Sujet: LEANDRE •• After many a summer dies the swan Lun 21 Mar - 23:53
Jon Kortajarena PAR TUMBLR.
Léandre Allan Fulci
Léandre ♣ 22 ans ♣ surveillant ♣ sans étiquette ♣ célibataire
Les étoiles se perdent dans les éclats colorés. Rouge, bleu maintenant. Comme des lucioles phosphorescentes qui défie l'infinité de la nuit, la noirceur d'un ciel lacté. J'ai toujours eu ce réflexe idiot, de fermer quelques secondes les yeux quand la détonation des feux d'artifice se fait entendre. Comme si rabattre mes paupières, me couper de la vision enchanteresse de la fête allait m'emporter loin, loin dans un endroit où je serais seul maître, où le brouhaha constant mêlant natifs à touristes me serait inconnu. La détonation s'atténue, les cris émerveillés de la foule reprennent. « Valentin ? » Regard toujours fixé sur le ciel aux couleurs éclatantes, ma main cherche à tâtons celle de l'éphèbe disparu. Je ne la trouve pas, un vent de panique m'emporte … mais la chaleur de ses doigts, m'arrêtant dans ma course nerveuse, me rassurent. Il est là, allongé à côté de moi, sur le toit d'une des maisons vénitienne. « Tu ne me laisseras jamais ? » Son souffle chaud dans mon cou me fait frissonner. « Mai il mio amore. »
Spoiler:
▲ pseudo Raphouwëlle ▲ age -5 ▲ fréquence de connexion always ▲ où avez vous connu le forum ? mwahah ▲ commentaire J'suis désolée T.T
Dernière édition par Léandre A. Fulci le Mer 23 Mar - 12:06, édité 8 fois
Invité
Sujet: Re: LEANDRE •• After many a summer dies the swan Lun 21 Mar - 23:54
VENISE, MARS 2006
J'avais raté mon dernier cours pour venir la chercher, comme tous les jeudis en fin d'après midi. Et comme tous les jeudis, je la voyais sortir, rayonnante, entourée de toutes ses copines et garçons, qui ne pensaient encore qu'à un beau mariage avec elle. Elle, tête haute, ses boucles brunes tombant en cascades sur ses épaules, finissait toujours par les ignorer, tous, quand son regard vert se posait sur moi, que son sourire s'élargissait un peu plus avant qu'elle ne s'élance, sans un au revoir à ses camarades, pour sauter dans mes bras. Gabrielle, un ange, mon ange. Ma seule et unique sœur, mon trésor à la peau mate, perfection incarnée. Ses lèvres s'écrasent sur ma joue, et sa voix chantante résonne à mon oreille. Ma journée ? Banale, comme celle d'hier, comme celle de demain. Ses petits bras se referment autours de mon cou, et on se met en route pour la maison. A l'entendre, elle, chaque jour est différent de la veille. Elle commence à me raconter une nouvelle histoire, celle de Danielo, qui lui avait offert des fleurs ce matin. Une aventure, une histoire d'amour qui sera vite oubliée demain, quand Armand lui offrira les chocolats que fait son père. Le meilleur chocolatier de la ville, j'aurais dû rencontrer sa fille plus tôt, pour en bénéficier moi aussi. Cynthia lui a volé ses boucles d'oreilles, celles que lui avait acheté papa, mais Vincente les lui a reprises. C'est fou comme les classes de primaires peuvent être pleines d'aventures. Je ris en l'écoutant, mon rayon de soleil. Le lycée paraît bien morne à côté. Plus que quelques mois avant d'obtenir mon diplôme. Et après ? Après, je serais sûrement forcé de reprendre l'entreprise de mon père, travailler avec lui jusqu'à ce que ses mains ne répondent pas suffisamment pour coudre le textile, n'aillent pas assez vite pour préparer les costumes du carnaval de Venise. Une fois arrivé sur le seuil de la maison, je repose ma petite princesse sur ses deux jambes qui ne tardent pas à se mettre en mouvement, claquant la porte contre le mur avant de se précipiter dans sa chambre. Une tornade. On c'était toujours demandé de qui Gabrielle tenait cette énergie débordante, cette hyper activité. Tous calmes de natures, plus à rester des heures le nez plongé dans un livre qu'à courir d'un bout à l'autre de la ville, elle n'était pas la digne fille de sa mère, ni de son père. Je l'étais. Le bruit fait sortir ma génitrice de sa cuisine. Petite bonne femme, à l'éternel tablier rouge. Après un mot crié à ma sœur, elle s'approche de moi, claque une bise sur mes joues. « Tu as reçu un coup de téléphone cette après midi, j'ai noté le message ; il est sur la table du salon. » Sourcil arqué en guise d'interrogation, ma mère me tourne le dos pour retourner à ses fourneaux. Je n'en saurais pas plus de sa part. Je fais quelques pas de côté, cherchant des yeux le bout de papier sur lequel elle avait griffonné un simple nom. Jules Balducci. Je fronce légèrement les sourcils. Lui ? On ne s'était jamais parlé jusqu'alors, et il m'appelait chez moi ? Jules était le frère ainé de Valentin, mon Valentin. Je laisse échappé un soupire en attrapant le combiner. Qu'est ce qu'il me veut ? Me dire de laisser son frère tranquille, qu'il n'aime que les demoiselles et n'aimera jamais qu'elles ? Stronzate. Deux ans maintenant, deux ans que nous étions ensemble et il n'arrivait toujours pas à l'accepter. Les mœurs avaient assez évoluées. Ce n'était un secret pour personne, sauf ceux qui ne voulaient rien voir. Sa famille en particulier. Je tourne les touches, composant le numéro des Balducci. Une tonalité en fait suivre une seconde avant qu'une voix finisse par me répondre. « Bonjour, Léandre Ful... » Un toussotement m'interrompt, et la voix faiblarde de Jules reprends la parole. « Il y a eu un accident. Val … Valentin rentrait tard hier soir ... de chez des amis. Ils avaient bu, sûrement ... et il a basculé dans un lagon. Il s'est noyé, on ne pense pas qu'il s'en soit rendu compte. Mes … Nos parents ne voulaient pas te prévenir. Ils ne savent pas que j'appelle mais … Désolé. » Claquement sec du combiner, et je me retrouve seul, l'appareil toujours collé à l'oreille, bouche entre ouverte à ne savoir que faire, comme si l'idée, l'information même ne voulait pas prendre forme. Qu'est ce que je pouvais dire ? Qu'est ce que je pouvais rajouter à ces quelques mots, balancés de la façon la plus stupide qu'il soit. Mort. Hier il était encore là, à me regarder dans le blanc des yeux avec un sourire amusé, à se moquer doucement de moi en critiquant les quelques poils qui commençaient à pousser sur mes joues. T'es un homme maintenant, papi. Son rire franc, clair, aigu. Sa façon de faire basculer son crâne en arrière quand il le laissait entendre. La chaleur de ses caresses sur mon torse nu, le long des lagons. Et demain ? Demain le néant, aujourd'hui le vide. Ma mère sort de sa cuisine, par petits pas saccadés, pose sa main sur la mienne pour me faire lâcher le combiner toujours coincé contre mon oreille. Ses yeux ne m'interrogent en rien, comme si elle savait. Les mères ont un don, comme si un lien invisible était resté après la naissance. Elle sait. Avec toute la brutalité du flot de sentiments, mes jambes cèdent sous mon poids, et ma tête vient se caler contre son épaule, cherchant la main protectrice qui vient se perdre dans mes cheveux. Porto sventura a chi bene mi vuole. Fu in quel dolore, che a me venne l'amor. Voce piena d'armonia e dice, vivi ancora! Io son la vita.
MADRID&PARIS, MARS 2006, OCTOBRE 2009
Après la mort de Valentin, j'ai quitté Venise, j'ai laissé les gondoles derrière moi pour trouver une nouvelle terre d'accueil, une terre d'exil. Ma mère m'a tendu un sac, le jour de mon départ. Tout le monde le sentait, je n'avais plus rien à faire ici. Je n'avais plus d'attache, plus de devenir. Un passé confus oscillant entre souvenirs vifs d'un bonheur perdu, et l'idée d'un lendemain sans consistance. Madrid, colorée, vivante, chaude, rouge … rouge comme les cheveux de Michelle, comme sa bouche aux formes pulpeuses, ses hanches aux contours creux. On l'appelait Nana, comme la putain de Zola, à faire des passes le soir, dans les recoins de Madrid, pour nous apporter de quoi vivre. Une année, et je l'ai laissé. Un dernier baiser sur son front, et je retournais à ma réalité, quand les flanelles de la robe de Michelle c'étaient tachées de boue.
« Léandre, t'es pas mon homme à tout faire. C'est pas parce que tu as un accent du Sud que tu dois te taper toutes les corvées ménagères. » Je relève les yeux vers Éloïse, sourcil arqué en guise d'incompréhension. J'ai encore du mal avec le français, encore du mal avec certains de leur sarcasmes. Éloïse, couchée sur son lit, se tourne vers moi, les yeux grands ouverts, son visage renversé à l'air hilare, ses cheveux blonds épars sur le matelas. « J'aime te faire la couisine, solo per voi... » De nouveau, elle roule sur le côté, ses mains attrapant mon bras pour me tirer vers elle, me forçant à m'allonger sur son lit. Elle a des airs de Brigitte Bardot, avec ses cheveux blonds encadrant son visage poupin. « Cuisine. On dit cuisine mon ange. » Ses cuisses encadrent mon torse, et elle se penche sur moi, posant ses lèvres sur les miennes avant de partir dans un rire franc. Éloïse se redresse, pour refermer ses lèvres roses sur sa cigarette. Le bruit du papier, de la nicotine brûlant, ce petit grésillement. Eloise à des yeux de chat. Des perles bleues soulignées d'un trait noir. « Pourquoi tu me regardes comme ça ? On dirait que tu me vois pour la première fois quand tes yeux se posent sur moi. » Je plisse les yeux, élargit mon sourire en passant ma main dans ses cheveux doux. Éloïse est sûrement l'une des plus belles choses que la nature ait donné. J'aime le détail, m'arrêter sur les petites choses que l'on oublie souvent. Quand elle est au dessus de moi, la tête légèrement penchée en avant, les lèvres entre ouvertes pour laisser passer la fumée grisâtre, j'ai l'impression que l'arrière plan s'assombrit. Que les tons mauves du papier peint prennent des allures grisâtre, le bois des meubles une couleur ébène. La seule vie, ici, c'est elle. Je ne lui réponds pas, et pose mes mains sur ses cuisses, pour la faire basculer, retrouvant une position assise. « Je vais partir. Demain. » Éloïse se redresse elle aussi, écrasant sa cigarette. Elle se place derrière moi, visage collé contre mon dos nu. Elle savait que je partirais, que ça ne serait pas éternel. Elle m'avait ramassé, comme un accueil un chien errant qui, une fois remis sur pied, s'en va sans demander son reste, sans plus jamais ne donner de nouvelles. « Si tu reviens place Vendôme un jour, frappe à ma porte. » J'avais pensé, pourtant, que je pourrais rester, quelques années de plus, peut être même à jamais à ses côtés. Elle ne m'aimait pas, moi non plus, mais nous étions bien, tout était simple. Elle, dans son grand appartement parisien, sa galerie d'art moderne au rez de chaussé, moi son homme à tout faire, à l'attendre quand elle fermait boutique. Pique nique dans le jardin des plantes lundi matin, visite au bon marché le mardi, promenades sur les quais de scène. Main dans la main, à se griller une gitane en écoutant du Gainsbourg. Bourgeoisie bohème d'un duo naissant. On était bercé d'illusions. On ne peut jamais prolonger ces moments indéfiniment, on s'y cramponne mais comme tout le reste, ils finissent par s'évanouir. Les yeux d'Eloise n'étaient plus aussi bleus qu'au premier jour, ses lèvres ne prenaient plus cette vive couleur rouge quand elle tirait doucement sur sa cigarette incandescente. Tout redevenait gris au bout d'un moment. Alors, il était temps de partir, encore.
BRISTOL, OCTOBRE 2009
« Un autre thé peut être ? » Elle minaude, se tortille sur son fauteuil orangé. Ma tasse à moitié vide entre les doigts, je remue un peu le liquide sombre, sourire poli sur les lèvres. « Non, merci, on dit que la teina empêche de dormir. » Il faut bien trouver une excuse. Je ne sais pas comment les anglais font pour avaler ce mélange à n'importe quelle heure de la journée. De l'eau chaude, un brin parfumée. Un arrière goût sucré, vite effacé par une sensation acre dans la gorge. Ils auraient dû laisser ça aux pays asiatiques, plutôt que de les importer en caissons pour en faire leur boisson nationale. La petite femme remet son tailleur en place, bouche pincée en sentant la fin de notre entrevue terminée. « Bien, merci d'être venu monsieur Fulci... » La petite blonde se lève, remet une des pinces à chignon en place et me tend la main. Je repose la tasse, me lève à sa suite en lui serrant doucement la main. « … et j'aurais le plaisir de vous revoir lundi. Votre premier jour à Saint George ! Evviva !» Elle laisse entendre un petit rire, qu'elle tait dans la seconde, gênée. Elle lâche ma main rapidement, pour tendre un doigt tremblotant vers la porte d'entrée. « Merci encore, madame. Lundi. » Bref signe de tête, sourire de rigueur, et j'ai franchi le seuil de sa porte, sa petite maison bourgeoise. Foster, principale de Saint George. Aussi appelée la frigida à ce que j'ai pu entendre dans les couloirs du lycée public de Bristol. Elle avait tenu à poursuivre notre entretient chez elle, histoire de s'assurer de mes capacités envers ses élèves. Durs, imbéciles, attardés … On n'est pas à Roundview Sixth form m'avait elle confié avant de noyer ses lèvres pâles dans son thé. L'Angleterre. Je poursuis ma route vers le nord, moi, le fils des pays ensoleillés. Je remonte le zip de mon blouson, frottant mes mains l'une contre l'autre à la recherche d'un brin de chaleur. Bientôt, je me sentirai comme un vrai anglais. Capacité d'adaptation dû à mes nombreux voyages … et j'aimerai donc avoir froid et être trempé, every week. Je m'étais trouvé un petit appartement, au dessus d'une boulangerie, dans un des quartiers du centre. A l'opposé total du quartier de miss Foster. J'avance assez rapidement, tête baissée, peau agressée par la fraicheur de la soirée. J'ai cette impression, de ne pas être chez moi, de ne plus trouver ma place, dans n'importe quel endroit où mes pieds se posent. Je plonge ma main dans ma poche de veste, pour sortir mon paquet de cigarette, marquant une pause pour l'allumer. Et il y a ce bruit, qui dénote avec le silence de la nuit. Des toussotements, des râles. Ils s'échappent d'une petite ruelle. « Il y a quelqu'un ? » Je m'engouffre un peu plus dans la ruelle, découvrant un jeune homme, à genoux dans une marre visqueuse. En quelques pas, j'ai franchi le reste de distance nous séparant. « Hé, tu a besoin d'aide ? » Je me penche vers lui, l'aidant à se relever. Il pu l'alcool, il est ivre mort. « Comment tu t'appelles ? Tu va venir chez moi, ça va aller. » Il toussote un peu, laisse entendre un rire. « J'vais pas chez les inconnus. Mais j'm'apelle Maxime. » Je passe mon bras autours de sa taille, il s'accroche à mes épaules. « Léandre. » De nouveau, il se marre. « [/color=#F4D6FE]T'es plus un inconnu, emmène moi dans ta poubelle cendrillon.[/color] » Je plisse les yeux, tire une longue latte sur ma cigarette avant de me mettre en marche, Maxime chancelant, dansant d'un pied à l'autre, s'appuyant de tout son poids sur mes épaules. « Léandre ? » Je tourne les yeux vers lui, continuant d'avancer au même rythme bancale. « Tu ne me laisseras jamais ? » Je mords ma lèvre inférieure, détournant le regard. « Mai il. »
Dernière édition par Léandre A. Fulci le Dim 27 Mar - 11:37, édité 16 fois
Invité
Sujet: Re: LEANDRE •• After many a summer dies the swan Mar 22 Mar - 17:18
Machine à QC bonjour, décidément, ce forum est une vrais fourmilière (aaaaa)
Invité
Sujet: Re: LEANDRE •• After many a summer dies the swan Mar 22 Mar - 19:48
Zadig Bluwhyle a écrit:
Machine à QC bonjour, décidément, ce forum est une vrais fourmilière (aaaaa)
+1000 xD Reuh
Invité
Sujet: Re: LEANDRE •• After many a summer dies the swan Mar 22 Mar - 21:13
J'vous emmerdouille On va dire qu'Ollie, il compte de moitié (aa)
Invité
Sujet: Re: LEANDRE •• After many a summer dies the swan Mer 23 Mar - 17:29
Liam O'Connor a écrit:
Zadig Bluwhyle a écrit:
Machine à QC bonjour, décidément, ce forum est une vrais fourmilière (aaaaa)
+1000 xD Reuh
+1 x')
Invité
Sujet: Re: LEANDRE •• After many a summer dies the swan Mer 23 Mar - 19:34
Invité
Sujet: Re: LEANDRE •• After many a summer dies the swan Jeu 24 Mar - 21:37
Liam O'Connor a écrit:
Zadig Bluwhyle a écrit:
Machine à QC bonjour, décidément, ce forum est une vrais fourmilière (aaaaa)
+1000 xD Reuh
+100000000 'spèce de colleur aux fesses de forums
Invité
Sujet: Re: LEANDRE •• After many a summer dies the swan Dim 27 Mar - 11:38
Mon mari, j'te piste en fait. C'est un de mes devoirs conjugal
Je pense avoir terminé ma fiiiche !
Invité
Sujet: Re: LEANDRE •• After many a summer dies the swan Dim 27 Mar - 15:35
validé mon chou, tu files chez les clydes parce que tu m'as pas l'air d'être une junky notoire si un serial killer (a).
Invité
Sujet: Re: LEANDRE •• After many a summer dies the swan Dim 3 Avr - 9:32
J'ai pas eu le temps de te dire mais JOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOONNNN, quoi Et cette petite inspiration d' A single man ( un de mes film préféré ) + la musique, absolument fabuleuse
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Sujet: Re: LEANDRE •• After many a summer dies the swan
LEANDRE •• After many a summer dies the swan
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