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 i'm not calling you a liar, just don't lie to me.

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MessageSujet: i'm not calling you a liar, just don't lie to me.   i'm not calling you a liar, just don't lie to me. EmptyJeu 2 Déc - 21:12

J’pense à c’qui est caché sous mon matelas. Weed. LSD. Un peu d’ecsta. Et j’dois pas y penser mais j’peux pas m’en empêcher. J’me sens tendue; j’aurais b’soin d’un calmant. Mais j’peux pas aller en prendre avec Lachlan qui reste dans mes pattes. Il a faim, si j’quitte la cuisine il va me pourchasser à coup d’cuiller en bois. J’me concentre sur le chaudron pour pas lui gueuler d’arrêter de courir. Calme, calme. J’ai envie d’un joint et j’sais que j’pourrai pas y toucher avant trois jours. Les parents sont en week end, j’ai la charge d’la maison et des deux mioches. Pas question d’fumer ou d’prendre quoi que ce soit pendant qu’j’m’en occupe. J’suis irresponsable en c’qui m’concerne, mais j’m’en voudrais à mort s’il arrivait quelque chose à mes cadets par ma faute.

« Va te laver les mains, c’est bientôt prêt.
- Mais j’mange avec une fourchette !
- Va te laver les mains. »

Il se rend à la salle de bain en ronchonnant. Il va ouvrir le robinet, attendre, le fermer et revenir, ce qui est complètement idiot puisque se laver les mains prendrait autant de temps. J’vais l’y renvoyer, il va râler, et abdiquer pour pouvoir toucher à son assiette.

« Lachlan, tes mains.
- Elles sont propres !
- Si j’me colle le pif dessus j’vais sentir toute la merde que t’as ramassée aujourd’hui. Grouille. »

Il soupire exagérément et traîne les pieds. On va finir par le dresser, c’malpropre. J’appelle ma sœur, puis j’nous sers. On mange en silence, seulement interrompu par les marmottements de Solveig qui doit faire ses tables de multiplication en espagnol à l’envers. « Vega, j’vais au parc. » Mais il a à peine fini de manger ! J’fronce les sourcils. « Y’a Peter qui va y être. » Aaaah okay, je comprends tout. Son nouveau copain. « Tu sais quoi ? Solveig et moi aussi. » Elle me regarde, l’air presque choqué. « Faut que j’surveille Lach’ et toi t’as besoin d’prendre l’air. T’emmèneras ton livre de litté’ s’il le faut. » J’ai du pouvoir dans c’te baraque. J’fous les assiettes dans l’évier, j’force Lachlan à enfiler au moins un hoodie, et on attend Solveig qui se ramène avec son bouquin de huit tonnes. J’m’enfile un cachet avant de partir, et on s’met en route vers le parc. J’aime bien c’t’endroit. Les morveux sont pas trop chiants, et c’est joli. On entre dans l’aire par un petit sentier, et Lachlan s’met à scanner la zone. Au bout d’un moment, il s’arrête. Et part à toute berzingue. « PETE EST LA ! » Non, sans déconner. J’ramasse Solveig par la manche et j’l’emmène. Elle a déjà le nez plongé dans son livre. La pauvre. Lachlan nous attend impatiemment, en faisant de grands gestes vers nous tout en racontant des trucs à un gamin un centimètre et d’mi plus petit que lui. « Celle avec le livre c’est Solveig, et la plus grande c’est Vega. » Le p’tit me salue de la main. Il est chou. J’lui souris. « J’vais m’asseoir là avec Sol’. Reste où j’peux à peu près t’voir, okay ? » J’me dirige vers une balançoire. « Attend Veggie ! » J’me retourne en le regardant. « Hm ? » « Y’a son frère qu’arrive. R’garde. C’est Cliff. Il est grave cool ! » Que… ?! Cliff ? « Cliff ! C’ma sœur Vega. » J’ouvre la bouche. « Euh, salut. » Lachlan me jette des éclairs du regard. J'y peux rien moi, j'suis sur le cul, là ! Deux s'condes quoi ! « Enchantée. » Lach' a l'air satisfait.


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MessageSujet: Re: i'm not calling you a liar, just don't lie to me.   i'm not calling you a liar, just don't lie to me. EmptyJeu 2 Déc - 21:14

Avoir trois cadets, dont deux en plutôt bas âge s'est jamais avéré être une tâche facile, surtout quand on a une putain de mère irresponsable et pas de père. A croire que j'suis l'seul adulte dans cette famille, et j'suis même pas majeur. On vit sur la recette de mes recels et personne le sait. Jamie, douze ans, me pose souvent c'te question : d'où j'tire ces thunes ? J'réponds toujours pas un « t'occupe ». Il est sûr que j'refourgue de la drogue. Il a pas tord, ça m'arrive, c'est pas faux, mais si j'rackettais pas tous ces pauv' gamins qui m'ont rien fait, on s'rait tous morts car on aurait pas d'quoi payer des vivres. Et hors de question que j'fasse la manche. Les misérables allocations qu'ma mère touche, elle les dépense dans ses bouteilles de whisky incalculables qu'elle se torche toute la semaine. J'crois pas l'avoir déjà vue avec un verre d'eau, elle me fait pitié. J'espère qu'elle va vite clamser d'un cancer du foie. Quoique, on s'rait placés en famille d'accueil ou en foyer et on s'rait tous séparés. Et hors de question que j'laisse ça arriver. Dans un an, j'aurai dix-huit piges, et j'pourrai enfin avoir un boulot un minimum décent. Parce qu'à mon âge, j'trouve rien comme taf potable, que des salaires de merde, et j'me fais bien plus en rackettant. C'pas glorieux, j'le sais bien, et si jamais un type f'sait pareil à un d'mes frères, j'crois bien que j's'rais capable de le buter. On touche pas à mes cadets, c'est comme ça.

« Cliff ? On y va ? »
« Aller où, Pete ? »
« Au parc ! Tu m'as promis !! »
« Ah ouais, merde, j'avais oublié. Mais on peut pas. J'laisse pas Pete et Jam' seuls avec maman à la maison. »
« Allez ! Abuse pas, tu m'as promis ! Et j'ai dit à Lachlan que j'y serai ! »
« Parle-moi sur un autre ton, toi... Lachlan ? C'est qui lui ? … Ah ouais, le p'tit Lachlan, je vois. Bon, euh... » J'me tourne vers Jamie et Rubber, qui regardent en notre direction. « Bon les gars, enfilez tous un manteau, on va au parc ! »

Rubber éclate de joie, c'est qu'un gamin qui adore jouer avec les feuilles mortes en automne, et Jam' soupire, me foudroie du regard. Il sait très bien que s'il dit quoi que ce soit, j'te l'attrape par le cou et j'le traîne dehors. C'qui l'empêche pas d'faire la gueule. Sale gosse. J'suis pas bien enchanté non plus d'faire la sortie du week-end au parc, le babysitting ça a jamais vraiment été mon truc et j'passe mon temps à en faire, mais bon, j'peux pas laisser Pete tout seul, Jam' veut jamais sortir et Rubber est le petit dernier, toujours exclus de tout. La victime de la famille. Bichette. J'devrais plus m'occuper de lui, mais bon. J'attrape mon blouson que j'enfile, j'prends mes clopes, une tête de beuh que j'fous dans un sachet plastique, briquet, et c'est parti mon kiki. J'ouvre la porte de notre foutue chambre, et j'entends distinctement les ronflements d'la mère venant du canapé. J'en profite pour ouvrir le frigo et y choper une bière, j'm'allume une clope et j'ferme la porte de l'appart' derrière nous. Pete et Rubber partent devant nous et dévalent les escaliers le plus vite possible. J'en profite :

« Y a personne qui t'emmerde à l'école, Jam', hein ? »
« Putain mais pourquoi tu me demandes toujours ça ? J'te réponds non à chaque fois, ça va, c'est moi qui règne sur c't'école, j'les mate tous ! »
« Parle autrement toi, j'te rappelle que t'es encore qu'un gamin. Et tu f'rais mieux d'faire profil bas et d'bien bosser, si jamais j'vois un seul commentaire désobligeant sur ton bulletin, j'te promets que j't'éclate. »
« Cliff ? C'est quoi c'te marque bleue que t'as dans l'cou ? »
« Rien, t'occupe. »
« C'est une fille, c'est ça ? Ahah, y a une gonzesse qui t'a bouffé le cou, j'en suis sûr ! Faut pas t'laisser faire ! »
« Pff, parle pas de c'que tu connais pas, toi, et j'te l'ai dit, c'est pas ton business, occupe toi d'tes affaires. »
« Tu rigoles ? J'suis sorti avec plus de filles que toi, j'en suis sûr ! »
« Ca j'en doute, mon coco, t'en sais rien d'ma vie sentimentale. Et puis on en reparlera quand t'auras trempé ton biscuit, va. »

Il trouve rien d'autre à me répondre qu'un grand sourire fier. Putain, le con... Si c'qu'il essaie de m'faire comprendre est vrai, ça veut dire que mon p'tit frère est un homme. Bordel, douze piges et dépucelé, quoi. J'étais pas bien vieux la première fois non plus mais douze balais, putain. J'l'interroge d'un sourcil levé, et il me répond tout sourire en hochant la tête. Allez, c'est parti pour les discussions de mec, j'aurais aimé attendre un peu plus longtemps pour ça. J'l'invite à m'raconter, elle s'appelle Ashley, et ça fait trois mois qu'ils sont ensemble. Elle a quinze ans, et il m'annonce tout fièrement qu'il a tenu deux minutes. Ca m'fait rire, putain, c'est bien loin derrière moi les deux minutes de baise, et j'en suis pas plus malheureux.

On traverse les barres de HLM en parlant, et puisque Pete et Rub' nous ont attendu en bas, une fois qu'on les r'joint, on change de sujet. J'veux pas choquer les oreilles d'ces gosses, et encore moins avoir le droit à plein de questions. Ils savent déjà comment on fait les enfants, ça va, l'école leur apprend bien ça, mais ils savent pas non plus c'qu'c'est un organe de plaisir, le sexe, et j'me sens pas d'leur expliquer comment ça marche. Et ça m'arrange, j'me sens pas non plus d'humeur à donner des trucs et astuces pour mieux s'en sortir au lit à Jam', qui m'regarde d'un air avide de réponses à toutes les questions qu'il s'pose intérieurement. Rubber se remet à courir vers le passage piéton et j'suis obligé d'lui courir après pour le rattraper par l'épaule, y a une voiture qui arrive un peu plus loin, et même si elle était pas assez près pour le faucher, faut tout lui expliquer à ce gamin. Ca fait pas cinq minutes qu'on est partis et j'suis déjà fatigué. J'sens qu'une fois là-bas, j'vais m'caler sur un banc, dans un coin, au calme, me torcher ma bière et me fumer un p'tit bédo. J'finis ma clope, j'tire une dernière taffe qui consume la cigarette jusqu'au filtre que j'balance comme ça, dans la rue. On marche encore une dizaine de minutes, et j'vois les grilles du parc se dessiner. Enfin, j'vais avoir le droit à un peu de tranquillité. J'me cale dans mon coin, sur un banc, et j'regarde Pete jouer avec Rubber, et Jam' les materner un peu, rire avec eux. Il prend ma place un moment, et moi j'suis tranquille. J'ouvre ma binouze et boit une gorgée, quand j'vois un gosse courir vers Pete. Ils s'tapent dans la main comme des collégiens et ça m'arrache un sourire. J'me lève, j'vais bien aller saluer ce p'tit Lachlan, j'l'aime bien, c'gamin. J'mets ma canette de bière dans la main de Jam' et lui balance un regard du genre « t'avises pas d'y toucher », et j'm'approche de Lachlan que j'attrape par la taille pour le porter en sac à patates sur mon épaule.

« What's up, mate ? »

Il est adorable ce gosse, et il s'entend vachement bien avec Peter, les deux font la paire. Tant que j'le vois pas lever la main sur mon frère, j'l'aimerai bien, l'gamin, mais j'pense pas qu'il soit capable de faire du mal à une mouche. Aussi infernal et intenable que Pete, mais cool quand même. Il rigole et j'le repose à terre. Puis j'regarde devant moi et là... Merde.

« Cliff ! C’ma sœur Vega. »

Merde, putain. Lachlan, le p'tit frère de Vega ? Outch, on dirait qu'j'ai pas sonné à la bonne porte, j'me tape la soeur du pote de mon p'tit frère. Moyen, quand même. J'la regarde en bugguant, elle me salue avec hésitation et j'pense aux cicatrices dans mon dos, les longues et profondes marques de griffure qu'elle y a laissées, j'pense au bleu dans mon cou, à cette sorte de suçon ignoble, j'pense à ses poignets qu'j'ai pas ménagés en serrant, aux gifles que j'lui ai foutues et également aux fessées. Mais en même temps, j'pense que j'ai bien envie de me la taper encore, là, tout de suite, maintenant, mais le moment est vachement mal choisi. Putain, merde.

« Enchantée. »
« Ouais, de même. »

J'me retourne, et j'chope Jam' en train d'siroter une goulée d'ma bière. Que j'lui arrache des mains et des lèvres, et j'lui fous une claque derrière la tête. J'me retiens d'lui gueuler d'ssus, et j'fais encore demi-tour pour me tourner vers Vega. Pete et Lach' sont déjà partis en courant jouer dans un coin, et Jamie attrape Rubber et l'emmène faire de la balançoire après m'avoir balancé un regard du genre « Elle est bonne ! ». J'ose pas bouger, j'reste planté comme un piquet, droit comme un I pendant quelques secondes :

« C'est quoi ce délire, Lachlan c'est ton frère ? »

J'ris nerveusement et j'lui souris.

« J'aurais du m'en douter, il a l'même regard que toi... En moins lubrique. »

J'fais encore demi-tour en l'invitant d'un regard à me suivre pour qu'on aille se caler sur le banc qui fait face à l'aire de jeux où s'amusent nos frangins respectifs. J'm'asseois et sors la beuh de ma poche, ainsi qu'mon paquet de clopes, et m'attelle à la confection d'un bédo en relevant le regard vers mes frères.

« C'est qui la nana assise sur la balançoire avec le bouquin, là ? Ta soeur ? »

Puisqu'on a du temps à tuer sans baiser, autant faire la conversation, hein...
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MessageSujet: Re: i'm not calling you a liar, just don't lie to me.   i'm not calling you a liar, just don't lie to me. EmptyJeu 2 Déc - 21:15

Une fois qu’j’ai convenablement salué c’grand frère « grave cool », Pete et Lach’ partent jouer à j’sais pas quoi sans nous attendre. Ils sont comme cul et chemise, ça m’fait plaisir de les voir. J’ai juste un peu peur d’l’influence que Cliff aura sur Lachlan… J’veux dire, c’est pas un modèle de beau langage et de douceur. Pete doit pas être un gamin super sage non plus, mais bon… J’vais pas empêcher mon p’tit frère de vivre non plus, pt’être juste lui dire de faire attention pour pas s’faire embarquer dans la merde. Et si jamais Cliff s’avise de toucher à mon p’tit frère, non seulement il va se prendre la pire raclée de sa vie, mais ce s'ra même pas dans un contexte agréable.
J’essaie d’pas l’fixer, mais quelque part j’peux pas m’en empêcher. C’est bizarre de l’voir dans un contexte normal, surtout avec les gosses pas loin. Ça vient d’changer un truc là. Si les p’tits l’apprenaient… j’pense que j’serais vraiment, vraiment embarrassée. Putain. Faut vraiment t’nir ça mort, quoi. Les deux autres partent aussi. Il a trois frères ? C’est bizarre, ils se ressemblent pas vraiment. J’pense qu’on est aussi perturbés l’un que l’autre, j’l’ai jamais vu aussi… silencieux ?

« C'est quoi ce délire, Lachlan c'est ton frère ? » Il rigole. « J'aurais du m'en douter, il a l'même regard que toi... En moins lubrique. »

J’lâche une exclamation mi-amusée mi-indignée. Genre j’suis la seule à avoir un regard pervers quoi. S’il se voyait… Il va vers un banc, j’mets les mains dans les poches de ma veste en jean et j’le suis. J’promène le regard sur les arbres, les jeux, ses fesses… Merde. On s’assoit et j’fixe l’aire de jeu et les gamins. Droit devant, les yeux, Vega. J’fais gaffe à m’asseoir assez loin pour ne pas l’toucher. Histoire de pas faire de faux-pas…

« C'est qui la nana assise sur la balançoire avec le bouquin, là ? Ta soeur ? »

J’tourne brusquement la tête vers lui. J’l’observe attentivement. J’veux m’assurer qu’y a rien d’plus qu’une curiosité d’surface. Ma sœur, elle est dans la catégorie des « trop bien pour toi même si t’étais riche ». S’il s’avise de poser ne serait-ce qu’un regard pas tout à fait innocent sur elle… Mais non. Un intérêt poli, c’est tout. Alors j’sens la tension dans mes épaules s’relâcher brusquement, et j’lui fauche son paquet de clopes pour en prendre une. Normalement, pas de clope devant les enfants, mais là il me met à la torture avec sa mary et j’dois pas y toucher pour deux jours encore. De deux maux, faut choisir le moindre. J’lui souris, pour rappeler à sa mémoire la première fois qu’on s’est vus et qu’il m’a fauché une cigarette. C’qui est pas forcément une bonne idée, parce que j’sens mes pensées dévier, comme mon regard. Il s’pose sur son cou, où j’aperçois une ombre bleutée. Tout pour y penser, donc.

« Solveig. Elle a quinze ans. Les deux autres, c’est tes frères aussi ? » Change de sujet, ma fille. « Ils te r'ssemblent pas tant que ça... » J'tire sur la clope et j'pose les yeux ailleurs. Le banc est froid, c'est d'jà ça...




Dernière édition par Vega-Rònan Milleray le Dim 5 Déc - 0:05, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: i'm not calling you a liar, just don't lie to me.   i'm not calling you a liar, just don't lie to me. EmptySam 4 Déc - 0:46

D'voir Vega là, au parc, avec son frère et sa soeur, ça m'fait penser qu'au fond, j'ai l'impression qu'on partage une valeur. Celle de la famille. Enfin, la famille... pour moi c'est un bien grand mot, puisque je n'y inclus que mes demi-frères. Quant à elle, j'sais pas d'quel milieu social elle vient, ni comment ça s'passe avec ses vieux. J'veux dire, Vega et moi, au niveau dialogue, ça s'est toujours contenancé à des sous-entendus sexuels et/ou violents, et ça fait bizarre de changer ça. J'sais pas si c'est mieux ou moins bien, ça fait que trois minutes que je l'ai officiellement, pour nos cadets, rencontrée. On verra bien plus tard. Son r'gard interdit quand j'demande si la nana c'est sa soeur me laisse un peu sans voix. J'la comprends, mais quand même, quoi. J'touche pas aux frères et soeurs des gens que j'apprécie car je supporterais pas qu'on touche aux miens. J'crois que même si sa soeur venait me la tenir j'la repousserais. Elle est pas moche, ça non, mais c'est comme ça, les frères et soeurs, c'est sacré. Ma question était – pour une fois – on n'peut plus innocente. Elle me pique une clope en silence, ne répondant rien, et j'peux pas m'empêcher d'sourire en coin et d'reluquer ses nibards au passage. 'Sont pas franchement moulés dans sa veste en jean, mais bon, c'est suffisant. J'finis d'rouler mon spliff en léchant la feuille et en la collant, et j'le fous à ma bouche, sortant mon briquet pour l'allumer.

« Solveig. Elle a quinze ans. Les deux autres, c’est tes frères aussi ? Ils te r'ssemblent pas tant que ça... »

Et en plus, elle est jeune, sa soeur. Enfin on n'a que deux ans d'écart, mais quinze ans, c'est jeune quand même, quoi. Elle aurait jamais du m'balancer c'regard, parce que d'une j'suis pas le baiseur acharné qu'on croit (j'dois avouer qu'Vega est bien la seule que j'me tape depuis un moment), et que de deux, ça m'fait imaginer sa soeur autrement. Non pas que j'pense à la sauter, mais j'me sens obligé d'me justifier intérieurement, alors que j'devrais même pas avoir à le faire.

« Ouais, on est quatre frères. Enfin, demi-frères. On a qu'notre mère en commun, on a tous un père différent. Mais ça n'empêche que c'est mes frères et que j'laisserai pas quelqu'un toucher à un seul cheveu de leurs p'tites têtes. Le p'tit brun qui fait d'la balançoire c'est Rubber, enfin, Ravon, mais on l'appelle Rubber, le dernier, il a six ans ; t'as rencontré Peter, il en a huit, et c'lui qui joue avec Rub' c'est Jam'. Enfin, Jamie, quoi, il en a douze. »

J'marque une pause. J'ai pas envie d'parler d'ma famille plus longtemps. Enfin d'mes frères, ça m'pose pas d'problème, mais j'ai pas envie qu'Veggie m'pose des questions sur ma mère ou quoi. Elle a pas l'air fouille-merde ou bien du genre « c'est pas mon business mais je m'en mêle quand même », mais rien qu'au fait d'évoquer la bonne à rien qui me sert de tutrice, j'ai comme des envies de meurtre, ou d'ultraviolence. J'ai envie d'taper sur quelqu'un, de péter une pile et d'extérioriser toute ma haine sur un innocent ; d'une j'vais pas le faire devant mes frères ni sur Veggie, et de deux taper un gars qui m'a rien fait, c'est pas très cool. J'lève la tête alors que j'regardais Jamie, et j'la tourne vers ma sado-masochiste attitrée, en tirant une taffe de joint.

« Tu vois, c'putain de bleu que j'ai dans le cou ? » J'expire la fumée par la bouche dans un soupir rapide. « J't'en r'mercie, ça a été le prétexte pour Jamie pour m'parler d'son dépucelage. L'genre de trucs que j'aurais préféré attendre d'être un peu plus vieux avant d'en entendre parler. » J'souris. J'parle trop, mais si j'lui parle pas, j'vais trop la regarder, et si je la regarde trop, j'vais avoir envie d'elle et de lui faire mal, et c'est pas l'moment. Mes yeux s'posent de nouveau vers mes frères qui jouent et ça m'fait soudainement plaisir de m'dire que j'suis là avec eux et qu'on se fait une petite sortie de fin de semaine entre mecs. Que Veggie soit là avec ses cadets aussi, j'trouve ça cool, c'est bien d'partager une valeur aussi importante que la famille.

« J'espère pour toi qu't'as pas connu ça avec Solveig, parce que crois-moi c'est pas une partie de plaisir. Mais bon, quand on voit c'que l'dépucelage et l'expérience sexuelle peuvent apporter comme violentes jouissances par la suite, on se dit qu'ça vaut l'coup. »

Clin d'oeil. Vas-y ma poule, parlons cul, ça va détendre l'atmosphère, j'sens qu'c'est tout bizarre et j'me sens pas dans mon élément. Et puis au pire, j'te raccompagne chez toi après le parc, tu laisses tes frères et soeurs et les miens chez toi et on va s'faire plaisir plus loin...
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MessageSujet: Re: i'm not calling you a liar, just don't lie to me.   i'm not calling you a liar, just don't lie to me. EmptyDim 5 Déc - 0:05

Voilà qui explique le truc. Ils ont tous un air de famille, mais le genre qu’on attribuerait à des cousins, pas à des frères. Quatre pères différents, ça fait vachement quand même… ‘fin j’veux dire pour avoir des gosses. Remarque, c’est pas d’mes affaires, et puis ils ont l’air foutrement soudés. Juste l’air de féroce grand frère qu’affiche Cliff est parlant. Ils ont d’la chance, les gamins, d’avoir un frangin qui s’occupe d’eux. Encore là, je connais pas tous les détails de leur vie et d’la situation à la maison, mais rapidement, juste comme ça, on dirait qu’il s’en soucie pas mal. Jamie, Peter, Ravon. Jam’, Pete, Rubber. Enregistré.

« Tu vois, c'putain de bleu que j'ai dans le cou ? J't'en r'mercie, ça a été le prétexte pour Jamie pour m'parler d'son dépucelage. L'genre de trucs que j'aurais préféré attendre d'être un peu plus vieux avant d'en entendre parler. » Dé... dépucelage ? Douze ans ? Oh la galèèèèèèère ! J'voudrais compatir mais j'y arrive pas. J'combats un sourire qui menace de me fendre la poire en deux, sans succès. « J'espère pour toi qu't'as pas connu ça avec Solveig, parce que crois-moi c'est pas une partie de plaisir. Mais bon, quand on voit c'que l'dépucelage et l'expérience sexuelle peuvent apporter comme violentes jouissances par la suite, on se dit qu'ça vaut l'coup. »

Oh le... J'lui fous une patate sur l'épaule. Il est terrible ce gamin. Bon j'avoue, il a pas tord. On s'amuse vachement bien, tous les deux. J'espère juste que Solveig va trouver une autre façon de s'amuser, et que ses propres jeux de fesses seront moins... brutaux que les miens. Parce que oui, j'dois dire que j'trouve ça bon et j'ai pas honte de l'dire, même si évidemment j'irai pas l'crier sur tous les toits. J'le tolère pour moi, mais Solveig... Enfin je sais pas, j'crois que je ferais une crise d'apoplexie en l'apprenant. Et puis Lachlan il peut prendre touuuut son temps. J'suis pas pressée. Mais en même temps, j'crois pas que ce sera moi qu'il viendra voir à c'moment. Plutôt papa. Ou Cliff, s'il côtoie encore Peter d'ici là. Sol', y'a plus de chances. Enfin bref, j'vais pas m'étendre sur le sujet, ça me stresse rien que d'y penser.

« J'garde la violence pour moi. » Et toi, j'voudrais dire. Mais j'me tais ça vaudra mieux. Clope entre les lèvres, j'essaie de pas trop respirer la fumée qui se dégage de sa fumette. Heureusement qu'il vente pas trop. J'me lève du banc, puis me hisse sur son dossier. Ça fait mal au cul, mais c'est moins froid. Et puis c'est pas la douleur qui va m'faire peur, hein.

« Ça doit pas être simple tous les jours, ces trois monstres. C'est cool que tu passes du temps avec eux. »

Et j'le pense. Comme ça, ça fait nana toute attendrie par le grand frère attentionné... et c'est un peu ça. Mais en fait, je trouve ça génial qu'il leur prête attention, juste de les emmener au parc c'est bien, ça leur fait plaisir. Rubber s'amuse comme un fou sur la balançoire, à se rendre le plus haut possible et puis à se lancer en bas pour atterrir toujours plus loin. Et Jamie qui lui dit probablement qu'il va se casser la gueule. Peter et Lachlan sont en train de jouer à j'sais pas quoi avec d'autres gosses de leur âge. Ils ont pas besoin d'surveillance, ils sont assez vieux pour venir ici tout seuls, mais que Cliff soit là prouve au moins qu'il s'en inquiète.

« Tu sais qu'ma mère est persuadée que j'suis amoureuse ? » J'regarde loin, au bout du parc. J'sais pas pourquoi j'lui raconte, parce que c'est marrant, mais c'est pas si poilant. « Elle voit pas d'autre raison pour les quatre pouces de fond de teint que j'dois mettre le matin après avoir passé à peine dix minutes en tête à tête avec toi. » J'sens un sourire me courber les lèvres, et j'me tourne légèrement vers lui.

Ce que je trouve moins drôle, c'est que si j'avais ça à cause d'un connard d'copain violent (... eh ouais bon. non, Cliff n'est pas mon copain et j'me fais foutre des raclées volontairement, heum.) ou d'enfoirés à l'école (par exemple si j'étais victime de racket, comme Cliff fait vivre à de pauvres gamins. Quel enculé.) elle en saurait rien. C'est juste ça qui m'attriste. M'enfin.

« Rassure-moi, Clifton. J'ai pas besoin de fond de teint pour te plaire... si ? »


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MessageSujet: Re: i'm not calling you a liar, just don't lie to me.   i'm not calling you a liar, just don't lie to me. EmptyMar 7 Déc - 5:24

« J'garde la violence pour moi. »

J'la regarde de côté et j'ai un sourire en coin qui vient s'dessiner sur mon visage. J'ai comme envie d'lui lancer une pique, ouais, une vanne du genre « c'est sûr, tu pourrais partager un peu plus, j'te trouve bien passive... » mais j'me retiens, elle l'a très bien compris rien qu'à ma tête, y a pas b'soin d'en faire tout un plat. J'suis son corps qui bouge pour caler ses fesses sur le dossier. J'reste à ma place, moi, l'oeil posé sur les gamins qui ont l'air de bien s'amuser. Rub', visiblement, vient de se casser la gueule, et Jam' lui enlève la terre de son pantalon et lui fout gentiment un coup de pied au cul pour qu'il arrête de chiourmer. A les voir, comme ça, j'me dis que Jamie risque d'être pire que moi, et ce sera probablement pas bien beau à voir. J'veux pas qu'ils soient comme moi, mes frères, j'veux qu'ils réussissent, c'est pour ça qu'j'suis intransigeant avec eux, que j'leur laisse pas l'choix et que j'm'assure que leurs devoirs sont faits avant qu'ils aillent se coucher. Faut qu'ils aient des bonnes notes, qu'ils décrochent leurs diplômes, qu'ils aillent plus loin que moi. J'vais encore au lycée, en passant mes heures à regarder par la fenêtre à me d'mander où j'suis, où j'vais, et c'que j'fous encore là. Faut que j'sois majeur, et vite, que j'me trouve un taff digne de ce nom et que j'nous ramène de quoi vivre dignement. J'regarde toujours Rub', et j'vois qu'il a fait un trou dans son pantalon, en tombant. Pfff... J'soupire, encore quelque chose qu'on pourra pas racheter, et que j'devrai obliger Jam' à faire, il va me faire une crise en me disant que c'est pas pour les tapettes, et je lui dirai que c'est moi qui décide et que c'est comme ça, qu'il a pas le choix, il va me faire chier, et tout va retrouver son train-train habituel.

« Ça doit pas être simple tous les jours, ces trois monstres. C'est cool que tu passes du temps avec eux. »

Tu l'as dit, bouffi. C'est pas simple tous les jours, c'est l'cas d'le dire, c'est jamais simple, remarque, mais on finit par s'y faire, et j'les aime tellement mes p'tits frères que le fait que ce soit le bordel ne me dérange même pas. A défaut d'avoir été protégé, j'le fais pour eux. J'réponds par un « ouais... » pensif accompagné d'un grand sourire. Trois monstres, c'est le cas, ouais, trois monstres. Rub' remonte sur la balançoire et va de plus en plus haut, Jamie lui gueule qu'il va sûrement encore se casser la gueule s'il continue, et Lachlan et Pete sont plus loin, avec des copains à eux, visiblement, ils sont tout un petit groupe de gamins de huit ans à s'amuser comme des petits fous, ils me font rire. Un jour, quand j'aurai des gosses, j'veux qu'ils soient pareils que mes p'tits frères à leur âge.

« Tu sais qu'ma mère est persuadée que j'suis amoureuse ? Elle voit pas d'autre raison pour les quatre pouces de fond de teint que j'dois mettre le matin après avoir passé à peine dix minutes en tête à tête avec toi. »

La première phrase me fait sortir de mes pensées, et je laisse échapper un « Hm ? » interrogatif et intrigué. Et la suite me fait bien marrer. J'imagine Veggie en train de se tartiner de fond de teint pendant une heure le matin, mais y a un truc à la fin qui m'fait tiquer et j'peux pas m'empêcher d'lui sortir :

« Dix minutes ? Come on, Veggie, tu sais aussi bien que moi que j'dure le double... Que veux-tu, j'suis endurant, baby ! »

J'lui sers un sourire de gigolo italien avec chemise à moitié ouverte et poils de torse qui en sortent, de ceux qui ont un accent du sud, un froc moule-bite et un chewing-gum qu'ils mâchent la bouche grande ouverte, ouais, ceux-là même qui font bien trop tapette et qui sortent leurs beaux sourires étincelants pour attirer les clientes (voire les clients, ça m'étonnerait pas...). J'ai pas des dents d'gigolo, ni un torse musclé et des poils de partout, j'porte pas d'futal moule bite et j'ai qu'un accent d'Bristol, et Dieu m'en préserve, putain, j'crois qu'j'me sentirais vraiment super mal si c'était l'contraire.

« Rassure-moi, Clifton. J'ai pas besoin de fond de teint pour te plaire... si ? »
« J'porte pas d'fond d'teint, jamais, et pourtant, j'te plais, non ? »

Clin d'oeil, j'tire une énième longue taffe sur mon joint, j'me lève d'un coup, me mets face à elle, remets mes burnes en place et lui lance :

« Arrête de poser des questions cons, Veggie et trouve-nous plutôt un coin à l'abri des r'gards indiscrets, j'parie qu't'as autant envie qu'moi que j'te colle la raclée du siècle... 'Pis les garçons sont entre de bonnes mains, c'est cool ! »

J'lui fais un nouveau sourire, pose ma main sur un de ses genoux, et mon regard descend de ses yeux à sa poitrine, de sa poitrine à son entre-jambe, et de son entre-jambe à ses yeux, j'fais un p'tit mouvement de tête, l'air de dire « Allez, Veggie, viens un peu par là... ». Mais quand même, j'le sens moyennement bien. Enfin pas que de son côté, j'ai vraiment envie d'me la faire maintenant, mais laisser les gosses sans vraie surveillance ça m'les brise un peu... Mais Solveig est là et Jam' est un grand garçon, ça d'vrait aller. C'm'on, Veggie, let's do it !
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MessageSujet: Re: i'm not calling you a liar, just don't lie to me.   i'm not calling you a liar, just don't lie to me. EmptyLun 13 Déc - 1:47

Il m’sert un sourire de Casanova merdique, et j’lève les yeux au ciel. Ouais ouais, t’es un bon coup chéri. Il a l’air carrément débile avec c’sourire, mais j’peux pas retenir le mien. C’qu’il est con… J’ai comme un rire légèrement nerveux qui m’échappe. J’sais pas encore si c’est bien ou pas qu’on s’voit en-dehors de… ben. Ouais, bref. J’ai pas trop envie d’y penser, j’me sens mal vis-à-vis d’Lachlan et Pete quoi. C’est comme si j’avais peur qu’ils devinent si j’y pense trop.

« J'porte pas d'fond d'teint, jamais, et pourtant, j'te plais, non ? » Hm. La question n’était pas là, hein. C’tait de l’humour. Mais bon, on évite une question comme on peut. Par contre, si j’réfléchis et que j’réponds honnêtement, bah évidemment qu’il m’plaît. J’veux dire.. enfin c’est compliqué. J’le connais pas beaucoup, pas encore, mais c’sûr qu’il m’attire vachement. Et j’crois qu’c’est réciproque. J'lâche un "tsssss" pour faire bonne figure, et lui fous un léger coup d'pied sur la cuisse. Mais genre, quoi.

« Arrête de poser des questions cons, Veggie et trouve-nous plutôt un coin à l'abri des r'gards indiscrets, j'parie qu't'as autant envie qu'moi que j'te colle la raclée du siècle... 'Pis les garçons sont entre de bonnes mains, c'est cool ! »

Il s'lève, et pose la main sur mon genou. Mais il veut ma mort ou quoi ? Enlève ta main d'la Cliff putain ! J'lui enverrais un coup d'pied dans les couilles. J'regarde vite fait du côté des gamins, mais ils sont trop pris dans leurs jeux pour remarquer quoi que ce soit. P'tain s'il continue à me zieuter comme ça j'ferai pas long feu. Mais non. Faut penser aux gosses, à Solveig qui peut pas tous les surveiller et... bon j'avoue ils sont assez vieux pour jouer au parc tout seuls.

« T'aimerais ça, hein... » Bah ouais, j'peux pas toujours dire oui. J'suis pas sa poupée gonflable non plus. Et l'fait que j'en aie envie n'y change absolument rien du tout. J'bouge le genou pour faire tomber sa main, et lui offre un sourire. J'aime bien l'contrarier. Y'a pas qu'en lui faisant des suçons hyper apparents que j'peux le faire chier... Et puis purée, qu'est-ce que c'est bon, d'le voir comme ça, avoir envie et pouvoir rien faire... Il sait qu'il peut pas m'forcer, qu'il peut pas m'traîner. Si y'avait moins de témoins, j'pousserais la provocation une coche au d'ssus, mais avec les enfants un peu partout, et les familles, j'ose pas. En plus, y'a nos petits frères respectifs, ça le ferait pas trop. « J'te trouve bien sûr de toi. » J'me lève, j'pose la main sur son ventre, la laisse descendre jusqu'à sa ceinture. « À ta place... » J'finis pas ma phrase. J'vois Solveig qui relève un gamin d'trois ans, et qui lui caresse les cheveux. Il s'est ramassé, le pauvre. Et en regardant ailleurs, j'repère Jamie qui nous regarde. J'fais l'innocente, j'lui envoie un grand sourire de grande soeur coconne, et un geste de la main. « Si t'aimes pas le fond de teint, les écharpes ça marche bien... » J'le plante là.

(...)

« Lachlan ! C'est l'heure de rentrer ! » J'gueule. En réponse... il m'ignore superbement. « C'est bientôt l'heure de manger, Lach' ! » Il bougonne. Finalement, un air illuminé lui traverse le visage, et il parle avec Pete deux-trois secondes. J'sens que ça va être mauvais pour moi ça... Ils se ramènent. Définitivement mauvais ! « Vegaaa ! Pete il peut v'nir manger à la maison ? » Euuuh... rah il m'énerve ce gamin ! J'ai droit aux yeux de chien battu de Lachlan, et à l'attente patiente mais très très perturbante de Pete. Il le sait qu'il doit pas demander avec les amis à côté... J'ai l'air de quoi moi ? « Je... euh, ouais, d'accord. » Et j'vois le petit Rubber, qui gueule pour savoir s'il peut venir aussi. Oh mon Dieu. J'm'éclaircis la gorge. J'y peux rien, il me fait craquer ce mioche. « Bah... ouais, aucun problème... » Rohlala, dans quoi j'm'embarque... « Enfin si Cliff veut. » J'me retourne vers lui. « Ça m'dérange pas tu sais. Si Jam' veut venir aussi et... » Et toi. Allez, soyons fous. Les parents sont pas là, on a des tas d'films... ce sera pas difficile d'les tenir occupés.

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MessageSujet: Re: i'm not calling you a liar, just don't lie to me.   i'm not calling you a liar, just don't lie to me. EmptyVen 24 Déc - 12:04

Vega c'est une vraie sadique quand elle s'y met. J'veux dire, sérieux, j'lui propose un p'tit plan sympa, j'sais qu'elle en a envie aussi, étant donné qu'y a pas une fois où on s'est vus où on n'a pas baisé comme des lapins. J'vois pas pourquoi aujourd'hui on échapperait à la règle et ça va, j'ai confiance en mes p'tits frères, j'sais qu'ils sauront se débrouiller si on les laisse seuls vingt minutes. Elle me provoque, la Veggie, elle me caresse le ventre et s'arrête à ma ceinture. J'ai envie de l'attraper et l'emmener dans un coin tranquille et qu'elle descende ses doigts à l'intérieur de mon pantalon. Mais au lieu de ça, elle s'arrête, fait un coucou de la main à Jamie qui nous regarde et ce p'tit con me fait un clin d'oeil. J'sais pas si il a compris que j'la connaissais d'avant et que c'était elle qui m'avait cette immonde marque violette dans le cou, ou si il s'est dit que j'pouvais me la taper. Dans les deux cas, il tape dans le mille. Putain, j'sens qu'il va pas me lâcher avec ça. Puis elle me sort un truc sur les écharpes et me plante, sans que je puisse lui répondre quoi que ce soit. Elle rejoint les gamins, j'soupire, tire une barre sur mon joint et, à mon tour, j'vais m'occuper des gosses.

[…]

L'après-midi se déroule normalement, on joue avec les gosses, on s'envoie des regards de temps en temps, et puis c'est bientôt l'heure de rentrer. Vega appelle Lachlan, lui dit que c'est l'heure de rentrer, se répète, et puis là, le gosse a l'idée du siècle : il demande à sa soeur si Pete peut venir manger. Elle hésite vite fait puis accepte, se tourne vers moi, et ajoute que c'est bon si je suis d'accord. J'hausse les épaules. Ouais, pourquoi pas, si ça peut leur faire plaisir aux gamins, c'est parti. Elle propose à Jam' aussi et son « et... » laisse sous-entendre que c'est la fête, tout le monde chez Veggie, Solveig et Lachlan quoi. J'regarde mes trois p'tits frères : Pete est déjà en train de faire le fou avec Lach', Jam' a un grand sourire machiavélique sur les lèvres l'air de dire « allez, on y va que pour toi, tu te la taperas là-bas ! » et Rubber a ses yeux de chiot battu. Rub', c'est c'lui qui s'en prend le plus dans la gueule à la maison, et surtout par notre mère, qui doit être rentrée à l'heure qu'il est ; alors du coup, il est content de pouvoir sortir et de voir des gens, car même si ce gamin est adorable, c'est souvent le bouc-émissaire de tout le monde. J'suis sûr que c'est l'cas à l'école, mais il me jure que non. Enfin, mieux vaut pas que j'le sache, sinon j'explose la gueule à ceux qui le font chier. M'enfin...

« Ouais bah... je crois qu'mes trois p'tits cons veulent que ça alors bon courage, tu vas d'voir endurer la famille Rheon chez toi... »

J'l'aiderai à faire la bouffe, si c'est ça qui la chagrine, mais bon, j'suis pas un vrai cuisinier moi. C'est toujours moi qui fais à grailler à la maison, normal, j'suis comme leur père aux gamins et notre mère s'occupe de rien, mais bon, c'est souvent des pâtes ou du riz, des trucs à la con et des trucs pas chers parce que d'une cuisiner me fait chier, et que de deux, on n'a pas un rond. Donc on fait comme on peut. Quand on peut manger, surtout, car y a bien quelques jours par ci par là où on peut pas se permettre d'acheter de quoi se mettre sous la dent.

[…]

C'est parti, on est tous en route, on quitte le parc, et les gosses sont tous devant à jouer tous ensemble. J'les r'garde, c'est mignon, c'est cool qu'ils s'entendent si bien et ne laissent personne à l'écart, ça fait plaisir à voir. J'ai pas vu Ravon s'amuser autant depuis longtemps et ça m'fait chaud au coeur, quoi. Jam' a l'air d'apprécier de jouer avec des plus petits que soi et Solveig a quitté la lecture de son bouquin pour superviser les p'tits un sourire au coin des lèvres. Veggie et moi, on marche derrière tout le monde, j'fume une clope, comme d'hab, et j'me tourne vers elle :

« Merci, Veg'... C'est sympa, vraiment. Puis ils sont tous contents, regarde-les. Mais fais gaffe, Pete va venir squatter chez toi tout le temps et Rubber va finir par te demander des câlins toutes les cinq minutes. Il lui manque une figure féminine, à ce gamin, plus qu'à Jam' ou Pete quand ils avaient son âge, alors j'crois vraiment qu'ça lui fait plaisir que tu nous aies tous invités. C'est vraiment cool d'ta part. »

J'marque une pause.

« Et si j'peux t'remercier, de quelque façon que ce soit, dis-moi, j'suis ton homme... »

Sourire et regard lubriques. Relax ma poule, j'vais t'faire connaître le septième ciel en silence si c'est ça qui t'emmerde, ils vont tous s'endormir dans quelques heures de toutes façons...
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MessageSujet: Re: i'm not calling you a liar, just don't lie to me.   i'm not calling you a liar, just don't lie to me. EmptyLun 27 Déc - 1:00

« Ouais bah... je crois qu'mes trois p'tits cons veulent que ça alors bon courage, tu vas d'voir endurer la famille Rheon chez toi... » Cliff accepte. Et ses p’tits frères sont fous de joie. Enfin, surtout Pete et Rub’, Jamie a l’air content, mais pas à sauter au plafond. Et j’me mets automatiquement en mode maman. On va bouffer quoi ? J’réfléchis. Ça bouffe quoi, trois gamins surexcités ? Et Cliff ? J’veux dire, ils sont difficiles ses frères ? s’ils aiment pas ci ou ça… Roh, la merde. J’les laisse jouer encore quelques minutes, ça me laissera le temps de réfléchir. J’préviens Solveig aussi, histoire qu’elle abandonne toute idée d’étude. M’enfin je sais pas, ils seront peut-être tranquilles. Et elle me sauve la vie : de la pizza. Comme quand on était plus jeunes, et qu’nos parents voulaient nous faire plaisir sans nous faire manger trop gras. Pain tranché, sauce à pizza maison, pepperoni fraîchement acheté. Des pizzas homemade. On se met en chemin, avec les garçons qui s’éclatent devant. Lachlan nous guide tous à la maison. Solveig les surveille, et Cliff et moi on reste un peu derrière. J’mets les mains dans les poches de ma veste, histoire d’éviter les conneries, et j’regarde bien devant. « Merci, Veg'... C'est sympa, vraiment. Puis ils sont tous contents, regarde-les. Mais fais gaffe, Pete va venir squatter chez toi tout le temps et Rubber va finir par te demander des câlins toutes les cinq minutes. Il lui manque une figure féminine, à ce gamin, plus qu'à Jam' ou Pete quand ils avaient son âge, alors j'crois vraiment qu'ça lui fait plaisir que tu nous aies tous invités. C'est vraiment cool d'ta part. » J’me retourne vers lui. Et j’l’examine. Aucune trace de moquerie ou d’gêne, il me remercie comme si c’était parfaitement normal. Pas de retenue de mec qui n’a besoin de rien. J’souris. Il me surprend, le Cliff. J’étais pas certaine de vouloir le connaître tant qu’ça, mais finalement… j’pense que j’vais bien l’aimer. Et finalement, c'est moi qui est presque mal à l'aise. « Oh, c'est rien... Ça m'fait plaisir. Il est chou Rubber, j'peux vivre avec une invasion de câlins d'un gamin aussi trognon. » J'porte mon regard sur sa silhouette mince. C'est vrai, il est adorable. Et je reviens à Cliff. « T'as pas besoin d'me remercier, tu sais... » Mais il peut très certainement lire dans mon r'gard que ouais, j'ai bien envie qu'il trouve un moyen de me repayer ça.

Après le trajet jusqu'à la maison, qui prend plus de temps que d'habitude, j'laisse la tribu Rheon entrer chez moi. Lachlan fait visiter à Pete, avec Rub' qui traîne derrière. Solveig s'dirige vers la cuisine pour fouiner dans le frigo et sortir le nécessaire, et moi je bloque deux secondes. Finalement, j'fais visiter rapidement la maison à Cliff, pendant qu'les trois garçons sont pas loin. Je passe ma chambre en disant simplement qu'c'est la mienne. Ça doit être un bordel pas possible, j'me souviens même pas de c'qui peut y traîner. On redescend, pour trouver Sol' qui râpe du mozarella. J'charge Cliff de faire les pizzas pour ses frères, puis on met tout ça au four. J'installe les jeunes devant Transformers, puis arrange le sous-sol pour qu'ils puissent manger devant la télé. Lorsque c'est prêt, j'les envoie tous s'laver les mains. « Allez, Cliff. Montre l'exemple. » J'le pousse vers la salle de bains. Même s'il l'a déjà fait avant d'aider pour le repas. On descend les assiettes. Pizza végé pour moi, les autres ont une montagne de viande et de fromage. J'aime pas la viande. (...)

La vaisselle est remontée, Transformers est fini et maintenant ils écoutent le deuxième. Ils ont déjà vidé un sac de popcorn, et j'suis montée pour en préparer d'autre. J'adore ce film. C'est marrant, en plus, de voir les gosses, subjugués par les robots. Autant que moi, en fait. J'sors un sac du micro-ondes, et j'l'ouvre. « Rah putain ! » J'lâche un côté du sac. C'est chauuuud ! J'secoue la main, et après un ou deux (ou plus) autres jurons, j'vide le popcorn dans un saladier. Alors que j'm'apprête à jeter l'sac, j'sens deux mains s'poser sur mes hanches, et la poitrine de Cliff épouser mon dos. Y'a pas d'doute, ça peut être que lui. Il dégage mon cou et l'mord, pas très délicatement. J'arrête c'que je faisais. Putaiiiin. C'est bon, ses lèvres dans mon cou et... ses mains, qui s'baladent sans gêne. « Cliff... » C'est pas le moment. Faut que j'aille porter ça en bas. C'est pas l'moment... J'laisse ma tête reposer sur son épaule. Ses doigts s'emmêlent dans mes cheveux, ses dents entament légèrement la peau au creux de mon cou. J'retiens un gémissement de douleur et plaisir mêlés. Merde. Les gamins, les gamins. J'me retourne brusquement, je le pousse. « J'reviens. » J'éclaircis la gorge, j'essaie d'reprendre contenance. Et j'emmène le bol de popcorn en bas. J'ai même pas besoin d'le voir pour deviner son sourire. Quand j'remonte, il est au même endroit. Il sait qu'il a gagné. Et on fera pas ça ici. J'lui dis rien, j'fais juste me diriger vers ma chambre. Il me suit de près. On entre, il me plaque sur le panneau dès que celui-ci s'referme complètement. En position d'force, comme d'habitude. Putain, un jour j'vais lui faire comprendre qu'il peut pas toujours être le plus fort...
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MessageSujet: Re: i'm not calling you a liar, just don't lie to me.   i'm not calling you a liar, just don't lie to me. EmptyLun 27 Déc - 3:36

A peine on arrive chez Veggie que j'sens qu'mes p'tits frères se lâchent. Ils sont excités comme des puces, sauf Jam' qui est plus calme, logique, c'est le plus vieux des trois petits. Rubber a les yeux tout écarquillés et lance des « WOOAAAAW » estomaqués et impressionnés à tout va. Ca doit bien être la première fois qu'il entre dans une maison, et on voit clairement que les Milleray viennent pas du même milieu social que nous. J'dirais pas qu'ce sont des grands bourges, mais ils ont pas l'air de vivre dans le besoin. Quand Solveig ouvre le frigo, y a de quoi manger. C'est varié, y a de tout. C'est propre chez eux, c'est suffisamment grand et visiblement, quand Vega m'fait visiter, ils sont pas obligés de partager leurs chambres. D'ailleurs, quand Veggie passe devant la sienne, elle ne fait que m'indiquer que c'est sa piaule, et n'en ouvre pas la porte. J'note, sourire en coin, mais j'dis rien, j'trouverai bien un moment de la ramener là-dedans et d'en faire mon quatre heures post-pizza. J'aide les filles aux fourneaux pendant qu'les quatre autres mecs sont devant la télé, au sous-sol, pas foutu de v'nir aider et d'donner un coup d'main. J't'assure, faut qu'j'les éduque, ces gosses, ils savent pas en branler une par eux-mêmes. Heureus'ment qu'j'suis là.

Pizzas enfournées, il reste peu de temps avant d'bouffer, et j'me laisse pousser par Vega dans un soupir vers la salle de bains. M'laver les mains alors que j'l'ai fait avant d'cuisiner, ça m'les brise, j'ai l'impression d'être comme nos cadets : un gamin. Mains nettoyées, on chope les assiettes et les pizzas et on descend au sous-sol, dans c'qui semble être une salle télé. Y a pas trop de lumière, c'est cool pour regarder un film, et visiblement mes p'tits frères aiment les robots. On r'garde pas la télé à la maison, pour la simple et bonne raison que y a toujours ma mère devant et qu'on l'évite comme la peste. Et j'ai pas l'souvenir d'avoir déjà emmené mes frères au ciné. Alors les seuls films qu'ils ont du voir, ça doit être avec les sorties de l'école. Ouais, comme moi en fait. Une fois sa pizza finie, j'vois Rubber qui pose son assiette par terre et s'met dans les bras de Veggie. J'souris doucement, qu'est-ce que j'avais dit ! Lachlan et Pete ont l'air bien à fond dans l'film, et j'surprends Jam' à s'en déconcentrer et à jeter un regard à Solveig. Elle est mimi, ouais, mais qu'il ne la touche pas. D'toutes façons, elle est bien trop focalisée sur ses études et a pas l'air bien intéressée par Jamie. Ca m'arrange, et m'soulage ; au moins comme ça j'ai pas d'souci à m'faire.

Transformers terminé, on monte la vaisselle, Veggie va faire du pop-corn et met le deuxième volet. Le saladier d'pop-corn terminé, elle remonte en faire ; ces gosses sont de vrais gouffres, de vrais morphales. J'monte pisser, et une fois sorti des chiottes (les mains propres, hein), j'vois Vega qui s'brûle à moitié. Et, alors qu'elle s'apprête à jeter le sac qui a servi à la cuisson du maïs, j'me colle derrière elle, les doigts agrippant ses hanches, j'ôte ses cheveux du passage avec le nez et le souffle, et j'viens croquer dans son cou. C'est l'heure de passer à la casserole, Vega, à moi de te cuisiner et d'te manger ! Elle murmure mon nom. Elle lâche pas le saladier. Y a un blanc, j'sens qu'elle aime que je lui dévore le cou et que j'balade mes mains un peu plus sur elle. Elle me repousse. « J'reviens. » J'souris. J'peux pas m'en empêcher. J'la vois s'recoiffer vite fait d'une main et descendre les escaliers, faisant comme si tout allait bien et que je n'étais pas en train de lui donner particulièrement envie de moi. Les bras croisés contre le torse, j'm'appuie contre le frigo, sourire en coin, en attendant qu'elle remonte. Elle a pas été longue. Elle dit rien, quitte la cuisine pour passer dans le couloir et ouvrir une porte. La porte, Sa porte. Sa chambre. J'l'ai suivie de près, et à peine entré dans sa piaule, j'ai soudainement plus du tout envie d'savoir c'qu'il y a dedans, j'ai juste envie d'la baiser encore mieux et encore plus violemment que d'habitude, j'veux garder ma position de dominant, j'veux l'entendre hurler de plaisir et j'veux qu'elle me dise qu'elle en veut plus encore. La porte est à peine refermée que j'l'attrape par le haut des cuisses, la soulève et la plaque contre. Elle enroule ses jambes autour de mes hanches, j'passe mes mains sous son tee-shirt, j'tire ses cheveux sur l'côté, et j'vois la base de son cou, son épaule, se dévoiler sous mon regard lubrique ; j'y plante mes dents.

[…]

La jouissance a été au rendez-vous, j'suis crevé, claqué, vidé, j'remets mon caleçon en soupirant d'plaisir, c'est un peu plus comme si j'reprenais mon souffle. Vega s'rhabille aussi, et j'pointe du doigt la marque bleue que j'ai laissé dans son cou : « J'te conseille de passer à la salle de bains t'mettre un coup d'fond d'teint, hein ? ». J'rigole. J'suis con, mais c'est bon enfant, une boutade entre nous. J'enfile mon tee-shirt et le tissu frôlant les énormes griffures qu'elle m'a laissées dans le dos me fait crisser les dents. La salope... J'ai presque envie de la re-choper, là, maintenant, tout de suite, pour lui montrer qui est l'plus fort. Mais ça fait un moment qu'on est partis, j'pense pas qu'on ait été des plus discrets, et j'pense que les gamins nous attendent, et ont du entendre des bruits lourds de choses qui tombent sur le sol, de murs qu'on cogne, tout ça. Jamie va comprendre, c'est sûr, Solveig a quinze ans, elle doit s'douter aussi de c'qu'il se passe, quant aux trois derniers, j'veux même pas m'dire qu'ils peuvent imaginer. En fait, j'doute carrément qu'ils puissent. J'ouvre la porte, j'ai l'visage perlant d'sueur que j'enlève d'un revers de la manche, et j'tombe nez à nez avec Rubber. Merde. Qu'est-ce qu'il fout là lui ?

« Cliiiiiff, Jamie il m'a demandé de venir te chercher ! »

Le petit con, le petit con, le petit con, il attend qu'une chose, c'est pas possible, le Jam', si je l'attrape, j'le chope ! 'Tain non mais il est vraiment débile, Rubber arrivait deux minutes plus tôt et il m'voyait faire sa fête à Vega. Il a six ans, putain, il pense à quoi, Jamie, sérieux ? Rien qu'ça ça m'énerve et j'me r'tourne même pas vers Vega qu'j'ignore superbement.

« Ouais bah c'est bon, j'suis là, r'tourne avec les autres, va, j'vais fumer une clope. »
« Jam' il a dit que tu jouais au docteur avec Vega ! »

J'crois que si j'devais être un super héros avec un super nom super merdique, j'serais Super Blasé. Sans dec', avoir trois p'tits frères c'est pas d'tout repos, surtout avec Jamie qui enchaîne les boulettes et qui entre dans sa période d'adolescent dépucelé. Il a bientôt treize ans, et il se prend déjà pour un chaud lapin. Ca lui a donné d'la confiance en lui, son dépucelage, c'est fou, et dire qu'il en avait déjà une sacrée bonne, de confiance en lui, avant, là il est carrément plus supportable.

« Ouais, ouais, c'est ça... J'apprenais les os avec Vega, elle me f'sait réviser les scences nat'. Tu peux dire à Jam' de monter quand tu seras en bas s'teu plaît ? J'ai quelque chose à lui dire. »
« MAIS NON ON VA REGARDER UN AUTRE FILM ON ATTEND VEGA ! »
« Ouais bah non, ça c'est pas sûr, faut voir si Vega est d'accord, t'es pas chez toi, t'es un invité, tu choisis pas le programme. »

J'soupire et j'me barre, ils sont vraiment casse-couilles des fois. Je les adore, mes frères, mais dans des moments pareils, ils me blasent à mort, quoi. J'sors d'la maison et j'm'asseois sur l'perron, j'sors mon paquet d'clopes et j'm'en grille une. Cinq minutes plus tard, Vega m'rejoint.

« J't'envie d'avoir Lachlan et Solveig, sérieux, 'sont franchement plus calmes que mes trois frères, j't'assure, ils m'fatiguent. »

J'lui tends mon paquet, j'souris plus, j'finis ma clope, j'écrase le mégot et le balance plus loin, et j'remets une cancérette entre mes lèvres. Jamie a trouvé l'moyen d'totalement pourir mon moment post-baise. Quel con, mais quel con !
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MessageSujet: Re: i'm not calling you a liar, just don't lie to me.   i'm not calling you a liar, just don't lie to me. EmptyVen 31 Déc - 4:41

Bordel de merde. Cliff s’en est donné à cœur joie, c’est l’moins qu’on puisse dire. J’ai mal, mais alors partout. Surtout dans le cou. Il m’a pas ratée, ce con. Et il ne se gêne pas pour s’en vanter, en m’conseillant d’aller me tartiner de fond de teint. J’l’observe grimacer en mettant son t-shirt. Il peut bien faire le malin, j’sais qu’il doit avoir aussi mal que moi. J’lui sers un sourire un brin moqueur, satisfait surtout. Et sincère. Oui, on joue un drôle de jeu, j’le sais. C’est pas mon style, j’frappe pas pour rien, j’suis pas agressive. Mais avec Cliff… J’sais pas. C’est comme ça, c’est tout. J’fais mine de gronder comme un chat. Tigresse que j’suis. Et puis quoi encore. J’me retourne, à la recherche d’une veste à capuche pour mieux cacher mon cou. Avec mes cheveux par-dessus, ça devrait aller, non ? Cliff ouvre la porte de ma chambre. J’me demande ce que les autres ont entendu. On y a pas pensé, trop absorbés par l’autre, mais j’crois qu’on a vachement fait de bruit. J’remonte la fermeture éclair de mon hoodie, même si j’ai pas mal chaud, et j’entends la voix du p’tit. Putain. Il est là depuis combien de temps ? « Jam' il a dit que tu jouais au docteur avec Vega ! » J’manque m’étouffer. J’fige, et je dis plus rien. J’connais pas Jamie, mais franchement j’trouve ça super mesquin d’sa part. Et irresponsable. Okay, on avait qu’à pas s’envoyer en l’air dans ma chambre alors qu’ils sont tous là, mais il était pas obligé d’faire exprès, quoi !

Il me regarde même pas, improvise une réponse comme ça, et le p’tit semble pas trop se poser de questions. Il demande juste un autre film –enfin il gueule- et réclame ma présence. Son frangin lui fait une mini-leçon, et quitte les lieux. J’prends une ou deux secondes pour me reprendre, puis j’sors de la chambre en fermant la porte. La main du petit Rubber dans la mienne, j’me dirige vers l’escalier menant au sous-sol. J’descends avec lui, et retrouve Pete et Lachlan en train de discuter du film. M’enfin de s’exciter sur le film, qu’il est trop cool et tout. Jamie m’regarde avec un putain d’sourire en coin. Il a la même gueule que son frère. Je l’éclaterais. J’lui renvoie un regard neutre. C’est pas vraiment à moi de l’engueuler j’crois. Et j’regarde timidement ma sœur. Ça me gêne. Je sais pas, c’est ma p’tite sœur. Déjà que j’sors tard le soir et que j’reviens défoncée… J’suis pas un très bon modèle. Elle m’fait juste un sourire. J’me retourne vers Ravon, et lui demande ce qu’il voudrait écouter. Il sait pas trop. J’lui dis de faire son choix avec Solveig, qu’elle peut le mettre et que j’vais revenir bientôt pour l’écouter avec lui. Il insiste pour m’attendre, et j’insiste pour qu’il commence sans moi. J’lui promets que je n’serai pas trop longue. J’vais aller voir Cliff dehors quelques minutes. J’pense qu’on a deux, trois mots à se dire.

J’le rejoins dehors, après avoir enfilé une paire de chaussures de skate. « J't'envie d'avoir Lachlan et Solveig, sérieux, 'sont franchement plus calmes que mes trois frères, j't'assure, ils m'fatiguent. » Il a l’air sérieux. Un peu comme s’il venait d’avoir un coup d’barre. Fatigué. J’me doute bien qu’sa vie est loin d’être rose. À voir le soin qu’il prend d’ses frères, son caractère et tout, j’me demande presque pourquoi il rackette. C’est pas son genre, on dirait. Mais c’est pas vraiment d’mes affaires. « Ouais, j’ai d’la chance. Mais t’sais… Ils t’adorent, ça s’voit. Et puis tu fais un sacré bon boulot. J’pense pas qu’j’en aurais la force, moi. » Faut dire que oui, j'm'occupe de Sol et Lach mais... Enfin j'pourrais faire un meilleur boulot. Combien d'fois Solveig m'a tenu les cheveux alors que j'vomissais mes tripes ? Combien d'mensonges elle a inventés pour moi ? J'compte plus. Et j'peux même pas lui repayer tout ça. J'sais pas comment. J’refuse le paquet d’un geste d’la main. C’est pas l’envie qui m’manque pourtant. J’me pose à côté de lui. Et je regarde dans la rue. C’est bizarre. On s’connaît pas, j’sais pas comment il va réagir à ce que j’vais faire, ce que j’vais dire… Et j’ai juste envie d’le faire sourire un peu. J’veux dire, il a vraiment l’air fatigué. Et mine de rien, je l’aime bien. Il est surprenant. Toutes les idées qu’on pourrait s’faire sur lui sont fausses. En tout cas, celles que moi j’me faisais. « C’est tes p’tits frères. Ils sont nés pour t’faire chier. Si t’avais vu l’sourire de Jamie… Exactement comme le tien. » Il s’rembrunit. J’redeviens sérieuse. « Ça aurait pu être pire, Clifton. » J’pose la main sur son genou. C’est notre faute, aussi. Ouais, c’était pas très délicat de la part de Jamie, mais bon. Ils auraient pu entrer n’importe quand de toute façon. J’sais pas… J’regarde ma main, son jean troué au genou… Et j’relève les yeux sur son visage. Ses lèvres. J’approche mon visage. Et j’l’embrasse, pour une fois sans l’mordre. Doucement. Juste pour voir. C’est différent et semblable à la fois. J'voudrais l'réconforter, l'faire rire, je sais pas. J'pourrais lui proposer d'surveiller les gosses, parfois. C'est pas comme si ça me poserait problème. Il s'laisse faire. J'continue. J'mordille, délicatement. J'veux juste un semblant de réaction. Je sais pas. Ma main remonte jusqu'à l'intérieur de sa cuisse. Allez, Cliff, fais pas la gueule, s'il te plaît... « J’devrais y retourner. J’ai promis à Rubber… » Il rentrera quand il aura envie, je crois. J'abandonne, j'vais le laisser tranquille.
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MessageSujet: Re: i'm not calling you a liar, just don't lie to me.   i'm not calling you a liar, just don't lie to me. EmptyVen 31 Déc - 7:04

J'sais pas pourquoi c'est comme ça entre Vega et moi. Enfin si, j'sais très bien, c'est qu'une question de réalisation de fantasme, c'est pour ça qu'on se frappe au pieu, qu'on joue les SM, qu'on se laisse de sacrées ecchymoses et des cicatrices, qu'on se fait du mal pour se faire du bien. Mais j'veux dire, j'sais pas vraiment pourquoi on prend jamais le temps de parler. Tout l'monde me prend pour l'asocial de base, le gros connard, le petit caïd des HLM Bristoliens, et y a qu'une chose que j'ai envie de dire : ils se fourrent le doigt dans l'oeil jusqu'à l'omoplate. Enfin oui et non quoi. J'donne cette image aussi pour être respecté, mais j'suis comme ça, j'suis pensif, j'suis pas la personne la plus bavarde, et oui j'rackette les gamins à la sortie d'l'école. J'suis pas un ange, mais j'suis pas sûr de pouvoir être catalogué dans la catégorie « gros connards » ou « délinquants sadiques ». J'fais c'que j'peux pour survivre, pour garder la tête hors de l'océan de merde dans lequel je vis et ne pas couler, j'prends pas l'temps d'réfléchir, j'fais à l'instinct. Ca m'joue des tours, j'le sais bien, c'est pas du beau, mais c'est ainsi. J'aime pas c'que j'fais, j'voudrais pouvoir mettre mes frères à l'abri de toutes ces conneries, j'veux pas qu'ils me ressemblent, j'veux qu'ils étudient bien à l'école et aient une vraie formation ou aillent à la fac, pour que plus tard, ils puissent se lever le matin, être fiers d'eux, et aller au boulot en se disant « je m'en suis sorti ». J'ai pas eu cette chance, en étant l'aîné, alors j'veux la leur donner, et c'est aussi pour ça que j'les frappe tout le temps et que j'passe mon temps à leur gueuler dessus et à les mener à la baguette. Ca m'fait moins mal au coeur, avec le temps, mais traiter Rubber comme de la merde alors qu'il est le protrait craché de ce que j'étais à son âge, ça m'tue. Jamie, il me ressemble à moi maintenant, au petit con que je suis, et j'aime pas bien ça, et Pete, lui, c'est l'plus différent. On a l'impression que d'puis qu'il est d'venu le grand copain d'Lachlan, plus rien ne l'atteint, même pas l'alcoolisme de la mère ou la situation des plus précaires dans laquelle on vit. On survit.

Vega est sortie, m'a rejoint dehors. Elle refuse une clope que j'lui propose, j'crois qu'elle préfère me les tirer quand j'lui en tends pas, mais j'suis trop fatigué pour arquer un sourcil ou la vanner ; j'suis blasé, fatigué de tout, pas que d'la partie d'jambes en l'air qu'on vient d'avoir. J'suis surtout fatigué psychologiquement, et l'silence de la rue me fait du bien. J'ai b'soin d'ma solitude, d'mon moment d'calme, celui que j'prends quotidiennement pour réfléchir et m'poser.

« Ouais, j’ai d’la chance. Mais t’sais… Ils t’adorent, ça s’voit. Et puis tu fais un sacré bon boulot. J’pense pas qu’j’en aurais la force, moi. » J'lève les yeux vers elle, pour voir si elle est pas en train d'se foutre de ma gueule. Mais non, elle semble vachement sérieuse, et pour une fois, ça m'dérange pas qu'on m'parle pendant mon moment de calme. Elle vient pas m'envahir ou me détourner de mes pensées, c'est cool. C't'aprem c'était bizarre, au parc, pas pouvoir baiser, être obligés de s'occuper des gosses et de parler, c'était pas « normal » pour nous deux, mais au final, j'crois qu'ça nous a rapprochés, contrairement à c'qu'on aurait pu croire avant qu'ça arrive. On partage tous les deux l'sens de la famille, et j'avoue qu'j'suis content qu'elle l'ait aussi, elle monte dans mon estime, pour le coup. « C’est tes p’tits frères. Ils sont nés pour t’faire chier. Si t’avais vu l’sourire de Jamie… Exactement comme le tien. Ça aurait pu être pire, Clifton. » J'acquiesce, un coin de la bouche en coin, le regard dans le vide. C'est pas un sourire, c'est une mimique faciale pour dire que j'en doute, ou que j'en sais rien. J'sais pas si j'ai l'même sourire que mon p'tit frère. C'est la seule qui le connaisse, à part les types qui vivent dans les HLM autour de chez moi, qui savent qu'ils doivent pas toucher à un cheveu de mes cadets s'ils veulent pas que j'débarque avec une batte de baseball. Donc c'est p'tet bien la première à faire une ressemblance entre Jamie et moi. Ouais, c'est la première. On n'a jamais comparé mes frères avec moi, qu'ce soit physiquement ou psychologiquement. On est la bande Rheon, c'est tout, j'inspire pas confiance alors on s'mêle pas d'mon business, on m'fout la paix. J'sais même pas si c'est une bonne chose ou non.

J'réponds toujours rien, elle pose la main sur mon genou, me r'garde, et moi j'la vois, j'suis ailleurs, dans mon monde où j'm'enferme et j'me renferme. Elle m'embrasse, j'ferme les yeux, mais j'fais rien. J'la laisse faire. Puis elle me mordille la lèvre. J'ai même pas envie d'sourire, alors j'oublie d'réagir, enfin, « j'oublie ». J'sais pas quoi faire, j'veux rien forcer, j'laisse aller, c'est tout ; même sa main qui remonte le long de ma cuisse, à l'intérier, n'me fait rien. « J’devrais y retourner. J’ai promis à Rubber… ». Elle s'lève, m'laisse là, et j'la r'tiens pas le poignet. J'tourne la tête vers elle et plante mes yeux dans les siens.

« T'sais, Veggie, j'espère que Jamie s'ra pas comme moi. Il a grandi trop vite, c'gamin, j'ai plus d'emprise sur lui et il est en train d'faire pas mal de merde, et j'veux pas qu'il soit comme moi. Qu'il finisse par rien foutre à l'école, à dealer ou racketter des gamins dans la rue. J'ai pas d'avenir, No future, comme on dit, lui pourrait en avoir un mais il fait rien pour. Voilà pourquoi c'est fatiguant d'l'avoir lui plus que les autres. J'l'aime, ça ouais, mais j'crois qu'il veut me r'ssembler, voire dépasser le degré de conneries que j'fais, ou qu'il veut attirer l'attention sur lui en suivant ma voie, j'dois être son modèle, et c'est pas une bonne chose. J't'assure, c'est ça d'pas avoir de père, putain, ils ont pas d'bon modèle à suivre. R'marque la mère n'est pas une grande figure non plus. »

J'vide mon sac, j'm'en fous, pour une fois que j'peux échanger avec quelqu'un, avec une personne plus « adulte » qui n'a pas l'air avoir le même avis que les autres, j'en profite. J'ai pas d'mal à parler à Veggie, j'lui fais confiance, enfin non, j'sais même pas si j'lui fais confiance ou non, j'lui dis, c'est tout, et j'pense pas qu'elle ira balancer quoi que ce soit à qui que ce soit. A faire ça, elle ne gagnerait rien. J'sais pas si y a grand chose à perdre non plus, mais c'est comme ça. J'veux qu'elle reste là, qu'elle continue d'me parler.

« Reste, s'teuplaît ; Rubber est avec Solveig, Pete, Lach', et Jam', il saura se débrouiller. C'est un gamin, mais les autres sont plus grands, il peut attendre dix minutes avant qu'tu l'rejoignes, il va s'en sortir, t'sais. »

[…]

Un p'tit moment plus tard, on rentre, Vega et moi. On a entendu les gamins gueuler dans les escaliers et courir à l'intérieur de la maison, du coup Veggie est allée voir c'qui leur prenait d'beugler comme ça, et moi j'suis descendu m'occuper d'éteindre la télé et d'enlever le film. Et putain, j'aurais préféré pas voir ça. Jam' et Solveig en train de se rouler des patins, ou plutôt Jam', carrément confiant, zéro complexe, no problemo, en train d'emballer clairement la p'tite soeur de Veggie. Les deux frères qui s'font les deux soeurs, ouais, nan, pas trop mon truc ça. J'buggue, j'sais pas quoi dire, j'm'éclaircis la gorge et ils se séparent, surpris et choqués d'avoir été pris en flag'. Jamie sourit comme un con, comme d'hab', et Solveig baisse les yeux, l'air gêné. Mouais.

« Jamie, viens par là, j'ai à t'causer, sors ton cul d'ce canapé, lâche Solveig cinq minutes, et ramène toi en haut. Et tout d'suite. »

Il sait que j'plaisante pas, et j'suis parti pour lui taper le speech du « tu viens d'la connaître, elle est plus vieille, j'croyais qu't'avais une copine, j'me tape sa soeur, elle est trop bien pour toi, pense aux p'tits » mais Vega passe par là avec Ravon dans les pattes et l'seul truc que j'trouve à lui sortir c'est :

« Jam' aide Solv' à réviser sa bio. T'sais, l'anatomie buccale, tout ça. Désolé, j'crois qu'on va pas t'emmerder plus longtemps, Veg', 'sont vraiment casse-couilles quand ils s'y mettent. »

J'sais même pas quoi dire tellement ça m'troue l'cul. 'Tain.
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MessageSujet: Re: i'm not calling you a liar, just don't lie to me.   i'm not calling you a liar, just don't lie to me. EmptyMer 5 Jan - 2:07

On s’connaît pas assez, pour que j’insiste et que j’lui demande c’qui va pas. Pourquoi il tire cette tête. Je m’en doute, enfin un peu, mais y’a certainement plus que c’que je peux voir. Cliff a pt’être l’air d’un caïd, mais c’est pas juste ça. More than meets the eye. C’est pas une brute insensible. Y’a pas de fumée sans feu, et ces airs de dur à cuire qu’il a, c’est que d’la fumée. Après c’qu’il m’a sorti aujourd’hui, j’peux revoir mes idées à son sujet. À moins qu’il me mente, mais j’ai pas l’impression. Vous m’direz, j’suis pas un détecteur de mensonges. Non, c’est vrai. J’pourrais me tromper, et m’faire avoir en beauté. On se connaît pas, après tout. On a causé pour la première fois aujourd’hui. J’suis loin de savoir qui il est. Alors quand il réagit pas, j’me dis que j’fais probablement mieux de partir et d’le laisser décompresser tout seul, réfléchir, tout ça. Mais il me retient par le poignet, et mon regard est happé par le sien. Et, bizarrement, j’arrive pas à m’en détacher. Comme je disais, je ne suis pas un détecteur de mensonge. Mais dans ses yeux, j’vois qu’la vérité.

« T'sais, Veggie, j'espère que Jamie s'ra pas comme moi. Il a grandi trop vite, c'gamin, j'ai plus d'emprise sur lui et il est en train d'faire pas mal de merde, et j'veux pas qu'il soit comme moi. Qu'il finisse par rien foutre à l'école, à dealer ou racketter des gamins dans la rue. J'ai pas d'avenir, No future, comme on dit, lui pourrait en avoir un mais il fait rien pour. Voilà pourquoi c'est fatiguant d'l'avoir lui plus que les autres. J'l'aime, ça ouais, mais j'crois qu'il veut me r'ssembler, voire dépasser le degré de conneries que j'fais, ou qu'il veut attirer l'attention sur lui en suivant ma voie, j'dois être son modèle, et c'est pas une bonne chose. J't'assure, c'est ça d'pas avoir de père, putain, ils ont pas d'bon modèle à suivre. R'marque la mère n'est pas une grande figure non plus. »

Et il m’déballe tout ça sans gêne, sans hésitation. Encore une fois, j’suis sur le cul. J’vois pas comment il arrive à me raconter tout ça alors qu’on vient tout juste de vraiment faire connaissance. D’un côté, c’est peut-être ça le truc. J’suis pas dans sa famille, ni dans ses « potes ». On dit que parfois, parler à un étranger, ou quelqu’un d’extérieur à la situation, ça peut aider. Il me demande de rester. Si j’m’y attendais… Mais j’reste. Je me pose à nouveau à côté de lui. Est-ce que c’est mon tour de parler ? J’en sais rien. J’attends une ou deux secondes. Et moi, je dis quoi ? Que j’ai une petite famille parfaite ? On s’entend au moins sur un point : pas de futur.

« T’es pas le Messie. Tu peux pas faire de miracles non plus. Tu fais de ton mieux, c’est déjà bien. Il aurait peut-être été comme ça même avec une figure paternelle parfaite, t’sais. C’est pas quelque chose qu’on peut prévoir, ni contrôler. Tu peux pas mettre ça sur ta faute. » J’marque une pause. Non mais c’est vrai… « Solveig aurait pu suivre mon exemple, mais elle l’a pas fait. Ça aurait été facile pourtant. J’suis pas fameuse comme grande sœur. Devine qui c’est qui me ramasse quand j’rentre bourrée et que j’dégueule par terre ? Ma petite sœur. C’est franchement pas glorieux, je trouve. »

On papote encore un peu. C’est sérieux, c’est… bizarre. On s’découvre. C’est plus juste Cliff le bon plan cul. C’est devenu Cliff, le mec avec qui j’échange mes problèmes. Comme à l’antipode de notre relation « d’avant ». J’me demande si ça changera quelque chose, à l’avenir. En tout cas, jusqu’ici, j’ai pas noté beaucoup de changement… Sinon qu’il a bien dû pousser la violence plus fort que d’habitude. (Ce qui n’était pas pour me déplaire, même si j’sens que j’vais pas dire la même chose demain matin.) Et finalement, les cris des jeunes coupent court à la conversation. On rentre, pour voir c’qu’ils ont à s’époumoner comme ça. Eh bah, ils font leurs gamins : ils s’amusent à courir partout. Évidemment, deux films c’est pas très actif comme divertissement. Faut que l’énergie passe quelque part… Ils décident de m’prendre dans le jeu, et j’deviens la belle princesse. Malheureusement pour eux, j’ai plus sept ans… et la demoiselle en détresse se révèle être une vilaine sorcière qui veut manger le prince Ravon. J’lui court après, et j’finis par l’attraper et le chatouiller à mort. Il se débat, me file entre les doigts et court pour se réfugier auprès du puissant mage Cliff. « Doucement dans les escaliers ! » j’lui lance en riant, l’souffle court. Et je le suis de près. Faudra qu’il tue la sorcière, s’il veut lui échapper. Pete et Lachlan, chacun dans une équipe, se livrent un duel sans merci. J’ai confiance en Lachlan, je sais qu’il vaincra ! J’dévale les marches, et j’reprends Rubber, pour une autre séance de chatouilles. J’perds un peu de mon enthousiasme en voyant la gueule de Cliff. « Jam' aide Solv' à réviser sa bio. T'sais, l'anatomie buccale, tout ça. Désolé, j'crois qu'on va pas t'emmerder plus longtemps, Veg', 'sont vraiment casse-couilles quand ils s'y mettent. » Woh. Putain. Pour vrai ? J’dois avoir l’air d’un hibou là, avec la tronche que j’tire. J’hausse les sourcils et tourne la tête vers Sol’. Elle a l’air d’hésiter entre s’repentir et m’défier. C’est bon poulette, j’suis pas ta mère. Et même si j’songe un instant à étrangler le p’tit frère de Cliff… j’me dis qu’un bisou –bon okay un patin- c’est pas la mort. J’lui fais un regard genre « tu veux que j’fasse quoi, que j’t’engueule ? » J’vais lui parler, c’sûr. Mais bon. Pour le moment… « J’en doute fort… » J’m’approche, et j’lui enfonce un doigt dans les côtes. Faut trouver le bon endroit… Il s’écarte et je recommence. Il est chatouilleux, le Clifton… « Vous ne sortirez pas d’ici vivants… » J’souris de toutes mes dents. À l’attaaaaaque ! J’me jette sur lui pour le chatouiller, pendant que Lachlan lui tient les jambes pour le faire tomber. On fait moins l’malin maintenant, hein Rheon ?
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MessageSujet: Re: i'm not calling you a liar, just don't lie to me.   i'm not calling you a liar, just don't lie to me. EmptyVen 21 Jan - 0:51

C'est bon de parler avec Vega. J'sais pas pourquoi j'me confie à elle alors qu'en dehors d'aujourd'hui, on a passé notre temps à nous envoyer en l'air. Aujourd'hui, c'est différent. Comme si y avait une sorte d'alchimie entre elle et moi, de lien invisible, de fil d'Ariane imaginaire qui nous reliait. Un truc qui fait que j'me suis vraiment confié, pour la première fois. J'veux dire, que j'expose mes doutes, mes peurs, l'amour que j'ai pour mes frères et qu'j'me montre tel que j'suis. Avec elle ça m'fait du bien d'parler, c'est sérieux, et y a pas d'jugements, mais du soutien. J'me sens pas enfoncé, elle cherche pas à m'écraser ou quoi comme n'importe qui qui n'me connaît qu'en surface. Comme mes profs, par exemple. Les rares moments où j'ouvre la bouche, ils se sentent comme pousser des ailes et m'gueulent dessus, m'sortent tout un baratin de prof' supérieur qui a réussi ses études, sa carrière, sa vie privée et sa vie tout court. Comme si moi j'avais raté la mienne... J'sais bien qu'j'suis pas sur les bons rails, pas dans la bonne voie, mais c'est comme ça. J'ai pas eu une bonne éducation (quand bien même j'en aurais eu une) mais j'pense qu'on peut pas juger de si j'ai réussi ma vie ou pas à mon âge. J'veux dire, 17 ans, c'est jeune ; j'ai encore du temps d'vant moi. Puis j'veux pas forcer le destin, la fatalité, tout ça. Non pas que j'y croie, mais simplement, j'pense que les choses n'arrivent pas par hasard. Donc j'laisse le temps passer sous les ponts, le fleuve suivre son cours, et voilà.

Vega est là pour m'soutenir, elle m'dit des choses qui font que j'me sens pas seul dans mon cas, on parle, c'est bien. Calme et sérieux. Ca change.

(…)

Puis on finit par rentrer et y a toute c't'histoire avec c'te tête de mule de Jam' et Solveig. Un pataquès que j'fais p'tet pour pas grand-chose, mais mon cadet avec la cadette de mon plan cul, euuh, ça m'motive pas trop, faut m'pardonner. Puis il est jeune, Jamie, c'est encore un gamin qui va bientôt avoir treize piges, qui a à peine trois poils au zob et qui s'sent déjà un homme, et Solveig, elle a quinze balais, la puberté elle doit connaître, c'est une jeune fille, plus une enfant.

Quand j'dis à Veggie qu'on va pas tarder, elle se tourne vers Solveig et elle dit rien. Ca m'laisse coi. J'veux dire, j'sais pas c'qu'elle doit lui dire ou quoi, elle veut p'tet pas lui faire des remontrances devant toute la fratrie Rheon, mais... Mais j'm'attendais pas à ça. Elle se tourne vers moi et m'dit qu'elle en doute fort. Et là, bam, elle s'approche de moi et m'fout un doigt dans l'bide. Ca m'fait sursauter et rire nerveusement et j'me décale. Elle fout quoi là ? « Vous ne sortirez pas d’ici vivants… » Et ni une, ni deux, elle se jette sur moi et commence à m'chatouiller. Une de mes failles, j'y suis plutôt sensible. En même temps, y a son p'tit frère qui m'tire les jambes et j'me casse la gueule contre une porte et me laisse glisser pour m'avachir sur le sol, la tête encore contre le mur. J'attrape les jambes de Veggie à mon tour et la fait tomber sur moi. A califourchon, ouais ouais. Jamie m'lance un regard content de lui, le truc du style « t'as rien à dire », mais j'l'ignore, vu comment Vega et Lach' rient aux éclats, j'vais pas aller l'attraper par l'col et l'jeter dehors d'un coup de pied au cul maintenant. J'essaie de m'détendre et pendant qu'ma pote, si on peut dire ça comme ça, me chatouille, j'pose mes mains sur ses hanches et les lui titille à mon tour. J'm'empêche pas d'lui donner quelques coups d'rein assez discrets, vu la position grave compromettante. J'lui souris et j'me marre, puis j'l'attrape par les poignets pour l'empêcher d'continuer à m'chatouiller. Mais y a Lachlan qui m'enlève mes chaussures et s'met à m'titiller les pieds. Hilare, j'me tords dans tous les sens et tente de m'maîtriser pour pas lui donner un coup d'pied dans la tête sans faire exprès. Et, autour de nous, Ravon, Pete, Jamie et Solveig qui nous regardent l'air ahuri ou amusé. Jam' attire sa nouvelle copine dans l'couloir et ils s'éloignent, Peter s'joint à son poto et Rubber, au milieu de nulle part, s'met sur les épaules de Veggie. « Stop, stop ! » Mais Lachlan continue d'me chatouiller les pieds et j'gueule un « POUCE ! » en levant mon doigt en signe de temps mort, alors il s'arrête, et mon cadet aussi. Ouais, faut savoir parler aux enfants quand on joue...

J'demande à Ravon de descendre et il le fait en tirant une tête de gamin tout triste, j'décale Vega sur l'côté, toujours le pouce levé, et j'me lève, j'attrape Ravon dans mes bras et j'abaisse mon doigt et j'me mets à le chatouiller sans relâche, et Pete et Lachlan se joignent à moi, alors que Veggie s'occupe du sort de son p'tit frère. Quand tout à coup, accident.

Pssssssssssssss... J'entends pas vraiment le bruit tellement on rigole, mais j'sens mon bras qui s'mouille, et quand j'baisse les yeux, j'vois l'entrejambe de Rubber, qui lui est rouge comme une pastèque, prendre une couleur foncée de tissu mouillé. J'en reviens pas. La honte de ma vie. Mon p'tit frère de six ans qui s'pisse dessus quand il est dans mes bras chez la fille que j'me tape, putain. J'le pose par terre sans rien dire, les yeux écarquillés, j'ai une manche de tee-shirt TREMPEE de pisse, et ne parlons même pas du pantalon et des chaussettes de Ravon...

« RUBBER, PUTAIN ! T'as SIX ANS, SIX ANS, PUTAIN, t'es un grand garçon, tu sais gérer quand t'as envie d'pisser, t'es pas obligé d'te faire dessus et d'me faire dessus aussi au passage ! Six ans et tu t'pisses encore dessus, mais c'est pas vrai putain ! » J'm'énerve et j'sais plus quoi faire. J'enlève mon tee-shirt qui pue et j'vois les larmes de Ravon monter à ses yeux. Une fillette ce gosse, une vraie fillette. J'soupire. « Ca va, Rub', ça va, c'est bon, chiourme pas, enlève ton pantalon et tes chaussettes, c'est bon, on va t'laver ça... » J'm'accroupis pour l'aider et j'lève les yeux vers Vega. « Euuuh... T'aurais pas des vêt'ments propres pour Rubber, à tout hasard ? ... » La HONTE.
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MessageSujet: Re: i'm not calling you a liar, just don't lie to me.   i'm not calling you a liar, just don't lie to me. EmptyLun 21 Fév - 22:52

C’est incroyable le genre de trucs que je découvre à-propos de Cliff aujourd’hui. Des trucs super personnels, aux petits trucs du genre « il est chatouilleux ». C’est marrant, parce qu’il a vraiment pas une tronche à être chatouilleux. Nan mais j’veux dire, t’imagines pas le mec qui rackette et tout en train de se tordre de rire parce qu’on lui triture les côtes. Et pourtant… Y’a des préjugés, comme ça, qui ont la vie dure. Si ses fréquentations savaient qu’il est en train de se battre avec ses petits frères et une fille, à rire aux éclats, j’crois que sa réputation en prendrait un sacré coup. J’me dis que j’ferais mieux d’en profiter, parce que la prochaine fois qu’on va s’voir, en cours, ça s’ra probablement un retour à la normale. Comme si on s’était jamais vraiment parlé. M’enfin. Carpe Diem comme on dit.
Il m’fait tomber sur lui, évidemment. Assise sur son bassin, j’continue la torture, en essayant d’échapper à la sienne. Ses coups de reins me font rire. J’lui fais les gros yeux, style « espèce de gros obsédé » mais j’dois pas être méga convaincante. Cliff m’attrape les poignets, et m’empêche de le chatouiller. Avantage : il ne peut pas me chatouiller non plus ! Autre avantage… j’ai un coéquipier ! Lachlan me prête main forte. À deux nous vaincrons ! Mouahaha ! Ahh ! AH ! Lourd, lourd ! Rubber me grimpe sur les épaules, au secours ! On crie, on s’marre comme des baleines, c’est la totale foire. Jusqu’à ce que… « POUCE ! » Tout fige. On entendrait une mouche faire caca. Le p’tit descend de mon dos, Cliff me fait basculer sur le sol. Tous les yeux sont rivés sur le pouce, n’attendant que sa disparition pour la reprise des hostilités… et… ça y est ! Je me jette sur Lach’. Ça fait super longtemps que j’l’ai pas violenté un peu, mon p’tit frère. Ça lui manque, j’en suis certaine !

Et j’suis arrêtée, à nouveau, par Cliff qui… crie. Effectivement, c’est vraiment pas d’tout repos avec les Rheon, et j’suis pas certaine que ce soit uniquement la faute des p’tits… Bon, Rubber s’est pissé dessus de rire. Pas de quoi en faire tout une montagne de fromage… Enfin j’vais éviter d’mettre mon grain de sel, parce que visiblement y’a pas que Ravon qui est mortifié. J’me retiens de sourire, difficilement. Et j’vois encore le grand frère à l’œuvre. « Tu devrais aller à la salle de bains, histoire de le nettoyer un peu. T’as qu’à laisser les vêtements sales sur la machine. » Et voilà maman Vega. J’envoie mon petit frère chercher un pyjama pour Ravon, avec un slip. Autant faire ça tout de suite. « SOLVEIG ! » Non mais j’ai remarqué qu’ils s’étaient barrés, j’suis pas aveugle non plus. Elle a intérêt à se ramener le derche par ici. J’veux bien éviter de lui faire la morale devant les invités, mais c’est pas pour qu’elle en profite. Jamie a même pas treize ans, j’trouve ça plutôt boff qu’elle l’emmène ailleurs. Même si justement, il a qu’douze ans. Ils raboulent, et j’envoie ma petite sœur chercher des draps dans la lingerie, et je m’occupe des matelas disséminés un peu partout dans la maison. À trois enfants, on a eu des pyjamas party souvent, et les matelas en trop ont toujours été plutôt utiles. Et puis vaut mieux faire les lits tout de suite, parce quand ils vont avoir sommeil… (…)

J’l’avais dit quand même. Ils se sont écroulés comme des masses. Une demi-heure, une heure qui passent, devant une série télévisée complètement pourrie. On écoute à demi, on discute… Bon on fait pas que ça mais vous êtes pas obligés de tout savoir. Les vêtements de Ravon et Cliff sont dans le sèche-linge, et Cliff a un t-shirt que j’utilise normalement comme pyjama. Trop grand pour moi, un peu pour lui aussi, mais c’est mieux qu’un coup de pied au cul. J’brûle d’envie de revenir sur ce qui s’est passé, mais j’sens que ça va l’énerver.

« T’as pas envie d’sortir un peu ? Au pire, Solveig peut me téléphoner si y’a un soucis… » Allez, on se barre. Les jeunes sont couchés, entre de bonnes mains, j’ai mon portable et je préfère pas recommencer la mauvaise expérience qu’on a eue tout à l’heure. Le docteur passe bien une fois, mais deux, j’en doute fort. J’lève mon cul du canapé et vais vers la chambre de ma cadette, pour la prévenir. J’rejoins Cliff dans l’entrée, enfile une veste et on sort. Une fois la porte verrouillée, on peut descendre le palier, et la lueur familière d’un zippo s’ajoute à la lumière des réverbères. Rapidement, l’odeur de la clope flotte autour de nous. « C'était pas grave, pour Ravon, t'sais. Ça arrive ce genre de trucs, il rigolait c'est tout... »

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MessageSujet: Re: i'm not calling you a liar, just don't lie to me.   i'm not calling you a liar, just don't lie to me. EmptyJeu 24 Mar - 23:55

Elle gère grave la situation, Vega. Mieux que moi. Elle fait preuve d'une patience et d'un calme à toute épreuve. J'veux dire, elle est pas comme moi, elle gueule pas pour tout et pour rien, elle gère pas ses cadets à la baguette. Bon, pour sûr, Solveig est plus vieille, donc ça aide. Et y a qu'un p'tit. Moi j'en ai trois, parce qu'avec Jamie qui entre dans sa crise d'ado, là, c'est pas un cadeau. J'la regarde faire, la Vega, j'évite de mater son cul sans trop peu de discrétion, j'lui prête main forte pour étaler les matelas et j'la r'mercie à mi-voix. Sans le dire explicitement, elle nous invite tous à dormir, et les quatre Rheon chez soi, c'est loin d'être un joyeux goûter. C'est plutôt un gros bordel, surtout quand on est pas chez nous. A l'extérieur, mes frères sont tous excités comme des puces, surtout les deux mômes, mais au moins quand vient l'heure de s'coucher, ils dorment à poings fermés. Et même si Jamie est loin d'être vraiment mature, j'sais que si j'sors tard dans la nuit, il dormira un oeil ouvert au cas où il se passe quelque chose. Puis il a un portable aussi, j'lui en ai filé un, comme ça il sait où me trouver si y a un pépin. Qu'ça concerne les plus jeunes ou juste lui. J'essaye juste d'être un bon grand frère, d'leur inculquer un minimum de valeur. J'veux surtout pas qu'ils finissent comme moi, à racketter des gosses à la sortie des écoles privées, à revendre de la dope et à rien foutre en cours. Ca peut paraître utopiste, mais j'pense que si on s'en donne les moyens, y a toujours une porte de sortie pour les rebuts de la société dans mon genre. Genre la backdoor bien cachée. Ou le golden ticket qui te donne l'accès à la chocolaterie. En gros, si tu te sors les doigts du cul, tu peux réussir, au moins un minimum. Ou sortir de ta merde. Mais faut l'vouloir. Et montrer sa motivation, faire tout c'qu'on peut.

[...]

J'me sens con avec le tee-shirt de Vega sur moi. J'suis tellement fin qu'il m'est un peu grand, et j'suppose qu'elle flotte un peu dedans, elle aussi. Il sent bon la lessive... Et la fille. A moins que ce soit parce que j'ai la tête dans son cou et que j'la mordille du bout des dents. Série de merde à la télé, j'regarde pas, j'écoute que d'une oreille, et j'me marre quand j'entends un « Oooh, Brandon ! » digne des Feux de l'Amour. Mais un peu subitement, Veggie m'arrête et m'propose de sortir. Ca semble être plutôt une bonne idée, ouais. S'balader dans l'silence de la nuit, parler, baiser au coin d'une ruelle et r'venir des ecchymoses et des suçons pleins le corps et le sourire flottant aux lèvres. Bon programme, j'approuve.

Elle prévient Solveig, j'vérifie qu'mes trois Dalton dorment bien, j'souris en les r'gardant rêver, j'remonte la couverture sur Ravon (ouais, ouais, ça fait cliché, mais j'les aime quand même), et puis j'vais dans l'entrée. Veggie arrive deux minutes plus tard, et à peine on est sortis qu'on s'grille une blonde. « C'était pas grave, pour Ravon, t'sais. Ça arrive ce genre de trucs, il rigolait c'est tout...  » J'soupire doucement. Pas qu'elle me saoule, juste qu'elle imagine p'tet pas tout l'truc. « J'ai pas la fibre paternelle, t'sais... J'fais c'que j'peux pour pas r'ssembler à not' mère. Tu sais c'qu'elle aurait fait si Rubber s'était pissé dessus devant elle ? Elle aurait sûrement levé son cul de putain pour aller lui foutre une droite, si ce n'est lui foutre un coup d'bouteille de whisky sur la gueule. Elle l'aurait pas changé, rien. J'veux pas ça, pour mes frères. J'essaie d'leur serrer la vis pour qu'ils apprennent de leurs erreurs et qu'ils s'laissent pas faire, et notamment par notre mère. C'pas pour les faire chier. Mais j'me répète. » J'tire une barre sur ma clope, j'suis nerveux, j'en ai marre de parler ; j'ai fait que m'confier à Vega aujourd'hui quasiment. J'veux dire, ça m'gêne pas, en soi, mais au final j'ai rien appris sur elle. Elle a l'air d'être une bonne soeur avec Solveig et Lachlan, mais comment ça s'passe, chez elle ? Ses parents, ils sont comment, ils font quoi ? J'veux dire, j'doute que ce soit des chômeurs alcoolo et violents, sinon j'doute que l'ambiance dans leur baraque soit aussi détendue... « Et chez toi ? Ca s'passe comment ? J'veux dire, tes parents sont absents, c'soir, c'est du genre exceptionnel et vous faites une bonne petite famille, ou c'est du genre récurrent et t'es un peu obligée d'te farcir malgré toi l'rôle materno-paternel ? ». Re-taffe de clope, j'avance, j'regarde mes chaussures puis j'lève le nez vers les étoiles. Y a pas un nuage, il fait pas très chaud, mais on n'est pas mal lotis non plus. Elle marche aussi, et pendant qu'elle avance tout droit, j'l'attrape doucement par le poignet et j'la fais bifurquer vers la gauche, redirection le parc. On peut passer par dessus l'grillage et aller fumer un joint sur les balançoires, pour finir en roulés-boulés dans l'herbe et baiser au pied d'un arbre. Moi ça m'plaît. Puis si elle est pas contente, de toutes façons, j'lui laisse pas l'choix.
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MessageSujet: Re: i'm not calling you a liar, just don't lie to me.   i'm not calling you a liar, just don't lie to me. EmptyLun 28 Mar - 2:57

Il soupire. J’me demande si j’ai pas fait une connerie. Il a pas l’air trop énervé juste… fatigué j’pense. Et il m’explique. C’est un drôle de raisonnement, dans un sens, mais au fond j’vois ce qu’il veut dire. Et ça m’fait d’la peine, d’imaginer à quoi ressemble sa vie d’tous les jours. C’est pas exactement d’la pitié… Plus de la compassion. Y’a une distinction à faire, même si elle est fine. On vient vraiment pas du même milieu, et c’est bizarre mais j’ai pas l’impression qu’ça nous éloigne, mais plutôt que ça nous rapproche. On a pas les mêmes problèmes, mais chacun à notre façon, on lutte pour s’maintenir la tête hors de l’eau. Comme d’habitude, j’lui pique sa clope. Elles sont toujours meilleures quand ce sont les siennes, et quand on les partage. « Et chez toi ? Ca s'passe comment ? J'veux dire, tes parents sont absents, c'soir, c'est du genre exceptionnel et vous faites une bonne petite famille, ou c'est du genre récurrent et t'es un peu obligée d'te farcir malgré toi l'rôle materno-paternel ? » J’réponds rien. Que dire… C’est pas difficile, chez moi. Et j’ai pas envie d’étaler mes états d’âme, parce qu’au fond c’est rien à côté de c’qu’il peut vivre. Ma mère m’a jamais foutu une torgnole assez forte pour me laisser une ecchymose. Mon père non plus. Ils s’inquiètent de notre bien-être, et de nos notes à l’école, ils nous emmènent en vacances. Cliff nous fait prendre la direction du parc. Ça m’tente bien d’y aller, de toute façon. « Ils sont exemplaires mes parents. Trop. Ils aiment prendre des week ends en amoureux, mais rien d’exagéré, et de toute façon j’ai pas de mal avec Sol’ et Lach’. » J’hausse les épaules. Allez Veggie, encore un petit effort. « Tu vois, j’ai l’impression qu’ils se disent qu’il peut rien nous arriver. Ou qu’si on avait le moindre tracas, on irait tout leur raconter. J’suis une sale débauchée et ils s’en doutent même pas; Solveig se tue pour avoir des notes plus qu’excellentes, et ils voient pas que parfois elle est sur le point de péter un cable; Lachlan s’fait racketter, j’en suis sûre. J’lui ai appris à se défendre mais… Enfin j’suis pas un mec. » J’souris tristement. « C’est con, mais j’espère que Pete va pouvoir l’aider un peu, tu vois. Même si j’pense que t’aimerais mieux pas. Mais ça va, c’est pas la mort. On gère. »

On passe par-dessus le grillage entourant le parc, et sans s’en parler on va vers les balançoires. C’est juste le bon endroit, quoi. T’as dix-sept ans et tu vas au parc, les balançoires c’est sacré. Cloper tranquillement, parler de tout et de rien, aller le plus haut possible et se lancer en bas, pour avoir l’impression de voler quelques secondes. Comme quand on était gosses. « T’as déjà fait l’araignée ? » Au regard qu’il me jette, non. Bon ça va, c'est un truc de gamin. On faisait ça quand il y avait pas assez de place pour tout l'monde, ou juste pour s'amuser, quand l'envie nous en prenait. « Viens. Assied-toi. » Il s’installe sur la planche de bois, et j’le fais reculer, pour avoir de l’élan en partant. J’pose un pied à sa gauche, puis je grimpe pour pouvoir m’installer face à lui, sur ses cuisses, une jambe de chaque côté. « Lâche tout. » L’élan est faible au début, mais suffit de balancer les jambes, un peu comme quand t’es tout seul. Et puis on prend de l’altitude à chaque fois. J’dis rien, j’ai plus envie. Les deux mains sur les chaînes, j’me laisse aller vers l’arrière, le cœur dans la gorge, comme si j’allais tomber. Tomber, tomber. Juste cette impression de chute libre. Dis, Clifton; si je tombe, tu m’attrapes ?

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