« Bonjour Noé, vous allez bien aujourd'hui ? » Je me relevais à l'aide de mes coudes qui s'enfonçaient dans le matelas aux draps blancs, adressant un sourire doux à l'infirmière en blouse blanche qui venait m'apporter mes médicaments. J'avalais ce qu'elle me donnait sans vraiment regarder les pilules, ou compter s'il n'y en avait pas plus ou moins que la veille. Ça ne faisait pas longtemps que j'étais là, en HP, en fait, j'y passais deux ou trois semaines, dans un genre de garde à vue médicamenteuse, on me relâchait, et retour à la maison. A la prochaine. Quand j'avais treize ans, ma mère qui était psychiatre m'avait diagnostiqué comme bipolaire. Le trouble bipolaire, c'est un trouble de l'humeur, tu sais du genre pendant un moment, tu sais pas pourquoi, t'es euphorique, et un autre où t'es malheureux, à vouloir te tuer quoi. Le reste du temps t'es normal, et si jamais tu veux d'autres explications, tu cherches sur google. Bref, je prenais donc un traitement, pour limiter les sautes d'humeur, mais les médoc, j'avais vite compris qu'on pouvait se défoncer avec, et qu'on pouvait les vendre à bon prix pendant les soirées. Ça m'a drôlement aidé quand j'ai commencé avec l'heroïne. Il y avait des gars, au squatte où je me piquais, qui me racontaient tous les plans qu'ils mettaient en scène pour se trouver un peu de thune : vol, deal, prostitution. J'avais écouté les histoires les plus glauques de la ville, et je bénissais ma mère d'avoir un salaire monstrueux, de me déverser chaque mois sur mon compte quelques centaines de livre contre la promesse de ne pas venir à la maison la faire chier. Et quand les comptes étaient vides, je vendais mes pilules. Bref, c'était pas à cause de la came que je me retrouvais régulièrement à l'hôpital, en fait, la politique de la maison, c'était de surtout pas prendre de drogués. Ils coûtaient trop cher, ils s'enfuyaient tout le temps, et revenaient juste pour voler du valium. Ils m'en donnait à moi, pour pas que je leur fasse une crise de manque dans les bras, mais me traitaient toujours contre la dépression et les tentatives de suicide. On ne sait pas vraiment d'où vient la bipolarité, on dit juste que c'est la maladie des génies créatifs, comme les maths chez les autistes. Et en général, les malades finissaient par se suicider ou se faire interner pour de bon. Alors quand je vendais mes médoc, je faisais n'importe quoi. « Violetta est venue me voir ce matin ? » Je relevais les yeux vers l'infirmière qui m'adressa un sourire doux. Je sais pas pourquoi, mais il paraissait faux son sourire, et c'était toujours le même quand je parlais de Violetta. V., je ne me souviens pas comment je l'ai rencontré, à l'hôpital je pense. Parce qu'elle aussi elle est malade, je sais pas de quoi mais elle était malade. Elle était belle, sûrement la plus belle femme que j'ai rencontré. Elle vient me voir quand je suis à l'hôpital, et elle ne veut pas me déranger alors elle n'entre que quand je dors. « Non, elle n'est pas venue. C'est l'heure de votre entretient avec le psychiatre. ». Je me lève doucement, fatigué par le valium, et sort de la chambre, l'infirmière me suivant à la trace. Je m'étais toujours demandé ce que ça donnerait, de prendre un acide dans cet hôpital. Il y avait cette petite musique de fond, sans paroles, sans grandes variances non plus, un truc répétitif et tous les patients qui racontaient ou faisaient n'importe quoi. Un gros bad trip. Parfois il passait un peu d'opéra, La Traviata ou Madame Butterfly. Mais pas souvent, parce que ça pourrait énerver les patients. Je m'arrête devant le bureau de la psychiatre. Accroché au mur un petit écriteau doré, gravé aux lettres de Mme Bomer. Je frappe et entre sans attendre l'approbation de l'infirmière. Elle avait jamais changé de nom, malgré le divorce. Je n'ai jamais connu mon père, il était partit avant ma naissance et ne donnait comme nouvelle qu'une pension alimentaire à Lauren. Lauren c'est ma mère, cette femme assise derrière son bureau et qui ne lève même pas les yeux quand je m'assied en face d'elle. Cheveux tirés dans un chignon, lunettes carrées sur le nez, elle semble toujours occupée dans ses papiers. Pour avoir vécu dix huit ans avec elle, je sais qu'elle n'en a rien à faire de ses patients, qu'ils lui rapportent juste un salaire énorme en fin de mois et que de toute façon : quand on franchit les portes de mon hôpital, c'est que l'on est irrécupérable. « Bonjour docteur. » Il n'y a pas de lien de parenté dans ces moments là. Elle relève enfin la tête. « Noé. Bonjour, comment vous sentez vous aujourd'hui ? Vous avez encore envie de vous suicider, ou une autre pensée noire en tête ? » « Non, je me sent bien. » « Très bien, quelque chose à ajouter ? » « Oui, j'aimerai connaître le numéro de chambre de Violetta Valery. ». Un soupire. Elle n'est pas comme l'infirmière de tout à l'heure, elle a pas le même sourire et semble agacée. « Noé. Encore une fois, il n'y a pas de Violetta. C'est un personnage d'opéra. Je leur ai dit que c'était une mauvaise idée de vous passer de la musique. » Devant mon air surpris, elle continue. «  Regarde, tu n'es même pas capable de me dire à quoi elle ressemble. » « Si, elle est ... » « Blonde ? Brune ? Grande ? Petite ? » « Belle. » En fait, je sais pas à quoi elle ressemble, juste qu'elle est belle. C'est à cause des médicaments, ils m'embrouillent et je n'arrive plus à me souvenir. « Belle, malade, et amoureuse de toi c'est ça ? C'est l'histoire de la Traviata, à chaque fois. Bon, prends bien tous les médicaments notés sur l'ordonnance et tu peux sortir ce soir. Au revoir Noé. » J'attrape l'ordonnance et sort de la salle. La première chose que je ferais ce soir, c'est trouver une dose au squatte. Mais avant, je vais chercher la chambre de Violetta, je suis sûr qu'elle est au même étage que moi.

yuri pleskun ?
j'aime beaucoup l'originalité de vos avatars
bref, bienvenue & bonne continuation pour ta fiche

YURI J'ai longuement hésité à la prendre pour le personnage de Mihaël, je suis une grand admiratrice de ce mannequin.

Oh plaisir de voir ce que tu vas en faire (a) et puis bien sur bienvenue

Dommage, parce que ça aurait compléter notre groupe de la mort qui tue
eden, on a toujours pas trouvé de nom

excuse je flood sur ta fiche

Columbine Lauhs a écrit:

eden, on a toujours pas trouvé de nom

excuse je flood sur ta fiche

Effectivement ><'



Et Noé tu as donc l'obligation de faire un supermégagéniallisime PI (a)(a) - quoi comment ça je met la pression ? Mais naooooon -

C'est bon, maintenant je vais être trop nerveuse pour faire ma fiche

Bon, je vous promet un personnage qui dépote (a)

MDR Noé tu sais Colum' et Eden ont le chic pour mettre une pression d'enfer avec les perso. Mais t'en fais pas tout le monde y arrive.
L'avatar est trop original j'adore. Bienvenu (:

Ce mec à un tête à jouer dans Trainspotting, avec l'accent écossais et tout ^^
Une tête de branleur sympathique.
Bienvenue

Haha en plus tu connais Ulv c'est bien petit #sbaaam#

Je te valide tout de suite ! Voila le genre de fiche qu'on prend plaisir à lire, personnage pour la moins original et très attachant. Je réserve deux liens pour Eden et Youna (a). À très bientôt en rp

je plussoie Youna ! j'ai adoré te lire et ton perso' donne envie d'en savoir plus sur lui ! bienvenue parmi nous en tout cas ;)