tu parles, tu parles. tu débites des futilités à la seconde mais elle ne t'écoute pas. trop volatile pour que tu la tiennes entre tes doigts. la liberté dans les veines, c'est une insoumise. tu t'approches d'un pas, elle recule de quarante-cinq au moins. une faute et elle te zappe. elle t'attrape avec son regard puis elle s'échappe comme une brise sauvage. enveloppée par l'hermétique, la protection la rend étanche. elle casse les sentiments dans l'aphonie de ses cordes vocales. l'illusion hivernale de son échine dissimule l'entièreté de son éloquence. parfois ses nerfs s'électrisent, s'entre-choquent et provoquent alors un apocalypse corrupteur. ravageur. destructeur. coloré d'un rouge sanguin, celui de ses assassins. ses colères crucifient avec élégance. incandescente incomprise, le désir ronge les parcelles de son être. son épiderme devient l'incendie des fantasmes. elle est brûlante, viciée d'une fièvre calomnieuse. sulfureuse de s'être noyée dans l'océan des enfers. elle perd ses mouvements dans la suavité, inspire l'indolence de ses hanches et séduit la froideur. Paradoxale dans ses charmes, elle illusionne et t'emprisonne dans l'incompréhensible des plaisirs. muse incolore, la disharmonie de ses sens éveille et révèle l'imagination des curieux. elle se dessine dans le psychédélisme des points interrogatifs, reste dans le flou insensé des images. les nuances qui la font exister sont teintées de songes, de l'euphorie implacable de ses pensées vagabondes. elle se joue des transparences, des faisceaux ombrageux et lumineux de son existence. son échappatoire égaré dans l'art, elle en a fait son oxygène. la vengeance se réveille, la violence des vagues l'emporte jusqu'à l'immolation de ses chairs. ses os saillent, sa peau est scarifiée. la vengeance des tyrans explose sur l'innocence de son passé. La décadence irradiante de son âme. Perdue, sa vie défaille dans le creux de ses veines. Finesse absolue, la fragilité qui s'échappe de ses rétines malgré elle l'irrite. pourtant ses obscurités la sublime sans qu'elle n'y porte le moindre intérêt.

il lui arrive de hurler lorsqu'elle est éloignée du monde. elle se vide de la furie qu'elle conserve à l'habitude. ses larmes dévalent, cavalent le long de ses joues creuses mais personne ne sait, personne ne voit, personne n'entend. elle se cache sous le voile nocturne qui l'émerveille et ce, jusqu'au lever du soleil. les sanglots l'étouffe, un monstre la tire de l'intérieur avec une telle violence que se débattre n'est que le battement d'aile frénétique du papillon pris au piège. elle se meurt puis revit lorsque toute sa démence s'est enfuie. la légèreté de ses souffles se disperse dans l'air qu'elle inspire. une délicatesse emplit ses iris d'une douceur vipérine. ses jambes déambulent dans un son feutré, bercé par la sérénité qui l'habite. elle est calme, elle apaise. du moins, c'est ce qu'elle fait croire. le mutisme de son esprit éloigne les bruits agressifs. elle les évite, elle les déteste. un sédatif impalpable s'évapore au crépuscule. ses vocalises sont cotonneuses, ils éteignent les causticités inavouées. le seul maître de son existence est le silence, qu'elle vénère, qu'elle adule. l'ostracisme ordonné par ses fantômes la pousse à l'observation. ses prunelles fouillent les entrailles des psychés. l'analyse des existences, les questionnements insensés et les réponses incomprises la fascine. son intelligence la rend critique, peut-être un peu trop mais elle n'en à que faire. sa langue acide soumet l'imbécilité, elle savoure et elle plane lorsque l'on se plie à une discipline qu'elle ne respectera sans doute jamais. le détachement dirige ses actes et esquisse sur les cicatrices, les ombres de ses limites. le soufre d'un sadisme indéfini parsème sa mentalité. le néant dévastateur de sa haine envers le monde pousse sa misanthropie à l'extrême. vulgairement sale, elle arrache la peau de ses victimes avec élaboration. la neutralité de ses traits égorge la pitié et la compassion. ceci ne fait pas partie de son vocabulaire et les conséquences ne sont qu'amusement. la désinvolture de ses sourires déstabilise, les événements l'ont façonné dans l'insensibilité corrosive. son regard glacé caresse les allumés dérangés et engendre une indifférence venimeuse. ses battements cardiaques ne résonnent plus que pour la vie, le reste n'a aucune importance. l'immensité de son nihilisme brûlera vos espoirs. familièrement salope, elle crache sur votre naïveté bien volontiers.