❝ Je suis petit voleur, grand faussaire, flambeur, vitrolé, dépressif, pessimiste forcené, fier, tricard, indélébile, maladroit, addict et violent. ❞ - Gainsbarre.

« Premièrement, tu vas fermer ta putain de gueule. » Le clack du Zippo résonne et la flamme dansante embrase cette foutue gitane. Courte pause, la volute fumée valse devant mon visage. Je suis exaspéré, elle m’agace, me révulse. « Deuxièmement, ton cul retourne sur le trottoir. » Cigarette négligemment frappée contre le cendrier, puis le menton se relève, mes yeux guettent à nouveau les siens ; regard bâtard. « Maintenant. » Venir quémander la charité dans ma propre baraque. Comme si j'avais la gueule d'un putain de prêtre. Jlaisse’ entendre un long soupir face à ses sanglots. Qu’est-ce que jm’en balance de son gosse, qu’il crève de faim, de soif, du retrait exténué de sa misérable courte existence, rien à battre. Ce n’est pas mes affaires. Toutefois, le cul dsa' pétasse de génitrice, oui ; j’ai une close de propriété sur ce dernier. Elle conteste. Elle ose. Léger sourire en coin des lèvres, et jpouffe' de rire, les putes sont d'une arrogance absurde. Michelle devrait rester à sa place, plutôt qu'endosser un rôle dramatique à deux balles. Cette nana est l'incarnation du ridicule détrempé par les larmes exagérées. « Si tu ne dépensais pas ta part à te défoncer, éventuellement, tes problèmes financiers s’amenuiseraient. » La blonde frappe son poing sur le bois. « Le problème vient peut-être du gamin. Si j'appelais les service sociaux pour t'en débarrasser. » Un sourcil se soulève. « Maman péripatéticienne, toxicomane, sans les moyens nécessaires pour subvenir aux besoin de son enfant. Un cadre malsain qui plus est. Le dossier est parfait. » Jme' lève, déplace ma carcasse jusqu'au devant du bureau, m'y adosse, et bascule la nuque vers l'arrière. « Ton môme ou tes seringues. Ton boulot n'est qu'un souci anecdotique en vérité, tu devrais plutôt te remettre en question. » Elle chiale plus bruyamment, la vérité, ça blesse, t'arrache les tripes. « Michelle, tu aimes ton fils n'est-ce pas ? » Acquiescement avec un bref hochement du menton, désemparée. « Bien. Je contacte les services sociaux tout à l'heure dans ce cas. » La réaction est immédiate, précisément celle que je souhaitais. L'hécatombe idéale, à présent, prête à tout afin dconserver' sa pourriture de progéniture. L'instinct maternel : une foutue aubaine. Jbrasse' l'air avec le poignet, la tête un brin sur le côté, lorsqu'elle bafouille ses phrases expliquant clairement qu'elle désire garder son morveux, qu'il est tout en ce qui la concerne, et blablabla niais. Quelques minutes s'écoulent, c'est bon, j'en ai marre. « Calme-toi, tu ne ressembles à rien. » Le ton se hausse naturellement. « Je te propose deux solutions, puisque je suis d'humeur compréhensive. Soit, effectivement, je te retire ton gamin. Soit, tu reprends le travail, et j'augmente la mise : soixante-dix pour cent des bénéfices au lieu des cinquante habituel. » Ses yeux sont exorbités, y lire une poétique série d'insultes est facile. « Tu acceptes celle qui te satisfais le mieux, ce choix t’appartiens. Et si aucune des propositions ne te conviens, tu prends la porte, au chômage. » Longue bouffée tirée sur la clope, et le maigre smog blanchâtre s'évapore ensuite dans la pièce. « Évidemment, ce renvoi engendrera la perte du jeune Casey, c'est une certitude. » Traits déformés par la haine, et elle crache péniblement un : « Jvais' en informer les flics. » Menace aussi inutile que le fait dpisser' dans un xylophone ; minable. Ce qui m'arrache un bref rire. « Tu n'auras pas le temps de sortir du commissariat que ta plainte sera déjà morte. Puis personnellement, je doute que les flics s'intéressent à une pauvre pute n'ayant plus les idées claires faute d'alcool et shoot à outrance, qui gerbe ses pseudos informations sans preuve tangible pour les justifier. » Il faut se rendre à l'évidence, elle est niquée. Michelle mouchée, elle accepte finalement la seconde offre, continuer à faire l'unique chose dont elle est capable : se faire prendre. Signe avec la tête indiquant aux deux types postés vers la porte de l'escorter jusqu'à son putain de trottoir, elle se débat juste un instant, puis abdique. « Assurez-vous qu'elle bosse, et surtout, qu'elle n'essaye pas de me baiser. » Et jretourne' m'assoir derrière le bureau, observant la scène avec désespérance. « Si elle persiste à me casser les couilles, faites le nécessaire. » Clair, net, et précis. Je frotte mon front avec le pouce et l'index, visage bas, les putes me gonfle.

❝ Shit... You shoot me in a dream, you better wake up and apologize. ❞ - Reservoir Dogs.

Guerre des territoires ; pathétique. Surtout en vue du mec qui ose envoyer une de ses putes pourrir mon goudron. Impuissant, incompétent, qui pissera dans son putain de Levi's lorsque jlui’ rappellerais les règles avec un flingue pointé entre ses deux yeux. J’ai des types qui errent dans les parages constamment, la moindre anormalité, j’en suis immédiatement informé. Alors ce fut rapide, et j’ai donc le dos adossé à ce fichu mur tagué en observant le type se faire éclater. La gitane fume et les paupières se ferment, je n’ai pas toute la nuit, qu’ils se pressent. Il y est concrètement pour rien, qu'une pauvre pute suivant les ordres de son Mac, cependant, il servira de message. Et si possible, qu'il crache son putain de sang en délivrant la menace à son patron. Jfais' jamais dans la dentelle. Ça fonctionne ainsi. La lois de la rue, sale odyssée du bitume, comme certains surnomment ce concept. On est tous des putains de clebs, tu mords ou tu te fais mordre, tu bouffes ta queue ou celle du voisin, des fichus animaux mimant la civilisation. Dégueulasse. Enchaîné à cet univers trash, cette jungle incarnant la dernière métaphore de l’offense. Boucle infernale. Je ne fais que jouer le jeu. Les coulures vermeilles tâchent le sol gris, et jfais' signe aux trois types d'arrêter le massacre. Ils reculent. Isa je crois qu'il s’appelle, à ce que j'ai bien pu entendre, qu'importe, son prénom n'est d'aucune utilité. Mégot écrasé, j'approche, m’accroupis en face de la charogne à terre, lui remonte le visage en tirant sur sa tignasse brune. Sourire scotché au coin des lèvres, et jbascule' légèrement la tête sur le côté, scrutant ses traits abîmés par les coups. « Je suis profondément navré pour ce traitement assez barbare. Mais hélas, c'était une nécessité. » Rien à branler en vérité ; il faut faire bonne figure, paraître un semblant professionnel. « Je vais être plutôt bref et ne répéterais pas, tu vas donc m'écouter très attentivement. » Les sourcils se froncent, ce mec est répugnant avec sa figure en vrac. « Tu vas délivrer un message à la putain qui te sers de mac. » Cette pourriture me crache dessus, tenace la bête. Avec la main libre, j’essuie la traînée rouge coulant sur mon nez, puis frottent les doigts les uns contres les autres. Le geste m'arrache un rire jaune, et jlui' rends la pareille, en prenant soin ensuite dfrapper' son visage contre le goudron, pour le remonter juste après. Toutes les salopes s’apprivoisent. « Tu lui diras que ceci ne sont que les prémices. Que tu n'es qu'un aperçu de ce qu'il va personnellement subir. Le futile reflet lui montrant à quoi ressemblera, en gros, son foutu corps suite à ma visite des plus cordiales. Qu’il n’est qu’un putain de lâche forçant ses putes à faire un boulot qu’il devrait affronter lui-même. Que son Enfer aura un goût de Paradis tellement il aura dérouillé. » Visage à nouveau éclaté contre le bitume, et jbalance' un : « Et surtout, transmets-lui mes amitiés » , avant dme' redresser. Jgrille' une énième gitane, crachant la fumée en direction d'Isa décharnée. « Trimballez-moi ça chez son maître. »