit que c'est de ma faute, que j'aurais dû m'effacer devant Noé dès l'arrivée de Sidney, et même encore aujourd'hui, sans forcément y penser, c'est ce que je me dit : Noé sera très bien avec Sidney. Il s'en sort diablement mieux que moi. Je suis trop égocentrique pour parvenir à m'occuper convenablement de deux personnes, surtout si on parle de Sidney. Avec Noé, c'est pas pareil, il prend pas de place, Noé, il se pose, il bouge pas, et... Oh, les larmes reviennent, je me mords les lèvres, il ne doit rien entendre. J'ai pas le droit de pleurer alors que c'est lui qui va mal... Noé, quand est-ce qu'on s'est perdu, toi et moi ?..
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MessageSujet: Re: The sweet escape   The sweet escape EmptyDim 5 Déc - 10:28



    Je suis biens dans les bras de Tabitha, je pourrais y rester des heures entières, sans forcément avoir besoin de parler, juste la toucher, c'était devenu un besoin presque obsédant, comme les gamins avec leurs doudous, que certains traînent jusque tard dans leur vie. Je soupire,avalant un peu de l'eau glacée qu'elle m'avait donné tout à l'heure. Je ne vais pas re vomir, ça va toujours un peu mieux après. Pas au point de re boire d'entrée mais un petit mieux qui précède la nuit de sommeil. Je l'entends renifler, essayer de réprimer les quelques hoquet dus aux larmes qui menacent de couler … mais je ne dis rien, je fais semblant de pas les voir, de pas les entendre, parce que me les avouer me ferait trop mal. C'est ma faute autant que la sienne mais j'ai l'impression d'être le seul coupable, comme la fois où on c'était engueulé pour de bon, quand j'avais cru que c'était fini et a jamais. Putain ça m'avait fait mal, et même si j'avais passé la semaine au squatte à planer, ça m'était toujours revenu en pleine gueule quand je redescendais. Je m'étais excusé, elle aussi, on avait peut être pleuré un peu et on c'était calé dans le canapé, devant la télé à regarder la première émission de télé réalité débile, histoire de se foutre un peu des pseudos acteurs. Je pouvais pas me séparer de Tabitha, il y avait une putain de dépendance entre nous, un truc inavouable, sur lequel on pouvait pas poser de mot et qu'on avait jamais tenté de définir. « J'te promet de toujours rester avec toi, Noé. Quand je serais mariée à Sidney, tu seras mon amant, c'est juré. » Ahah, Sidney. Je rigole un peu à sa remarque. On pouvait pas rejeter entièrement la faute sur notre colocataire, c'était juste un maillon, comme tout le reste. Mais il avait considérablement fait flancher notre équilibre si parfait. A être tout le temps pareil, à se passionner des mêmes choses, on avait fini par tomber amoureux du même garçon, Sidney l'artiste, Sidney le branleur, Sidney l'indécis. Il le savait qu'on l'aimait ; que le soir, du canapé, on attendait le coeur battant qu'il propose à l'un d'entre nous d'aller « regarder une peinture » dans son atelier. Je sais pas s'il jouait avec nous, qu'il profitait de la situation ou s'il nous aimait vraiment. Ça existe bien des personnes qui en aiment deux en même temps, qu'arrive pas à choisir … et puis être avec Tabitha ou être avec moi, c'était du pareil au même, on se ressemblait trop. « Si jamais ça arrive, - parce qu'entre nous tu sais très bien que c'est avec moi qu'il finira -, je viendrai pourrir ta cérémonie de mariage. J'ferais un vieux discours en racontant tout ce que t'as pu faire en étant môme et je m'installerai en face de chez vous pour tuer votre chien. » Je souris. Elle peut pas le voir de là où elle est mais je me met a sourire... C'est gênant ce genre de situation, c'est triste aussi, mais il faut bien que ça arrive de temps en temps, même si c'est de plus en plus souvent ces jours ci.

    Je lâche ses mains pour prendre mon paquet de clope à moitié vide, lui en filant une tout en en calant une autre entre mes lèvres. Je parvient à me redresser, ma tête est encore lourde et a décider de me montrer le monde de façon bancale mais je fini sur mes fesse, face à ma meilleure amie. Il fait trop noir pour que je distingue ses traits, mais à la lumière du briquet que j'avance vers elle pour allumer sa clope, je distingue la moue attristée. Lèvres tremblotantes, yeux humides … Je tire une latte et glisse vers elle, posant ma main contre sa joue et l'attirant contre mon torse. « Bon ok, j'te pourrirai pas ton mariage. » J'esquisse un nouveau petit sourire avant de continuer, sur un ton plus doux. « Tu sais que tu ne me perdras pas. Si c'est avec toi que Sid' doit finir, il y aura pas de mal, je te le promet. » Je ferme les yeux. Dans ma tête, l'image de Sidney tourne en boucle et je me dis que c'est peut être mieux qu'il ne choisisse pas. Pas maintenant en tout cas, ça nous laisse plus de temps. Il y a des promesse qu'on est jamais sûr de tenir. « Allez, aide moi à me relever, on rentre et je te fais des crêpes. » Et je fais flamber l'appart par la même occasion, affaire réglée, Sidney ne peut même pas choisir. Je me décale un peu, pas certain de tenir sur mes jambes ou de pas gerber encore une fois dans la voiture. On va pas rester moisir ici.
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MessageSujet: Re: The sweet escape   The sweet escape EmptyDim 5 Déc - 20:47




    J'y crois pas. Soit il à vraiment déconné et il rigole tout seul sans écouter ce que je dis, soit il trouve ma pseudo-blague sur Sidney vraiment hilarante. Perso', je crois que ça aurait fait redoubler de force mes larmes. D'ailleurs, c'est le cas. Je suis immonde. Je suis incapable de garder Sidney pour moi, exclure Noé de mon petit nuage de bonheur, et le regarder de haut, avec des yeux arrogants. Mais j'aurais également beaucoup de mal à voir Sidney et Noé heureux ensemble, je passerais mon temps à pleurer tout le temps, même si c'est déjà ce que je fait maintenant. Et Noé de rajouter que c'est avec lui que Sidney finira, et que dans le cas contraire, il pourrira mon mariage ! Je rigole vaguement, sans beaucoup de sincérité, juste pour lui faire plaisir, mais mon rire s'éteint bien vite. Noé se tait, lâche mes mains et saisi son paquet de cigarettes. Il en porte une à ses lèvres et m'en glisse une entre les doigts. Elle vient se caler naturellement entre au coin de ma bouche. Il se relève, tangue un peu, et se rassoit face à moi. Il tire son briquet de sa poche, l'actionne et l'avance vers moi. Je tire comme une malade sur ma clope, comme si j'espérais aspirer le tabac par le filtre. Mon meilleur ami m'attire contre lui, caressant ma joue doucement. J'efface les dernières traces de larmes, là, contre son torse. Je continu à tirer sur ma cigarette, comme si j'avais que ça à faire, comme si il n'y avait que ça à faire. Il fini par dire qu'il ne pourrira pas mon mariage. De toutes façons, j'y croyais pas. J'le voyais mal déblatérer toutes les conneries que j'avais pu faire étant môme, puisqu'il aurait été obligé de s'impliquer dedans. J'ai fait toutes mes conneries avec lui, s'exclure ne serait pas très fair-play. Je m'agrippe des deux mains à son t-shirt, l'écoutant parler, la clope au bec. Il parle, de Sidney, du mal qu'il n'y aura pas si il n'y a pas de happy end pour lui. A travers sa voix, je sais qu'il ment, je sais qu'il souffrira. C'est pour ça que je ne peux pas être avec Sid', que je ne veux pas être avec lui. C'est à cause de cette voix, cette petite voix d'enfant dans un corps d'adulte, cette petite voix qui dit qu'elle n'aura pas mal tout en sachant que c'est faux. Finalement, Noé propose de rentrer et de faire des crêpes. Huum... C'est original... Je relève les yeux vers lui, observant son visage. Il est sérieux, apparemment. « T'es fou ? Des crêpes ? J'ai pas confiance, t'es capable de foutre ta coke dans la pâte ! » J'esquisse un sourire car oui, il est capable de faire ça, Noé. Il est capable de remplacer la farine par la coke, et Dieu seul sait quel sera le résultat, quand on redescendra, plus tard. J'ai une pensée émue pour le chat de la voisine, qu'on a tuer à coup de boulettes de shit et de mort au rat mêlés dans sa gamelle, que sa maitresse lui laissait sur le rebord de la fenêtre, chaque matin. Ce matou, un vrai casse-couille, s'était démerdé pour rentrer chez nous, à l'étage au dessus, et avait saccagé l'atelier de Sid', rayé ma basse et pissé sur les bouquins d'histoire de Noé. Alors, forcément, il fallait qu'on se venge de cette vieille peau et de son chat mal élevé. Tout les trois, le matin, on s'était relayé pour placer quelques boulettes dans la gamelle, jusqu'à ce que la voisine retrouve son truc raide mort. Curieusement, j'ai l'impression qu'on va finir comme le chat de la voisine si on bouffe les crêpes bizarres de Noé. Cependant, je me relève, Noé à raison, il faut penser à rentrer. Je scrute l'obscurité, à la recherche d'un signe de vie, d'une vie différente de nous, Noé et Tabbie, les deux toqués. Je continu à réfléchir. Qu'est-ce qu'on va faire de nous, une fois qu'on se sera entre-déchirés pour l'homme qu'on aime, qui s'amuse avec nous, tout le temps, pour pas se faire chier. Je tend une main à Noé, pour l'aider à se relever, mais lui ne bouge pas. Maugréant contre lui, je me place derrière Noé et tente de le soulever. Au bout de plusieurs tentatives, je réussi tant bien que mal à le garder debout. « Alors, grande sauterelle, tu tiens même pas debout et tu veux cuisiner ? C'est quoi, ton délire ? Allez, viens, on rentre... Et finalement, t'as le droit de t'excuser auprès de mes chaussures et de ce jean qu'est même pas à moi. » Je sais que je suis capricieuse, que je lui ai demandé il y a même pas cinq minutes de se taire...
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MessageSujet: Re: The sweet escape   The sweet escape EmptyDim 12 Déc - 2:36




    Si un jour quelqu'un était venu nous voir en nous annonçant que dans quelque temps, un type allait réussir à effriter notre duo parfait, à nous faire piquer des colères monstres, nous balancer des atrocités à la gueule à n'importe quelle heure de la journée, je n'y aurais pas cru, on n'y aurait pas cru et on lui aurait rit au nez, on lui aurait dit de nous regarder, de passer une seule journée voire une seule heure à nos côtés pour comprendre ce lien qui nous unissait. On lui aurait dit que lui ne connaîtrait jamais ça, qu'il aurait peut être accès a une grande amitié, ouais, le truc banal qu'on voyait chez n'importe qui, ou qu'il connaîtrait l'amour un temps avant de se faire chier et de se lasser de sa femme mais jamais, jamais il n'aurait connu un truc aussi pur que ce qu'on vivait tous les deux alors non, on l'aurait pas cru, et ouais, on se serait bien foutu de sa gueule. Sauf que ce type, s'il avait existé et qu'il était venu nous voir, il aurait pu rire maintenant que Sidney était là. Il avait fallu un regard avec ses yeux bleus à tomber, un sourire avec cet air de gamin moqueur pour tomber sous le charme de mister Lancaster, le peintre raté. A croire qu'on avait pas pris en compte la possibilité de tomber amoureux. On était tellement dans notre bulle, tellement dans notre monde parfait et sectaire qui avait omis les autres si longtemps qu'on avait justement omis la présence d'un tiers, l'arrivée du vilain petit canard. C'était Adam et Eve version contemporaine, quand ils étaient nus et heureux dans le jardin coloré d'Eden et que le serpent était arrivé, les perdant dans un tourbillon de tentation avec sa pomme rouge et sucrée. Et au final, si Eve avait mordu dans la pomme, elle avait fait tomber le couple entier. On pouvait pas s'en sortir indemne, c'était certain, et même avec le choix de Sidney qu'on attendait depuis des mois, on allait crever, de jalousie ou de remord. Fallait attendre, et profiter de ces moments peu qu'on pouvait encore partager, comme ce soir sur ce bout de trottoir, notre jardin d'Eden provisoire.

    Tabitha tire sur sa clope frénétiquement, je sais ce qu'elle a en tête, je sais ce qui la tracasse. Elle a plus besoin de mots pour m'expliquer ce qu'elle pense, il y a trop de gestes et de tics qui la trahissent et que j'ai réussis à intégrer comme un deuxième langage années après années. Je caresse doucement ses cheveux, regardant les mèches rouges filer entre mes doigts fins. « T'es fou ? Des crêpes ? J'ai pas confiance, t'es capable de foutre ta coke dans la pâte ! » Ahah, ouais c'est vrai que j'en aurais été capable, et je nous aurais tous tué sur le coup. Comme la fois où j'avais voulu donner du goût à des madeleines et que j'en avais fait des space cakes sans vraiment le vouloir. Comme le chat de la voisine qu'on avait crevé comme des gamins qui empoissonnent les hamsters avec leur mallette du parfait petit chimiste. Je ne me rendais plus compte de rien, tout commençait à dérailler. On pouvait en rire, ouais, mais allait arriver un jour où j'allais faire la connerie de trop. « Allez, t'adore les crêpes, et si on pouvait enfumer la chambre de Sid' je suis sûr que ça te ferait marrer. ». J'imagine sa gueule avec la fumée en plus du bordel, du bruit. Tabbie se relève d'un bon, enfin décidée à rentrer et semblant avoir retrouvé un peu de sa bonne humeur. Je coince ma clope entre mes lèvres et lui tend la main, pas certain d'arriver à me relever seul. Faudrait que je l'engage à plein temps, elle aurait du fric à se faire en me prenant à charge. Elle qu'aime tellement ça. Whooo. Je suis debout, enfin pas très longtemps parce qu'à peine posé sur mes deux jambes, je tangue et me rattrape de justesse au lampadaire d'un côté et l'épaule de Tabbie de l'autre. « Alors, grande sauterelle, tu tiens même pas debout et tu veux cuisiner ? C'est quoi, ton délire ? Allez, viens, on rentre... Et finalement, t'as le droit de t'excuser auprès de mes chaussures et de ce jean qu'est même pas à moi.  ». Je rigole un peu, légèrement parce que je suis absolument pas sûr de rentrer entier à la maison. « Écoutes moi bien poulette. Même complétement torché je te cuisine les meilleures crêpes du monde. Vas y demain je m'inscris à top chef et on verra qui rigolera quand j'aurais gagné un million. » Noooééé, ta gueule. Je fais un pas en avant, direction la voiture et toujours accroché à ma meilleure amie. « Et avec mon million je t'achèterai de nouvelles chaussures. Des plus classes, des plus féminines tu vois, avec des talons, que t'es l'air d'une femme, pas d'une camionneuse. » Et je me recasse la gueule. Putain. C'est mort, j'ai même plus envie de bouger. Doucement, je me recouche contre le sol froid et regarde les étoiles, les yeux grands ouverts. « Je crois bien que j'ai laissé une bouteille sous la cabane de l'arrêt de bus là bas. T'as qu'à aller la chercher qu'on soit au même niveau. »


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MessageSujet: Re: The sweet escape   The sweet escape EmptyLun 13 Déc - 21:45




    Je rigole un peu, c'est vrai qu'enfumer Sidney est tentant. Juste pour le plaisir de le voir sortir à moitié nu de sa chambre, pas tout à fait réveiller, et hurlant au feu. Alors oui, juste pour tout ça, c'est tentant de céder à la proposition de Noé, de le laisser mettre le feu à l'appart' avec ses crêpes de malheur ! Je saisi le bras de Noé, pour tenter encore une fois de le mettre debout. On réussi, mais fort peu longtemps. Il se rattrape au lampadaire et à mon épaule, m'arrachant l'omoplate, la clavicule et tout ce qui se trouve entre les deux en même temps. Finalement, il se lance dans un speech totalement délirant sur le fait qu'il s'inscrira à Top Chef. Je secoue la tête et lève les yeux au ciel. Parfois, je me demande si Noé n'a pas été bercé trop près du mur, ou alors il mordait les barreaux de son lit recouverts de peinture au plomb... En tout cas, le pauvre garçon est sérieusement atteint, et ce, depuis que je le connais. Un Noé sérieux, c'est la fin du monde dans trois jours. Il m'entraîne vers la voiture, très pâle, et j'hésite à élever la voix. Peut-être qu'on peut attendre un peu avant de repartir, non ? Il a peut-être pas encore rendu tout ce qu'il à avaler dans cette foutue soirée, et j'ai pas pour projet de redécorer ma mini chérie. Et puis mon Noé d'amour me propose de m'offrir une nouvelle paire de chaussures, plus féminine, moins camionneuse. J'ai même pas le temps de l'envoyer se faire foutre qu'il trébuche et s'écrase comme une merde sur la route. Il m'entraîne avec lui et je me rattrape comme je peu pour éviter de m'écraser complétement à mon tour. Je me retrouve à quatre pattes sur le bitume, à côté d'un Noé qui semble pas vouloir se relever. Au contraire, il s'installe, s'allonge sur le sol gelé, ses grands yeux fixés sur les étoiles. Je me redresse en même temps qu'il parle, et j'entends la moitié des mots. J'attrape au vol "bouteille" et "sous la cabane", et me dirige d'un pas lent vers l'abri de bus. Je récupère le précieux liquide et revient vers Noé. J'avale une grosse gorgée, puis m'allonge à ses côtés. Voila. On est allongés dans Churchill Street, et si une voiture passe, on est mort. Advienne que pourra. J'avale une autre gorgée, histoire d'anesthésié un peu plus mes réflexes au cas où des phares surgiraient dans la nuit. Comme ça, je me relèverais pas assez vite, j'me paye la voiture à la place de Noé, et lui peut convoler tranquille avec Sidney. OU PAAAAAAAAAAAAAAS, me hurle mon inconscient. Quoi ? T'as pas encore ta dose, toi ? Tiens, ta gueule, avale ça ! Je fais couler une nouvelle rasade d'alcool dans ma gorge. « Noé, la camionneuse t'emmerde. Si elle était pas là, tu serais mort et enterré depuis au moins cinq ans ! Alors tu la boucle, c'est clair ? Sinon, tu serais d'accord pour m'embrasser ? J'me fais chier, là, tu vois, c'est la troisième fois que j'te sauve cette semaine, ça devient lassant, à force, j'ai besoin de nouveau truc, et... » J'ai même pas le temps de finir ma phrase, Noé s'est déjà redressé, en appui sur un bras, me fixant, et me paraissant soudainement plus clair d'esprit. Attention, là, c'est grave. Nouvelle gorgée, pour faire passer le choc. Noé sérieux. Tous aux abris ! D'un autre côté, son regard semble plus dire « oh la la, il t'en faut pas beaucoup pour être raide ! » que « oh, baby girl, embrasse moi, et faisons l'amour, là, maintenant, en plein churchill street ! » Huuum, oui, j'avoue qu'il me faut jamais longtemps avant de finir à gerber dans les chiottes, je tiens vraiment mal l'alcool, mais ça m'empêche pas de boire... Baissant les yeux, je me tortille façon chenille jusqu'à Noé et me glisse contre lui, réclamant câlins et tendresse. Chez mes parents, c'était carcéral, alors Noé, ça à toujours été mon point fixe dans l'univers, mon petit nuage de douceur dans un monde de glace, un monde figé et faux-bourgeois. Et même aujourd'hui, quand ça va pas, que j'ai besoin de pleurer un bon coup, c'est Super-Noé que j'appelle, et personne d'autre, même pas mes parents. Enfin, bon, là, j'ai pas envie de pleurer, juste de le câliner un peu, ce grand nounours en peluche qui me sert de double, de jumeau, de reflet dans le miroir...


C'est nul, je savais pas quoi mettre =/
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MessageSujet: Re: The sweet escape   The sweet escape EmptyMer 22 Déc - 1:04


Bomer est un malade, l'approchez pas. Freaks. Ils m'avaient tous pointé du doigts, longtemps. Et ça c'était calmé. Les parents m'avaient trouvé bizarre … le petit garçon que personne ne venait jamais chercher à l'école, celui qui partait toujours main accrochée à celle de la maman de la petite brune, de la petite Cartwright. Le petit garçon qui passait des heures dans le parc, assis en tailleur sur un banc, à regarder un point fixe, un point dans le vide, qui n'existait pas … celui dont les yeux s'agitaient quand ce même point imaginaire semblait bouger, prendre forme. Les parents m'avaient trouvé bizarre, et les enfants me l'avaient fait comprendre. Tous sauf elle, elle qui m'aurait bien pris sur ses épaules si elle en avait eu la force. Je la traite de camionneuse, mais elle tombe comme une brindille quand je m'écroule sur elle et qu'on se retrouve par terre. Elle m'avait jamais laissé tombé ma Tabbie, même au sens propre du terme. Quand je tombais, elle aussi, quand je me relevais, également. On était soudé. Et c'est à ça que je pense, avec un déferlement de nostalgie et de pathos, en regardant les étoiles. J'ai l'alcool mauvais, j'ai l'alcool triste … allez la rouquine, ramène ta bouteille que je puisse retrouver un peu le sourire.

La jeune femme se lève, ses pas résonnant contre les graviers, à la recherche de la bouteille abandonnée. Près de la cabane j'ai dis. Elle revient aussi vite qu'elle est partie et se couche à côté de moi, sur la route. Comme deux cons, totalement perdus. Ma main glisse vers la sienne, et je fais glisser mes doigts entre les siens. Elle fait du bruit quand elle boit, et ça me donne presque envie de rire, de me foutre d'elle. Mauvaise idée, elle a une bouteille en verre entre les mains, et elle tient super mal l'alcool alors je préfère encore les pneus de la voiture qui roule en sens interdit plutôt qu'une trace ronde et rouge sur le milieu du front. « Noé, la camionneuse t'emmerde. Si elle était pas là, tu serais mort et enterré depuis au moins cinq ans ! Alors tu la boucle, c'est clair ? Sinon, tu serais d'accord pour m'embrasser ? J'me fais chier, là, tu vois, c'est la troisième fois que j'te sauve cette semaine, ça devient lassant, à force, j'ai besoin de nouveau truc, et... » On s'en met pas souvent des cuites ensemble, juste tous les deux. On le faisait avant mais avec le temps, j'avais même pas atteint le stade légèrement pompette qu'elle approchait dangereusement du coma. Alors on venait se chercher, quand il y en avait un déjà éclaté … et l'autre il essayait de se mettre misère autant qu'il pouvait et le plus vite possible pour rattraper le noyé. Je tourne la tête vers elle et je me redresse, prenant appui sur mes bras. Ma tête tourne légèrement moins, signe que je désaoule et peu recommencer à boire. J'fixe mes yeux bleus dans les siens, sans ciller, histoire de la faire flipper un coup. Je la connais, elle doit être en train de se demander à quoi je pense, qu'est ce que je prépare pour la suite. La lâââche, plutôt que de continuer à affronter mon regard, elle s'envoie une nouvelle rasade d'alcool. Parce que je l'embrasserais bien moi, même si elle est bourrée et que je risque de m'écrouler sur elle. Et si elle me le demandais, ouais, je lui ferais bien l'amour en plein Churchill Street. C'est pas comme si les principes de pudeur et de bienséance nous arrêtaient. Au pire, si les flics débarquaient, alertés par un voisin pervers et perché à sa fenêtre en pleine nuit, on pourrait toujours finir au chaud entre les barreaux d'une cellule, avec, en prime, un café et du pain sec dégueulasse le matin.

J'ai pas besoin de trancher, car Tabbie se glisse contre moi, à la recherche de câlin? C'est plus ça dont t'as envie vieille traînée. Je l'enferme de mes bras et laisse mon dos glisser sur le sol, la tête de la rouquine trouvant appui contre mon torse. « Je t'aime babe. » Je ferme les yeux. Doucement, je glisse la main dans son dos, pour atteindre la bouteille qu'elle a laissé traîner derrière elle et j'avale une nouvelle gorgée d'alcool. Ca va toujours mieux après avoir tout rendu, on peut repartir comme en quarante. C'est pas une demie cuite de début de soirée qui va me faire peur. Tabbie par contre, c'est une autre affaire, et j'ai pas envie qu'elle m'en colle une parce que je vais finir tel une épave dans ses bras. Au pire, elle sera bien pareil si elle boit deux ou trois autres gorgée. Je lâche son petit corps après avoir embrassé doucement ses cheveux. « Ca devient trop déprimant de rester là. Et franchement, j'ai pas envie d'aller expliquer à ta mère pourquoi on une voiture t'a arraché la jambe à trois heures du mat' près d'un arrêt de bus. » Je me pose sur mes genoux, tangue un peu, et lui décroche un grand sourire en retrouvant mon équilibre. Je bois une nouvelle gorgée de l'alcool et lève la bouteille dans le ciel. « Je propose qu'on aille dévaliser la boutique de monsieur Shuman. » Ouais, monsieur Shuman habite pas très loin d'ici, il a une petite épicerie avec les meilleurs bonbons de tout Bristol. On avait jamais réussi à lui en piquer quand on était gosses, il nous faisait trop peur avec ses dents de trois mètres de long. Mais ce soir, on avait la vingtaine, on fait plus d'un mètre trente, et surtout, on avait de la vodka.
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MessageSujet: Re: The sweet escape   The sweet escape EmptyMer 12 Jan - 2:20

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Je me lève de mon lit, repoussant lascivement la couverture lorsque j'entends le téléphone de Tabbie sonner dans la chambre à côté, à ce moment précis j'hésite à l'égorger mais je me ravise bien vite en imaginant que je risquerai d'avoir sa mort sur la conscience pendant toute ma vie. Je me contente de lui hurler à travers la porte que c'est pas une heure pour téléphoner même si c'est super urgent. Je me frotte les yeux et me tourne vers ma table de chevet pour m'allumer une clope, la lueur de mon briquet éclaire légèrement la pièce auparavant plongée dans la pénombre. Je sursaute à l'entente d'une plainte et tapote mon lit à la recherche d'un corps. Les contours d'un corps féminin me parviennent au toucher et je me rappelle soudainement qu'effectivement, je n'ai pas passé la soirée tout seul et que bordel, j'étais bien accompagné.
J'allume la lumière de la chambre afin de réveiller ma conquête temporaire, il doit être aux alentours de quatre heures du matin et je sais parfaitement que je ne suis pas prêt de me rendormir. Je hais Tabbie. Je pose ma cigarette déja à moitié consumée dans le cendrier posé par terre à côté du lit, je réveille doucement la jeune fille qui dort toujours paisiblement, j'ai pas envie de rester réveillé tout seul non plus. J'attrape mon Blackberry et envoie un petit texto romantique à ma colocataire et accessoirement réveil-matin : "BIATCH". Ma copine d'une nuit se réveille doucement et je me rends compte que je n'ai vraiment pas choisi la plus moche. Je lui lance mon plus beau sourire alors qu'elle grogne dans l'oreiller. "Je me suis dit qu'on pourrait peut-être remettre notre partie de jambes en l'air". Elle se contente de me lâcher un fuck et essaye de se rendormir - Damn, c'est pas un motel ma chambre. - Je lui balance ses fringues après avoir réussi à m'extirper (non sans mal) de mon lit et lui dit gentiment que si elle veut pas baiser, elle dégage. J'suis pas un bon samaritain.

Ca fait bien vingt minutes que j'attends mademoiselle "je me la joue pure" dans la cuisine. J'en suis à ma troisième clope et à mon deuxième café serré. Aucun signe de vie dans l'appartement. Noé et Tabbie doivent être sortis, le sac de Tabbie n'étant plus dans l'entrée, ça confirme mes pensées. J'ai même dans un élan de bonté, décidé de ramener la catin qui squattait ma chambre jusqu'à chez elle, après tout je n'ai rien de mieux à faire. Je rentre dans ma chambre, invitant mon invitée à sortir de la pièce pour qu'on parte. J'attrape mon portable et mets une chemise à carreaux ainsi qu'une vieille veste grise. J'attrape mon teddy que j'enfile en vitesse, mets mes chaussures et attrape mes clés de voiture. Je laisse passer la jeune fille pour fermer l'appartement.

Je démarre en trombe ma voiture enfin mon tank et je roule jusqu'à chez la jeune fille qui ne me remercie même pas de l'avoir ramené à quatre heures du matin jusqu'à chez elle. Je me gare et pars m'acheter un paquet de tabac dans une épicerie H24 qui fait de la vente de clopes au noir. Je repars vers ma volkswagen en m'allumant une nouvelle cigarette. J'ai une fâcheuse habitude à fumer comme un pompier lorsque je ne dors pas assez. Je remonte dans ma voiture et roule jusqu'au terminal des bus où je freine brusquement lorsque je me rends compte que j'ai failli laisser deux morts sur le macadam. Bande de tarés. J'arrête le moteur et descends, m'apprêtant déja à hurler les deux intrus allongés sur la chaussée mais je me ravise bien vite lorsque je vois Tabbie et Noé complètement high en train de squatter la route, je m'avance doucement vers eux et me mets à genoux une fois arrivé à leur hauteur, j'observe leurs traits tirés et la pâleur extrême de Noé "Vous êtes pas beaux à voir, vous voulez pas me faire plaisir et on rentre tous les trois à la maison pour que vous finissiez vos câlins là-bas ?" Je les regarde d'un air protecteur et j'enlève mon blouson pour le déposer sur Tabbie qui est trés légèrement vêtue pour une nuit londonienne surtout en Janvier. Je frictionne le bras de Noé et leur demande gentiment avec mon plus beau sourire de monter dans ma voiture pour que je les ramène jusqu'à l'appartement, tant pis s'ils doivent gerber dans ma voiture, je préfère cette option là à celle de les laisser ici crever. Putain, heureusement que c'est moi qui les ai trouvés là.
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MessageSujet: Re: The sweet escape   The sweet escape EmptyDim 23 Jan - 13:39

J'entends plus ce que dis Noé. C'est déjà là, la sensation d'engourdissement, de détachement total. J'suis là, dans ses bras, et j'suis plus là à la fois. Putain, c'est rapide ce soir. J'tient peut-être pas l'alcool, mais en général m'en faut quand même un peu plus que ça pour être raide. Peut-être le froid, peut-être la présence de Noé qui m'entoure de ses bras, j'suis peut-être plus détendue de le savoir près de moi. Si je pouvais, et Dieu sais comme j'aimerais pouvoir, je partirais avec lui. Juste lui. Mon rêve, là, c'est d'empaler Sidney sur un poteau en bois recouvert de morceaux de verre, et de me casser avec Noé. Mais j'crois que ça lui déchirerait le coeur, donc j'le fait pas. En attendant ce moment rêvé, ce moment béni où il ne restera que Noé et moi, nous et le reste du monde, je me sers contre lui. Putain, ce con pue l'alcool ! C'est sûr que le moment manque cruellement de romantisme, ou même d'un peu d'intimité. Ouais, faut avouer qu'un câlin en pleine rue, à je sais pas quelle heure du mat', faut être givré pour oser, et aller jusqu'au bout. Merde, sérieux, on doit se geler le cul, à baiser sur le bitume glacé ! Mais c'est une expérience à faire, c'est clair. A tester, un autre jour, ou plutôt, une autre nuit, quand on sera encore plus déglingués, qu'on en aura rien à foutre des gens dans leurs maisons, quand on en aura plus rien à foutre de rien, qu'il y aura plus de problèmes. Je sens la main de Noé chercher la bouteille abandonnée dans mon dos, et l'amener à ses lèvres. Je soupire. Mec, celle qui doit se foutre en l'air, c'est moi, pas toi. Toi, t'as déjà touché le fond, et putain tu creuse encore ? Laisse moi te rattraper, et là on pourra reprendre. J'entends mon meilleur ami me dire qu'il veut pas expliquer à mes parents pourquoi j'pourrais plus jamais lui botter le cul, et je rigole comme une gamine. Je réponds pas. T'façons, si j'avais dû répondre, ça aurait été un truc du genre "j'm'en fout de mes parents" mais ça aurait été cruel pour Noé, avec sa maman psychiatre qui s'occupait pas de lui et son papa fantôme. Alors je la boucle, je préfère ruminer mes griefs contre mes parents toute seule plutôt que de faire de la peine à mon chéri.

J'entends une voiture qui arrive, hop, rapide prière pour que Noé soit épargné quand elle nous passera dessus, et un crissement de pneus sur le macadam. J'y crois pas. Ce connard en bagnole s'est arrêté avant de nous écraser. Jerk ! J'entends une portière claquer, les phares dans la gueule, putain ! Mec, tu veux pas remonter dans ta caisse et avancer, faire genre 20m ? T'vois, juste assez pour nous rouler dessus... Mais nan, c't'enfoiré s'approche de nous, et je reconnais l'artiste maudit qui se met à genoux devant nous. God, si je m'attendais à celle là. « Vous êtes pas beaux à voir, vous voulez pas me faire plaisir et on rentre tous les trois à la maison pour que vous finissiez vos câlins là-bas ? » Je secoue la tête, pendant que Sidney me couvre avec son blouson qui pue la clope. Ça va, j'suis pas à walp et j'vais pas mourir de froid. Il semble croire que si, pourtant. Il avance une main vers Noé, frictionne son bras, et nous redemande de monter dans sa voiture. J'éclate de rire, roule sur le côté pour me coller à mon frère. « Va chier, Sidney ! Nous, on reste là, et tu nous ferra pas bouger ! On est armés ! » Je brandis la bouteille de vodka et manque assommer notre coloc'. J'entends mon Noé qui rigole, porte le goulot à mes lèvres et avale une bonne gorgée, pour me donner du courage au cas où Sidney-la-montagne-de-muscles veuille me porter jusqu'à sa voiture. J'me débattrais, y'm'f'rra jamais monté dans sa voiture allemande, je reste fidèle à ma Mini chérie. A nouveau, j'ttire Noé vers moi et l'embrasse sans réfléchir, tout en essayant de distinguer le visage de Sidney. J'espère que ça t'fait mal, de nous voir mieux ensemble qu'avec toi !
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