La première chose à savoir, j’ai beau à chaque fois affirmer que je n’irai plus jamais chez Lyude, ça s’avère toujours faux. Pour preuve : aller lui rendre visite est prévu, histoire de gentiment lui rappeler ô combien il me fait chier ce connard. Écroulé sur mon lit, j’observe le plafond, ce qui n’est pas intéressant d’ailleurs. Clope coincée entre les lèvres, je divague. La porte s’ouvre brusquement, comme si c’était prévu par le destin pour m’extirper de mes pensées, merde. Nanna. Dégage, rien qu'à savoir qu'elle est sous le même toit, me donne envie de vomir. « Je suis désolée. » Et moi donc. Ça se voit que ce n’est pas elle qui a la gueule défoncée. Réaction silencieuse : je balance un oreiller en sa direction, qu’elle évite, conne mais agile la gamine. « Tu ne veux pas en discuter ? » Putain, mais mon geste était très clair. Non, je ne veux pas en discuter. A quoi bon s'emmerder avec une pénible discussion, le résultat sera le même. Pas de rédemption pour Nanna, l'autre connard va me buter, et elle ne pourra s'en prendre qu'à elle-même. J'espère que la culpabilité lui coupera la gorge. Sans cœur ? Dans ce cas de figure, absolument. Et vas y que Mademoiselle pleure, justifiant ses larmes par le faite que je ne suis qu’un monstre. C’est plutôt moi qui devrai pleurer. Maman passe dans le couloir, balance un juron norvégien en hurlant ensuite, qu'elle en a marre que je fasse chialer Nanna. C'est le comble. Putain, jdevrai' balancer toute l'horreur, la lugubre mésaventure à ma mère. Histoire qu'elle change immédiatement d'opinion, et jette cette garce de la maison. Quoi que, ça ne jouerait pas en ma faveur non plus. Sans perdre une seconde, j'extirpe ma carcasse du lit, leur claquant la porte aux nez, en oubliant guère de fermer la serrure à clé. Foutez moi la paix. Mon dos glisse le long de cette dernière, je me laisse tomber sur le sol, empoigne difficilement mon portable niché au fond de ma poche arrière. « Chéri, faut qu’on parle. » Message à Lyude. Le Chéri n’est ni plus ni moins que moqueur. Le faite de parler, est réel par contre. Je sais, on dirait une lycéenne qui envoie, tremblante et malheureuse, un lâche SMS annonçant une rupture à son petit-copain du moment. Sauf que nous, la rupture est déjà passée y’a longtemps déjà. Tant mieux d'ailleurs. J'ai juste pas avalé qu'il me laisse en plan à la dernière soirée. On ne joue pas avec ma libido. Ni mes sentiments, enfin ça, c'est une toute autre affaire en soi. Et je ne préfère pas m'étaler sur le sujet avec lui, Lyude est trop sentimental, c'est un truc à m'énerver encore. Bien que, ça le ferait marrer sur le coup, que je lui jette un magnifique et très dramatique : je t'aime. Je le laisserai pas gagner.
Aussitôt dit, aussitôt fait. Je dégage de la maison, en prenant soin de claquer la porte d'entrée. Un hurlement de mon père se fait entendre de l'extérieur. La troisième guerre mondiale doit se produire chez moi. Jsuis' plus là, alors je m'en fous. Direction chez Lyude, sur le chemin, je fume mes gitanes en consommation passible d'un cancer des poumons immédiat. Stressé ? Non pas le moins du monde. Tu parles. [...]
Comme d'habitude, c'est sa mère qui ouvre. Elle me coupe dans mon élan. « Bonjour Kai, Lyude est dans sa chambre, tu connais le chemin. »Tu connais le chemin, à chaque fois, elle me sort la même chose. C'est sûr aussi, je passe tous les quatre matins. Moins qu'avant par contre, y'a de quoi. Épreuve numéro une : monter ces fichus escaliers. Épreuve numéro deux : ouvrir la porte de la chambre. Long soupir avant de tourner la poignée. Il est là, allongé dans son pieu, musique de merde, pour pas changer ses habitudes. Je m'assois sur son lit, frappant dans sa cuisse pour attirer son attention. Cigarette allumée, depuis mes treize ans : je fume dans sa chambre, sans avoir réellement su si c'était autorisé. Au pire, j'ai jamais demandé la permission, et il ne m'a jamais fait une reproche.
- Au moins ici, je suis quasi-convaincu que tu ne te casseras pas.
Gros sarcasme, histoire de débuter la conversation dans la joie et la bonne humeur. En effet, grosse ironie également.
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Sujet: Re: Shotgun Dim 12 Juin - 9:58
Aujourd'hui, c'est un fait : je me fais chier. D'une force terrible d'ailleurs. Couché sur mon lit, j'avais dû dormir toute la journée, prétextant un énième mal de ventre pour éviter les déjeuners en famille. Boring se répétait dans mon crâne en leitmotiv et n'arrangeait rien à la situation. Plus je me persuadais que ma journée allait être ennuyeuse à mourir, plus elle le devenait vraiment. Je jette un coup d'oeil à ma télévision, attrapant la télécommande pour zapper de chaînes en chaînes, sans trouver le moindre programme intéressant. Sur la cinquième, une vieille nana parle de sa collection de cailloux. Sur la sixième, un énième programme de futurs chanteurs qui débarqueront sur les ondes en assassinant une chanson de Freddie Mercury. Le seul programme susceptible de m'intéresser serait encore les documentaires animalier. Malheureusement, le destin semble être contre moi aujourd'hui : un truc sur les poissons. J'ai une peur bleue des poissons depuis un épisode à la mer sur lequel je me passerai de commentaires et détails. J'appuie sur le bouton off, balançant la télécommande sur un fauteuil et roulant sur mon lit, dos contre le matelas, les yeux parcourant le plafond. Rien de très intéressant. Je passe ma main sur ma table de nuit, essayant de faire tomber le moins de truc au passage, et attrape mon paquet de clopes, en sortant une pour la glisser entre mes lèvres. Nouvelle étape, trouver le briquet. J'entends frapper à ma porte, le silence s'imposer dans la maison. Dix huit ans qu'on vit sous le même toit, dix huit ans qu'elle frappe et attend l'autorisation de rentrer dans ma chambre ; elle était quand même chez elle à la base. Ma chambre avait beau être mon espace vital, mon cocon de protection, je lui avais déjà précisé qu'elle pouvait y rentrer comme dans un moulin tant que je le verrou n'était pas tiré. J'attends encore quelques secondes, le temps de trouver le briquet et allumer ma clope, pour lui dire de rentrer. La poignet tourne et ma mère, un paquet de linge dans les bras rentre tout sourire. Le choc : elle revient de chez le coiffeur. Rousse. Et un vrai roux carotte, pas le petit roux à la con avec du rouge ou du blond. Du roux de compet. Je fais la grimace et elle pose la pile sur une chaise, tournant ensuite sur elle même pour mettre une main sur sa hanche, prenant la pose. « Alors ? » Je tire une latte sur la clope, la recrache en direction du plafond. « Alors merci pour le linge. » Elle continue de sourire, ne bougeant rien d'autre que ses lèvres. « Alors mes cheveux ! » Piegé. « Alors c'est roux. » Sms de Kai qui interrompt cet échange subtil avec ma génitrice : Chéri, faut qu’on parle. Je laisse échapper un ricanement, l'envie de lui répondre un truc à la con me traversant l'esprit. J'espère qu'il n'est pas enceinte, ça serait le drame.
[…] J'avais fini par trouver mon occupation de la journée : effacer le numéro de toutes les personnes que je ne connaissais absolument pas sur mon portable. Mon répertoire en était blindé, ça m'occuperait assez longtemps pour m'éviter un suicide dû à l'ennui. La musique tourne à fond dans ma chambre, Lady Gaga pour changer ; ma mère m'avait offert le Cds dès ça sortit, ce qui m'avait surpris dans un sens vu que gaga chante une ode à Judas. Enfin, ma mère aurait tout fait pour me faire plaisir, et j'en profitais largement. On sonne, je n'y prête pas attention. La porte finit par s'ouvrir, sans qu'on y ait frappé cette fois. Sans un bonjour, Kai s'assied sur mon lit et je me redresse légèrement, prenant appui sur mes coudes. Pas de bonjour, rien. « J'aurais pu être en train d'me branler, toi tu rentres comme ça. » Je souris doucement en le regardant se sortir une clope. J'en fais de même avec les miennes, ne supportant pas ses gitanes. C'était Kai qui m'avait pousser à cloper dans ma chambre. Il ne m'avait rien dit hein, juste de le voir m'avait poussé à le faire à mon tour. Il m'avait bien changé en quelques années, moi le p'tit premier de la classe. « Au moins ici, je suis quasi-convaincu que tu ne te casseras pas. » Je continue de sourire en coin, en tirant sur ma clope. J'avais donc fait mon petit effet à la fête, à force, je savais comment le faire chier. Et il me rendait bien la pareille. « J'trouverai toujours un moyen de partir, j'ai appris du maître. » Je lui balance un petit coup sur l'épaule. Et va te faire foutre avec tes sarcasmes. Un autre truc de Kai, qui avait fini par déteindre sur moi. Je baisse un peu ma musique, m'avançant vers lui, ma main glissant doucement le long de son dos, clope fumante pendue au coin des lèvres. « T'es venu pour reprendre là où on s'était arrêté ? » J'ai un sourire moqueur sur le visage, je tire doucement une latte pour l'enfumer deux secondes plus tard. « Dans ce cas faudra fermer la porte. » Je me marre intérieurement, gardant mon sérieux extérieurement.
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Sujet: Re: Shotgun Dim 12 Juin - 16:56
Sur la scène, y'a mes clopes que t'allumes à ton slip.
« J'aurais pu être en train d'me branler, toi tu rentres comme ça. » Connard. Il rentre bien chez moi à l'improviste, et je pourrai être en train de me branler moi aussi. Ouais, passons, c'est mieux.
- Ou te faire branler.
Jalousie quand tu nous tiens. Rien à foutre. Ça me gonfle. J'aurai mieux fait de rester à la maison. Ouais, non. Entre ma sœur qui chiale pour un rien, ma mère qui en rajoute une couche, et mon père qui hurle pour nous faire fermer nos gueules, je préfère squatter chez Lyude. Même s'il me fait chier la plupart du temps. Oh moins, y'a pas de risque pour qu'il pleure, balance une insulte norvégienne, ou me gifle. Ma famille est dingue, hors du commun. La sienne aussi, soit dit en passant. C'est certainement pour ça, que nous sommes pas très normaux également. Lyude c'est plus la tâche sombre sur le tableau familial, et moi, je suis carrément pas dans le tableau. Dès que je le peux, que j'en ai les moyens, je me casse. Enfin, ça risque pas d'arriver en un coup de baguette magique, hélas. « J'trouverai toujours un moyen de partir, j'ai appris du maître. » Ok, un point Lyude. Il est vrai qu'en général, dans ce cas de figure, c'est moi qui me barre. J'ai dû lui faire le coup environ cinquante fois. Mais, j'apprécie pas que le jeu se retourne sur ma gueule. Ça marche pas comme ça, enfin ça ne marchait pas comme ça avant. Maintenant, c'est une toute autre affaire. Parfois, je regrette nos seize ans, j'avais la situation plus ou moins en main. Et là, plus du tout. Fait chier.
- Et le maître t'emmerde.
Kai, ou l'art d'être d'un tact diplomate et d'une finesse rare. Le grand poète. La blague. Tirant une énorme bouffée sur ma cigarette, j'écrase ensuite le mégot sur le sol, y'a pas de cendrier. Ouais, j'aurai pu le jeter par la fenêtre, la flemme de bouger mon cul du lit. C'est pas de la provocation, juste de la fainéantise pure et simple. Et puis, je le fais depuis nos treize ans également, il connait à force. « T'es venu pour reprendre là où on s'était arrêté ? » Non. Main qui glisse le long de mon dos. Ma libido est pas en accord avec mon esprit, elle dit oui. Dans le genre animal en rut, je suis pas mal aussi. Quoi que, il en faudrait d'avantage pour me faire bander encore, heureusement d'ailleurs. Sans perdre une seconde de plus, j'en viens à piquer sa cigarette, tirant une latte dessus pour l'honneur tout de même. Lèvres qui se plaquent contre les siennes, et main agrippant sa nuque pour accentuer le baiser. Fatalement, je recule mon visage. Belle connerie numéro une. « Dans ce cas faudra fermer la porte. » Dans ce cas, je vais fuir par la porte. Reprenant mes distances comme il se doit, l'autre va se marrer, c'est évident. Y'a de quoi rire. Kai, t'es faible. Qui porte la culotte en ce moment ? Lyude, absolument. Je vais lui arracher et me la remettre sur la tête, faut que je retrouve un semblant de dignité, de dominance sur notre relation. Perdre le contrôle est une des choses qui me terrifie le plus en ce fichu Monde. Déjà que franchement, ma vie en ce moment est instable, sur la corde raide, et c'est pas moi qui l'ai choisi. Peut-être que si, un peu. Fallait bien qu'une de mes conneries passées me retombe sur le dos un jour. Il parait qu'on récolte ce qu'on sème. Une façon très dégueulasse pour devenir dingue. Au choix, je termine en HP, en prison ou je crève plus tôt que la date prévue à cet effet. Ou les trois à la suite. Putain, en voilà un avenir très prometteur. La mère de Lyude qui passe dans le couloir, lançant un regard examinateur vers la chambre. Je me vois dans l'obligation de soulever ma carcasse, pour venir fermer la porte, tout en balançant un gentil sourire à la maman. Elle peut s'avérer curieuse celle-là, bien qu'elle semble en avoir rien à cirer de son fils prodigue. Tu m'étonnes. Soit dit en passant, je viens d'exécuter l'ordre voilé de Lyude. Et merde. Je me laisse retomber sur le lit, tel un gros phoque sur sa plage, m'allongeant à côté, la tête installée sur l'oreiller.
- Et sinon, depuis quand ta mère est rousse ?
Je pouffe de rire. Fils qui se tape des hommes carottes, Maman qui devient une femme carotte. Le comble. Bref. Ta gueule Kai, ça vaut mieux pour le bien de l'humanité. La question qui tue. Juste pour essayer de lui faire oublier mon geste peu flatteur. Tu parles. Je tire une dernière bouffée sur sa clope avant de lui rendre. Geste très louable, jsuis' au courant.
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Sujet: Re: Shotgun Lun 13 Juin - 12:12
« Ou te faire branler. » Hochement de tête approbateur en sa direction, histoire de lui faire comprendre que ouais, un mec aurait pu être là avec moi et qu'il aurait interrompu mes petits moments de plaisirs. Tu parles, mis à part lui, je n'étais pas vraiment pour embarquer des gens chez moi. Petits amis du moment passe encore, quand je pensais que notre relation allait durer plus d'une grosse semaine ; les coups d'un soirs ou les plans culs, eux, ne mettaient pas les pieds sous le toit des Hudson. Le problème encore une fois ? Ma mère, qui à toujours vouloir bien faire, l'aurait invité à rester manger. On sait jamais avec les types qu'on lève comme ça, juste pour un jour, s'ils attendent plus ou non. J'tenais pas à me les coltiner quelques heures de plus. Non, le seul qui pouvait vraiment aller et venir chez moi, c'était Kai, ce qu'il semblait avoir compris dès les premières semaines de notre grande et folle amitié. Kai, c'était différent, et sûrement le seul que je pouvais supporter autours d'un des dîners de ma mère. Elle l'aimait bien, je crois. Elle l'avait bien aimé en tout cas, que je lui avais dit qu'il était mon premier ami au collège, ça avait dû la rassurer d'une certaine façon. Si elle savait la merde qu'était notre relation, la pauvre. Il enchaîne sur la fuite, je lui rappelle calmement que de nous deux, celui qui avait le plus souvent détallé dès qu'un soucis arrivait, c'était lui. Kai avait beau être assez baraqué, le mental suivait pas. Un peu comme une une gamine qui se serait retrouvée enfermée dans le corps de Rambo. Ça avait le don de me faire marrer, moins quand c'était contre moi que ça se tournait – et dieu seul sait à quel point il m'avait fait faux bond -. « Et le maître t'emmerde. » Kai et sa délicatesse. Je laisse échapper un rire en me redressant. Je fais glisser ma main le long de son dos, avec un sourire en coin qui en dit long sur mes pensées. Si j'ai envie de reprendre là où je l'avais planté dans la chambre ? Bien entendu, mais c'était surtout pour le faire chier. J'sais bien que s'il est là, c'est à cause de la fête, sinon c'est moi qui aurait accouru jusqu'à chez ses parents. C'était chacun son tour. Ma cigarette s'éloigne, vient se poser sur les lèvres de Kai qui tire une latte dessus avant qu'il ne vienne m'embrasser. Baiser court mais intense et le chauve se recule. Connard. Un éclair roux passe devant la porte et m'arrache une grimace. Elle adore ça, venir surveiller que tout se passe bien dans ma chambre, fouiner pour entendre ce qu'on pouvait se dire. Elle le sait très bien que je me tape des mecs, que je me tape Kai depuis plusieurs années mais c'est plus fort qu'elle. Il faut qu'elle soit là. Et cet éternel sourire poli accroché aux lèvres quand notre charmant invité se lève pour couper court à son enquête. Je me décale un peu, posant mon dos contre le mur pour ramener mes genoux jusqu'à mon torse et Kai s'écroule sur le lit. Il est chez lui, encore une fois. Le sans gêne. « Et sinon, depuis quand ta mère est rousse ? » ça le fait rire, de voir que mon univers est en train de se coloré en orange. Ma mère, le roux à la soirée … Nouvelle grimace en y repensant. J'attrape ma clope, presque terminé – merci pour la fin -. « Elle a craqué sur le coup. Rousse, ça fait plus sérieux sûrement, la blague. Ça fait surtout plus con. » je tire une taffe, balance le mégot par la fenêtre entre ouverte. «T'es venu pour parler des cheveux de ma génitrice chéri ? »
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Sujet: Re: Shotgun Lun 13 Juin - 15:12
Situation à la con. Lyude à la con. Vie à la con. En effet, je passe mon temps à ruminer mon existence à chier dans mon coin. Et je vous emmerde. L’éternelle remise en question. Néanmoins, je suis bien chez Lyude, certainement le seul endroit de la ville où j’ose me sentir sécurité. Même à la maison, le risque est possible. Avec l’autre balance de Nanna. Quoi que, si ça bouge à la baraque, mon père est capable de sortir avec le fusil caché je ne sais où. Dans le genre, dangereux celui-là parfois. Il répète sans cesse qu’il nous déteste, qu’avec ma sœur nous sommes les plus belles erreurs de sa chienne de vie, sauf qu’il nous défend à tout prix. Mais, il préfère notre clebs. Une fois, le voisin était venu lui dire qu’il en avait marre que le chien aboie toutes les nuits, Papa un peu trop de rouge dans le ventre, l’a menacé d’abattre Charlie – notre clébard – sous les yeux de ce cher voisin, juste pour voir s’il reviendrait sur sa décision. Bien entendu, il est revenu sur sa décision. Mon père est un grand malade, qui ne parle jamais, ou alors si : de temps à autre, quand l’envie lui prend, il nous jette un sarcasme bien dégueulasse en pleine gueule. Et sinon, il beugle. Je sais d'où je tiens certaines mauvaises habitudes. C'est simple de deviner pourquoi Lyude adore foutre les pieds chez moi, il a de quoi rire à s'en exploser la gorge. Cela dit, chez lui aussi je me fends bien la poire. Avec le fils qui essaye de s'affirmer en sortant des trucs franchement pas convenables. « Elle a craqué sur le coup. Rousse, ça fait plus sérieux sûrement, la blague. Ça fait surtout plus con. » En effet, elle a craqué. J'ai jamais rien eu pour les roux, chacun porte un fardeau après tout, mais il faut le reconnaître, c'est des proies faciles, ils suscitent la moquerie.
- C'est bizarre. Ta mère même en rousse, elle reste bonne.
Lyude est bandant en soi comme mec, sa mère l'est tout autant. Je pouffe de rire, en espérant qu'il prenne ma phrase pour une blague de mauvais goût. Lyude est jaloux, il serait capable d'être jaloux de sa propre génitrice. Il lui est déjà arrivé de péter un câble quand j'observais subtilement - tu parles - les jupes de certaines lycéennes, la honte. Alors, je rattrape le coup d'une façon bancale en général, en affirmant qu'il était dopé à de l'acide par exemple, en pleine ivresse hallucinatoire. Toutefois, je le suis également, jaloux. Sauf que moi c'est différent, j'évite d'être en publique pour hurler. Voilà notre grande différence. Il est sans gêne à ce sujet, ce qui n'est pas mon cas. « T'es venu pour parler des cheveux de ma génitrice chéri ? » La question d 'enfer. Deuxième chose à savoir : à chaque fois, je me dis que je vais aborder un sujet sérieux avec Lyude, je me défile toujours au final, une fois chez lui, mes convictions s'évaporent. Je souffle et redresse mon dos.
- Ça te fais bander de me laisser en plan, hein ?
J'éclate de rire, ça doit être nerveux. Jsais' pas. Une chose est sûre, ça m'est resté en travers de la gorge. J'ai dû me taper Natasha à la place, histoire de combler mes désirs échauffés. Pour me venger, je m'affiche avec elle au lycée depuis. Sauf qu'elle commence très sérieusement à m'oppresser dirais-je. Natasha c'est une brave fille. Comme on en fait plus. Le genre à te baiser à tous les coins de rue, t'insulter puis revenir vers toi ensuite la gueule en fleur. D'où le faite qu'elle me colle, mais je m'entends bien avec Natasha, entre tarés ça se comprend. Que d'ironie. Cependant, en outil de vengeance, c'est une valeur très très fiable.
- C'est pas bien grave, dans la mesure où j'avais Natasha, roue de secours parfaite.
Chercheur de merde professionnel, j'adhère. La corde sensible, la voilà, cette jolie brune sous mon bras. Je l'ai même amené à la maison une fois. Mon père a jeté un magnifique : « Une fille, avec des nichons en plus, non sans blague. Mon fils est peut-être pas si pédé qu’il en a l’air. ». Bizarrement, elle a plus voulu refoutre ses nichons - comme le dirait si bien papa - chez moi par la suite. Tu m'étonnes. Tout ça pour dire, que je m'en branle un peu de Natasha. Attention, je m'apprête à recevoir les hurlements de Lyude.
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Sujet: Re: Shotgun Ven 17 Juin - 19:31
En ce moment, j'avais vraiment la sensation que tout était fait pour me faire chier. Vraiment. C'était certes de petits détails mais étant consciencieux de nature, un rien était capable de me prendre la tête pendant des heures. L'horreur du moment ? Le roux passé à toutes les sauces. D'abord à cette soirée, quand je m'étais retrouvé à rouler des galoches à cet espèce de mutant à la peau pleine de tâches de rousseurs, et maintenant ma mère. C'est la faute de Kai. Pour le premier bien entendu. Pour le cas de ma génitrice, je n'avais qu'à blâmer les magasines de mode et la tendance de la saison. Dans deux semaines, calendrier en main, elle change. Cette femme n'est pas stable. Les divers changements de ville en sont la preuve. D'ailleurs, il y a une semaine, le mot déménagement lui avait effleuré ses lèvres. Une vague idée pour le moment, même si toutes nos migrations avaient commencé par des On dit que Derby est magnifique en hiver ou des On dit que le loyer à Bristol est intéressant. J'aurais pu m'inquiéter, n'ayant aucune envie de plier bagage une nouvelle fois … Mais ses cheveux m'avaient ôté ce détail de la tête. Le truc tellement plus flippant qu'un nouveau déménagement. Je ne sais pas vraiment d'où me vient cette aversion pour les roux. Certaines personnes ont bien peur des papillons sans pouvoir l'expliquer. Moi c'est de ces sujets radioactifs. A m'en faire cauchemarder la nuit. D'ailleurs je crois bien que mon sommeil avait été agité le soir où j'avais planté Kai. Je pourrais en parler des heures de ce sujet. Combien de fois j'ai dû saouler Kai à lui rabâcher à quel point les roux me rebutaient ? S'il les aimait à la base, il devait maintenant les détester. « C'est bizarre. Ta mère même en rousse, elle reste bonne. » Pardon ? Je hausse les sourcils, déplie les jambes. Il se marre, pas moi, et lui lui balance un coup de poing dans l'épaule, pour lui signaler ma mauvaise humeur du moment. On ne parle pas des mères des autres, c'est plus qu'un principe, c'est un accord tacite passé entre potes. Surtout entre plus que potes sur le coup. Quel connard ! Je suis même sûr qu'il se la taperait volontiers. Je secoue la tête pour effacer cette image de mon esprit.
« Ça te fais bander de me laisser en plan, hein ? » Je retrouve un semblant de bonne humeur, lui décrochant un espèce de sourire vainqueur. Pas besoin de mots pour répondre, tout est inscrit sur mon visage. J'en rajoute quand même par dessus. « J'a-do-re. » Je détache chaque syllabe en attrapant mon paquet de clope, en balançant une à Kai par la même occasion. Que ça l'ait fait chier n'était pas une surprise. C'était jouissif, une espèce de vengeance pour la dernière fois où il m'avait fait un coup dans le même genre. Je le sais très bien : la prochaine fois, c'est à mon tour de me faire planter comme un mal propre. « C'est pas bien grave, dans la mesure où j'avais Natasha, roue de secours parfaite. » Et de nouveau la mauvaise humeur oui monte. C'est un peu comme un yoyo avec lui. Un coup tout va bien, la seconde plus tard tout va mal. Il suffit d'une phrase. Natasha, depuis combien de temps il la traîne celle là. A croire qu'il ne pouvait plus aller à une soirée sans qu'elle ne soit collée à ses basques. Je la déteste, c'est officiel depuis un sacré bout de temps. Non, je ne supporte pas que l'on tourne autours de Kai, même certains de ses potes me font chier à rire avec lui au lycée. Si je pouvais l'enfermer quelque part et ne plus le laisser sortir, je le ferais sûrement. « Ta pute ? J'sais même pas ce que tu lui trouves. Si encore elle était bandante. » Ton aigre, je me redresse un peu, pour pousser Kai du lit. « T'attends quoi pour aller la retrouver ? Elle va se faire un plaisir d'écarter les cuisses en te voyant débarquer. » Je hausse un peu plus le ton, la jalousie augmentant au fil des secondes. Une honte publique, devant le lycée. Voilà ce qui lui pend au nez à celle là. Je sais pas encore quoi faire mais je trouverai bien comment la détruire socialement. Je crois que ça passerait déjà mieux s'il changeait de nana tous les jours, plutôt que de rester collée à une seule en particulier. « Je vous souhaite plein de bonheur, ça vient du cœur. » Je retourne ma caler dans mon coin de lit, genoux remontés devant moi, un air mauvais planant sur le visage.
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Sujet: Re: Shotgun Ven 17 Juin - 21:55
« J'a-do-re. » Mais quel connard celui-là. J'allume la cigarette si gentiment offerte, après tout, donnée par un connard ou pas, une clope reste une clope. La cigarette entre les lèvres, un long soupir s'évapore d'entre ces dernières, pour ensuite allumer mon seul réconfort du moment : tabac. C'est dans ces moments-là où je me ferai bien deux traits de coke. Putain à chaque fois, le même topo, le même poids sur le cœur. Jviens' chercher plus ou moins la merde avec mes sujets de discussion foireux, genre règlement de comptes, et automatiquement : je regrette. Fait chier. Lyude arrive toujours à me faire enrager. Car là : comme une envie de déjà-vu, lui planter mon poing sur le nez. Moue frustrée sur son visage quand j'en viens à parler de cette très chère Natasha. « Ta pute ? J'sais même pas ce que tu lui trouves. Si encore elle était bandante. » Ouais ma pute. Il l'avouera jamais qu'il la trouve bandante lui aussi. Si elle était moche, il s'en foutrait comme l'an quarante. Natasha est sans aucune doute une belle lycéenne, bien bonne. Et vlan. Mes fesses se lèvent, ah ouais, mon cul mérite plus son pieu. Il était pourtant bien content de me le dépuceler là-dessus jadis. « T'attends quoi pour aller la retrouver ? Elle va se faire un plaisir d'écarter les cuisses en te voyant débarquer. » Et ça recommence. Je ferai mieux d'aller rejoindre les cuisses de Natasha, bordel. Elle m'accueillera à bras ouverts, ou jambes ouvertes plutôt. C'est qu'il est jaloux Lyude. Jfais' tout pour aussi. La jalousie est une des plus belles preuves d'amour, apparemment. Tu parles. C'est surtout chiant à mourir. Un putain de cercle vicieux à la con. N'empêche, si je recroise Lyude avec l'autre roux là, ça fera l'effet d'une bombe à mon avis. Dans le genre, je réfléchis pas, je rentre dans le tas. La grosse brute. Qu'importe. Il l'aura mérité l'autre poil de carotte. Bouarf, les scènes débarquent dans ma tête, l'horreur absolue. « Je vous souhaite plein de bonheur, ça vient du cœur. » Et moi je te souhaite bon vent. M'apprêtant à quitter la pièce, en fin de compte je m'arrête à mi-chemin, soupirant longuement. Il m'énerve. J'ai pas le courage de me casser, jpeux' pas le laisser comme ça, il fait chier. Kai, encore une fois : tu es faible. Et maintenant c'est l'épreuve : faire preuve de tact et d'un minimum de douceur. Ce n'est pas dans mes facultés en général. Paye ma crédibilité, jvais' passer pour un con soumis surtout. Cela dit, c'est toujours plus avantageux que se retrouver tel un con insoumis, tout seul, dehors.
Direction le lit où fait la gueule un Lyude vexé. Rictus exaspéré sur la figure, tandis que j'essaye de trouver une approche subtile. Bon, Kai fais un effort merde. Quelque chose. Reste pas planté là en silence. Jbalançe' un presque inaudible Rooo, tout en m'asseyant à côté. Sourire en coin qui se veut convainquant.
- Tu sais très bien que je m'en fous de Natasha.
Et là, l'envie irrépressible de compléter par un : tu fais juste ça pour m'emmerder fils de chien, est omniprésente. Mais non. N'aggravons pas la situation. Bien que c'est clairement ce que je pense : il fait ça pour me pourrir la vie, et me faire culpabiliser. Je fais sautiller le lit avec mes fesses, histoire qu'il réagisse. On dirait un gosse, c'est grave là. Rien à foutre. En vain. Tête qui bascule vers l'arrière, observant le plafond un instant, juste avant de laisser tomber mon dos sur le matelas. Ma main glisse à son tour sur sa cuisse, mon dos se redresse aussi vite qu'il fut allongé. Bon, il va répondre, se secouer, merde. Quand Lyude se froisse, il fait pas semblant. Baiser sur son épaule.
- T'es chiant.
Oh ça pour être chiant ce mec, il est chiant.
Invité
Sujet: Re: Shotgun Ven 17 Juin - 23:51
Ce n'est ni la première fois, ni la dernière fois que je fais une scène de ce genre à Kai. Il a bien dû en voir passer une demie douzaine en à peine deux mois. La jalousie chez moi, c'est pire que maladif. Et le pire dans tout ça ? C'est que ne vise qu'une seule et unique personne : celle que je venais de virer de mon lit. Si encore je faisais ça pour tout mon entourage, mais non. C'est lui et personne d'autre. Quand je me met en couple avec un type ou une nana du lycée, histoire de passer le temps et de m'afficher, je n'en ai strictement rien à faire qu'il aille parler à tel ou tel autre mec. Une rumeur comme quoi mon petit ami du moment fricote avec quelqu'un d'autre ? Hallelujah, au revoir et merci pour ces quelques jours passés en ta compagnie. Je m'en tape, aucune importance. Une chose qui ne change pas quand je suis officiellement en couple : Kai en grande discussion avec un de ses potes me tue. La plupart du temps, j'essaye de prendre sur moi ; histoire de ne pas taper ma scène de ménage en plein milieu de la cours principale ou dans un couloir bondé. Je devrais faire circuler des tracts, pour préciser que Kai est à moi, suivi d'une menace à celui qui ose poser les yeux sur lui. C'est dingue de réagir comme ça. Un truc qui me dépasse complétement et dont j'ai vraiment honte après coup. Kai n'est pas ma chose, et il me le prouve suffisamment tous les jours. S'il a envie d'aller se taper Susan de la classe b, il ira se la faire, et me le précisera bien – au cas où je n'ai rien remarqué -. En ce moment, son truc préféré, c'est Natasha. Cette garce, je devrais lâcher ma horde de copines sur elle, qu'elles en fasse de la charpie... Tout seul, ça ne serait pas facile. Natasha est quand même plutôt jolie, voire même carrément bandante – dixit mon voisin de classe en physique chimie -. Elle l'est sûrement, mais j'ai du mal à voir autre chose que le mot salope sur son front en la regardant. Je vais trouver, suffit de réfléchir quelques secondes, d'aller collecter des informations sur elle un peu partout dans le lycée et j'aurais mon affaire.
Éjecté du lit, Kai se lève, s'apprête à sortir et se stoppe à quelques pas de la porte. L'envie de lui hurler de dégager me brûle les lèvres. Je n'ai pas envie qu'il parte, mais si c'est pour l'entendre me rabâcher ses histoires de cul avec l'autre blondasse, qu'il aille au diable. Elle me tourne dans la tête celle là. C'est bon, je suis de sale humeur pour le restant de la journée, ma mère risque d'en profiter au repas ce soir où si elle vient passer la tête par la porte pour me demander comment va Kai. Plutôt bien apparemment. Regard figé sur un point imaginaire, j'entends ses pas se rapprocher du lit, le matelas s'affaisser un peu quand il revient s'asseoir. Je m'en fou, je ne risque pas de sortir de mon mutisme actuel. « Tu sais très bien que je m'en fous de Natasha.. » C'est ça, alors arrête de la voir pauvre con. Le matelas bouge, et je dénoue mes mains pour me tenir à ma couette, un sourire presque invisible sur les lèvres. Il est vraiment bête quand il s'y met. Le grand méchant Kai, la brute du lycée, qui joue à sauter sur mon pieu. Il y a des photos qui se perdent. Je sens sa main sur ma cuisse, et je tourne la tête sur le côté, l'air toujours aussi vexé. Tu parles, je me marre intérieurement à le voir comme ça. L'approche tactile ne marche pas pour le moment – enfin si mais il n'a pas à le savoir -, et ses lèvres se posent sur mon épaule. « T'es chiant. » Je hoche la tête, mes yeux fixant de nouveau les siens, sourire amusé sur les lèvres. Je pose ma main sur sa joue, petite caresse avant de lui la tête écraser contre le matelas. Heureusement que ma mère achète les plus moelleux de la ville. Je rigole, un peu – je reste vexé malgré tout -. « Oui mais ça te plait. » Sinon il n'aurait pas parlé de sa blonde, ça va de soit. Son manège, j'avais beau le remarquer, je tombais dedans à chaque fois sans exception. Je me met à genoux, m'approche de lui pour embrasser ses lèvres quelques secondes. « T'as pas des détails glauques sur Natasha ? Vu que t'as envie de parler d'elle. » Je fronce du nez, passe ma main sur son front. « Puis j'suis sûr qu'elle baise moins bien que moi.... Hein ? » Lyude ou la copine en plein doute. Je reste quelques secondes de plus dans le silence. « Tu devrais arrêter de la voir. »
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Sujet: Re: Shotgun Sam 18 Juin - 0:41
En vain. Apparemment, il n'est guère décidé à sortir de ce fichu mutisme. Putain, Lyude, tu fais chier. Ah.... Miracle. Il hoche la tête comme une poule, un sourire au coin des lèvres. Réaction immédiate : j'aiguise une risette en réponse. Quand il veut, il peut, c'était pas compliqué bordel. Lyude ou l'éternel jaloux compulsif. Un grand malade de ce côté-là. Sans rire. Il devient tyrannique lorsqu'il commence à émettre maints soupçons. Un vrai Enquêteur des bas-fonds, le genre véreux. Ouais, là c'est rien. En général, il fait la gueule, puis alors ensuite, mais alors ensuite, c'est le questionnaire de la mort qui débarque. Tout en rajoutant sa bonne humeur naturelle quand il est furax pour clore l'affaire. Que d'ironie. Natasha, jsuis' persuadé qu'il a monté tout un dossier à son sujet, pour l'abattre d'une façon ignoble et rusée au lycée. Avec l'aide de ses harpies, elle est assurément dans la merde la jolie blonde toujours à mon bras. Et ça me fait marrer. C'est cruel, c'est la vie. « Oui mais ça te plait. » Oh oui, j'ai un orgasme à chaque fois qu'il m'emmerde. Tu parles. Bref, ma tête s'éclate contre le matelas. J'ai de la chance. Ce serait le mien, vise ma gueule ensuite. Mon lit : de la pierre. Ça aurait eu l'effet d'un pauvre mec qui s'éclate contre un mur de briques. Main sur le crane, moue renfrognée sur la figure, je reste tout de même allongé. Ses lèvres contre les miennes, l'effet est simple : j'en redemande d'avantage. Mais non. Il se remet à parler d'elle, encore. « T'as pas des détails glauques sur Natasha ? Vu que t'as envie de parler d'elle. » Putain la pauvre. C'est sûr à présent, il monte un dossier. Elle est espionnée, son compte est bon à celle-là.
- Non, elle est parfaitement normale.
LA BLAGUE. Natasha est tout sauf normale. Déjà, niveau sexe, elle est bizarre. Mais je n'en dirai pas plus. Moi-même ça me choque. Ensuite, elle a des habitudes hors du commun, très marginale aussi. Enfin, Natasha c'est une extraterrestre. Examiner son cas plus en profondeur prendrait des heures. Elle est bonne, et c'est l'unique chose qui me semble intéressante. Mon côté macho surement. On s'en fout. Qu'il insiste pas, ou ça va me gonfler. Hélas, Lyude et les ragots, c'est une belle et longue relation sentimentale. Une vipère ce mec. Au lycée, c'est un Roi, et je ne déconne pas. Il a toute une horde constamment à ses basques, la horde lui lécherait les pieds s'il le demande. Impressionnant. Faut le voir pour le croire. Il va finir par avoir un égo démesuré Lyude, faut faire gaffe. J'installe mes bras derrière mon crane, pouffant de rire. Sa main qui passe sur mon front, ça me fait sourire à nouveau. « Puis j'suis sûr qu'elle baise moins bien que moi.... Hein ? » Fallait s'y attendre.
- Je te baise pas toi.
Gosh, rare manifestation de mes sentiments, qu'il la note tiens. C'est un effort qui peut paraître minime pour la plupart, mais énorme pour moi. La grande théorie sur la différence flagrante entre baiser et faire l'amour. Pas besoin de la ressortir, on la connait tous. Je prends appuis avec mes mains pour revenir l'embrasser, bouche qui s'égare sur son cou. « Tu devrais arrêter de la voir. » Et bien entendu, il reparle. Briseur d'ambiance. A ce jeu là, on est pas mal tous les deux. Quand c'est pas l'un, c'est l'autre. Je laisse retomber mon dos à nouveau sur le matelas, soupirant d'un air exaspéré.
- Tu rêves là. On est pas ensemble, je fais ce que je veux de mes couilles.
Non mais c'est pas vrai quoi. Il est pas possible celui-là. Bien que dans le fond, j'abandonnerai Natasha dans un caniveau pour lui, sans la moindre hésitation. C'est ma fierté qui débarque sur ses grands chevaux. Il me suffisait d'écouter ma satanée conscience, et lui dire que oui : je la verrais plus. Et vraiment exécuter l'ordre pour le coup. Sauf que j'en suis pas capable. Allez savoir, c'est plus fort que moi.
- Et puis qu'est-ce que ça peux te foutres ?
La question débile d'un masochiste qui recherche un énième conflit. Non, c'est pas ça. J'ai juste rien trouvé de mieux pour briser ce silence.
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Sujet: Re: Shotgun Sam 18 Juin - 1:30
Le petit instant de pause avant de continuer les hostilités. Heureusement qu'il n'avait pas fait le choix de partir pour une fois. En même temps, il n'aurait pas eu sa victoire dans ce cas là. Et de mon côté, pas vraiment non plus. Je suis chiant avec lui, il me rend la pareille dès qu'il le peut. C'est presque un jeu même s'il ne me fait rire que quand c'est moi qui l'emporte. Et comme la balance penche tout le temps d'un côté ou de l'autre sans trouver son poids préféré, l'aventure continue sans jamais trouver de paix. On n'est pas fait pour être ensemble. Ou au contraire, on est fait pour l'être. Mais trop de fierté, trop de jalousie par dessus, on n'arrive pas à se stabiliser. Lui et moi, on n'aura jamais l'allure d'un petit couple saint et sans vague, il faudra forcément qu'un truc nous tombe dessus pour tout briser. Il y a toujours un point à se reprocher … c'est pour ça que les quelques fois où nous avions tenté le couple n'avaient durées que quelques semaines. C'est pas vivable. Ne pas être ensemble non plus d'ailleurs. Situation à la con. « Non, elle est parfaitement normale. » A d'autres. Si la vie m'a bien montré un truc, c'est que chaque personne dissimule des cadavres dans son placard. Suffit de creuser un peu et on tombe toujours dessus à un moment ou à un autre. Kai ne veux rien me dire, parfait. J'irai voir quelqu'un d'autre. Que ce soit sa mère en me faisant passer pour une ami de lycée, la voisine qui espionne mieux que personnes – des reines les voisines, du pain béni -, ou encore ses amis les plus proches au lycée. Je connais forcément un type, qui connait un type qui sait quelque chose sur son compte. Natasha ne fera pas long feu. Quelques semaines de répit, c'était déjà un grand cadeau de ma part. Je mordille ma lèvre inférieure, sondant son visage. Ça me remettrait presque en colère qu'il ne veuille rien me dire. Il s'est attaché à elle, c'est ça ?
Kai est comme moi sur un point : il n'est pas un adepte des relations longues durée. Exceptée la notre mais c'est encore autre chose. Alors la grande question du moment, et des dernières semaines en fait, c'était de savoir pourquoi il continuait à se coltiner Natasha. Le cul, c'était tout ce qui me venait à l'esprit sur le coup. Je m'étais torturé plusieurs soirs en me tournant la question en tête et c'était la seule évidence qui m'était venue. Elle doit baiser comme une déesse pour qu'il s'intéresse à elle et n'aille pas chercher une autre proie parmi toutes les jolies nanas du lycée. Je suis en plein épisode de doute sur mes performances au pieu sur le coup. A bien y réfléchir, ça faisait d'ailleurs un certain moment que lui et moi n'avions pas finis sous la couette. Il avait trouvé mieux, c'est forcément ça. « Je te baise pas toi. » Je tique deux secondes, finis par lui sourire et mon cœur en loupe un battement. Les grands doutes s'envolent par la même occasion. C'est rare venant de lui, mais ça me fait du bien. C'était sûrement la phrase qu'il me fallait pour me rassurer. Je me fais des films, tout le temps, et ça doit être plus que chiant de devoir me supporter dans ces moments là. On pourrait remonter à l'enfance histoire d'expliquer ça, penser que mon père trompait ma mère à tout va, que j'avais connu un grand manque d'affection et que tout c'était reporté sur ma façon d'être actuelle mais non, ce n'était absolument pas le cas. A mettre sur le dos de notre relation conflictuelle plutôt, et de ma paranoïa habituelle. Kai se redresse, vient m'embrasser, ses lèvres glissant le long de mon cou. Et Natasha me revient en mémoire, quelle plaie. Kai se décale un peu, reprenant sa position initiale avec un soupire de rigueur. « Tu rêves là. On est pas ensemble, je fais ce que je veux de mes couilles. » Juste. Et je suis de nouveau vexé. Encore une fois, Kai ne m'appartient pas. Un jour peut être, je vais réussir à l'intégrer, même si ce n'est pas demain la veille. « Ah ça, pour en faire ce que t'en veux ... » Je roule des yeux, attrape ma clope toujours vierge depuis tout à l'heure et l'allume. Le silence s'installe, et je tire sur ma clope comme sur une bouffée d'oxygène. Des lattes immenses qui auraient rendues cancéreux le doyen des fumeurs. J'entreprends un décompte silencieux, l'estimation tacite de Kai actuellement muet. Quatre, j'en suis à quatre quand il reprend la parole. « Et puis qu'est-ce que ça peux te foutres ? » Question à la con. Parce que je te veux pour moi. « Oh mais vas y, retourne avec elle vu que tu sembles si heureux à ses côtés. » Je souffle la fumée de ma clope dans sa direction, adoptant mon ton le plus désagréable pour continuer. « A se demander pourquoi t'es venu ici. » Deuxième fois que je lui dis de dégager de ma chambre ; peut être la bonne. Je me redresse, m'approche une nouvelle fois de lui, posant ma main sur son torse. « Tu sais pourquoi on est pas ensemble ? A cause de toi. T'es qu'un con et tu me fais chier. » J'ai encore l'air d'un hystérique, mais ça se calmera d'ici cinq minutes. « Ça fait tellement mieux d'être avec Natasha. C'est mieux pour garder ton image de brute marginale hein ? Mais tu sais quoi O'Lawlor, tout le monde le sait que t'es une pédale. Tu pourras baiser ta blonde autant que tu veux, tu trompes personne.» Faux. Une nouvelle fois j'exagère largement le truc. « Arrête de la voir, reviens avec moi. »
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Sujet: Re: Shotgun Sam 18 Juin - 16:55
« Ah ça, pour en faire ce que t'en veux ... » Il m'agace. Si mes couilles ne sont même plus ma propriété, où va le Monde. Ah bordel.
- Les sarcasmes ne te vont pas au teint.
Et je surenchéris avec un autre sarcasme. « Oh mais vas y, retourne avec elle vu que tu sembles si heureux à ses côtés. » Je devrais faire ça, encore une fois, l'idée me traverse l'esprit. Dégager d'ici, et débarquer chez Natasha, gueule en fleur, histoire de tirer un coup, et me remettre d'aplomb. L'idée est là, mais pas l'envie. C'est toujours comme ça. Même s'il me prend la tête, faut que je reste. En plus, faut pas que je laisse s'en tirer de cette façon-là.
- Oh oui, je vais l'épouser et lui faire des gosses tant que t'y es.
Fumée en pleine gueule. « A se demander pourquoi t'es venu ici. » Putain, mais s'il veut vraiment que je parte, je vais partir une bonne fois pour toutes. Va falloir encore faire preuve de tact, histoire qu'il me vire pas en appelant son père ou que sais-je.
- Car, c'est pas dans mes moyens de ne pas venir ici.
Qu'il prenne ça comme ça lui chante. J'essaye de me redresser, impossible, il me remet en position allongée avec une main sur le torse. Idée salace en tête. N'en faisons rien. « Tu sais pourquoi on est pas ensemble ? A cause de toi. T'es qu'un con et tu me fais chier. » Et vas y que je balance toutes les fautes sur toi Kai. C'est sûr, il a rien à se reprocher lui, aussi pur que la sainte vierge. Tu parles. Fuck. Long soupir. Je passe mon temps à soupirer en ce moment. Tout en tirant sur ma cigarette, j'aiguise un sourire en coin, moqueur.
- Ta mauvaise foi m'étonnera toujours.
« Ça fait tellement mieux d'être avec Natasha. C'est mieux pour garder ton image de brute marginale hein ? Mais tu sais quoi O'Lawlor, tout le monde le sait que t'es une pédale. Tu pourras baiser ta blonde autant que tu veux, tu trompes personne. » Connard. Le monologue de la mort. Le truc qui m'abat sur le coup. Putain qu'il arrête de jouer les putains hystériques, juste cinq minutes. Je mords nerveusement ma lèvre inférieure, Kai reste calme, au risque de sinon balancer un coup à Lyude, et le regretter par la suite. Long soupire. Encore un. Le problème est là : dès que je prends la mouche, faut que je frappe. Une véritable brute sans cerveau. Et c'est con à dire, mais j'ai pas envie de faire de mal à Lyude. Puis, ça couperait court à toute notre relation à mon avis, l'effet d'une bombe, il voudra plus que je l'approche après. Évitons alors.
- Je suis au courant. Et pédale ou non, je t'emmerde.
Soft. J'y arrive parfois à pas beugler. Si ça ne tenait qu'à moi, ça serait différant... Fin' bref. Je sais très bien qu'au lycée tout le monde connait plus ou moins l'histoire avec Lyude, du moins, ils savent très bien qu'on fait pas des parties de jeux vidéo chez lui ou chez moi, le soir. Ma réputation en a prit un coup, lorsque qu'un type que je n'aime pas m'a balancé un magnifique : Alors Kai, tu te fais enculer à dernier nouvelle. Mais qu'importe la réputation. Ça ne m'a pas empêché de lui péter le nez. Au lycée, aucun secret ne peut demeurer. « Arrête de la voir, reviens avec moi. »Gosh. J'en reste bouche bée. Immobile pendant quelques secondes, à chercher un truc à lui balancer contraire à ce que je suis en train de penser. Revenir avec lui ? Oui, j'accours direct. Sauf qu'il vaut mieux pas lui dire à celui-là. Ma fierté. Encore cette satanée connerie de fierté.
- T'es... Oui... Non mais...
Incapable de prononcer une phrase convenablement. Retournons la situation, je me redresse malgré sa main, l'empoignant par les bras pour l'allonger d'une façon assez violente, je le conçois. M'étendant sur lui, toujours en tenant ses bras, histoire qu'il bouge pas.
- Tu me fais chier.
Je suis d'une douceur comparable à celle d'un bourreau. Kai, balance ton venin, fais un truc mec, merde. Lèvres contre le siennes quelques secondes de trop, le pire : j'ai même plus envie de m'envoyer en l'air.
- J'ai toujours voulu revenir avec toi. Le problème c'est que t'es incapable d'être mature sur ça. Et ta jalousie maladive me tuerait de toute façon.
Mauvaise foi, à mon tour d'en user.
- Je lâcherai pas Natasha pour une relation vouée à l'échec.
Je m'extirpe de sur lui en soupirant - encore -, m'installant à genoux à côté. C'est dit, c'est fait. Plus ou moins.
Dernière édition par Kai A. O'Lawlor le Jeu 23 Juin - 21:28, édité 1 fois
Invité
Sujet: Re: Shotgun Jeu 23 Juin - 16:58
Etre avec lui ou ne pas être avec lui, c'était un peu du pareil au même. La seule différence était que je ne pouvais rien lui interdire quand il était célibataire, même si j'essayais à chaque fois. Je lui balançais mes ordres, mes quatre volontés à la figure, et il me renvoyait facilement pêtre à chaque fois. Toujours la même histoire, les mêmes essais pour le faire revenir avec moi, que j'en ai envie ou non, et toujours les mêmes refus, les mêmes claques en pleine gueules avec ses sarcasmes, avant de le voir aller flirter avec n'importe quelle nana du lycée. Je fais pareil, je me met même en couple histoire de le faire chier. Les autres, je n'en ai pas grand chose à faire, j'essaye juste de le faire réagir. J'y arrive, mais jamais dans le sens que je voudrais. La vie est tellement mal foutue. « Oh oui, je vais l'épouser et lui faire des gosses tant que t'y es. » La fumée de sa clope m'arrive dans les yeux et je tourne deux secondes le visage. Pauvre con. L'envie de lui mettre une claque me titille … On s'est jamais battu tous les deux. Remarque, je ne me bat avec personne. Pas par principe, juste que je me ferais facilement étaler. Avec mon gabarit d'anorexique, c'était vraiment pas dur d'avoir le dessus sur un type comme moi. J'allais éviter de frapper Kai, s'il y avait un retour – qui serait justifié -, j'allais pleurer pendant des heures et lui en vouloir éternellement. Mon invité surprise ne s'en va pas pour autant, reste là malgré mes sarcasmes, allongé sur le lit et maintenu d'une main ferme qu'il aurait pu dégager facilement s'il l'avait voulu. S'il l'avait voulu, c'est ça le problème, ça qui me rend dingue. Kai ne fait que ce qu'il veut – et moi aussi -. Je le pousse à partir, il reste. Je veux qu'il revienne avec moi, il va voir ailleurs. Je ferais mieux de changer de tactique, lui dire que je suis tombé amoureux de n'importe quel type qui me court après, une passion immense, l'homme de ma vie, mon âme sœur et tout le ramassis de connerie que je serais capable d'inventer et là, il voudrait revenir. J'en suis sûr, quasiment sûr. J'ai quand même un léger doute, à me demander si ça ne le ferait pas fuir de me savoir amoureux. Donc j'évite pour le moment.
Je continue dans mon délire d'hystérique, son sourire moqueur m'énervant un peu plus. Je passe du calme à la folie douce en un clin d'œil avec lui. Je pourrais très bien lui dire que je l'aime et lui gueuler que je le déteste une heure après. « Ta mauvaise foi m'étonnera toujours. » Je cherche les points faibles, les petits détails qui pourraient le blesser. Sa réputation, ce qui pourrait entacher sa fierté à la con est aujourd'hui ma cible. Il a dû s'entendre dire tous les trucs les plus fourbes avec moi. Mélangeant ce que je pense vraiment à mon poison de commère. « Je suis au courant. Et pédale ou non, je t'emmerde. » Les gens savaient vaguement, cherchaient des détails sans en trouver. Mes amis m'avais demandé plusieurs fois, et je répondais toujours pas un haussement d'épaules avec un qui sait qui ne voulait rien dire. J'aime parler des autres, passer des heures à étudier leurs cas, trouver leurs secrets ou balancer des rumeurs à partir de mes hypothèses. Quand il s'agit de moi, j'ai déjà plus de mal à en parler... La rumeur de mon couple avec Kai nous suit depuis le début du lycée. Trois ans de rumeurs à la con, qui varient selon les saisons. J'sais pas vraiment ce que j'aurais préféré : qu'on s'étale sous les yeux des autres ou qu'on garde ça pour nous comme maintenant. « T'es... Oui... Non mais... » Je sais pas, et ça n'a pas d'importance vu que ça ne changera jamais. Je laisse échapper un soupire, baissant ma garde quand il attrape mon bras fermement, pour me faire coucher. Je proteste par un cri en sourdine, Kai sur moi pour me maintenir dans cette position. Je devrais me débattre dans tous les sens, ou lui mettre un coup de tête mais je n'en fais rien, le regardant fixement avec une mine renfrognée. « Tu me fais chier. » Sourire en coin. « Tu te répètes. » Parfois, j'ai beau mettre tous mes efforts à le pousser à bout, il ne réagit pas comme avec les autres. Tant mieux, tant pis. Il pose ses lèvres contre les miennes, avant de balancer ses piques, petit avant goût pour me dégouter de la suite. « J'ai toujours voulu revenir avec toi. Le problème c'est que t'es incapable d'être mature sur ça. Et ta jalousie maladive me tuerait de toute façon. » Je mordille ma lèvre inférieure, tourne les yeux. « Je lâcherai pas Natasha pour une relation vouée à l'échec. » La pression se relâche, Kai se pousse mais je reste couché quelques secondes de plus, gardant le silence en observant mon mur. J'lui ai dit que c'était sa faute, le retour normal était de me dire que non, c'était de la mienne. Je finis par me redresser faisant claquer ma main sur sa joue. Première fois. « Vu la façon dont tu te prends pour que nous deux ça marche ouais, c'est voué à l'échec. » Je me recule encore une fois, histoire de l'éviter si jamais il pensait à me retourner ma gifle. « Arrêtes de me dire que tu reviendrais bien avec moi. T'en as jamais eu rien à foutre. C'est pas par romantisme que tu te planquais au collège. » L'effet Roméo et Juliette contre l'assemblée des Capulets et compagnie auquel j'aimais bien nous comparer dans le temps c'était effacé au bout de quelques années.
Invité
Sujet: Re: Shotgun Jeu 23 Juin - 21:45
Mais qu'est-ce qu'on est cons bordel. C'est malsain de s'enchaîner l'un l'autre de la sorte, alors qu'il est évident, qu'un couple ne sera plus jamais envisageable. Nous ne sommes pas sur le même univers. Lui, c'est le petit Roi du lycée, famille bourgeoise et stable. Moi, un espèce de débris ambulant, venant des sales quartiers. Ce n'est pas possible. C'est pas dans les règles. Mais qu'est-ce qu'on s'en balance des règles cela dit. Sauf que hélas, ça crève les yeux, on est incompatibles. Peut-être que c'est les lois de la nature ou que sais-je qui nous rattrape. Putain, ça fait chier. J'emmerde les règles, la nature, ou je sais pas quoi. Ça me gonfle cette situation à la con. Je veux Lyude. Mais apparemment, nous n'avons pas toujours ce qu'on désire sur ce fichu Monde. Mes lèvres laisse sortir un énième soupire lorsqu'il me jette une gifle. Kai, garde ton sang froid mec. Caressant ma joue endolorie, mes yeux se posent sur lui, il est vraiment temps que je m'en aille. « Vu la façon dont tu te prends pour que nous deux ça marche ouais, c'est voué à l'échec. » Je fais de mon mieux merde. Bon, c'est un peu de mauvaise foi. Mais j'essaye, ce qui est déjà pas mal, ça mérite qu'il y porte un intérêt.
- Ainsi c'est voué à l'échec donc.
Voix désespérée. Il recule brusquement, si je lui fais peur, il a qu'à le dire. J'allais pas lui en coller une en retour, j'oserai pas. Au risque de lui décrocher la tête au passage, non que je sois bien costaud, Lyude est simplement extrêmement maigre. On a peur de le briser lorsqu'on le touche. Ma carcasse s'extirpe du lit, dans un mouvement brusque, me dirigeant à nouveau vers la porte. Et sa voix me fait tourner sur place. Encore une fois, il m'empêche la fuite. « Arrêtes de me dire que tu reviendrais bien avec moi. T'en as jamais eu rien à foutre. C'est pas par romantisme que tu te planquais au collège. » Bouche bée, une seconde fois de plus. S'il savait. Il n'en saura rien de toute façon, je ne lui dirai pas. C'est trop dur, ça fait trop mal. Il comprend pas ce con, il comprend pas, c'est pourtant simple. Qu'il m'oblige pas à le dire. Et puis merde. Je vais franchir cette porte et ne plus jamais refoutre mon cul ici. C'est trop inquiétant dans le coin. Je stoppe ma marche, basculant la tête vers l'avant, une main sur le crane.
- Salut.
Kai, tu te casses. Tu vas retrouver Natasha. J'arriverai peut-être un jour à lui trouver un semblant d’intérêt, d'attachement. Et j'oublierai Lyude en bonne et dûe forme. C'est étrange. Je semble tellement persuadé sur l'instant, et la minute d'après, c'est une toute autre histoire. Le cœur chavire, l'esprit se suicide dans la foulée. Et dire qu'à une époque tout semblait si simple pour nous deux. L'amitié, un rien basique. Pourquoi faut-il toujours que les choses se compliques de la sorte ? C'est monstrueux, ce n'est pas humain. Si, en fait, c'est humain, voilà pourquoi c'est monstrueux. Et merde. J'approche à nouveau, m'asseyant sur le matelas, et grillant une gitane de trop.
- Je me fiche de tout. J'en m’en branle que des miséreux crèvent sous des ponts, que la société nous dévore, qu'il y a des gens sincèrement heureux et d'autres non, que des psychopathes violent et égorgent des pauvres gosses, et j'en passe. Mais il y a bien une personne dont je ne me fiche pas. C'est toi.
Le visage bas. Fatalement, j'ai craché le morceau en fin de compte. D'une façon assez étrange certes, sauf que c'est sincère. Sourire en coin, plus nerveux qu'autre chose. Mal à l'aise.
- Ça te rentreras jamais dans le crane, c’est ça ? Ou peut-être que tu le fais exprès, juste pour m'achever un peu plus chaque jour.
Ouais, en fait c'est un monstre Lyude. C'est pas moi le plus cruel dans l'histoire. Je m'affiche avec Natasha, certes, c'est pas très louable non plus. Tirant abusivement sur ma clope, je laisse basculer mon dos vers l'arrière. Blasé. Ma fierté s'est fait la malle. Qu'importe.
Invité
Sujet: Re: Shotgun Ven 24 Juin - 0:29
« Ainsi c'est voué à l'échec donc. » Vous n'êtes pas fait l'un pour l'autre. Ça, on me l'avait dit des dizaines de fois, ma « meilleure amie » et compagnie quand on se posait dans un jardin ou chez elle pour discuter pendant des heures de nos vies respectives – mais plus de la mienne à chaque fois -. L'analyse était vite faite, ça ressemblait à un mauvais Disney, avec le prince des rues qui tombe sur la magnifique princesse dans son beau château, et se déclenche alors l'amour le plus fou de l'histoire du cinéma. Chez eux, ça finit bien, les scénaristes se démerdent toujours pour qu'ils en viennent à vivre leur amour devant tout le monde, acclamés par la foule avec des enfants à gogo jusqu'à la fin des temps. Des putains d'idéalistes ceux là. Dire que j'avais pensé ça vrai pendant des années. En même temps, mon histoire à moi était plutôt mal foutue : il aurait fallu que je commence par me trouver une nana et non un mec pour suivre la logique. Pour ce qui est du pauvre qui vit dans son trou, associable et compagnie, Kai rentre bien dans le tableau. La famille bourgeoise et parfaite, la princesse qui brille de mille feux dans ses belles robes, de même. Mais ensuite, la happy end, on l'attendait toujours. On gravit dans deux mondes totalement opposés. Au lycée, les types populaires dans mon genre haïssent les reclus dans son genre. On se déteste. Ils nous maudissent en silence, nous on en fait grand bruit et on passe des heures à se foutre de leur gueule. En face pour les plus faibles, dans leur dos pour ceux qui arriveraient facilement à nous mettre à terre d'une claque. En soit, Kai aurait été ma cible parfaite, si je ne m'étais pas assis à côté de lui au collège, si je n'étais pas tombé amoureux de lui. Je crois que c'est de là, d'où viennent les rumeurs … Une de mes copines avait balancé des trucs sur lui. Les autres avaient commencé à rigoler, la truc habituel, des moqueries qui montent et qui deviennent de plus en plus méchantes au fil des minutes... Et j'avais piqué une crise, un peu dans le genre de celle de tout à l'heure, mais en plus violent. Renvoyant chier tout le monde en leur balançant quelques horreurs à la figure. Au moins, ça les avait fait taire, et ils n'avaient pas recommencé pendant quelques temps. Maintenant c'était plus pour tester ma réaction quand on parlait de Kai je pense, réaction qui s'avérait être toujours la même. J'aime pas qu'on puisse dire du mal sur lui. J'aime pas non plus qu'on ne dise que du bien de lui. J'ai le droit, pas mon entourage. Que mes amis l'ignorent royalement, ça me va et ça devrait être comme ça tout le temps.
Kai se lève, s'avance vers la porte. « Salut. » Connard. Je hoche la tête, les yeux toujours rivés n'importe où dans la pièce tant qu'ils ne se posent pas sur lui. J'ai pas envie de le regarder sortir. Partir comme ça, sans rajouter une parole par dessus. Comme à chaque fois, j'ai la désagréable sensation que c'est la bonne sur le coup, qu'on se reverra plus, qu'on se parlera plus, qu'on devra s'ignorer royalement dans les couloirs. Ça me fait mal, de penser ça à chaque fois. Ça me fait mal de me dire qu'après la future réconciliation, ça recommencera pareil, même schéma à la con. Parfois, je me dis que ne plus se voir, ça serait un mal pour un bien : qu'il me brise complétement pour que j'arrive à passer à autre chose. Mais pas comme cette après midi, qu'il me fasse vraiment du mal. C'est dingue, un peu maso et extrême sur les bords mais parfois j'y pense, à le pousser totalement à bout pour pouvoir tout arrêter. Je n'y arriverais pas autrement. Je n'entends pas la porte grincer, juste ses pas revenir. J'ai envie de lui hurler de partir, d'arrêter de toujours être sur le point et revenir à sa place au final. J'ai envie de lui dire et de lui demander de rester, passer mes bras autours de lui. Putain quelle merde, je n'arrive même pas à me décider moi même. L'odeur d'une clope vient jusqu'à mes narines, alors que je ne me suis toujours pas décidé à le regarder de nouveau. « Je me fiche de tout. J'en m’en branle que des miséreux crèvent sous des ponts, que la société nous dévore, qu'il y a des gens sincèrement heureux et d'autres non, que des psychopathes violent et égorgent des pauvres gosses, et j'en passe. Mais il y a bien une personne dont je ne me fiche pas. C'est toi. » Je finis enfin par tourner la tête vers lui, mordillant ma lèvre inférieure. Sa façon à lui, de dire qu'il tient à moi. Kai n'a jamais été un chef pour exprimer ses sentiments, pas de grandes déclarations enflammées balancées sur ma boite vocale à n'importe quelle heure. Jamais. Enfin, je m'en contentais quand des phrases comme ce qu'il venait de me balancer arrivait. « Ça te rentreras jamais dans le crane, c’est ça ? Ou peut-être que tu le fais exprès, juste pour m'achever un peu plus chaque jour. » Je laisse échapper un petit rire, la pression qui retombe sûrement. Je me bouge un peu, pour revenir vers lui, couché sur le lit. Main sur sa joue, mes lèvres viennent rejoindre les siennes. « Non, j'y arriverai jamais. » Je me couche à côté de lui, passant mon bras autours de son torse, agrippant doucement son tee shirt entre mes doigts. Je pose mon visage près du sien, mon front contre sa joue et laisse échapper un soupire. On y arrivera jamais mais tant pis. « Mais bon, pour l'instant je me contente de profiter de toi cette aprem. » On verra bien ce qui se passe demain même si je connais la suite à l'avance. Je me redresse, me place sur lui, mes deux jambes de part et d'autre de son torse et revient chercher ses lèvres, mes mains se baladant sous son tee shirt.
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