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 LEX&IAN ○ I know you don't wanna see me, but...

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MessageSujet: LEX&IAN ○ I know you don't wanna see me, but...    LEX&IAN ○ I know you don't wanna see me, but...  EmptyVen 14 Jan - 18:39


Un mois, 1 jour, quelques heures que j’arrive pas à compter malgré le fait que je parvienne pas à fermer l’œil. Je me suis jamais sentie aussi mal, aussi coupable de ma vie. Je me demande encore pourquoi j’ai demandé à une pauvre conne que je pensais être ma meilleure amie d’allumer mon mec, mon ex, whatever. Mes parents comprennent pas, ils peuvent pas comprendre. Tout ce qu’ils trouvent à me dire c’est : « peut-être que vous étiez pas faits pour être ensemble, il t’a trompé après tout. » et j’ai jamais le courage de leur répondre. De leur dire la vérité sur le pourquoi du comment, parce que j’assume pas. J’assumerai certainement jamais, qui sait… J’ai pas les idées claires, je mange plus, je dors trop mal et quand je me réveille et me rends compte qu’il n’est pas là, je me remets à pleurer. « Lex… » Matt entre dans ma chambre, m’apportant mon petit-déjeuner. « J’ai pas faim. » Que je lui réponds depuis un mois. Mon beau-père s’inquiète, mais il peut pas m’aider, il y arrivera pas. Lui et ma mère sont le parfait exemple du couple impossible à détruire, et je pensais sérieusement être sur la même voie qu’eux quand j’étais en présence d’Ian, faut croire que j’avais tort. Je trouve le courage de me lever de mon lit pendant quelques instants. Malgré mon refus de manger, Matt a quand même laissé le plateau sur la table basse, au cas où. Ça n’arrivera pas, quand il redescendra pour venir le chercher, il le trouvera aussi plein qu’il l’a emmené. Je me fixe dans le miroir quelques instants et remarque mes cernes qui se font de plus en plus profondes. Rien à foutre, je vois pas pourquoi je continuerai de me faire belle pour le monde alors que la seule personne qui représente le mien m’a abandonné. ‘fin, abandonné, c’est vite dit. C’est surtout de ma faute et tant que ça me rentrera pas totalement dans la tête, j’arriverais pas à avancer. J’ai maigri, aussi. Ma mère me fait souvent la remarque sur un ton qui se veut inquiet et effrayant. Elle veut pas que je me fasse tout ça, parce qu’elle m’aime et qu’elle veut que je me porte bien, bla bla bla… J’ai entendu le discours trop de fois pour m’attarder à émettre des pensées dessus aujourd’hui. Je regarde ma chambre, un vrai bordel. Avant, c’était pas comme ça. Être avec Ian avait fait en sorte que je sois plus rangée, plus posée. Je refusais souvent d’aller à des fêtes organisées par des gens que je connais depuis le lycée pour rester avec lui, chez lui, avec sa mère dans les parages. Elle me faisait pas peur, contrairement aux autres gens qui essayaient de s’immiscer chez lui, rien que pour avoir les derniers ragots sur lui et moi et qui ne comprenaient toujours pas pourquoi je l’avais choisi, lui, au lieu de retourner dans les bras de Drew le salopard. Soit, mon esprit dévie sur des choses qui sont plus importantes du tout. Il faut que je revienne au principal, qui est Ian McConnell. Ce mec, je l’ai sous ma peau, dans mes veines, dans chaque globule rouge de mon sang, sur chaque parcelle de mon corps qu’il connaît trop bien. Si je le pouvais, je me foutrais une claque, mais j’aurais l’air cinglée et je crois pas encore avoir touché le fond – mais je sais par contre que j’y suis presque. « Alexyann, je veux que tu manges. » Je me retourne vers ma génitrice et lui fais un sourire que je crois sincère, m’approche du plateau de nourriture et prends un toast que j’apporte à mes lèvres. Elle s’en va, l’air satisfaite, et je repose la toast, retournant me fixer dans le miroir.

Mon état clairement épeurant fait que mon entourage n’a plus vraiment envie de traîner avec moi. Je les comprends, je les plains pas, puis j’ai pas non plus envie de les voir, alors c’est gagnant-gagnant pour tout le monde. Je m’assois derrière le volant de ma nouvelle voiture que mes parents m’ont offert, avec une contribution d’Ian, et respire un bon coup avant de décider de me mettre en péril. Dernièrement – il y a peut-être deux semaines – je me suis faite tatouée ses initiales dans le bas du cou. Il ne l’a pas vu, j’ai pas pu le lui montrer parce que j’ai pas le courage de me présenter devant sa porte et d’oser lui demander de me laisser le temps de m’expliquer, mais ça suffit. C’est trop et je vais finir par devenir folle, si ce n’est pas déjà le cas. La semaine dernière, j’ai rembarré une personne innocente rien que pour le plaisir de le faire, parce que je le pouvais et parce qu’Ian était pas là pour me dire que ça valait pas la peine de s’en prendre à plus faibles que soi. Je me rends compte que je redeviens peu à peu la connasse que je prenais presque plaisir à jouer entre 15 et 18 ans. Pourtant n’importe qui pourrait dire qu’ils connaissent plus cette facette de moi. Cette Alexyann Fletcher qui se foutait de tout et qui voulait tout pour elle. Soit, si j’me souviens bien, il a sport aujourd’hui, et vu que je sais à quelle heure il finit, je pourrais aller le voir et faire en sorte qu’il soit coincé et qu’il soit obligé de m’écouter. Je conduis lentement parce que j’ai du mal à me concentrer et qu’un accident de la route me servirait à absolument rien. J’arrive enfin à l’endroit voulu et je me trouve un stationnement vite fait. Je me faufile à travers les gens et me fait subtile lorsqu’il advient de passer dans le vestiaires des hommes. Une fois que j’y suis, j’entends le bruit d’une douche. J’sais pas vraiment pourquoi je reste là, si ça se trouve c’est pas lui et il est pas venu aujourd’hui, mais j’en doute. Je sais pas, j’ai peur, j’ai mal, mais avant tout je veux le voir malgré le fait qu’il n’en ait aucunement envie. Je le sais pour le nombre d’appels ignorés et les textos sans réponses. Je m’assoie sur un banc, puis le bruit de la douche cesse. Je stresse à l’idée d’en voir un autre que lui, ça me ferait bizarre. Il est seul mec que j’ai vu depuis les deux dernières années. La tête baissée, je sors mon portable pour faire mine de faire quelque chose et finalement la porte s’ouvre. Je sursaute en regardant qui c’est et je… C’est lui, c’est Ian. Il m’a pas encore vu, je peux toujours m’éclipser en douce ! Je me lève et tente de faire attention à ne pas accrocher un truc, mais j’entends une porte de casier claquer et quand je me retourne, il me fixe, complètement nu, une serviette autour du cou. Bordel de merde, il veut me tuer ?


Dernière édition par Lex Heins-Fletcher le Dim 16 Jan - 22:23, édité 3 fois
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MessageSujet: Re: LEX&IAN ○ I know you don't wanna see me, but...    LEX&IAN ○ I know you don't wanna see me, but...  EmptyVen 14 Jan - 19:30

LEX&IAN ○ I know you don't wanna see me, but...  Tumblr_lcgv2jmGNH1qcc2cfo1_500

Je n'ose plus toucher mon téléphone portable, abandonné au fond d'un tiroir et qui, parfois, la nuit, laisse entendre une vibration. M'extirpant de mon lit, je masse ma nuque encore fatigué et me dirige à la cuisine pour préparer le café. Ma mère débarque cinq minutes plus tard, s'installant simplement et ne disant rien. Depuis un mois, les rôles ont été interverti. Elle prend soin de moi en évitant de sombrer dans une dépression ; et me questionne, généralement par des sous-entendus, sur Lex. Ce matin, j'ai le droit à « tu devrais au moins lui laisser une chance » ; j'esquisse un sourire, lui servant une tasse de café chaud tout en méditant. D'une certaine manière, je n'ai jamais été aussi connecté à Lex que durant ces dernières semaines. Chaque couloir apportait la possibilité de sa présence, chaque minute entraînait son possible retour dans mon existence. D'un autre côté, avec le temps, peut être qu'elle allait simplement m'oublier. Passer à autre chose. Peut être même était-ce déjà le cas. Mes nuits sont imbibées de ces pensées-là, je n'en laisse rien transparaître et me contente d'être évasif avec ma mère. Et puis, après tout, je dois filer. Ma chambre est désormais ordonnée, soignée, propre, stérile ; le parfum de Lex n'y traîne que par petites teintes, suffisantes cependant pour ramener un flot de souvenirs dans ma boite crânienne à chaque fois. J'ouvre un tiroir de mon bureau, observant durant de longues secondes mon ipod à côté de mon portable. Par curiosité, j'appuie sur une touche pour réveiller mon téléphone. Des appels, des messages en absence avec trois lettres qui me font refermer le tiroir bien vite et placer les écouteurs dans mes oreilles. D'un mouvement de la main, je dis adieu à ma mère et file au gymnase même si aucun de mes muscles n'a l'humeur de concourir à des efforts. Et une voix, constamment en fond sonore, m'invitant à dévier mes pas pour frapper à la porte de Lex. Lui dire que je l'écoute, pendant cinq minutes. Voire dix minutes. Je continue cependant sur le même trajet, écoutant les Clash.

Je donne un coup de coude à un de mes adversaires, pivote sur moi-même, dribble sur cinq mètres et me contente d'une passe pour clore mon engagement à un camarade. Le ballon de basket file dans les airs et est interceptée ; une minute plus tard, mon équipe encaisse encore un autre point. Tout est presque fini mais j'en ai déjà assez : la remarque d'un de mes co-équipiers lui vaut de ma part un « ta gueule connard » qui le blesse autant qu'il étonne. Je n'insulte jamais. Et je ne m'excuse même pas dans la foulée. Nous sommes censés bientôt participer à un championnat. Aucun intérêt pour moi actuellement. Alors que les autres continuent à s'échauffer, je file dans les vestiaires sans un mot, me frottant tout en restant assis sur un banc. Lorsque j'ai baisé avec la meilleure amie de Lex, j'étais presque ivre mort. Cela n'en enlève pourtant pas l'amère conscience d'être le coupable de tout cela. Je lui en veux de m'avoir entraîné dans une telle position, de me sentir si accablé de remords. Je me retrouve sous l'eau chaude, essayant de vider mon esprit. Certains de mes amis me présentent régulièrement une demoiselle (souvent une cousine, une amie de collège, une ex) dont ils ont l'espoir que je vais m'entendre assez bien pour pouvoir me passer de Lex. Si seulement les choses étaient aussi simples. L'eau coule le long de mon visage, passant sur ma peau et lui redonnant une certaine vitalité. Je ne vois aucune issue. Employant la serviette pour tamponner mes joues et mon front, je retourne au vestiaire en espérant qu'aucun de mes co-équipiers n'a le souhait de me parler de ma performance. J'ai le plaisir de le retrouver vide, me permettant encore d'être plongé dans mes pensées. Ouvrant mon casier, je m'apprête à récupérer mes affaires quand du coin de l'œil je remarque une silhouette ; je referme la porte et découvre Lex.

Mon premier réflexe, candide, est d'attraper la serviette qui pend mollement à mon cou pour entourer ma taille. Il n'y a rien de moi qu'elle n'a pas déjà vu mais je suis subitement pudique, avalant difficilement ma salive et la détaillant comme si c'était la première fois que je me retrouvais face à une demoiselle. L'expression de mon visage est semblable à celle que j'arborais constamment avant de la connaître : inquiète, à l'ouest, ne sachant pas exactement ce que mes yeux doivent fixer. D'un simple coup d'œil, je sais qu'elle a maigri ; peu dormi, et est là pour moi. En une poignée de secondes, je reprends une certaine assurance et parvient à prononcer une phrase terrible : « le vestiaire des filles c'est de l'autre côté ». J'ouvre à nouveau mon casier, plongeant ma tête à l'intérieur et récupérant mes habits. La moitié de mon corps tend vers Lex, l'autre s'obstine à ne pas lui parler.


Dernière édition par Ian McConnell le Dim 16 Jan - 21:30, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: LEX&IAN ○ I know you don't wanna see me, but...    LEX&IAN ○ I know you don't wanna see me, but...  EmptyVen 14 Jan - 22:09

Je peux pas être ici, je dois pas être ici. Premièrement parce que c’est le vestiaire des mecs et que si je me fais choper on va sûrement m’imposer des conséquences. Deuxièmement parce que n’importe qui pourrait débarquer et me dénoncer. Les potes de basket d’Ian, je les connais un peu pour les avoir vu quelques fois en venant à ses matches, quand il voulait bien que j’y vienne et quand j’avais le temps. J’avoue que de cette optique, peut-être qu’ils se la fermeront, mais même. Si un sort de la douche aussi, je vais être mal barrée. Je me sens mal à l’aise, j’ai pas envie d’être rongée de remords de manière encore plus intense que quand il est pas là, pourtant c’est le cas. J’ai décidé de venir ici, c’était pour une raison et même si j’en trouve pas la force, faut que je reste et que je me batte. J’ai gaffé, je suis une vraie salope quelques fois, parce que je vois pas que ce que je fais blesse les gens autour de moi, mais c’est plus fort que moi. J’arrive pas toujours à tout encaisser, tout appréhender et faire en sorte que tout le monde s’en sorte indemne. Je sais que j’ai foiré, grave, et je sais que c’est impardonnable, parce que sérieusement, c’est un truc bas que j’ai fait. J’aurais très bien pu me débrouiller seule, mais en même temps, quand on a une meilleure amie et qu’on lui fait confiance, on se doute pas qu’elle va aller nous faire des mauvais coups derrière après. Putain quoi ! Je détourne le regard alors qu’il enroule la serviette autour de sa taille. Son regard me transperce l’âme, me dénude de toute innocence, me fait me sentir mal à l’aise, alors que c’était pas le cas il y a quelques semaines. Tout était tellement simple, tout était plus serein. J’regardais Ian en l’imaginant me dire qu’il veut jamais que je le quitte, ce qui aurait pas risqué d’arrivé. Je l’aimais bien trop, je l’aime bien trop. Je sais pas me tenir quand je suis déstabilisée, du coup je croise les jambes, les bras, me mordille la lèvre et détourne le regard de toutes les manières possibles. J’ai du mal à respirer normalement parce que ça m’énerve et qu’en plus d’être gênée, je suis stressée. Je sais pas non plus mentir, enfin pas à lui. Chaque fois que je tentais de le faire il s’en rendait compte et en était insulté, alors j’ai arrêté. J’lui cachais jamais rien, je voyais pas à quoi ça servait vraiment. Il m’a ouvert les yeux sur tellement de choses, et j’suis réellement devenue une personne meilleure grâce à lui. Avant, je pouvais passer des heures à faire chier mon monde rien que parce que j’me sentais mal et que j’le sortais sur les autres. Ian m’a appris à en parler, et à le sortir autrement que par des insultes, des menaces, de la méchanceté. J’lui en parlais, il me conseillait et étonnement c’était jamais de la merde. Ses conseils portaient fruit et j’me demandais comment il faisait pour en savoir autant sur la vie alors que… Alors qu’il avait passé la plus grande majorité de celle-ci à ne pas en profiter.

Quand Ian m’a dit qu’il m’aimait pour la première fois, j’avais du mal à y croire. Il avait ce sourire en coin scotché aux lèvres et l’air sincère pour couronner le tout, mais ça me faisait quand même peur. J’avais jamais ressenti ça pour quelqu’un auparavant, pas même l’autre connard d’avant. Jamais je croyais que ça m’arriverait, j’me disais que bon, j’trouverais peut-être quelqu’un de moins pire, mais le total opposé, non. J’me suis dit que je le méritais pas, il était trop parfait et… différent. Soit, je perds de nouveau le fil au lieu de foncer droit au but. C’est digne de moi ça, nier en bloc et me cacher derrière des excuses bidons. « Je sais parfaitement où est le vestiaire des filles. » Dis-je, la voix tremblante, le regard distant. J’aurais pleuré si j’avais pas une certaine dignité à garder devant lui. Même s’il le sait indirectement, parce qu’il arrive à prévoir mes réactions avant moi parfois et que c’est un autre truc qui me perturbait – et me perturbera toujours – chez lui. « Je suis ici pour toi, Ian. On le sait tous les deux, alors à quoi bon le nier ? » Je vois pas pourquoi je lui pose une question dont je sais que la réponse va me blesser, mais je me lance quand même, parce que c’est mieux que rien. C’est tout ce que j’ai pour l’instant, alors qu’il a replongé sa tête dans son casier et fait mine de ne pas me voir. M’ignorer et faire comme si j’existais pas, c’est la pire des choses que quelqu’un puisse me faire, il le sait et l’utilise contre moi maintenant. Faut croire que je lui en ai trop appris sur moi, du coup j’ai du mal à encaisser les coups psychologiques qu’il pourrait me donner s’il en avait envie, rien que pour voir la résistance que j’ai contre tout ça. Je le hais de me connaître par cœur, c’en est indécent comment j’en suis venue à aimer tout de lui, même ses défauts, pour les rares qu’il a. Je me tiens encore devant lui et je dois lever la tête, lui faire face, affronter le regard froid qu’il aura en réserve pour moi. « Écoute, je veux pas que tu crois que… » Que tu crois quoi ? Que je t’aime pas que j’voulais te quitter sans savoir comment le faire ? Parce que c’est faux. « J’suis vraiment désolée. » Je sais que ça arrangera rien du tout, parce que l’acte reste effectué et je peux pas l’effacer, mais c’est mieux que rien dire du tout. Il va savoir que je suis désolée, mais à la fin ça donnera rien parce que quand je sortirai d’ici, je l’aurais toujours perdu. « Je savais pas que ça irait jusque là. » C’est pathétique comme excuse quand même. Indirectement, j’aurais pu m’en douter mais je me disais pas qu’elle oserait dépasser les limites en y prenant plaisir. Parce que oui, cette salope est venue me narguer directement après, me disant qu’elle attendait une opportunité comme celle-là pour me rendre la pareille. Je savais pas que j’étais si ignoble que ça. Pourtant, aux dernières nouvelles, la plus connasse de nous deux, ça avait toujours été elle. Ce que j’osais pas faire, elle le faisait sans broncher, sans hésiter. Son jeu de manipulation avait été exécuté à la perfection et j’étais tellement aveuglée par ses faits qui me semblaient véridiques à l’époque que je l’ai laissée agir sans interférer. Je suis conne parfois, même la plupart du temps, vraiment…
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MessageSujet: Re: LEX&IAN ○ I know you don't wanna see me, but...    LEX&IAN ○ I know you don't wanna see me, but...  EmptySam 15 Jan - 14:36

This is it : toutes ces nuits à se retourner, à se placer sur le côté, sur le dos, le visage creusant une tranchée dans l'oreiller. Elle était là, s'interposant dans le seul angle de la journée où je ne peux pas m'évader rapidement de son regard. Sa voix me fait l'effet d'un poignard qui caresserait ma nuque. Je me planque plus ou moins dans le casier, une main toujours à la serviette pour ne pas la perdre tandis que l'autre traque un à un mes habits de rechange. J'espère qu'elle va partir ; je veux qu'elle reste. Ma respiration ne s'accélère pourtant pas, d'un certain point de vue rien n'a évolué depuis cinq/dix minutes dans mon corps. Ce calme qui plaisait tant à Lex fonctionne toujours, me permettant d'analyser la situation avec un sang-froid à glacer le sang. Elle m'a jeté dans les bras d'une autre, et même si le résultat n'était certainement pas celui qu'elle escomptait, n'en reste que nous ne pouvons plus nous regarder avec la même insouciance que par le passé. Fermant un instant les yeux, je l'entends poursuivre ce qu'elle a commencé, et je me décide à ne plus employer le casier comme une barrière. L'eau continue encore légèrement, par gouttes, de glisser le long de mes épaules, de mon torse et je suis désormais en possession d'un paquet de vêtements et muni d'une simple serviette dissimulant ma taille jusqu'à mes genoux.

Je sais qu'elle veut s'excuser, qu'elle s'excuse, qu'elle s'excusera dans l'espoir d'entendre de ma part un assentiment, une quelconque forme de pardon. Mais pour tout cela, je ne suis pas prêt. Malgré l'amour que j'ai encore à son égard, une part de moi se demande si Lex ne récidiverait pas tôt ou tard. Voire même commettre un acte encore plus blessant ; et la solitude ne contient aucune promesse aussi sombre. Déposant mes habits sur un banc, je décide de faire deux-trois pas vers elle, continuant à faire agir mon regard bleu comme un juge implacable. « Si j'envoyais un homme pour te séduire, ça finirait comment à ton avis? Est-ce que ça serait aussi malsain que l'intention de l'acte? Et la prochaine étape, c'était me payer trois prostituées pour la Saint Valentin? Ou tourner une sex-tape avec une des autres meilleurs amies que tu possèdes? Alors non, Lex, tu n'es pas ici pour moi. Juste ta conscience qui a besoin d'un pardon pour continuer à exister, comme lorsque tu m'as employé pour te venger de ton ancien petit-ami. Retourne-toi, il faut que je me change. » Dans le même instant, je la quitte aussi du regard, lui faisant confiance pour s'empresser de masquer les larmes qui pourraient imbiber ses yeux d'ici peu. J'oublie qu'un peu plus loin devant elle il y a un lavabo avec un miroir qui reflète ma condition vestimentaire presque aussi bien que si elle me faisait face. J'enlève alors la serviette sans ennui, lui tournant le dos tout en me séchant encore. Ne perdant guère de temps pour enfiler mon boxer, je poursuis à m'habiller en essayant d'oublier que Lex est à deux-trois mètres derrière moi : à une autre époque, nous serions aller prendre une douche ensemble plutôt que de se comporter comme deux étrangers. Et en cet instant peu m'importe le coupable tant la douleur est cuisante. En moins de cinq minutes, je suis habillé ; prêt à partir. Je jette quelques affaires dans mon sac, récupérant une bouteille d'eau pour rafraîchir ma gorge qui me semble avoir été en enfer. La porte n'est pas bien loin et je l'observe un bref instant : d'une certaine manière, je sais que je ne la reverrais pas si je franchis la sortie. Et même si cela est l'un de mes souhaits, ce n'est pas le dominant. Reposant mon sac, je fais à nouveau deux-trois pas en direction de mon ex, et j'ose prendre une de ses mains pour la faire se retourner vers moi : mon visage est moins agressif, la voix de ma mère lui demandant de lui laisser encore une chance étant en fond sonore de ma boite crânienne. « Pourquoi as-tu fait cela Lex? Est-ce que je t'ai donné l'impression de ne plus t'aimer? » C'était là ce qui me dévorait la nuit, une fois les lumières éteintes ; est-ce qu'un de mes actes l'avait blessé sans que je n'en sois au courant? N'avais-je assez pris soin d'elle? Après l'incident, j'avais sondé et sondé ma mémoire à la recherche d'une dispute, d'un souvenir ayant terni notre couple mais rien ne m'était revenu. Je la connais (j'aimais à le penser, encore) alors je prends ses deux mains dans les miennes pour la calmer ; qu'elle soit à même de prononcer une phrase sans ressentir constamment une ironie froide se dresser devant elle comme un désert à parcourir.


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MessageSujet: Re: LEX&IAN ○ I know you don't wanna see me, but...    LEX&IAN ○ I know you don't wanna see me, but...  EmptyMar 18 Jan - 1:47

Il me pose des questions qui vont droit au but, tout le temps. Il veut pas passer par mille chemins pour me faire comprendre ce qu’il pense, parce qu’il trouve que c’est une perte de temps. J’devrais d’ailleurs prendre exemple sur lui quand je lui parle. J’dois arrêter de me voiler la face et de penser que tout va être simple après. Me cacher derrière mes mots ne va me mener nulle part, j’ai déjà fait le test des millions de fois, sinon plus. Chaque fois, ça m’est revenu au visage et ça m’a fait suer parce que j’ai dû trouver un moyen de remonter la pente sans que ça paresse. Mentir, jouer des tours, faire croire des choses à quelqu’un, ou même à plusieurs personnes, c’était moi avant. Je me foutais complètement des répercussions, tant que j’avais ce que je voulais. Tant que tout allait bien dans mon monde et que je pouvais marcher la tête haute, sachant que j’avais gagné le combat. Quand Ian est entré dans ma vie, je me suis dit que je pouvais pas être comme j’étais avec les autres avec lui, parce qu’il avait jamais rien fait d’offensant à personne. Il était celui qui se faisait martyriser, qui encaissait tous les coups sans rien dire, parce qu’il pouvait pas nécessairement, je crois. Je lui ai jamais dit à quel point j’avais été impressionnée et fière le jour où il a foutu la raclée de sa vie à Drew. Après ça, tout le monde l’a su et il a plus osé remettre les pieds dans mon chemin. Il a plus jamais tenter de faire quoi que ce soit envers Ian, sachant parfaitement ce qui l’aurait attendu s’il le faisait. J’lui ai jamais dit plusieurs trucs, comme le fait que malgré tout ce que tout le monde disait, j’étais fière d’être avec lui, parce qu’il me rendait meilleure, parce qu’il me poussait à devenir une autre personne. Plus réfléchie, plus mature, et qu’on évoluait ensemble, parce que je le sortais de sa bulle et lui faisais découvrir un peu de mon monde. Mes parents ont étonnement pas pris beaucoup de temps avant de s’attacher à Ian. Il était facile à vivre, extrêmement poli – bien que plutôt renfermé – et c’est ce qui fait que mes parents aient accroché si vite. Au début, ma mère souriait en me lançant des regards, puis vers nos un an et demi, elle se demandait quand on allait se fiancer. Elle faisait des allusions vraiment pas subtiles et s’amusait à me faire remarquer que j’avais jamais changé autant pour un mec, etc. Elle me disait qu’elle serait contente que ce soit avec lui que je fasse ma vie plus tard, parce que je trouverais pas mieux – ce qui est vrai – bordel. Je peux pas mettre la faute sur quelqu’un d’autre que sur moi pour ce qui s’est passé, même si j’voudrais bien dire que mon ex meilleure amie est une grosse salope et qu’elle aurait dû se retenir, c’est quand même moi qui l’aie envoyée, même si elle savait très bien ce qu’elle faisait. Cette histoire, c’est la confusion totale, en plus d’être compliquée et de blesser des gens un peu plus tous les jours. Ceux qui disent que la douleur diminue avec le temps ont tord et je les emmerde, parce qu’encore là, c’sont des mensonges que les gens achètent et dont ils essaient de se persuader juste pour montrer au reste du monde entier qu’ils sont forts. Je suis faible, je sais que je le suis et qu’il n’y a rien à y faire pour l’instant. Je me laisse aller, je divague, je plane, je pleure, je souffre, j’assume… J’ai du mal à accomplir la dernière action complètement, mais je le fais quand même, parce que je peux pas blâmer Ian. D’une part, il aurait pas dû boire autant, ça aurait évité bien des soucis, mais de l’autre, j’ai commencé. Je me sens conne, j’ai l’impression d’être tellement petite d’esprit à côté de lui. Ça me tue de savoir qu’il souffre, parce que je le vois dans ses yeux malgré le regard froid qu’il m’adressait tout à l’heure. « Non, tu as tort ! Je n’suis pas ici seulement pour ma conscience. Si tu savais tout ce qu’elle m’a crié le jour où tu as décidé de ne plus être avec moi… Mais là n’est pas le point. Je n’existe pas sans toi. Je ne suis plus rien, je redeviens la Alexyann nulle, sans intérêt et fade aux yeux de tout le monde. Quant à la manière dont notre relation a commencé, sache que si je n’avais pas un intérêt quelconque envers toi en étant avec Drew, je serais pas venue vers toi. Il y avait des tas d’autres mecs qui attendaient que ça, mais je t’ai choisi, toi. Pas seulement pour les raisons que tu crois connaître. »

S’il veut que je me retourne, je le ferai. Seulement, ça n’sert pas à grand-chose étant donné qu’il y a un miroir qui fait que je le vois quand même. Son corps, je l’imagine contre le mien, m’empêchant de faire le moindre mouvement après une bataille acharnée pour savoir lequel de nous deux arrive à faire rester l’autre en place. Il gagnait tout le temps, évidemment, mais parfois c’était moi, parce qu’il se sentait généreux et qu’il me laissait me vanter l’instant de quelques secondes. J’devais toujours utiliser plus que ma force physique pour le faire craquer, ce qui m’amusait parce que je savais qu’il aimait ça malgré tout. On a tellement plus de hauts que de bas, tellement plus de bons moments que de mauvais. Même que c’est à peine si je me souviens d’une dispute qui a duré plus que quelques heures. Les premiers mois ont été difficiles je crois, quand même. Les changements, l’ajustement, mais on a su passer outre, trouver un juste milieu, une symbiose, une harmonie. Putain, pourquoi est-ce que j’ai tout foutu en l’air ? Il finit de s’habiller, mais je me retourne pas, par contre, je le vois s’approcher de moi et mon cœur se serre. Je mordille ma lèvre inférieure et j’ai l’impression de suer à grosses gouttes. Il prend ma main dans la sienne, ce qui me fait automatiquement me retourner et lever le regard pour le poser dans le sien, même si ça me fait mal. Je me bats contre un flot de larmes aussi puissant que des chutes d’eau. Puis, mon autre main s’entremêle à la sienne à son tour et merde… je prends une grande respiration, réfléchissant à ce que je pourrais répondre à sa question. Il ne m’a rien fait, c’est ça le pire. J’peux pas non plus lui dire qu’il était trop parfait et que je trouvais ça louche, parce que je me laissais conquérir chaque fois qu’il posait un acte envers moi. Ian n’est pas comme les autres, les potes qu’il s’est fait pendant ces deux dernières années passaient après moi la plupart du temps, alors que mon ex d’avant ne se serait pas gêné pour me dumper en plein milieu d’une fête pour aller avec ses potes et d’autres connes. J’hoche négativement la tête en guise de première réponse. Je dois tout de même trouver le courage de lui faire part de ce que je pense, c’est la moindre des choses. « Tu es parfait, Ian. C’est moi qui suis dérangée. Je sais pas ce qui m’a poussé à faire ça. C’est dur à expliquer, et je vois pas comment je pourrais le faire de manière à ce que tu le prennes pas mal. » Je ne veux pas qu’il s’en aille, qu’il me tourne le dos et me laisse dans ce vestiaire seule. Mais je peux pas exiger qu’il me prenne dans ses bras et me dise que tout ira bien alors qu’on sait tous les deux que ce sera pas le cas, pas maintenant en tout cas. « J’avais peur… Peur que tu te lasses de moi, peur que tu finisses par réaliser que j’étais qu’une pauvre fille sans intérêt. Peur que… » Je baisse la tête, les larmes, lentement mais sûrement, se mettent à couler le long de mes joues. Ma voix coupe, parce que je retiens quelques sanglots. « Que tu te rendes compte que j’étais peut-être une erreur à cause de toutes les différences qui nous séparent sur plusieurs points. Quand je suis tombée amoureuse de toi, j’ai remarqué que j’étais dépendante de tout ce que tu faisais pour moi. Que tu étais beaucoup plus important que je le laissais paraître. Ça m’a foutu la chienne que ça s’amplifie à chaque jour et que j’en étais rendue à un point où je devenais presque dingue de te voir avec des filles, même si je savais que ce sont que des filles, tu vois… » C’est stupide, parce que ça n’explique pas réellement pourquoi je l’ai fait. Je peux toujours tenter de lui expliquer mon point de vue, mais ce serait faux de dire que j’ai rien à voir là-dedans et que ce sont les événements qui ont causé ma décision. « Ça me tue de t’aimer autant. »
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