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Invité
| Sujet: Relax my beloved. Lun 30 Avr - 20:52 | |
| Tes yeux se posent sur les maisons. Toutes ces rues, tu les connais déjà par cœur. Tu te souviens de tous ces lieux, sans avoir à faire marcher ta mémoire très longtemps. Tu as l'impression que depuis ton départ, rien n'a changé. Et c'est le cas. Toujours les mêmes baraques, les mêmes trottoirs, les mêmes personnes. C'est comme si, le temps s'était figé dans cette ville depuis plus d'un an, attendant ton retour. Tu souris déjà à l'idée de la scène qui va suivre. Tu l'attends depuis si longtemps. Dans la voiture, durant tout le trajet inverse, tu n'as fait qu'y penser. D'un point de vue extérieur, on aurait dit que tu revenais juste pour voir sa réaction. La tête qu'il va tirer, ce qu'il va te dire. Tu n'as pas peur, au contraire, tu commences même à sentir l'adrénaline monter en toi. Tu essayes de rester impassible, comme d'habitude. D'afficher ce masque dénué de toutes formes d'expressions que tu maîtrises si bien. C'est si facile pour toi de manipuler ton entourage, que tu en profites. Pourquoi ne pas le faire après tout ? D'un pas lent, mais assuré, tu traverses la rue. La foule de personnes qui s'entasse déjà à l'entrée du marché te laisse indifférent. Toi, tu n'as qu'un seul visage en tête. Tu ne cesses d'y penser. De la nostalgie a commencé à t'envahir, mais tu la fais disparaître. Tu ne peux pas te permettre de ressentir ça. Tu dois continuer d'enfouir ces sentiments tous plus futiles les uns que les autres au fond de toi. Tu l'as toujours fait, et ce n'est pas aujourd'hui que tu vas changer cette manière d'agir. C'est ce Hadès là que tu aimes être. Tes yeux font un tour rapide des personnes présentes. Elles sont, pour la plupart, absorbées dans leur contemplation. Elles regardent les stands un par un, ne loupant aucune bonne occasion. Mais toi, tu t'en fous royalement. Il pourrait y avoir une bagarre en plein milieu, que tu n'y prêterais pas vraiment attention. Avant de t'engouffrer dans toute cette population, tu jettes la clope que tu avais au bec à tes pieds. T'es déjà assez satisfait de te retrouver là. Cette ville t'a manqué, même si tu ne l'as jamais dit à voix haute. Même si tu refuses de l'admettre. C'est là que tu as passé la plus grande partie de ta vie après tout. Jamais seul. Tu l'avais toujours à tes côtés, près à tout pour toi. Aujourd'hui, tu as tout organisé pour que vos 'retrouvailles' soient parfaites. Tu veux marquer le coup, rien que pour voir sa réaction. C'est ce que tu dis, mais au fond, tu sais bien que c'est faux. La vérité que tu peux cacher à tout le monde, tu ne peux pas la cacher à toi-même. Tu marches, passant à travers la foule. Tu jettes des regards, par ci, par là. Tu regardes les têtes, espérant rapidement tomber sur lui. Et c'est là, que tu le vois, de profil. Il te faut moins d'une seconde pour l'identifier. Il n'a pas changé. Lui aussi, est toujours le même qu'avant. Intérieurement, tu te persuades que son visage ne t'a pas manqué. Et tu réussis même à le croire. Finalement, tu t'approches de lui, il ne te voit pas, et c'est tant mieux. Il est en train de regarder un stand. Pas très concentré, mais de toute façon, tu sais que ce genre de lieu n'a jamais son truc. Lui, il préfère avoir une manette entre les mains, un écran de télévision face à lui, et une pile de jeux vidéos posés sur la table basse. C'est sans doute pour cette raison que tu as arrangé cette rencontre dans un tel lieu. Pour lui montrer que tu est de retour. Pour lui rappeler ton côté imprévisible, son quotidien quand tu habitais encore ici. C'est pas très sympa. De toute façon, tu n'as jamais cherché à l'être. Tu rentres les mains dans les poches de ton jean. Tu te poses à côté de lui, fixant ce qu'il est en train de regarder sans vraiment être passionné par la chose. « À ta place, je l'achèterais pas. » Tu ne tournes pas la tête vers lui, tu te contentes de faire une pseudo grimace en regardant le stand. Et tu restes là, figé sur place, à ses côtés. |
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Syki Kumerlon
| Sujet: Re: Relax my beloved. Ven 4 Mai - 23:27 | |
| Bip bip incessants, petite musique électr onique, nasillarde, répétitive. La game-boy est usée, pleines de coups et de rayures. Ce sont des colères, des parties perdues par grosses centaines. Pourtant je persiste, ma seule gloire c'est cet entêtement. Capacité quasiment délirante, certain dirons masochiste, à recommencer, tenter encore et encore, ne rien lâcher. Je tuerai ce boss, c'est une promesse main sur le coeur que je fais à tout les geeks de la planète. Je vengerai toutes leurs frustrations, l'homme contre la machine, la puissance d'un cerveau de neurones contre un cerveau de puces électroniques. Et c'est le poing levé que... Bam, un coup de frein me fait presque tomber du siège. Le bus a pillé, des gamins et des familles qui traversent dans un joyeux bordel. Je descend, l'appareil en main. Le samedi matin, Pianta, typiquement le genre de lieu que je fuis avec une virtuosité impeccable. Et pourtant, j'y suis, à ce marché maudit. Marmailles qui braillent et parents angoissés, plus par l'idée de sous à cracher que le fait de perdre un rejeton. Imaginez un déjeuner au calme... Bon dieu, j'suis pas fait pour les activités sociales ou familiales, ça me forme une boule dans l'estomac. Désagréable à un point. “ Maman pourquoi le garçon il bouge pas ? ” Voix haut perchée, frisson horrible qui me parcourt alors que je tourne mon regard vers une mère de famille clairement arasée. Je lui bouche le chemin, depuis au moins trois à quatre bonnes minutes. “ Oh, excusez moi je... ” Sa tripoté de Grimlins me bouscule sans ménagement et elle se contente de suivre le mouvement avec un sifflement agacé. Bon, disons au moins cinq minutes alors. Quand Maria arrivera ça ira mieux Gloomy, tu dénicheras les trucs qui manquent pour ce satané repas d'anniversaire puis tu pourras de nouveau te cacher derrière des milliers de pixels. Je glisse ma console dans ma poche arrière et avance de quelques pas, jetant des regards impatients, nerveux tout autour de moi. Vivement qu'elle arrive, quand même, j'ai un sentiment de malaise de plus en plus prononcé. Même les objets, innocemment installés sur les étales, donnent l'impression de me narguer, d'appuyer et d'exalté mon stress. “ À ta place, je l'achèterais pas. ” Et merde, elles reviennent. Le retour des zombies, la foule, et leur chef tout feu tout flammes. Ce qui explique qu'il les contrôle. Bah ouai, les zombies ont peur du feux !... J'hausse les épaules, sans paniquer, presque rassurer par ce délire neuronal. Mon cerveau calme mes angoisses en envoyant l'hallucination qui me fout le plus les petoches. Si on me connait, ça se tient totalement. Je m'écarte donc des marchands pour m'allumer une cigarette dans une allée transversale. J'ignore mon hallucination, persuadé qu'elle s'effacera toute seule lorsque mon amie arrivera, ou lorsque je pourrais me replonger dans le dernier Call of'. D'ailleurs, où ai-je balancé mon portable ? Peut-être que Maria a changé le lieu de rendez-vous ? Il faudrait que je vérifie. |
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