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 Winter evenings are such sadnessful times

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MessageSujet: Winter evenings are such sadnessful times   Winter evenings are such sadnessful times EmptyMer 8 Déc - 19:28

    Tic tac, tic tac, tic tac. Allongée sur le dos, les yeux scotchés au plafond, Ewenn était immobile. Le temps semblait s'étirer indéfiniment pendant qu'elle profitait d'un de ses rares moments de "pause". Ses congés pas payés comme elle disait. Elle aimait le calme de ces instants, la torpeur qui semblait lui comprimer les poumons mais cela ne durait jamais bien longtemps, oh non. Elle finissait toujours par repenser à sa vie. Enfin, ce que l'on qualifie habituellement de vie car personne ne devrait avoir à vivre une vie comme la sienne.
    En soupirant, elle roula sur le ventre et enfouit son petit nez dans les draps propres. Elle aimait cette odeur fraîche. Ca la changeait de ce qu'elle côtoyait tous les jours: l'odeur de cigarette froide, d'alcool, de sueur ruance... Un frisson de dégoût lui parcourut la colonne. Voilà qu'elle recommence à penser à ça. Elle était incapable de profiter d'un moment de détente au calme, avec un toit sur la tête et un lit chaud pour dormir. Ses vieux démons revenaient sans arrêt la hanter. Il n'y avait qu'en faisant la fête à outrange et en se planant qu'elle parvenait à oublier, mais ce n'était qu'euphémère. Quelle merde.

    Avec un soupir rageur, elle se redressa et, quittant le lit, jeta un coup d'oeil par la fenêtre. Dehors, l'hiver avait déployé son manteau de froid sur la ville. Les habitants tentaient tant bien que mal de concerver pour la faible chaleur de leur corps au milieu de ce froid pénétrant. Ils devaient rentrer du travail pour retrouver leurs joyeuses petites familles. Afficher cette façade d'hypocrisie que chacun aime à contempler et exhiber. Mais parmi eux se trouvaient peut-être des maris violents, infidèles ou même des pédophiles...
    Avec un soupir rageur cette fois, elle s'arracha à cette morne contemplation. Il fallait qu'elle arrête avec ses conneries. Qu'elle apprenne à vivre, merde ! Mais elle avait compris que vivre c'était souffrir et chez elle, c'était elle qui avait étendu son manteau sur tout le reste. Elle avait jeté un froid glacé sur celle qu'elle était avant tout ça.

    Elle fouilla frénétiquement dans ses poches. Pas de clopes. Merde, où est-ce qu'elle avait bien pu les mettre ? Elle enfila un jean et lissa son tee-shirt avant de descendre les escaliers. Un coup d'oeil sur le plan de travail de la cuisine: pas de clopes. Un coup d'oeil dans sa veste: le néant. C'est sur la table basse du salon qu'elle repéra sa cible. Elle avait du les poser là en rentrant ce matin-là. D'ailleurs, quelle heure pouvait-il bien être ? En s'effondrant dans le canapé, le se saisit du paquet et jeta un heure à l'horloge. 18h. Elle avait dormi toute la journée, comme une comateuse. Mais elle avait ma soirée de libre, alors comment allait-elle bien pouvoir l'occuper ? Bonne question. Elle alluma tranquillement sa cigarette et tira doucement dessus, laissant la fumée lui emplir la bouche.
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MessageSujet: Re: Winter evenings are such sadnessful times   Winter evenings are such sadnessful times EmptyJeu 9 Déc - 0:40

Sunny Sunday
2.47 pm.

Will ouvrit les yeux. La lumière filtrait a travers ses rideaux. Il avait bien dormi, d'un sommeil profond et sans interruption. Cela ne lui était pas arrivé depuis longtemps. Ses insomnies avaient en effet tendance a gâcher ses nuits. Il ne se souvenait pas de ce qu'il avait fait la veille. Pas encore du moins. Il n'aurait qu'a regarder les photos que son appareil avait enregistré. Oui, il gardait tout ses souvenirs en numérique, histoire de ne rien oublier, de se rappeler chaque détail, de conserver quelque part tout ce qui compose sa vie. Peu a peu, il se leva et sortit de son lit. Puis il se traîna jusqu'aux rideaux qu'il ouvrit d'un geste ample et vif. Dehors, tout était blanc. La ville respirait la paix et la tranquillité. Il n'y avait pas de soleil, même le ciel était blanc. En bas de sa maison, une vieille dame traversait la rue, le regard tourné vers lui. Loin d'être gêné d'être a moitié nu, il fit même un geste de la main qui eut pour seule réponse le hochement de gauche a droite en signe de consternation de la vieille dame. Il enfila un jean soigneusement plié sur sa chaise de bureau et un T-Shirt qui dépassait de sa penderie. Puis il sortit de sa chambre.

Avant de descendre déjeuner, il monta au deuxième étage ou se trouvaient les chambres d'amis. Lentement et sans un bruit, il se dirigea au fond du couloir et ouvrit doucement la dernière porte a droite. Elizabeth dormait paisiblement, cachée sous les draps. Il referma la porte et ouvrit tout en silence celle d'en face. Là aussi, Ewenn dormait comme une enfant. Il resta là un instant, a la regarder dormir. Will se demandait s'il arriverait un jour a percer ses secrets. Il ne voulait en aucun cas la brusquer et il attendrait le temps qu'il faudrait. Il valait tout de même mieux qu'elles dorment ici plutôt que sur le trottoir enneigé. Il referma la porte discrètement et descendit au rez-de-chaussée. Là, il se fit son petit-déjeuner, composé de tartines au beurre et a la confiture de framboise et d'un café, qu'il avala d'un trait. Puis il mit tout dans le lave-vaisselle et sortit. Ensuite, il alla dans la salle de bain du bas pour se coiffer, se brosser les dents et se parfumer un peu. Il avait besoin d'une nouvelle chemise pour la fête de ce soir, chez Axel... ou peut-être était-ce Alex? Ou même Alice? Qu'importe, il ne connaissait pas cette personne et s'en fichait. Tout ce qui comptait c'est qu'il y avait une fête a quelques pâtés de maisons et que tout le monde pouvait entrer. Alors, après sa toilette, il sortit de la maison au volant de sa Corvette 2010, direction le Cabot Circus.



3.32 pm.


Il se gara sur le parking bondé de Cabot Circus et entra dans le centre commercial. Cet endroit, il l'avait arpenté maintes et maintes fois. Will était en effet un acheteur compulsif, dépenser lui faisait du bien. Il connaissait les meilleurs endroits pour se trouver des fringues et c'est tout naturellement qu'il se dirigea vers ses endroits préférés. Cult, Bench, H&M, Henleys, tout y passa. Mais c'est a GANT, que Will trouva ce qu'il cherchait vraiment, après plus d'une heure et demie de recherche acharnée. Il opta pour une chemise a carreaux, manches courtes, d'une couleur bleue ciel a 69.00£. Ayant enfin sorti sa carte bancaire pour son achat compulsif quotidien, il décida de rentrer chez lui pour essayer sa nouvelle chemise avec le pantalon qui conviendrait. La nuit était déjà tombée lorsqu'il ressortit du centre commercial. Avant de rentrer chez lui, il s'arrêta au Starbucks Coffee. Comme d'habitude, l'endroit était assez rempli. Les jeunes anglais étaient particulièrement friands des Starbucks. Il commanda un chocolat chaud et s'installa a une table.

C'est fou tout de même. D'accepter de se faire héberger, d'insister pour payer sa part de la "location" et de persister a ne pas vouloir parler du moindre détail de sa vie a celui qui vous accueille. C'était quelque chose a laquelle Will pensait souvent en ce moment. Ce problème le tracassait et il craignait que les deux sœurs gagnent leur argent d'une façon peu recommandable. Il leur offrirait bien cette hospitalité mais la plus âgée des deux insistait toujours pour lui donner un peu d'argent en échange. Comme s'il 'en avait besoin! William espérait vraiment qu'il réussirait a la mettre en confiance le plus rapidement possible. Cela dit, ca n'était pas la seule raison pour laquelle le garçon pensait aux sœurs. En effet, Ewenn lui rappelait terriblement Emily. La même couleur de cheveux, la même couleur de yeux, ce même petit sourire discret, le même charme de femme-enfant, ca le troublait. Il essayait tant bien que mal de l'ignorer mais il ne pouvait pas aller contre ses sentiments. Il finit son chocolat et se leva. Il était l'heure d'aller se préparer maintenant. Avant de sortir, il acheta quelques croissants, à la Française.



06.09 pm.

Il laissa la voiture dans le garage et entra dans la maison. Il faisait bien meilleur ici. Chez lui, il faisait toujours chaud. C'était comme une sorte de nid, un refuge ou il était protégé du monde extérieur. Et il y faisait bon vivre. La maison était bien située, de surcroît. En passant dans le salon, Will y croisa Ewenn, enfin debout, une clope a la main. Il passa devant elle et déposa quelque chose sur la table basse.

    William ♠ « Tiens, sers toi. »


Les croissants étaient encore chauds et l'huile qui transperçait le sac en papier allait certainement tâcher la table basse mais qu'importe. Le garçon continua sa route et entra dans la cuisine. Il ouvrit le frigo et en sortit une bière. Puis il sortit de la cuisine en attrapant son briquet au passage. Tout en revenant vers le canapé ou se trouvait Ewenn, il décapsula sa bière a l'aide de son briquet. Puis il s'assit et but une gorgée. Il regarda un instant Ewenn qui ne disait rien. Puis il se servit un des croissants qu'il avait acheté. Ils étaient délicieux, bien que la bière altérait leur goût. Ça n'était certainement pas la boisson idéale avec laquelle il était bon de manger des croissants. Mais William a toujours été extrêmement gourmand. Il serait capable d'avaler presque n'importe quoi. Posant sa bière, il sortit son paquet de tabac a rouler et ses feuilles. Puis, lentement, il se roula sa propre clope et l'alluma. Tirant dessus une première fois, il regarda a nouveau la jeune femme.
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MessageSujet: Re: Winter evenings are such sadnessful times   Winter evenings are such sadnessful times EmptyJeu 9 Déc - 11:57

    Ewenn expira la fumée. C'était fou comme la nicotine pouvait avoir une vertue apaisante sur ces nerfs. C'était une façon soft de dire qu'elle était accro mais bon, elle s'en foutait pas mal. De toutes ses addictions nouvelles, c'était sans doute la moins pire. Ou pas. Elle tapotait sa clope au dessus du cendrier pour en faire tomber la cendre pui tira à nouveau dessus.
    Il fallait bien admettre qui si on lui avait posé la question il y a plus d'un an, elle n'aurait pas imaginé sa vie comme ça du tout. Elle ne l'aurait pas imaginé du tout à vrai dire, de peur d'être déçue mais bon. Se faire héberger par un quasi inconnu à Londres, à des centaines de kilomètres de chez elle. Oui c'était quand même surprenant. Mais ça c'était sans doute la partie soft de l'histoire. Ou du cauchemar, à vous de voir.

    Elle entendit une porte s'ouvrir mais ne bougea pas, le regard fixé sur l'écran noir de la télé. Des pas se firent ensuite entendre et elle tourna la tête au moment où William débouchait dans la pièce en déposant un sac en papier devant elle, sur la table basse.

    « Tiens, sers toi. »

    Ewenn ne dit rien et fit à nouveau tomber la cendre dans le petit récipient adhéquat. William, le maître des lieux, le bon samaritain. Elle le vit disparaître un moment dans la cuisine puis l'entendit revenir. Elle avait à nouveau le regard fixé sur la télé. A la place d'Ewenn, n'importe qui aurait été reconnaissant et mielleux sans doute avec lui, mais ce n'était pas son cas. Elle était reconnaissante, bien entendu, mais sa fierté mal placée associée à sa haine des hommes l'enfermait dans une bulle hermétique où elle ne voulait pas le laisser entrer. C'était stupide, puérile de sa part de ne pas lui donner ne serait-ce que le bénéfice du doute mais c'était comme ça. La souffrance, ça rend compte.
    Sentant son regard sur elle, elle tourna la tête vers lui en soutint son regard en tirant une nouvelle fois sur sa clope. Sa soeur ne cessait de lui répéter qu'elle mourrait seule si elle ne faisait pas des efforts, autre que pour elle sous-entendu. Pourtant Ewenn en faisait. Non c'était faux, elle n'en faisait pas mais certaines personnes arrivaient d'un tir d'une précision mortelle à crever sa carapace. Ryan par exemple. Ils étaient simplement trop semblables pour se détester, mais trop cons pour savoir se le dire.
    Elle était donc capable d'apprécier des hommes. Alors pourquoi pas William, qui s'était montré si généreux avec elle ? Parce que t'es plus têtue qu'une bourrique avec un balai dans le derrière lui dirait Lily, ce qui faillit lui arriver un sourire à elle-même. Elle n'avait pas vraiment tort sur ce coup-là. Bas, ses jolis yeux méritaient bien qu'elle essaie d'être plus... conciliante dirons-nous. Ouais, elle essaierait.

    « Merci. »

    Bon ok, ça ne méritait pas une médaille d'or (quoique), elle avait été bien élevée, dans un certain sens. M'enfin c'était déjà une petite victoire qu'elle désserre les lèvres. Et comme pour ponctuer cette bonne parole, elle se pencha pour attraper un croissant et le porter à sa bouche. Il était encore chaud et la chaleur envahit la bouche d'Ewenn lorsqu'elle mordit dedans. Elle offrit un sourire timide à William en ajoutant:

    « Ils sont bons, Lily va adorer. »

    C'est fou ce qu'elle se sentait niaise tout d'un coup ! Ca ne lui ressemblait vraiment. Avec un raclement de gorge gênée, elle engloutit un nouveau morceau de croissant et posa sa cigarette sur le bord du cendrier. C'est fou ce qu'elle pouvait passer pour une associale ! Quand elle parlait à des filles elle n'avait aucun soucis, elle était normale ! Ou presque. Mais face à un mec c'était une toute autre histoire.
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MessageSujet: Re: Winter evenings are such sadnessful times   Winter evenings are such sadnessful times EmptyLun 13 Déc - 12:49

Inspirant lentement la fumée, l'expirant plus lentement encore, William se sentait détendu. Lui aussi était accro à la nicotine et il s'en fichait bien, sa clope, il l'appréciait. A tout moment de la journée d'ailleurs. Cell-ci était encore meilleure que les autres parce qu'il la fumait au chaud, avec une bière dans la main, des croissants sur la table et une nouvelle dépense au pied du canapé. Et puis il y avait Ewenn. Elle n'était pas très bavarde mais elle lui tenait compagnie, c'était ca l'important. Comme Will s'y attendait, la jeune femme ne décrochait pas un mot. Elle se contentait de lui renvoyer son regard avec insistance lorsqu'il l'observait. On voyait bien, dans ses yeux, qu'elle n'était pas du genre à se laisser faire. Elle refusait obstinément de détourner le regard avant que Will ne le fasses. Qu'importe, il avait accueillit Ewenn et sa sœur parce que passer devant elles en les ignorant lui aurait fait mal au cœur, il n'attendait pas qu'Ewenn lui parle de sa vie en retour.

Il mordit a nouveau dans son croissant en se disant qu'il allait finir par devoir les manger tout seul. Mais au moment ou Will ne l'attendait plus, il entendit faiblement un "merci" de la part d'Ewenn. Il tourna la tête, surpris, mais ne dit rien. Il tira une autre bouffée sur son roulé tout en regardant la jeune femme. Puis il détourna le regard vers l'écran noir de la télévision. Son regard était vide, il pensait. Il pensait que ca devait être un effort important pour qu'elle ait mis tant de temps avant de le dire. Il reprit ses esprits en voyant le bras d'Ewenn s'avancer jusqu'à la table basse pour prendre un croissant. Cette fois, la consternation prit le dessus sur l'étonnement. C'était bien la première fois que Will la voyait faire un geste de sociabilité. Voulant éviter de la fixer, il fit comme si ca lui paraissait normal et ne dit rien. Ecrasant le surplus de cendre dans son cendrier, il laissa planer le silence. Dans n'importe quelle autre situation, avec n'importe quelle autre personne, ce silence aurait été gênant. Mais pas avec Ewenn, là c'était juste... normal.


    Ewenn ♠ « Ils sont bons, Lily va adorer. »


C'était le comble. Will continua de faire semblant bien qu'il avait du mal à se retenir de lui demander pourquoi est-ce qu'elle se décidait à parler seulement maintenant. L'important, c'est qu'elle commençait a parler et ca lui faisait plaisir. Il esquissa un sourire discret avant d'avaler une gorgée de sa bière. Quelques secondes de silence s'écoulèrent avant que Will ne se décide à parler, à nouveau.

    William ♠ « Elle dort encore? »


Il n'attendait pas vraiment de réponse, pas par la parole en tout cas, un signe de tête suffirait. C''est pour ça qu'il tourna la tête dans sa direction, lui offrant une occasion de ne pas ouvrir la bouche. Après tout, il y avait une différence entre dire deux mots et s'engager dans une conversation. Mais bon, Will espérait quand même.
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MessageSujet: Re: Winter evenings are such sadnessful times   Winter evenings are such sadnessful times EmptyLun 13 Déc - 17:05

    « Ils sont bons, Lily va adorer. »

    Elle avait l'impression d'être la fille la plus débile du monde en cette instant et elle s'empressa d'engouffrer un nouveau morceau de croissant pour se donner contenance. Il n'était vraiment pas simple de changer ses habitudes. De son plein gré, s'entend. Quand on est un enfant innocent, il suffit d'un traumatisme pour que vous changiez du tout au tout. On souffre facilement quand on est enfant et on oublie rarement alors on s'emmure, comme elle l'avait fait et on se forge un autre soi, un alter ego plus fort, invincible. Mais quand ils s'agissaient ensuite de de se désemmurer, bonjour la partie de plaisir !
    Elle était cependant reconnaissante à William de ne pas avoir fais de commentaire sur la fin miraculeuse de son mutisme. Il aurait pû, il en avait parfaitement le droit mais il ne l'avait pas fais et Ewenn appréciait plus qu'elle ne le montrait.

    « Elle dort encore? »

    Ewenn se contenta de hausser les épaules. Un réflexe. Elle n'avait pas perçu de mouvements quand elle avait jeté un coup d'oeil dans sa chambre un peu plus tôt. Elle avait pensé la trouver en bas mais il s'était avéré qu'elle était seule dans la maison. En fait, elle savait parfaitement qu'elle n'était pas là mais bon, chassez le naturel et il revient au galop, hein ? Elle tira une nouvelle fois sur sa cigarette avant d'engloutir le dernier bout de croissant qu'elle avait dans la main. Elle s'essuya alors distraitement les doigts sur son jean, elle se fichait pas mal de le salir. Cela faisait une éternité qu'elle n'avait pas mangé de croissant et ils avaient le goût de son enfance. Proust avait sa madeleine et elle, elle avait son croissant. Sauf qu'elle aurait préféré oublier son passé. Pour de bon.
    Ce n'est qu'en tournant la tête qu'elle se rendit compte que William l'observa. Elle se gratta distraitement le bout du nez comme elle avait l'habitude de le faire pour prendre son courage à demain et répondit:

    « Je crois plutôt qu'elle a filé avant que je me lève. »

    Elle se massa distraitement la nuque cette fois. Pourquoi est-ce que les choses ne pouvaient pas être simple pour une fois ? Elle aurait aimé être une fille normale qui parle avec un mec, sans plus de difficultés que ça mais c'était comme si on lui aarachait chacune de ses phrases. William n'était pour rien dans ce qu'il lui était arrivé, il n'était pas son père.
    Elle soupira et leva à nouveau les yeux vers lui. Il ne méritait pas qu'elle fasse la pimbêche comme ça avec lui. Ils ne se connaissaient pas, tout ce qu'elle savait de lui c'est qu'il avait eu la gentillesse de les accueillir chez lui, Lily et elle, et voilà comment elle le remerciait. Vraiment pas sympas. Mais elle faisait des efforts pour se soigner, il ne fallait pas lui demander la lune non plus. Et puis cet aspect silencieux faisait parti d'elle à présent. Même avec ses amis, il lui arrivait de ne pas être très causante. Mais en général, c'était surtout une boule d'énergie sur pattes mais ça, William était loin de le savoir. Elle se demandait bien qu'elle imagine il pouvait avoir d'elle. Sans doute d'une fille taciturne et pas commode, et encore c'était gentil.
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MessageSujet: Re: Winter evenings are such sadnessful times   Winter evenings are such sadnessful times EmptyMar 14 Déc - 8:47

William était satisfait de voir qu'Ewenn s'ouvrait peu à peu. Aujourd'hui était un jour à marquer d'une pierre blanche! Le garçon espérait pouvoir tenir une conversation avec elle dans quelques jours. Il avait tenté de commencer cette éventuelle conversation mais craignait qu'elle refuse de répondre, il était peut-être trop tôt encore, qui sait? La tête tournée vers elle, il attendait un mot, ou un geste. Il y avait beaucoup plus de chance pour qu'elle se contente de hocher la tête plutôt que de dire oui ou non. Comme il s'y attendait, Ewenn haussa les épaules sans dire un mot. Il détourna le regard vers l'écran éteint de la télé. Non, il n'était pas déçu, il s'y attendait. Tout vient a point a qui sait attendre, hein? Will entendit la jeune fille terminer son croissant. Il fit de même et reprit sa bière. Tirant une taf sur son roulé, il referma le sac en papier dans lequel il ne restait plus qu'un croissant, pour la plus jeune des sœurs.

    Ewenn ♠ « Je crois plutôt qu'elle a filé avant que je me lève. »


Waouh. De mieux en mieux. William lui était reconnaissant de faire l'effort de répondre. Après tout, parler tout seul c'est pas très drôle. Après ce moment de surprise, il revint sur la phrase d'Ewenn. "Elle a filé avant que je me lève"... Ou pouvait-elle être partie? Même s'il ne la connaissait pas vraiment, Will ne pouvait s'empêcher de s'inquiéter, un peu. Il se sentait responsable depuis que les deux soeurs vivaient sous son toit. Il ne voulait pas les étouffer, ni gérer leur emploi du temps, et il était loin de se considérer comme une sorte de grand frère par procuration qui serait investi de la noble tâche de protéger ces jeunes filles du monde extérieur, non. Mais, tout de même, il aimerait bien être sûr qu'elle est en sécurité.

William posa les yeux sur son sac, au pied du canapé, d'où dépassait le col de sa nouvelle chemise. Cela lui faisait penser qu'il fallait qu'il aille se préparer dans quelques minutes s'il voulait arriver à une heure raisonnable. La fête promettait d'être le genre de soirée bien arrosée et bien enfumée. Il ne connaissait pas l'hôte mais en regardant l'adresse de la maison, Will savait qu'il y était déjà allé auparavant. Cette personne était apparemment quelqu'un qui avait l'habitude d'inviter faire la fête sans vraiment savoir qui il invitait. Instinctivement, il se tourna vers Ewenn et l'invitation sortit sans qu'il le décide vraiment.


    William ♠ « Il y a une fête ce soir, pas loin, avec tout ce qu'il faut pour passer une bonne soirée. Ta sœur et toi, vous pouvez m'accompagner si vous voulez... »


Il ne savait pas vraiment pourquoi il l'invitait. Il ne l'avait jamais vu sourire, s'amuser et encore moins faire la fête. Mais qui sait, aujourd'hui semblait être un jour de chance. Et puis l'inviter n'était pas plus mal, ca renforcerait peut-être sa confiance. Will n'attendait pas vraiment une réponse positive mais lui proposer était déjà un bon geste. Avec le temps, elle se détendrait sûrement.
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MessageSujet: Re: Winter evenings are such sadnessful times   Winter evenings are such sadnessful times EmptyMar 14 Déc - 17:30

    Ewenn écrasa sa cigarette quasi entièrement consumée dans le cendrier. Avec le recul, elle se demandait où avait bien pû filer Elizabeth. Oui, c'était une mère poule avec elle mais elle n'aimait absolument pas la fliquer pour autant. Elle se faisait facilement du soucis pour elle, surtout avec ce qu'elles avaient dû traverser, mais maintenant qu'elles vivaient avec William, Ewenn avait beaucoup moins de soucis à se faire alors elle se détendait un peu, ne serait-ce que pour que Lily essait de reprendre la vie d'une ado à peu près normale. C'était tout ce qu'elle voulait pour elle, et elle méritait tellement plus à ses yeux. Elle devait bien être avec ses amis, c'était aussi simple que ça. C'est ce que font les ados le week-end et si elle avait un problème, elle l'appèlerait, comme toujours. Combien de fois était-ce arrivé depuis le temps ? Combien de Queen, faut que tu viennes me chercher, s'te plait ! avait-elle entendu ? Oh, elle ne comptait même plus mais ça ne la dérangeait pas, oh non. Elle ferait n'importe quoi pour sa petite soeur.

    Elle s'étira avec souplesse et replia ses jambes contre elle avant de les entourer de ses bras pour poser son nez dessus. C'était une position dans laquelle elle était à l'aise, assez réconfortante, et qu'elle aimait à adopter pour réfléchir par exemple. Un vieux réflexe stupide, un peu comme son tic de se mordre la lèvre quand elle était inquiète ou troublée. Le genre de truc qui incitait sa soeur à se moquer d'elle sans arrêt et qui avait entrainé d'innombrables bagarres, amicales bien sûr.
    Elle perçut du mouvement à la périphérie de son champ de vision et croisa le regard de William lorsque celui-ci proposa en brandissant une invitation:

    « Il y a une fête ce soir, pas loin, avec tout ce qu'il faut pour passer une bonne soirée. Ta sœur et toi, vous pouvez m'accompagner si vous voulez... »

    Automatiquement, Ewenn se braqua. Ses doigts se crispèrent sur ses jambes et elle serra inconsciemment les mâchoires. Ses yeux avaient comme pâlis, pris la teinte de la glace. Mais pourquoi est-ce qu'il l'invitait tout d'un coup ? Est-ce qu'elle devait comprendre par là qu'il voulait coucher avec elle ou qu'il attendait quoique ce soit d'elle ? Peut-être qu'il était comme tous les autres finalement, seulement plus doué pour le cacher. Et voilà qu'elle recommençait à se refermer comme une huître, sans raison, par peur. Quelle lâche elle faisait, franchement ! Elle détourna la tête dans la direction opposée et répondit d'une voix plus glaciale qu'elle ne l'aurait voulu:

    « Je pense pas que ce soit une bonne idée... »

    Et pourtant, elle qui adorait faire la fête qui ne pouvait plus vivre sans faire la fête, elle refusait une soirée. Pourtant c'était les seuls moments où elle se sentait un tant soit peu vivante, libre. Elle y avait pris goût avec Vega en arrivant ici et sa décadence ne faisait qu'empirer avec le temps. Plus ça allait, moins elle y allait mollo avec tout ce qui pouvait lui passer sous la main en soirée. Elle commençait à avoir de sérieux problèmes avec ça mais qu'est-ce que ça pouvait bien faire après tout, c'était son problème, pas celui des autres.
    Mais c'était peut-être une raison de plus pour ne pas y aller. Pourtant, plus elle y réfléchissait et plus ça lui faisait envie... Misère. Mais elle avait tellement l'habitude de se méfier des hommes, surtout vu... son travail dirons-nous, qu'elle ne savait plus faire la différence entre eux alors elle les foutait tous dans le même sac, ça allait tellement plus vite.
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MessageSujet: Re: Winter evenings are such sadnessful times   Winter evenings are such sadnessful times EmptyJeu 16 Déc - 14:06

La clope de William étaient déjà aux trois quart en cendres dans le cendrier, il avait entamé sa bière de moitié et sa peau reprenait peu a peu sa couleur et sa température habituelle depuis qu'il était rentré. Il faudrait qu'il reparte dans environ une heure mais d'ici là, il avait largement le temps de vaquer a ses occupations. La fête allait lui faire du bien. De plus, il avait particulièrement bien dormi si on comparait sa dernière nuits aux nuits habituelles. Il pourrait faire la fête jusqu'au lendemain soir s'il le voulait! S'amuser était quelque chose d'essentiel pour Will, ca lui permettait de s'évader, de ne penser à rien, de vivre sa vie comme il l'entend, d'être complètement lui-même sans aucun artifice.

Oui, c'était exactement ca. Will était un fêtard né. Il rêvait d'une soirée qui durerait des jours, ou il y aurait assez d'alcool pour rester saoul pendant un mois, l'équivalent en herbe de la forêt amazonienne et de la musique qui s'entendrait a l'autre bout du monde. Une fête ou tout le monde serait invité, ou l'on n'aurait même pas besoin de se connaitre pour finir ensemble dans un lit, ou le viol serait consenti et même applaudi et ou la monogamie et la jalousie n'existeraient pas. Une soirée parrainée par la liberté et ou les limites et l'interdit seraient pour tout le monde d'improbables fantaisies.

La fête de ce soir ne ressemblerait pas a ca, pas du tout. Mais elle réussirait probablement à satisfaire le jeune homme pour quelques heures ou quelques jours. Il ne savait pas qui il y trouverait et il devait avouer qu'y croiser Ewenn lui aurait fait du bien. Non pas qu'il avait besoin de connaitre du monde pour s'amuser, au contraire, mais ca l'aurait rassuré de savoir ou elle était, ne pas s'en faire pour elle et sa sœur. M'enfin, comme il s'y attendait, la jeune femme rejeta poliment la proposition de William.

    Ewenn ♠ « Je pense pas que ce soit une bonne idée... »

Dommage. Will était persuadé que c'était une bêtise de rester ici alors qu'elles avaient toutes les deux l'occasion de faire la fête et de penser à autre chose qu'a leur morne quotidien. Il détourna le regard, sans montrer aucun signe d'une quelconque déception. Il but quelques longues gorgées de sa bière, si bien qu'il la termina en quelques secondes. Reposant le cadavre de verre sur la table basse, il tira une fois encore sur son roulé. Pensant une fois encore à la fête, il se dit qu'en plus de l'herbe et de l'alcool, il espérait y voir des filles avec qui il aurait l'occasion de coucher. Et oui, William étant célibataire - de son plein gré -, trouver une ou plusieurs occasions de finir allongé était un des facteurs déterminants d'une bonne soirée.
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MessageSujet: Re: Winter evenings are such sadnessful times   Winter evenings are such sadnessful times EmptyLun 27 Déc - 14:15

    C'est bizarre mais Ewenn s'en voulait. Elle s'en voulait d'être aussi bête, butée, méfiante et elle s'en voulait d'essayer pitoyablement de se mentir à elle-même. Elle avait horreur d'être cette lâche qu'elle haïssait et qu'elle fuyait comme la peste mais le problème était toujours le même: c'était tellement moins douloureux et plus facile de se voiler la face. Une trouillarde, voilà ce qu'elle était. Elle avait peur d'accorder sa confiance, peur de s'attacher, peur de revivre son cauchemar mais William n'était pas son père, merde ! Il était tout simplement, aimable, humain. Il ne demandait qu'à l'aider, pas à ruiner une deuxième fois sa vie. Pourquoi est-ce qu'elle se punissait sans cesse ainsi du mal qu'on lui avait fais ? Elle n'y était pour rien après tout, non ? Et pourtant c'était ça le soucis, elle était persuadée au fond d'elle que c'était sa faute, qu'elle avait gâché la vie de toute sa famille et elle avait honte. Quelle conne, sérieux !

    Elle attrapa à nouveau son paquet de clopes et en alluma une autre. Il fallait qu'elle se calme. Pourquoi elle se mettait dans cet état stupide pour un mec qui l'avait invité à une soirée, hein ? Elle serra un peu plus fort ses genoux contre sa poitrine, se passa distraitement la main sur la jambe, du genou à la cheville, distraitement. Elle jeta un coup d'oeil à William qui venait de déposer sur la bière vide sur la table. Il n'avait l'air, ni étonné, ni déçu, plutôt résigné. Alors il était vraiment persuadé qu'elle allait refuser depuis le départ ? Qu'elle était formatée pour refuser, qu'elle n'était qu'une rabat-joie aigrie et mal baisée ? Sans savoir pourquoi, elle commençait à s'emporter toute seule face à la réaction de William. Il n'insistait pas et ça l'agaçait. C'était comme s'il avait lancé cette invitation en l'air, qu'il savait pertinemment qu'elle refuserait et que ça l'arrangeait. C'était cette image qu'avait les gens d'elle ? Quelle connerie ! Ce n'était pas elle, non ! Et il fallait que ça se sache ! Il n'est pas dis qu'Ewenn refusera une soirée, jamais !

    « Mais je n'écoute jamais le bon sens. Une soirée, pourquoi pas. »

    Elle lui lança un grand sourire. Il allait voir ce qu'il allait voir. Il allait découvrir une Ewenn bien différente de celle qu'il côtoyait quotidiennement. Il allait la découvrir sous les traits d'une petite fée de la nuit et de la débauche, une fêtarde invétérée, une buveuse née, un peu droguée sur les bords mais rien de bien méchant pour l'instant. Il allait la découvrir aguicheuse, rieuse, blagueuse. il n'allait pas être déçu du voyage, ça c'était sûr.
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