Le restaurant que tient la famille de Jona est depuis toujours le restaurant favori des parents de Syki. Nous pouvons donc dire que depuis très jeune Jona et Syki se voient au moins une fois par semaine, le samedi soir. Syki qui était un gamin plus timide et réservé que Jona avait une sorte d'admiration béate pour le franc parler et l'espièglerie du brun. Malheureusement, ils n'étaient pas le du tout dans les même établissement scolaire et n'avaient donc que quelques heures par semaine pour apprendre à se connaitre. À se connaitre très mal donc. Jona pense encore aujourd'hui que Syki est resté un gamin effacée, manquant de caractère et tout juste bon à suivre les autres. Il était un peu jaloux aussi, que Syki soit enfant unique, puis grand-frère qui adore et protège volontairement sa petit soeur. Lui qui n'arrivait pas à communiquer avec ses nombreus frères et soeurs sans hurler. Et culpabilisait toujours en voyant le mal que cela faisait à sa mère. Syki lui avait finalement décidé que Jona n'était qu'un crétin et que l'amitié qu'il avait ressenti pour lui était une erreur à oublié. On s'arrête là ?

IL Y A DEUX SEMAINE ; SUR UN TROTTOIR

JONA - Putain mais t'es complètement malade mec ! J'ai l'air d'une pédale ? J'ai l'air d'aimer me prendre un manche à balais dans le derch' ?!
SYKI - J'pensais juste qu'on aurait pus recommencer à être ami ! J'saute pas sur tout les mecs qui passent. Et t'es loin d'être irrésistible.
JONA - C'est ça ouai, tu viens pas d'essayer de m'embrasser peut-être ? Putain de tantouze.
SYKI - T'avais plutôt l'air d'accord j'te signal ! T'as peur de quoi, que maman chérie te surprenne ? Mon dieu, la déception, le dégout qu'elle éprouverai alors pour toi...
JONA -Ta gueule ! Parles pas d'ma mère ou je t'exploses la gueule Kumerlon ! Puis tu...
SYKI - ÇA VA ! J'voulais juste qu'on redevienne potes, on a pas mal d'amis en commun et j'ai crus que...
JONA - Mais on a jamais été pote, pauvre merde ! Tu m'entend bien ? On a jamais eu la moindre relation amical. Tu m'as un peu léché les orteils quand on était mômes, puis basta. D'ailleurs, c'est pas nouveau qu'on est des potes en commun, alors pourquoi maintenant ça t'intéresses ?
SYKI - Euh, en fait c'est que...
JONA - Nan va y, j'm'en fou en fait. Reste loin d'moins Kumerlon, tu m'fais pitié. J'ai pas envie qu'on me fois trainer avec une tarlouze comme toi.
SYKI - C'est vrai qu'on pourrai se faire des idées...

Et il lui balança son point en pleine tête avant de planter le blond là, bouillonnant d'une rage presque disproportionnée. Il veut pas savoir pourquoi d'un coup ce crétin de Kurmerlon vient lui causer. Il ne veut surtout pas le savoir. Qu'il lui foute la paix. D'ailleurs il a jamais été partant pour que l'autre l'embrasse. C'est l'autre qui a prit ses rêves pour des réalités. Ça devait être un reflet dans ses yeux, à cause du réverbère, que l'autre à cru qu'il était open. Ou bien une seconde la ressemblance de Syki avec une nana a embrouillé ses hormones. Ou la chaleur, ou il a peut-être bien bu une bière de trop. En tout cas l'autre il en a rien à cirer. Ouai, rien du tout. Donc il s'allume une clope, maudit la chaleur moite qui colle à sa peau et décide de se chercher une jolie meuf. Ça ça va lui remonter le moral.

Syki lui reste le cul sur le bitume, sonné par le coup et la violence de son échange avec Jona. Décidément il ne comprend pas pourquoi sa soeur voulait absolument qu'il essai de redevenir ami avec ce connard. Pourquoi elle avait autant insisté, affirmant à son frère que c'était très important, qu'il comprendrai plus tard. Non vraiment, plus il y réfléchi et plus son cerveau réussi tout juste à s'embourber dans un marécage gluant. Mais il lui a promis. Car ouai, il a fait la connerie de lui promettre. Et on ne trahi pas les morts.

Jona est la troisième garçons d'une famille de neuf enfants. Ses parents avaient toujours rêvé d'avoir une grande famille et on donc concrétisé leur rêve. Mais seulement voilà, alors qu'ils aiment leurs progénitures plus que tout, leurs enfants eux ne se supportent pas. En permanence se succède scène de jalousie et de bagarre, renvoyant ainsi en permanence l'image d'une famille sous haute tension. Les enfants les plus âgés travaillent avec leur parents, dans le restaurant italien qui leur appartient. Mais bien sûr là aussi la tension est palpable et les clashs ponctuent plusieurs fois par jour le quotidien des un et des autres. Jona, qui est très proche de sa mère, a décidé de quitter le domicile familial pour vivre seul dans son propre appartement. Cependant, sa relation fusionnelle avec sa maman l'empêche de totalement vivre sa vie pour lui et trop de choses aujourd'hui encore, il les décide en fonction de sa mère. Comme exemple nous pouvons citer une attirance pour les hommes totalement refoulés, mais aussi le fait de ne pas démissionner du restaurant pour continuer ses études ou travailler ailleurs. Il ne se sent pas capable d'abandonner sa mère, mais toutes ses frustrations qu'il s'impose commencent à sérieusement gangrener sa vie.