« in a heartbeat i would do it all again ▬ maman avait promis que ça ne ferait pas mal, que c'était la plus belle chose qui soit, que même les plus mal nés seraient heureux. Maman m'avait dit d'en profiter, que c'était la meilleure chose à faire, parce que ça passe trop vite. Maman avait raison, au moins sur un point. on profite de la vie, parce qu'on est bien conscient de n'en avoir qu'une seule.
J'ai toujours considéré cette philosophie de l'existence comme la seule qui vaut le coup. Pourquoi tenter de planifier sa vie, pourquoi tenter de savoir ou on sera demain à une heure précise? Je ne sais même pas ce que je vais faire ce soir. je ne sais pas dans quels bras je vais m'endormir, si j'y arrive. L'insomnie me guette à la fin de chacune de ces soirées, plus comparables à des orgies ou des bains de larmes. Retenues, toujours, parce que tous sont tristes, pour diverses raisons, mais aucun ne vous le montrera. A quoi bon, après tout? La vie est trop courte pour se lamenter. Alors on se bat contre le temps, contre les autres. On vit les uns avec les autres, on meurt les uns avec les autres. On s'embrasse sans se souvenir, on se croise sans se remarquer, on s'arrête parfois, et quand une personne vous touche, c'est pour la vie. Nous sommes accros les uns aux autres, autant qu'a l'herbe qu'on met dans nos feuilles slim et qu'aux pilules qu'on avale par dizaines, centaines, milliers, tellement qu'on ne peut plus les compter. L'herbe bleue. Ce livre dit tellement de vérités. Mais c'est aussi à nous d'écrire les nôtres. Chaque jour est une nouvelle page. Que l'on s'applique à noircir. Avec une assiduité qui ferait presque peur, quand on voit les mots que l'on y écrit. Avec passion.


« i've been looking for a little time to unwind ▬ à chaque jour suffit sa peine. Telle est devenue ma devise, à force de tenter de me dépasser chaque jour sans y parvenir. Désormais je sais que rien ne sert d'essayer de précipiter le destin. Mieux vaut plutôt prendre ce qu'il nous offre, et basta. Ça suffit amplement, de toute façon. Les règles du jeu sont strictes, mais nous nous évertuons à les repousser, comme s'il s'agissait de nos propres limites. C'est un curieux phénomène. C'est toujours un plaisir de l'observer. Et de le tester. Parce qu'on est toujours attiré par les choses qui nous intriguent. Et encore plus par les gens qui nous intriguent...

« arrête de me regarder comme ça. » « 'peux pas m'en empêcher. » « et pourquoi ça? » « 'sais pas. tes yeux. ton accent. ta façon de me demander pourquoi j'te regarde. » « y'a un moyen de te faire arrêter? » « sers-toi de tes mains. mais laisse les ou je peux les voir. » « crois moi, c'est mieux les yeux fermés. »

Fermer les yeux, ouvrir ses sens, et se laisser aller. Pilules ou sexe, même combat, même si j'avoue que je préfère l'ébullition des corps à celle de mon cerveau. Pas besoin de pilules quand on à des bras dans lesquels se poser. Même si c'est tellement rare. Même si ça finit par faire tellement mal. Et qu'on se réfugie dans la tise & les hallu' , jusqu'à trouver d'autres bras. Puis se casser la gueule, encore. Et se réfugier dans les paradis artificiels. le cercle vicieux. J'ai parfois l'impression que la vie se limite à ça, même si, évidemment, on aimerait lui trouver un autre sens...


« we're just getting started ▬ encore un matin difficile. On est le 24, c'est au moins le vingtième matin du mois ou je ne sais plus différencier ma droite de ma gauche, ou j'allume mes clopes à l'envers et ou tout à le goût de l'alcool de la veille. Je crois que les médecins appellent ça la gueule de bois. A moins que ce soit moi. Sais plus. Veux pas savoir. M'en fous, pour être honnête. Tout c'qui m'importe, c'est de savoir que demain matin, ce sera certainement la même chose. Et le lendemain aussi. Et le surlendemain aussi. Tous les matins du monde.