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Invité
| Sujet: Porn Junkie •• Cliff&Noé Lun 6 Déc - 23:32 | |
| Les deux mains posées sur le bois froid de la porte, je fixe depuis dix bonnes minutes un homme gras gesticulant, craie à la main. Les cours de mathématiques de monsieur Pepper, je crois ne jamais pouvoir me débarrasser de la terreur qui précédait chaque cours d'arithmétique. Il n'avait pas changé de salle, et ne semblait pas avoir changé de style de chemises et de cravates non plus. Toujours grise, rentrée dans le pantalon, des auréoles sous les bras et le gras suintant de tous les plis. Cravate rouge et froissée qu'il dénouait sans cesse, comme s'il manquait d'air à chaque fois qu'il faisait le trajet de son bureau au tableau. Lui non plus ne m'aimait pas, et je crois qu'il l'avait vu, cette peur dans mes yeux. Il me rappelait cet horrible personnage qui venait me rendre visite dans mes cauchemars : une chose à la jonction entre l'être humain et le porc. Il ne se passait rien d'autre dans ce rêve, juste cette créature étrange qui riait tout le long. Mes peurs de gosses m'avaient suivi jusqu'au lycée, quand le premier jour, Mr Pepper et son nez retroussé, ses yeux globuleux et son ventre énorme m'avait fait venir tout devant, en face de son bureau parce qu'il n'aimait pas les flemmards près du radiateur. Il avait eu le même rire et toute l'année scolaire, j'avais redouté ces heures de mathématiques. Il me faisait toujours le même effet, même après trois longues années. Je plonge la main dans la poche de mon Harrington, en sortant un paquet de clope qui me file directement d'entre les doigts. Hum ? J'ai a peine le temps de me décoller de la porte que je me retrouve poussé dessus, stoppant Mr Pepper dans son monologue sur le sens des variations d'une fonction. Faites qu'il ne sorte pas, qu'il ne me reconnaisse pas et qu'il ne me demande pas d'aller m'asseoir au premier rang. C'est Ronan qui m'a poussé. Pas fort, juste pour me remettre les idées en place. Je me décale de la salle et il me relance mon paquet de clope. « Fais pas n'importe quoi mec. T'es de retour au lycée là. Fais toi pas remarquer. » Hum, pas se faire remarquer, c'était déjà assez dur avec mon physique. J'avais dépassé la vingtaine et plutôt grand, on ne pouvait que me remarquer. Je savais que c'était une mauvaise idée à la base, mais il me fallait de quoi payer mon héro ; l'argent que me versait ma mère ne suffisait jamais en fin de mois, et j'étais obligé de vendre ce que je pouvais : coke, médoc, tout ce que je pouvais trouver dans les squattes, tout ce que je pouvais prendre dans les poches de mes potes camés qui faisaient la même chose avec moi. Tout était bon à revendre, surtout aux lycéens. La meilleure façon de se faire de l'argent vite fait et en grande quantité, c'était la sortie des établissements scolaires et des soirées. Il y avait toujours un gamin qui n'y connaissait rien, qui trouvait ça cool et qu'avait de l'argent de poche à claquer dans un truc mal servi ou coupé à n'importe quoi. Ronan, c'était comme un contact, un agent de terrain, qui me présentait les petits blancs qui se la jouaient west coast et qui voulaient de la weed, histoire de s'exploser les poumons dans un joint mal roulé, ou les pseudos rebelles qui préféraient sniffer. J'avais que de la blanche aujourd'hui. J'en avais fait quelques petits sachets, coupés à l'amidon et au sucre histoire d'en faire plus et d'en vendre plus.
La cloche sonne, marquant la fin des cours, et c'est tout un bordel entre les portes qui claquent et les élèves qui se ruent vers la sortie, histoire de fumer leur clope. Ça me rappelle des souvenirs, des bons comme des mauvais, mais je suis pas déçu d'avoir passé cette période. Ronan m'attrape par le bras et m'entraîne vers des casiers. Y a trois mecs qui nous regardent, sourcils froncés, l'air nerveux. Je laisse Ronan leur parler, je suis là que pour donner et récupérer mon blé. Mais là, il y en a un qui ouvre de grands yeux et qui dit aux autres de se casser. Il y a des flics. Je me retourne, ils sont bien là, sur le palier à balayer les élèves du regards. Putain, fallait vraiment que ça tombe sur la semaine où je viens. Chemin arrière, je traverse le couloir assez vite, laissant Ronan derrière moi. Il a pas de came sur lui, il a rien à craindre. Je pourrais aller balancer ma came dans les chiottes, mais il y en a qui coule dans mon sang vingt quatre heure sur vingt quatre. Rien qu'à ma gueule tu le sais, pas besoin de prise de sang. Faut juste que je me barre d'ici avant qu'ils me trouvent. Je tourne à droite, je suis dans un nouveau couloir, il y a pas beaucoup d'élèves. Si ma mémoire est bonne, il y a des toilettes condamnées après une fuite d'eau, avec une fenêtre dans le fond quelque part par là. Je pousse une première porte : elle donne sur une salle de cours. Une deuxième, non plus. Il y a un type qui vient de rentrer dans la troisième, je le suis sans faire attention. C'est bon, c'est ce que je cherchais, c'est mes toilettes ; mais le type que j'ai suivi, c'est celui qui m'a explosé une fois, Clifton Rheon. Alors je reste là, planté comme un con, à me demander ce qu'il va faire, sans penser une seule seconde qu'il n'a normalement aucune raison de se retrouver dans ces chiottes condamnées.
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Invité
| Sujet: Re: Porn Junkie •• Cliff&Noé Dim 12 Déc - 21:45 | |
| J'enfile mon blouson, attrape le zip de la fermeture éclair que je remonte jusqu'à mon col, j'ajuste les manches, passe mes deux mains dans mes courts cheveux tout en me regardant dans le miroir. C'est bon, je suis prêt à partir. Jamie passe la tête par la porte de la chambre et me demande de me bouger le cul. « J'suis là », que j'lui réponds en me retournant, attrapant mon sac quasiment vide, et j'rejoins mes trois p'tits frères. J'ferme la porte de l'appart' à clef derrière nous, et j'pars avec eux. Jamie et moi, les deux aînés, on est tous les deux au Roundview Sixth Form College, et les deux derniers, Peter et Ravon, aka Rubber, sont à l'école primaire, et chaque matin, c'est la même histoire, faut qu'on les y accompagne, et qu'on vienne les en chercher quand ils en sortent. C'est la routine habituelle, sauf que quelques fois, comme aujourd'hui, j'suis pas à mon aise. J'suis blindé d'herbe, j'ai bien de quoi m'faire deux cents livres sur moi, et tout c'que j'ai est séparé en plusieurs petits sachets plastiques pour chacun de mes clients. A vrai dire, j'refourgue, là, j'ai acheté en gros et j'revends pour me faire une p'tite marge, et il m'en reste pas mal chez moi pour ma conso personnelle. Pas l'jour à être nerveux, en gros, sinon j'suis foutu. On arrive devant l'école primaire de Pete et Rubber, on les y dépose, et sur la route, j'croise un des types à qui j'vends. J'envoie Jamie marcher devant, j'veux pas qu'il voie que j'deale, même s'il s'en doute fort et doit bien le savoir, et j'échange incognito le sachet de beuh contre quarante livres. C'est déjà ça de gagné.
La route est chiante jusqu'au bahut, j'ai l'impression d'sentir la weed à plein nez, alors que je sais très bien que j'sens qu'une odeur agressive de tabac. J'peux pas m'empêcher d'fumer clope sur clope. Dealer au lycée, c'est pas la meilleure idée, mais c'est le seul moyen de me faire une commission maximale. Tous des moutons qui n'y connaissent rien à la weed, pour la plupart, juste des clients très occasionnels qui mettraient n'importe quel prix pour n'importe quelle merde tant qu'on les fait pas chier. Et ils savent très bien qu'avec moi, tant qu'ils sont réglos sur les thunes et qu'ils me balancent pas, j'leur créerai pas d'emmerdes.
(…) Le cours d'anglais est long, putain, j'me fais chier, j'ai chaud et j'préfère pas quitter ma veste vu le nombre de têtes de beuh qui s'y cachent, j'le sens mal, aujourd'hui, j'sais pas pourquoi. J'suis accoudé au radiateur et j'm'emmerde sévère, quand la cloche retentit soudain. Enfin, la libération. C'est la pause, et j'vais aller rejoindre tous mes petits clients et leur refiler la marie-jeanne vite fait bien fait. J'attends même pas qu'la prof ait fini d'parler et donne les devoirs où je sais pas quoi, j'me lève, fourre ma trousse dans mon sac que j'ferme en quittant la salle. Elle m'interpelle par mon nom d'famille et j'me retourne même pas, j'lui réponds pas, qu'elle me casse pas les couilles, j'ai autre chose à foutre. J'suis pas en classe pour m'amuser, mais juste pour éviter ma mère et patienter en attendant la majorité. J'avance dans les couloirs, imperméable à tout ce qu'il se passe autour de moi, ce qu'il se dit. Grossière erreur, si j'avais écouté, j'aurais pu m'barrer d'là plus vite ; j'tourne en direction d'la sortie, et là, à l'entrebaîllement de chacune des grosses portes d'entrée du lycée, une quinzaine de flics, dont plusieurs sont déjà en train d'choper des lycéens. C'est quoi c'délire, une baston ? Nan, y a des chiens... OH PUTAIN DES CHIENS ! J'suis dans la merde, j'fais demi-tour, et en marchant vite mais sans courir, j'me barre, putain, putain ! Direction, les toilettes condamnées au fond du rez-de-chaussée, y a une p'tite fenêtre, j'pourrai y passer et m'barrer, ni vu, ni connu. J'aime pas ça, putain, j'le sentais d'jà mal, et si j'me fais choper, c'est l'foyer ou la prison pour mineurs, j'peux pas, j'peux pas laisser mes frères, faut que j'trouve une solution. J'arrive vers la porte des chiottes, on peut toujours l'ouvrir, mais à l'intérieur de la pièce, toutes les cabines sont fermées, condamnées. Ca pue la pisse, la clope et la merde, c'est dégueulasse, mais rien à foutre, faut que je foute le camp. Y a jamais personne qui y vient, à part quelques couillons, de rares fois, pour fumer une clope ou un spliff en douce, au vu du nombre de souris par terre, et ils ont pas du faire l'ménage ici d'puis qu'toutes les cabines sont condamnées. C'est écrit sur la porte de la pièce, d'ailleurs, « toilettes hors-service », et si quelqu'un y rentre, on sait forcément qu'il fera quelque chose d'illégal ou qu'il se planque. J'ai pas r'gardé si on m'avait suivi ou quoi, tout ce que j'ai vu, c'est que y avait pas de flics. La porte claque à nouveau et j'me r'tourne, putain, mais qui voilà ? Noé Bomer, alias le plus gros sodomite, la plus grosse pédale que Bristol ait jamais accueillie. Un putain d'héroïnomane qui voulait m'enculer, et à qui j'ai fait tâter d'mon poing. J'lui ai démoli la gueule, à ce fils de pute, il croyait franchement qu'il allait pouvoir me faire la fesse ? Sérieusement, j'sais pas c'qui lui est passé par la tête, mais d'un coup, il a débarqué vers moi, a glissé sa main sur le bas de mon ventre, l'a descendue vers mon paquet et m'a dit des trucs grave dégueus à l'oreille. C'est là qu'j'ai appris qu'c'était une putain d'tantouze, et que j'l'ai éclaté. Des fois il me provoque, et à chaque fois j'lui refais le portrait. A croire qu'il aime ça, bien que souvent, il rase les murs, prêt à se barrer en courant pour pas que je le choppe. M'enfin, tout ça pour dire que j'peux pas le blairer, ce type, et j'me d'mande bien c'qu'il fout là, il est plus au lycée, lui...
« Qu'est-ce que tu fous là, toi ? »
A peine j'ai terminé ma phrase que j'lui pose ma main contre la bouche en l'attrapant par le col de sa veste. Derrière la porte, des flics, à tous les coups, puisque j'ai entendu des mecs parler en disant qu'ils devaient checker les toilettes. En chuchotant et en hurlant à moitié, je lui ai balancé :
« Merde, planque-toi ! »
J'suis entré dans une cabine et ai fermé à clef derrière moi, faisant le moins de bruit possible. J'crois que Noé a fait pareil de son côté, et on a pas dit un mot ni bougé d'un centimètre pendant plus d'une minute. On entendait c'qu'il se passait dans le couloir, et visiblement, les flics ont finalement décidé de pas entrer dans les toilettes en voyant le panneau « Toilettes hors-service ». Tant mieux. J'sors de la cabine en déverrouillant la porte, et j'vois l'autre tapette de Noé qui fait pareil. J'le toise du regard et l'ignore, puis j'ouvre la fenêtre au verre flouté, si bien qu'on voit rien de c'qu'il s'passe dehors. Merde. Double-merde, en fait. Barreaux aux fenêtres, et flics dans la cour, pas loin. On est dans une putain de merde, fait chier. J'ferme la fenêtre.
« On peut pas sortir, putains de barreaux et putains de poulets. T'as quoi sur toi ? »
Me prends pas pour un pigeon, tous ceux qui te connaissent à Bristol savent que t'es qu'un putain de camé, Bomer, et une tantouze notoire, accessoirement, et puisque t'es plus au lycée, la seule raison pour laquelle tu pourrais y être c'est pour refourguer de la dope...
Dernière édition par Cliff Rheon le Lun 20 Déc - 13:50, édité 1 fois |
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Invité
| Sujet: Re: Porn Junkie •• Cliff&Noé Dim 19 Déc - 14:01 | |
| Ces toilettes sentent la mort, je suis à peine rentré que l'odeur nauséabonde vient s'engouffrer dans mes narines, manquant de peu de me donner la nausée. C'est plus mes chiottes ça, elles sont crades celles là, taguées de partout, on marcherait presque dans la pisse, il y a des mégots qui se noient dans une eau grisâtre et un vrombissement de l'ancien chauffe-eau pété. Ils l'ont toujours pas retiré ? Bande de branleurs. J'me souviens des allez et venues que j'avais fait dans ce sous sol, les sticks que j'y avais fumé, les rails que j'avais sniffé, toute la piche que j'avais descendu et enfin, pour clôturer l'année, les fix que je m'étais injecté. C'était un pote qui avait provoqué la fuite, histoire qu'on ait un lieu tranquille. En quelques jours, le cadenas de sécurité avait sauté et comme personne faisait rien pour ces chiottes, on avait pu y séjourner tranquille, plutôt que de se taper des douilles sous la neige, on se les faisait entre les deux murs d'une des cabines. On avait un peu plus de respect pour les lieux à l'époque, c'était sûrement le seul squatte propre que j'avais fréquenté depuis mon début de lycée et il avait fallu deux petites années pour tout dégrader. Maintenant ça ressemblait presque aux endroits où je me défonçais, il suffisait de mettre un matelas miteux dans un des coins et c'était bon. Au pire, si les flics arrivaient, j'pouvais toujours essayer de me faire un record de lignes à la seconde, le lieux se prêtait plutôt bien à l'occasion.
Mais pour l'instant, venant se rajouter aux flic, il y avait un autre problème : Clifton Rheon, ce fils de chiens. Je le toise quelques secondes du regard, serrant la mâchoire sous le coup de la colère qui commençait à monter. La situation m'énervait plus qu'elle ne me faisait peur, et j'étais pas dans le même cas que lui si je me faisais choper. Je jetais ma coke dans les chiottes, je la noyais dedans et tout ce qu'ils auraient c'est la présence d'héro, de coke et toutes les autres saloperies qui tournaient en ville dans mon sang. Pour moi c'est la désintox, pas la taule ; jugé malade devant la loi, avec ma mère derrière pour appuyer de preuves médicales mon instabilité psychologique et la nécessité de me placer en traitement. Le rehab, c'était peut être une épreuve dure mais on pouvait toujours tenter d'en sortir. La prison ou la maison de redressement dans le cas de Cliff, c'était déjà plus lourd. Il avait peut être l'air d'un caïd au lycée, il faisait peut être sa loi à terroriser les gamins à la sortie de l'école ou dans le hall de son putain d'hlm mais là bas ce sera remplie de mec dans son genre. Lui qui avait déjà si peur pour son joli petit cul, il allait être servi là bas. « Qu'est-ce que tu fous là, toi ? » Je viens refaire la tuyauterie connard. J'ouvre la bouche, prêt à lui répondre un truc mais il m'attrape et me plaque contre le mur d'une des cabines, main sur les lèvres pour m'empêcher de parler. Putain de flics, au moins ils m'évitent de m'en prendre une. Il y a même pas moyen de discuter avec les mecs comme Clifton, ils connaissent que la violence pour régler leurs problèmes – ouais, ça me passait pas forcément par la tête d'aller lui payer un verre pour se raconter nos vies mais pas de me faire démonter à chaque fois que je croisais son regard -. Là je me tais, même si ça me démange de dire un truc. On est presque collé l'un à l'autre dans la cabine, et j'pense deux secondes à lui mettre la main au cul – encore – pour lui faire péter son câble. Avec les filcs qui attendent de l'autre côté de la porte, à se demander s'ils vont rentrer ou non, il pourra pas bouger, et je verrai ses traits se décomposer sous l'énervement. Putain d'homophobe, j'étais persuadé qu'il m'avait fait un signe, qu'il m'avait demandé de venir. J'avais peut être cet air bad boy avec mes tatouages, mon crâne rasé, mes chaînes autours du cou et mes jeans, j'en restais pas moins un amateurs de p'tit minet et lui, avec son air de lycéen terrible, je me le serrai bien serré à la sortie de ses cours ou dans une back room de boîte. Au lieu de ça, j'avais rencontré son poing, et j'étais revenu en boitant à l'appart, Tabbie jurant devant tous les dieux qu'elle allait retrouver celui qui m'avait fait ça, et Sidney qui me réconfortait à coup d'alcool à quatre vingt dix degrés.
J'entends les pas des flics qui s'éloignent, l'odeur a dû les rebuter, et ils vont continuer leur chasse à l'homme un peu plus loin. Cliff sort le premier et je le suis, en étirant un de mes bras derrière mon dos. J'le regarde s'avancer vers la petite fenêtre, prêt à sortir. Ça avait été notre échappatoire plusieurs fois quand on se faisait des beuveries d'après cours trop bruyantes. Cliff se fige, j'avance de quelques pas. Putain, des barreaux aux fenêtres. La situation que je pensais largement réglée commence à nous échapper. On a pas moyen de sortir par là, et on peut pas se permettre de se balader l'air de rien dans le couloir principal, au milieu des flics. « On peut pas sortir, putains de barreaux et putains de poulets. T'as quoi sur toi ? » Je relève la tête, léger sourire au coin. Les rumeurs, ça tourne plus vite qu'un sachet d'ecsta en soirée. J'avais toujours vécu ici alors j'avais grandit dans les on-dit-que. Bomer la pédale, Bomer le taré, Bomer le drogué fini, et Bomer le dealer de drogues dures. Clifton ne m'était pas inconnu non plus, il avait sa réputation, sa petite notoriété et je faisais parfois mon petit passage sur son terrain de vente. Il s'occupait des drogues douces, et je lui en volais quelques uns avec ma propre dope. Ben ouais, au bout d'un moment, la beuh devient fade. Alors on se tourne vers Eden, ou moi quand on arrive à la fin du mois. « Quelques grammes de CC. » Je lui fais un signe de tête pour lui retourner la question et tourne le dos, faisant quelques pas jusqu'à la porte d'entrée des chiottes, posant mon oreille contre le bois froid pour écouter les possibles bruits de pas. « Faut pas rester ici, ils vont finir par revenir. » Je me ferais bien une trace avant de me lancer dans une possible course poursuite. La coke ça te ferait courir le cent mètre à un gros tas comme si sa vie en dépendait. Il y a pas de bruit pour l'instant. Je me retourne, colle mon dos à la façade et pose mon regard sur le petit brun. Je connais un passage, on le prenait quand on voulait rentrer dans le lycée la nuit avec Tabbie. On avalait des buvards et on courrait à travers les couloirs, en redoutant le moment où un porte manteau allait prendre des allures de zombie sous l'effet des hallucinogènes. C'est pas loin, une petite trappe dans un des labos de physique-chimie. Ils avaient vidé le lycée, il restait que les flics. C'était pacman version real life.. J'affiche un sourire pervers et provoquant. « Je connais un moyen de se tirer d'ici. Mais va falloir que tu me fasses confiance, toi et ton joli p'tit cul. Je marcherai devant toi si ça te rassure. »
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Invité
| Sujet: Re: Porn Junkie •• Cliff&Noé Ven 31 Déc - 8:01 | |
| J'aimes pas les homos. J'y peux rien, j'sais qu'c'est pas bien beau d'les haïr ou d'leur refaire leur portrait, mais ils m'énervent à se comporter comme des adolescentes de treize ans qui découvrent la puberté et qui s'laissent conduire par leurs hormones, ils m'cassent les couilles à tendre leur cul à la moindre occasion et à penser qu'ils peuvent se taper jusqu'au plus hétéro des hétéros. J'comprends pas qu'on puisse être PD. J'veux dire, y a rien d'plus beau qu'la vue d'une nana que t'éclates en levrette, quand elle est hyper cambrée et qu'tu peux attraper ses nibards et la peloter, lui foutre une sacrée fessée, qu'elle te plante ses ongles dans la peau, qu'elle hurle ton nom d'une voix aiguë, que tu la fais gémir et gueuler de plaisir, alors s'taper un mec, putain, non... La respiration rauque d'un autre type, pas d'nichons, une queue et deux valseuses entre les jambes plutôt qu'une fente appétissante, nan, c'est vraiment pas pour moi. J'ai fait l'erreur une fois, un soir où j'étais grave raide, grave défoncé, où j'tenais à peine sur mes jambes, où j'bandais sans raison, de laisser un mec venir me sucer la bite et putain, j'lui ai éclaté la gueule à celui-là... J'ai appris qu'il était mort, y a quelques jours, et heureusement, j'crois bien qu'il a emporté le secret dans la tombe, ce type m'a dégoûté encore plus des PDs, à en vomir. Alors ouais, quand j'vois Noé, il m'fout les boules et rien que parce qu'il aime sucer des queues, j'ai encore plus envie de lui refaire le portrait, à ce gros toxico de mes deux.
Quand j'demande à Bomer (ça r'ssemble bien à Boner, ça, ça lui colle tellement bien...) c'qu'il a sur lui, il me répond qu'il a quelques grammes de coke. Mouais, si on s'fait attraper, on est tous les deux dans une belle merde, parce que j'ai bien cinquante grammes de weed sur moi.
« Faut pas rester ici, ils vont finir par revenir. »
Ah oui, tu crois ? Parce que moi j'en suis pas sûr... Putain mais qu'il peut être con ce type... J'ronge mon frein, j'ai les doigts qui s'contractent et j'les fais craquer pour essayer d'me détendre et d'pas lui en coller une. Et aussi pour que si ça doit arriver, mes mains soient prêtes à rencontrer violemment son gros pif de tantouze.
J'bougonne, j'essaie d'réfléchir mais la gueule de Bomer sous mon nez m'empêche de m'concentrer. Être coincé avec lui et être obligé de s'entraider, c'est pire que d'être – si j'imagine bien – coincé sur un canapé des années 30 à jouer au Scrabble au milieu de grosses mémés hexagénaires, qui te posent des questions en gloussant sur ton éventuelle petite-amie. A chier, quoi, emmerdant au possible et franchement casse-couilles.
« Je connais un moyen de se tirer d'ici. Mais va falloir que tu me fasses confiance, toi et ton joli p'tit cul. Je marcherai devant toi si ça te rassure. »
J'hésite, son regard lubrique me déplaît. J'pourrais tout aussi bien balancer la beuh dans les chiottes, tirer la chasse et dégager d'là vite fait bien fait, mais ce s'rait genre 200 livres qui se noieraient dans la merde, et ces 200 livres, j'en ai putain de besoin pour vivre. Sans ça, j'suis grave dans la merde. Entre se faire choper par les poulets et ne plus pouvoir bouffer ni vivre jusqu'à la fin du mois, j'choisis d'prendre quel risque ? La question s'pose plus, et j'lui réponds, en l'attrapant ferme par le col de sa veste :
« J'te préviens Bomer, si j'te suis, c'est absolument pas pour ta pauvre gueule de toxico-PD misérable, alors si tu veux pas te retrouver avec la face dans un de ces chiottes bouchés plein de merde, tu m'lâches la grappe et tu m'laisses te suivre, et j'te f'rai pas d'emmerdes. »
J'le lâche en le r'poussant, et j'me r'cule pour m'diriger vers la porte. J'le quitte des yeux quelques secondes avant d'me retourner de nouveau vers lui et j'lui balance :
« Bon, c'est où, ton truc ? Faut qu'on bouge de là vite fait bien fait, sinon c'est les keufs qui vont nous enculer, et j'ai pas bien envie, vois-tu. »
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Invité
| Sujet: Re: Porn Junkie •• Cliff&Noé Dim 30 Jan - 1:47 | |
| Je savais pas choisir. Non, c'était totalement impossible pour moi. Que ça soit entre deux sortes de fromages différents, ou deux bouquins pour offrir, je pouvais rester des heures à les contempler sans être fichu de me décider, et ça, depuis que j'étais môme. Alors forcément, quand j'avais été en âge de m'intéresser au sexe voire à l'amour, je n'avais pas clairement définie mon attirance. Homme ou femme, même combat... enfin même combat, il y avait quand même plus de mâles qui passaient entre mes mains, que de demoiselles. Question de semaine, je virais ma cuti assez souvent. C'était peut être pour prendre le contre pied de ma mère, qu'avait toujours tout planifié, suivi ses plans à la lettre, dans une rigidité presque digne d'un capitaine de la navy. Le fait est, que je léchais aussi bien des minous que des queues, et que ça, les mecs comme Clifton pouvaient pas le concevoir. Y avait rien de plus naturel pourtant, les grecs le faisaient bien il y a longtemps, c'était même une sorte de tradition, un plaisir de la vie – même si les grecs étaient aussi des sacrés pédophiles durant cette période -. Je sais pas à quel moment ça avait coincé, à quel moment on avait interdit ça. Des coincés du cul sûrement, dans tous les sens du terme. Qui connaitront jamais le plaisir donné par un homme. C'était bon, peut être même meilleur qu'avec une femme. Et lui, qui me regardait avec ses yeux pleins de haine, il saurait jamais ce que c'était, de prendre le plus grand pied de sa vie. Qu'il aille s'envoyer des nanas à la pelle, il prendrait plus de plaisir avec moi, c'était même pas une supposition, c'était une évidence. Faut dire qu'il en avait du charme Clifton, et pas que dans ses yeux quand je le regardais se retourner, plein de nervosité et faire les cent pas jusqu'à la fenêtre condamnée. Clair qu'il aurait eu un succès dingue dans les deux camps. Son p'tit côté tête brulée, sûr de lui, venez-pas-me-faire chier en rajoutait une sacrée couche. Me fait pas croire que t'y avais jamais pensé. On y a tous pensé un jour, rien qu'en se demandant comment c'était. 'fin je me risquerais plus à aller lui mettre la main au cul.
Bon, mieux vaut décrocher mon regard de son postérieur, surtout qu'il venait de se retourner, faisant craquer ses doigts en signe de nervosité. C'est quoi le pire pour toi ? Être coincé dans des chiottes avec une tarlouze ? Ou savoir que les flics t'attendent de l'autre côté ? Cliff met un peut de temps à réagir, comme s'il tournait les différentes possibilités qui s'offrent à lui dans sa tête, pesant le pour et le contre pour savoir laquelle était la meilleure. C'est moi ta clé de sortie aujourd'hui, t'as pas franchement d'autres options que de me suivre. Je sais pas vraiment pourquoi je lui propose mon aide. Pas par bonté d'âme c'était sûr. J'avais pas confiance en lui, certes, et il pouvait me balancer si jamais on lui mettait la main dessus. Je pouvais toujours me démerder pour faire en sorte qu'un tel m'ait vu à l'autre bout de Bristol, et dire que Clifton m'accusait à tord. Mais je tenais pas à avoir de problèmes, aussi courts soient ils. Ni même à mettre les pieds dans un commissariat. Pour ça, il fallait venir en aide au type qui m'avait refait le portrait plus d'une fois. Le cas de conscience ne se posait même pas. Alors l'annonce de ma sortie secrète était balancée, avec un pique derrière qui semblait pas l'amuser. Cliff s'avance vers moi, attrape mon col entre ses mains. « J'te préviens Bomer, si j'te suis, c'est absolument pas pour ta pauvre gueule de toxico-PD misérable, alors si tu veux pas te retrouver avec la face dans un de ces chiottes bouchés plein de merde, tu m'lâches la grappe et tu m'laisses te suivre, et j'te f'rai pas d'emmerdes.. » C'est si joliment dit quand ça sort de ta bouche. Cliff finit par me lâcher, et je pose ma main sur ma veste pour la remettre en place. « Bon, c'est où, ton truc ? Faut qu'on bouge de là vite fait bien fait, sinon c'est les keufs qui vont nous enculer, et j'ai pas bien envie, vois-tu. » Rebondir sur le mot enculer ? Ça me plait pas franchement, de me laisser faire sans cesse, mais faut dire qu'il sait se battre, et mieux que moi. J'tiens pas à me faire exploser une nouvelle fois, alors je me tais, et fais quelques pas vers la porte.
Je fais une pause de quelques secondes, oreille posée sur la porte pour écouter les bruits dans le couloir. Y semble pas y avoir quelqu'un, on entendrait les pas ou les chiens aboyer s'ils avaient décidé de stagner dans le coin. Je pousse doucement la porte, regardant à l'extérieur avant de sortir. Je fais un signe à Cliff pour lui dire de me suivre et commence à me diriger vers ma sortie quasi secrète. Marrant qu'il en ait jamais entendu parler, c'était drôlement pratique. Pour le peu qu'il allait en cours aussi, il devait pas l'avoir remarqué. C'était Tabbie qui l'avait vu la première, en cours de bio. Elle avait balancé un de ses stylos à l'autre bout de la salle en visant quelqu'un et quand elle était partie le chercher, elle avait vu l'espèce de petite trappe, en dessous d'une des paillasses de fond, celle avec les microscopes bien alignés. Pourquoi on était rentré dedans ? J'sais pas vraiment. On avait dit au prof qu'on rangeait la salle et elle c'était faufilé à l'intérieur. C'était p't'être des canalisations ou des trucs comme ça. Pas une sortie de secours pour les laborantins, plus un grand conduit d'aération au cas où les produits prennent feu. J'en savais rien du tout en fait, le seul truc dont j'étais sûr, c''est quand le suivant, à quatre patte, tu tombais sur l'arrière cours du lycée. Bon, donc les salles de bio. Heureusement que j'étais pas trop arraché aujourd'hui, ou trop en manque pour me souvenir du chemin. J'avais les idées bien en place même si l'habitude n'y était plus. C'était le couloir à droit là. Je colle mon dos au mur, jetant un regard vers les salles. Putain, on se croirait dans un film avec le lycée complétement désert et les flics à éviter. Personne. Thanks God. J'allonge le pas jusqu'à la porte, suivit de Cliff, tire la porte et m'engouffre dans la salle …. d'anglais ? Elles sont où mes paillasses ? Mes microscopes et mon tableau remplis de formules ? Et ma trappe remplacée par une coulée béton gris ? Je m'étais planté de chemin ? « Y... a eu … des travaux récemment ? » A tous les coups, il va penser que je me suis foutu de sa gueule, que je l'ai emmené n'importe où pour le faire chier.
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Invité
| Sujet: Re: Porn Junkie •• Cliff&Noé Mar 1 Mar - 23:11 | |
| Bon. J'décide de faire confiance à Bomer, pour une fois. C'est ça ou les flics, et franchement, j'ai tout sauf le choix, même si ça m'troue l'cul (tant qu'c'est pas c'te pédale qui m'le fait, ça m'va...). Il inspecte la zone en laissant sortir sa tête dans l'entrebaîllement de la porte de ces chiottes, vérifie que y a personne, puis m'fait signe et j'le suis. On s'croirait dans une série Z merdique où deux flics qui s'entendent pas filent un malfrat dans les couloirs d'un bâtiment... J'arriverais presque à nous imaginer une main sur un flingue, des cheveux pleins de gel et une grosse moustache de pédé dégueulasse. Ca m'donnerait presque la gerbe. Donc voilà, j'le suis, j'sais pas du tout où il va, et il m'tire vers une salle d'anglais. Hein ? On entre, et j'le vois rester interdit. Putain, c'est comme c'faux plan, là ?
« Y... a eu … des travaux récemment ? »
J'ouvre mes yeux comme deux billes bien rondes et j'le regarde, complètement halluciné. Putain, non mais il revient dans son ancien bahut et il est même pas au courant et l'année dernière y a eu des sacrés travaux et que la disposition des salles a complètement changé ! Hors de moi, j'm'approche de lui, j'l'attrape par le col, et là, j'ai à peine le temps d'entendre des pas s'approcher dangereusement de la salle et la porte s'ouvrir que j'me r'trouve en train de l'embrasser. Putain non mais merde, j'suis en train d'rouler un palot à une vieille tantouze, une main bien agrippée au col de son tee-shirt et les yeux fermés, pour sauver mon cul. J'me recule vite, et j'tourne la tête vers l'entrée de la pièce et là, y a deux flics qui s'regardent, sachant pas franchement quoi dire. Tu m'étonnes, tu vois deux gamins jouer d'leurs langues dans une salle de cours quand le bahut est vide, t'es censé faire quoi ? Première réaction : tu buggues, normal, quoi. Ils se râclent la gorge alors que j'me recule jusqu'à appuyer mon cul sur un bureau ; j'essuierais bien ma bouche et j'cracherais bien, mais ce s'rait pas crédible et j'veux pas niquer ma couverture. J'jette un oeil à Bomer, et j'arrive pas à savoir s'il marche dans mon petit jeu ou pas. J'ai l'impression que oui, vu qu'il a d'la coke et qu'il risque pire que moi.
J'bougonne, j'essaie d'réfléchir mais la gueule de Bomer sous mon nez m'empêche de m'concentrer. Être coincé avec lui et être obligé de s'entraider, c'est pire que d'être – si j'imagine bien – coincé sur un canapé des années 30 à jouer au Scrabble au milieu de grosses mémés hexagénaires, qui te posent des questions en gloussant sur ton éventuelle petite-amie. A chier, quoi, emmerdant au possible et franchement casse-couilles.
« Hm... Euh, les garçons, vous êtes pas censés être là, va falloir qu'on vous fouille. »
J'sens mon coeur qui palpite à mort, j'ai des sachets d'beuh dans mon calebute et dans les chaussures, dans les poches intérieures de ma veste aussi. J'm'étire, et j'regarde en direction d'une de mes planques. En marchant, ça a du bouger un peu, et on a l'impression qu'j'ai une sacrée gaule, puisqu'à travers mon jean, on dirait qu'j'ai les attributs sacrément gonflés. Un des flics baisse la tête vers là où j'regarde, et j'le vois écarquiller les yeux. Ce sont des mecs, ils peuvent tâter où ils veulent, et avec mon apparente fausse trique, il a visiblement tout sauf envie d'me tripoter. Il tape le bras de son collègue de la main et lui fait un geste de la tête vers mes parties. Putain la honte, quoi, ils vont associer Rheon à tafiole, maintenant, c'est malin. Bravo Cliff, belle tentative de t'en sortir bordel ! J'baisse la tête et j'fais celui qu'est gêné.
« Euh... Ouais, bon, on vous laisse cinq minutes et on vous retrouve dehors. Vos noms ? »
Toujours tête baissée, j'donne mon identité. Putain, ça sent mauvais. Très mauvais.
« Euh... Lui c'est Bomer... Enfin, Noé Bomer. Et moi c'est Cliff Rheon. » « Bon, okay. Cliff, Noé, on vous attend devant la salle, vous avez deux minutes. »
Les keufs les plus pourris de la terre. On pourrait très bien planquer la came dans la salle et s'faire fouiller comme si de rien n'était. Mais bizarrement ça m'tente pas trop comme plan, ça. A tous les coups ils vont rappeler leurs collègues puisque tous les lycéens sont censés être dans la cour à s'faire contrôler, et ils vont débarquer avec les chiens. Plan qui pue la merde, donc, même plus que les chiottes dans lesquelles on était juste avant. On aurait mieux fait d'y rester, bordel. En plus, ils ont nos identités, mais ils peuvent checker à n'importe quel moment, et dans tous les cas, ils auraient au moins su qui j'étais. Donc valait mieux faire couler Bomer avec moi, revanche personnelle pour le coup d'pute qu'il vient d'me faire.
Les deux flics sortent de la salle et ferment la porte derrière eux. J'regarde Noé et en chuchotant j'lui balance :
« Fils de pute, t'es fier de toi ? On est censés faire quoi maintenant ? »
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Invité
| Sujet: Re: Porn Junkie •• Cliff&Noé Jeu 24 Mar - 12:34 | |
| Merde, merde, faudrait que je me renseigne avant de débarquer à l'endroit où je viens vendre ma came. Un minimum au moins, surtout que le lycée, c'est pas comme si j'arrivais en terre inconnu, sans connaître personne. Je voyais pas toutes les branches de l'équation à chaque fois : j'avais pensé à contacter le mec le plus sûr que je connaisse, on avait choisi nos « clients » ensemble, on c'était donné rendez vous & co, mais l'option des flics, ou juste les news du lycée, je n'y avais pas pensé. Faudrait que je me fasse des listes, que je note tout ce à quoi penser avant de m'embarquer dans ce genre d'expédition-vente. Je passe le bout de ma langue sur ma lèvre inférieure, trop paniqué pour penser à un plan de secours. J'crois que Cliff à décidé de me remettre les idées en place, quand il m'attrape par le col. Cette fois c'est clair, j'allais y passer, again. Il m'avait déjà pas frappé tout à l'heure, par nécessité, mais il n'avait plus rien à perdre maintenant. Un grand cou de front dans le nez pour me montrer à quel point je le dégoûtais. Il croyait quoi ? Que j'avais fait exprès de nous emmener ici ? Ça y ressemblait fort en tout cas, et il me devait penser que c'était totalement mon truc de faire ce genre de coups là. Pas franchement en fait, j'ai aucune envie de me retrouver chez les flics à expliquer ce que je faisais là, à tenter de sauver ma peau qui était déjà perdue. Ça m'angoisse carrément la situation dans laquelle je nous ait mis. Le hasard fait mal les choses hein ? J'aurais pu attendre un jour ou deux avant de débarquer, ou j'aurais pu m'y prendre hier aussi mais non, pas de bol, faut que je tombe lors de la visite mensuel du commissariat de Bristol. Je dois avoir la poisse, un de mes ancêtres à dû sacrément merdé il y a des centaines d'année et ça c'est la répercussion sur des générations, un truc lié au karma sans aucun doute. Et le pire dans tout ça ? C'est que je pourrais être en train d'échafauder le plan du siècle, ou au moins tenter de me souvenir d'un film ou d'une série dans lequel les héros vivaient le même genre de scène. Ça arrivait souvent ça non ? Il devait forcément y avoir une solution … mais une fois n'est pas coutume, faut que mon esprit m'emmène sur tout autre chose, sur des histoires de karma et de cousin germain qui avait descendu l'armée de Napoléon au grand complet. Sans parler du stress Clifton, juste en face de moi, sa main vissée sur mon col dans l'attente du premier coup. Puis avec lui, demander pardon en lui expliquant que je n'ai vraiment pas fait exprès de nous amener ici, ça ne marcherait pas, limite ça le mettrait encore un peu plus hors de lui. Faut sauver l'honneur, je vais pas m'excuser.
Alors que je m'attendais à faire de nouveau connaissance avec ses phalanges, c'est ses lèvres qui viennent rencontrer les miennes à l'entente des pas dans le couloirs. La porte s'ouvre et Cliff fourre sa langue dans ma bouche. Si je m'y attendais à celle là … Je ferme les yeux, comme pour savourer le baiser quand les flics entre dans la salle. Je sais pas si Rheon a eu l'idée du siècle mais au moins, il nous a donné quelques minutes de plus vu la gueule que tire les deux mecs en costume. Cliff finit par se reculer, pour se poser contre la table, le regard posé dans n'importe quelle direction pourvu qu'il ne rencontre pas mes yeux. Dans d'autres circonstance, je me serais bien volontiers foutu de sa gueule, à cet homophobe qui trouvait ça tellement dégueulasse deux mecs ensemble et qui se retrouvait à rouler des galoches à celui qui lui foutait la gerbe. Je finis par décrocher mes yeux de lui, pour les diriger deux secondes vers les deux flics, visiblement gênés. « Hm... Euh, les garçons, vous êtes pas censés être là, va falloir qu'on vous fouille. » Putain, et son plan tombait à l'eau en plus du reste. Un des deux flics tape l'épaule de son collègue, lui indiquant Cliff du regard. Je les suis, te tout d'un coup, une envie de rire me secoue l'estomac. Rire ouais, mais genre vraiment exploser, à t'en faire mal aux côtes. C'est tellement … C'est complétement con ouais, et j'sais pas vraiment ce qui lui avait pris au petit Jésus se matin pour nous mettre dans une situation pareille. Il devait bien se marrer en tout cas, et moi fallait mieux pas que je laisse exploser ma joie. J'ai beau être con, je savais parfois me tenir. Surtout que notre couverture serait complétement cramée, déjà qu'elle tenait sur un fil... Cliff et sa fausse trique, j'avais envie de le pointer du doigt en lui envoyant une blague vaseuse. Puis si on était découvert, je n'avais plus rien à perdre, je pourrai m'en donner à cœur joie. « Euh... Ouais, bon, on vous laisse cinq minutes et on vous retrouve dehors. Vos noms ? » Je me reconcentre sur les flics, même si les petits coup d'oeil à mon compagnon d'infortune sont répétés. Je m'attends pas à ce qu'il donne nos vrais noms. Moi je vais pas donner le miens en tout cas. Je commence à ouvrir la bouche, près à dire que je me prénommais Robert Thomson mais Cliff est plus rapide. « Euh... Lui c'est Bomer... Enfin, Noé Bomer. Et moi c'est Cliff Rheon. » Je reste la bouche entre ouverte, à regarder comme un con les deux flics. J'avais absolument aucune raison de venir ici. Déjà que physiquement, je me fondais pas dans la masse à paraître plus vieux que les autres, il suffirait que les deux flics rentrent mon nom sur leurs ordis et j'étais foutu. Je n'avais aucun droit d'être ici, techniquement, j'étudiais à la fac et même si j'avais pu me faire passé pour un redoublant, ça faisait au moins deux ans que j'avais quitté le milieu scolaire. Au pire, je dirais que je venais voir ma petite amie Clifton.
« Bon, okay. Cliff, Noé, on vous attend devant la salle, vous avez deux minutes. » Les deux flics finissent par disparaître, nous laissant de nouveau seuls. Et maintenant ? On fait quoi. Je continue à regarder la salle de droite à gauche, comme si ma trappe allait de nouveau ré apparaître. « Fils de pute, t'es fier de toi ? On est censés faire quoi maintenant ? » Je tourne les yeux vers Cliff, mon instant comique déjà passé pour revenir à la panique ambiante. « J'en sais rien. C'est ton lycée, tu dois le connaître mieux que moi. » J'sais pas si il avait remarqué depuis tout à l'heure, mais j'étais pas la foire à idées. Et même si j'en avais quelques unes qui me passaient en tête, elles étaient soient foireuses, soit totalement irréalisables. De mon côté, j'étais bien pour cacher la came quelque part et quitter le pays en quelques minutes. Je passe nerveusement une main dans mes cheveux, toujours à la recherche du plan miracle. « Et si tu faisais semblant d'avoir un malaise ou un truc dans le genre. Tu me passes ta came et les flics nous emmènent à l'hosto. Là bas, ça sera plus simple pour dissimuler la dope. » Perdu d'avance ? Possible, mais c'était la seule idée potable qui me restait.
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