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 Santa Baby •• Noé&Vassily&Tennesse

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MessageSujet: Santa Baby •• Noé&Vassily&Tennesse   Santa Baby •• Noé&Vassily&Tennesse EmptyDim 26 Déc - 19:19



Rapide tour dans le bureau du psychiatre Bomer, il ne faut jamais plus de dix minutes pour qu'elle donne son avis sur son fils. Ca ne m'inquiète pas, c'est toujours la même histoire. Le jour où elle va changer, et me garder plus longtemps dans son bureau aux murs bleus, je m'inquiéterai. Je pousse la porte, les yeux se plantant sur l'infirmière qui m'attend devant, assise sur un canapé, magasine à la main. Elle me fait une remarque sur le fait qu'elle n'a pas eu le temps de lire son article jusqu'au bout. Je hausse les épaules et la suis sans dire un mot, juste un sourire. J'aime bien les infirmières, c'est toujours les trois même qui viennent s'occuper de moi à tour de rôle. Il y en a une plus vieille que les autres et que j'ai toujours connu, elle me traite encore comme un petit garçon malgré la vingtaine passée. Les couloirs sont remplis de monde, entre les blouses blanches qui passent, dossier et café à la main, les patients qui traînent des pieds ou qui se tapent des sprint, et les familles en visite qui forment des petits groupes de protection serré, comme si quelqu'un allait leur sauter dessus pour leur vider les poches. Il y a de sacrés malades ici, des types qui hurlent matin et soirs et qui t'empêchent de dormir ; il y a ceux qui les saignent parce qu'ils n'arrivent pas à dormir et qu'on envoie directement au dernier étage pour les calmer un coup. Moi je suis au deuxième étage, là où l'on parque les suicidaires et les dépressifs. Un coin sympa et sans bruit. En général, on y reste pas très longtemps, c'est l'affaire d'un ou deux mois. Trois semaines pour moi, le temps protocolaire et l'occasion de refaire le plein de médicaments. Le bureau de ma mère se trouve au quatrième, je suis obligé de prendre l'ascenseur pour y aller et c'est pour ça que les infirmières me suivent à la trace. J'me suis jamais évadé que je sache, leurs médoc et le valium qu'ils me donnent m'en empêche. Et puis trois semaines ici, c'est rien du tout. Il y en a qui reste toute leur vie, comme Martha du troisième. Pauvre vieille. Mes yeux passent machinalement de portes en portes. Elles sont toutes fermées sauf une. Je m'avance vers elle, histoire de voir qui se trouve à l'intérieur. « Noé, reviens ici. » Il n'y a aucune menace dans la voix de l'infirmière, ça l'amuse même. Il y a un type blond couché sur un lit, un mot à la porte m'indique son nom. Vassily Tchaikovsky. Il est beau, il a l'air calme. Je ne l'avais jamais croisé … mais je viens pas souvent au quatrième étage. « Allez Noé. » L'infirmière me tire par la manche et je fini par la suivre, lâchant du regard le bel éphèbe.

« A table mon chou ! » Lauren débarque plateau dans les bras. C'est pas le même repas que d'habitude ? En général le soir j'ai toujours des carottes, de la viande et une pomme. Là il y a des carottes, de la viande, une pomme et des papillotes. « Pourquoi j'ai des chocolats ? » Lauren vérifie que mon cathéter est bien en place avant de me répondre. « C'est noël mon grand. » Ah oui, c'est vrai, il y a un type qui chante des chants tous les jours depuis le début de la semaine. « Dis, Lauren. » L'infirmière relève la tête, grand sourire sur les lèvres. « Madame Bom … Maman m'a dit qu'on pouvait se déguiser ce soir. Tu sais, un truc sympa entre patients. C'est censé récompenser ceux qui foutent pas de bordel. T'aurais pas un truc pour moi ? » L'infirmière se marre un coup, me tapote la main et me dit d'attendre cinq minutes. Elle revient avec dans les bras, une trousse de maquillage, un bonnet et une veste de père noël, des bois de renne en mousse et une veste marron. « Tiens, c'est tout ce que j'ai trouvé. Joyeux noël Noé. » Je lui fais un sourire avant de tout poser sur le devant de mon lit. […] Vingt trois heures pétantes et je retire les couvertures. L'infirmière de garde part se fumer une clope à vingt trois heures cinq, j'ai donc quelques minutes pour m'habiller et filer. Hop, bonnet de père noël et veste matelassée rouge pétant, et je file à travers le couloir, direction l'escalier et le quatrième étage. C'était quel numéro déjà, tout à l'heure ? C'est bon, c'est dans cette chambre que l'ange blond se trouve. J'ouvre doucement la porte, sans faire de bruit, et m'avance près du lit. Je pose ma main sur la sienne, chuchotant pour ne pas lui faire peur. Tu parles, il bouge pas d'un pouce, j'aurais fait un de ces bonds si un père noël était rentré dans ma chambre ! « Joyeux noël ! » Je me sent con d'un coup. J'ai pas préparé de speech sur ma venue dans sa chambre et mon plan du tonnerre. Il me regarde, les sourcils arqués, attendant que je déballe mon sac ou que je file de la chambre pour répandre la magie du vingt quatre décembre ailleurs. « Je … J'suis le père noël. Et il me faut un renne pour qu'on puisse sortir d'ici tu comprends ? » Je gratte deux secondes mon crâne sous le bonnet avant de continuer avec un grand sourire idiot à la Noé-le-camé-sympathique. « Tu connais Tennesse ? Bambi ? Warhol ? Elle a jamais eu de noël. Moi non plus en fait, parce que ma m... C'est pas la question. Tu la connais donc ? Et tu l'aimes bien ? Met ça et on va la chercher pour sortir d'ici. J'ai pas envie de passer noël à l'hôpital. »
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MessageSujet: Re: Santa Baby •• Noé&Vassily&Tennesse   Santa Baby •• Noé&Vassily&Tennesse EmptyDim 26 Déc - 21:30



Vassily la passoire matinale. S'il y a bien un truc qu'il déteste, c'est bien le matin quand le réveil sonne, de plus, un réveil à l'ancienne avec un son désagréable qui vous perce les tampons, le cerveau, tout quoi. Vous devenez soudainement sourd comme si un obus vous explosé en plein visage. Quoi de plus agréable qu'un matin ressemblant à quatorze dix-huit à vos oreilles ? Vassily alors se prend pour une commando des troupes américaines, il chute à terre, reste bloquer deux secondes au sol, rampe tel un ver de terre vers sa salle de bain et comme par enchantement, il se relève et se noie dans sa baignoire durant dix minutes. Vassily aimait beaucoup rester des heures dans son bain mais, quand on souhaite réussir sa vie, mieux vaut éviter d'être un flemmard fini. Aujourd'hui, rendez-vous à la clinique psychiatrique de la ville, grand habitué des lieux, il connait le moindre de ses recoins. Les patients présents sont la majorité ses sujets d'expérience pour ses stages, il écrit des pavés sur eux durant des heures. Il aime le cas d'une patiente : Tennessee, jeune femme d'une vingtaine d'année atteinte d'un certain complexe de Peter Pan autant développé. Comparé à d'autres cas, le sien est exceptionnel : elle se prend pour une enfant de onze ans pensant vivre non stop entouré de sorciers et de magie comme le monde d'Harry Potter. Fascinante en tout point, il conserve précieusement son dossier en main avec photo d'identité. Un bien jolie poupée. Durant son séjour, il adorait la voir courir, être si naïve, si innocente, ne voyant rien autour d'elle, prétendre être ailleurs que dans la vie réel. Cela doit être à la fois agréable et pourtant, si étrange que de voir des gens vous pointez du doigt. Perle des îles, une douceur à n'en plus finir, une envie que de ne la laisser à personne d'autre qu'à lui. Ne voulant guère qu'elle s'échappe de son influence, Vassily refuse que beaucoup d'hommes ne la regarde pas. Il ne voulait qu'aucun regard ne salisse cette pureté insondable qu'est Bambi, cette enfant sauvage tout droit sorti d'un conte de fée. Magie, si elle existait, Bambi serait la sorcière la plus remarquable que Vassily pourrait connaitre. Arrivant doucement aux abords de l'hôpital, tout son trajet ne fut que pensées agréables pour la petite. Pour une fois, Vassily ne se sentait pas sale. Aujourd'hui, Vassily devait se concentrer sur d'autres patients, ses rapports étant pour le moment terminé en ce qui concerne Tennesse, il devait se concentrer sur d'autres cas plus complexe. Il avait la hargne et l'envie de la voie mais, que faire quand le travail vous y oblige ? Il n'était pas du genre à partir sur un coup de tête pour vérifier si la jeunette sans sortait bien sans lui. Tellement anxieux, durant la pause, il décide alors de faire le tour de la clinique discrètement, il porte alors sur lui une tunique blanche, histoire qu'on ne remarque pas sa tenue. Il s'ébouriffa légèrement les cheveux. Longeant les murs, petit à petit, il se rapprochait dangereusement de la chambre de Bambi... Jetant un coup d'oeil rapide, elle était seule. Tout va bien alors.

Sans gêne invétéré, il passa réclamer à une infirmière la possibilité de prendre cette chambre pour travailler. Mensonge, il rêvait juste de se reposer convenablement. Enlevant sa veste, ses lunettes et replaçant ses cheveux en arrière, il arrangea sa tenue. S'efforçant d'être classe, il s'habille toujours en costard cravate pour être, enfin, pour ressembler plus à un flic qu'à un médecin. Laissant la porte ouverte, Il s'allongea sur le lit en lisant son dernier livre en vogue : "le Meilleur des Mondes" de Huxley. Vive l'utopie, le monde basé sur la reconstruction d'une humanité parfaite, sans vices, sans pensées positives, sans amour, sans musiques et autres émotions. Quelle histoire ce bouquin. Un vrai bijou pour Vassily qui semblait être imbriqué dans l'histoire. Puis, un bruit dans le couloir le fit quitter de son rêve, quelqu'un était en train de faire un marathon dans le couloir. Des infirmières poursuivaient le type, qu'est-ce que c'est que ce délire encore ? Oubliant totalement cette histoire, il reprit son livre pour le finir un peu plus tard dans la journée. Pour une fois, regardant plus loin que le bout de son nez, Vassily voyait des lumières partout dehors et aussi dans la clinique, des infirmières avaient des bonnets sur la tête, Vassily, intrigué vint à leur rencontre. "Pourquoi êtes-vous déguisez mesdames ?" - "Mais, C'est Noël !" - "Noël ? Oh...Déjà." - "Vous voulez un bonnet ?" - "Pourquoi pas...". Il le gardait en main, ne le mit pas sur la tête. Pause cigarette en extérieur. Il fait froid. C'était à en faire pleurer. Pour combler le manque de chaleur, il prit un café et partir se prélasser dans son lit à nouveau. Le sommeil fait souvent des siennes, il joue des tour parfois. Nous croyons être éveillés mais, ce n'est que notre inconscient qui nous signal qu'il y a quelque chose de pas net en réalité. Nous croyons être éveillés mais, ce n'est que notre inconscient qui nous signal qu'il y a quelque chose de pas net en réalité. Puis alors, une voix, un cri. Un. "JOYEUX NOËL". Un type, un jeune gueulant en pleine poire un mot qui est foutaise et commerce. Le regard noir comme ayant réveillé la mauvaise belle au bois dormant, Vassily était intrigué par ce jeune vêtue comme Saint Nicolas. Et là, il me sort - "Tu connais Tennesse ? Bambi ? Warhol ? Elle n'a jamais eu de ? Noël..." - Comment ? Tennessee, la petite sourie de Vassily ? Le jeune, Vash l'avait déjà vue...Noé. Bien-sûr, le fils du psychiatre Bomer. Que faisait-il ici ? C'est alors qu'il me balança un costume, celui d'une reine. Complètement à la ramasse et surtout d'une humeur de chacal. Il n'avait pas envie de la mettre mais, garda tout de même en main. "Noé, si elle dormait la petite ? ". Soupire. Il mourrait d'envie de la voir sa crevé les yeux. "Bon, on va aller la voir...mais en silence !"
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MessageSujet: Re: Santa Baby •• Noé&Vassily&Tennesse   Santa Baby •• Noé&Vassily&Tennesse EmptyMar 28 Déc - 16:49

Santa Baby •• Noé&Vassily&Tennesse 2lcetf

      Tout est blanc. C'est normal. Tout est toujours blanc, mais devant mes yeux s'agitent des points de couleurs, rouge, beige, bleu, vert, violet. J'ai un arc-en-ciel devant les yeux. Peut-être que si je lui cours après, j'arriverais à attraper la marmite pleine d'or à ces pieds. J'ouvre un peu plus les yeux. Il est tard. Je ne sais pas quelle heure précisément, mais je sais qu'il est tard, à voir le ciel noir dehors, la Lune brillante accrochée bien haut. Une femme en blanc rentre dans ma chambre, tout sourire. Un plateau dans les mains, avec deux chocolats emballés dans du papier d'alu' au décor de Père Noël posés dessus, accompagné du repas habituel. J'aime pas vraiment les repas, ici. C'est fade, et c'est presque toujours la même chose. Alors forcément, ces Père Noël en chocolat, c'est super, pour moi ! Jayden est venu, aujourd'hui, me souhaiter de joyeuses fêtes. Il est reparti, comme toujours, les larmes aux yeux, après avoir déposé mon cadeau sur la table à côté de mon lit. Je l'ai pas encore ouvert. J'ose pas. La femme, une blonde avec un joli visage, tellement joli qu'on se demande ce qu'elle fait ici, dépose le plateau sur la table en inox, à l'opposé de mon lit. Elle s'en va, sans un mot. Elle est jolie, mais elle n'est pas très polie. Enfin, je n'ai rien dit non plus. Mais je n'aime pas parler la première, je préfère répondre. Après son départ, je me lève et en deux grandes enjambées, je suis assise sur la chaise, déballant déjà l'un des deux chocolats. Je dédaigne le repas sur le plateau, et mordillant dans un chocolat, je retourne sur mon lit. Assise sur la couette confortable, j'étends mes jambes, loin, très loin, le plus loin que je peux, jusqu'à avoir mal. J'ai toujours trouvé que mes jambes était longues, trop longues pour mon âge. Mes bras, aussi. Et quand je me regarde dans un miroir, avec Jayden, je nous trouve géant. Mais on est grand, lui et moi, on a déjà treize et onze ans ! Maman serait tellement fière de nous. Je ne prend même pas la peine d'essuyer la larme sur ma joue, c'est inutile, elle sera immédiatement remplacée par une autre. J'attaque mon second chocolat, et attrape en même temps le cadeau de Jayden. J'arrache le papier cadeau et découvre un coffret à clapet, recouvert de soie bordeau. C'est ma couleur préférée, Jayden le sait bien. Le coffret, une fois ouvert, révèle un collier très simple, mais très beau. Il à la forme d'un camée que portait Maman, mais à la place du visage familier se trouve une pierre, orange et transparente. A l'intérieur, un mot, signé de mon frère. « Il appartenait à Maman, c'est sa mère qui me l'a envoyé pour toi. Joyeux Noël, Ten'. » C'est simple, c'est Jayden. Il n'aime pas faire dans la dentelle, il dit ce qu'il y a à dire quand il le faut, et c'est tout. Je passe le collier, le regardant pendre à la perfection, dans le creux de mon cou. Satisfaite, je fis une boulette des papiers de chocolat, et les jetaient à la poubelle. Un sourire aux lèvres, je me couchai, rabattant la couverture sur moi.

      « Teeeeeen' ! » Je me réveille en sursaut, sans savoir où regarder. Je me redresse dans mon lit, apeurée. Un Père Noël et son renne sont dans ma chambre, le premier avec un grand sourire de fou, le second semblant se retenir de me fixer. Je ne les reconnais pas, j'ignore qui sont ces deux-là, et je ne dis rien, j'ai pas le droit de parler aux inconnus. Lentement, je remonte la couette jusqu'à mon nez. Pas de gestes brusques avec les inconnus, c'est peut-être des psychopathes prêt à vous tuer, de vrais animaux sanguinaires, qui vous sautent dessus pour vous égorger au moindre changement de position. C'est Jayden qui l'a dit, alors je le crois. Toujours avec lenteur, je rabat sur moi la couverture, ferme les yeux quelques instants, et me redresse. Ils sont toujours là, mon fol espoir qu'ils ne soient qu'un rêve s'envole. « C'est qui ? Me dites pas le Père Noël et Rudolph, je les connais bien, et ils vous ressemblent pas du tout ! » Je me lève, simplement vêtue d'un long t-shirt blanc qui m'arrive à mi cuisse. J'ai l'air bête, comme ça, en pleine nuit, à bavarder avec un Père Noël et un renne. Le Père Noël me saisie par le bras, et ôte son bonnet. Ah. J'aurais dû m'en douter, il n'y a que Noé pour faire un coup pareil. A ses côtés, le renne me fixe, et je reconnais Vassily à ses yeux bleus. « Qu'est-ce que vous faîtes comme ça ? Vous partez ? » Si ils partent, moi, je reste là. J'ai pas envie de me faire gronder par Mrs Bomer. La maman de Noé, elle est pas très gentille, avec moi comme avec n'importe qui. Alors je reste ici.
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MessageSujet: Re: Santa Baby •• Noé&Vassily&Tennesse   Santa Baby •• Noé&Vassily&Tennesse EmptyMer 29 Déc - 15:50


Infirmiers, patients, psychiatres, famille, parfois tout se mélangeait, j'avais du mal à me rendre compte de qui était qui, surtout dans la deuxième réalité de l'hôpital. J'avais du mal à me mettre « en phase », de plus en plus. Tabbie se marrait souvent, en me traitant d'attardé, mais quand on passait beaucoup trop de temps complétement défoncé, à visiter tous les recoins de son imagination, on finissait par se laisser emporter et dépasser. Alors pour moi, Vassily était un patient, un type complétement fou, possiblement atteint de la tourette ou d'un munchausen. Quoi qu'une maladie de la tourette serait pas franchement pratique pour se la jouer discret dans les couloirs. En clair, le fait qu'il fasse partit du personnel de l'hôpital ne m'avait même pas effleuré l'esprit … et voilà pourquoi je me retrouvais dans sa chambre, ou son lieu de travail, avec un accoutrement de père noël et essayant de lui foutre mes cornes de rennes sur la tête. Et puis j'aurais pu réfléchir quelques secondes, et me demander pourquoi il était souvent en compagnie de Tennesse. Les malades n'ont pas souvent le droit de parler entre eux, soit disant, passer du temps ensemble les pousserait à comploter. Des évasions, dans cette hôpital psychiatrique, il y en a eu autant d'épisodes de Pokémon. Et fallait pas être obligé de se tatouer le plan sur le torse pour s'en sortir. Ca m'avait traversé l'esprit pendant un temps, quand la série débile du type en prison était sortie. Comme ma mère travaillait là bas, j'avais pensé à rentrer dans son bureau la nuit, aller lui voler les plans et courir chez le tatoueur. Mais c'était presque comme s'il y avait un panneau par ici la sortie au fond d'un des couloirs. Je pouvais pas me refaire le tableau de Michel Ange dans le dos pour cacher un simple couloir. Je reporte mon attention sur Vassily, puisque je m'étais déconnecté quelques secondes, pour mener un débat solitaire. Il a pas vraiment l'air d'apprécier mon intervention dans sa nuit de noël. "Noé, si elle dormait la petite ? " Je me fais même pas la remarque sur le fait qu'il connaisse mon prénom. « Bah on la réveille ! » Té ! La bonne idée. Je lui ressort un nouveau sourire joyeux. Ce soir, je dois avoir un pique de bonne humeur qui a surpassé les médicaments qu'ils m'ont donné. Fluctuation d'humeur liée à ma bipolarité ou juste envie soudaine de fêtée noël, reste de gamin enfoui dans un corps sur médicamenté. Vassily attrape les cornes en mousse. Bon, c'est mon sourire qui l'a fait changé d'avis ou quoi ? « Bon, on va aller la voir...mais en silence !. » Je met un doigt devant ma bouche, histoire de montrer que je serrai aussi muet qu'une tombe

Et en effet, je suis muet tout le chemin – mis à part le plateau repas qui traînait par terre et dans lequel je me suis pris les pieds -. Arrivée dans la chambre de Tennesse, qui ressemble étrangement à la mienne. Bizarre. « Teeeeeen' ! » La petite tête blonde se redresse avant de se couvrir de ses draps blanc. « OH OH OH ! » Je m'approche du lit, en sautillant comme un gamin qui prépare la connerie du siècle. Vassily à l'air cent fois plus calme que moi, mais qu'est ce qu'il a l'air con avec son maquillage ! « C'est qui ? Me dites pas le Père Noël et Rudolph, je les connais bien, et ils vous ressemblent pas du tout ! » Non mais l'autre ! Comme si elle connaissait le père noël mieux que personne ? Et puis je suis vachement crédible en Santa. Rudolph aussi. Tel Zorro découvrant le masque, j'enlève mon bonnet, gratifiant d'un grand sourire la puce qui retrouve son calme. « Qu'est-ce que vous faîtes comme ça ? Vous partez ? . » Ouaip, on s'en va. Je m'assied sur le bord du lit, et prend sa main entre la mienne. Quand je vois Tenn, c'est un peu noël, elle me refile des doses gratuites alors je lui dois bien ça. « Viens avec nous, on va aller voir le vrai père noël. Il nous a confié une mission et avec Vassi, on n'aura nos cadeaux que si toi aussi, tu viens prendre les tiens. On va au pôle nord. On va prendre le pôle express et on arrive directement chez lui. Tu viens hein ? » Yeux de cocker à l'appui, Tenn n'a pas le droit de dire non. Je tourne les mêmes yeux sur Vassily, histoire qu'il vienne m'aider à la faire flancher.
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