des trous et des morceaux de peaux mortes. De la poussière de larmes, toutes séchées par un rire orchestré. Et quand y'a pas de poches, y'a encore de la couleurs qui bariole ses cuisses cassonades.
Quel sac ? J'avais un sac ?!
mon chat dévorant des chausettes à rayures. Il ne digert pas celles à poids.

Assise sur cette chaise de plastique près-formé tu comprends très vaguement combien tu as merdé. Encore. Un baiser dans ton cou déposé, tu te laisse embobiner. Tu es cette pelote de laine qu'ils effilochent sans même y penser. Ils te roulent et t'enroulent dans toutes les positions, rigolent de toi pendant que tu en pleures de rire. Le policier lui ne veut rien entendre. Il s'en fiche que se ne soit pas ta faute, pas vraiment, pas seulement. C'est leur faute, installaient sur leurs coussins bariolés en fumant des tarpés. Il rigole à son tour en avalant son immonde café. C'est devenu une habitude, Puce, que les gens rigolent sur ton passage dénudé. Tu sais quand même qu'ils rigolent de toi, hein ? Tu n'es pas aussi conne et crédule qu'on veut bien le croire ? Dis quelque chose, bordel ! Arrêtes de pleurer comme si tu n'avais pas dépassé les six ans. C'est pas croyable, t'es plus fragile que le papier à cigarette dans lequel tes parents roulent leurs joins. T'as de la fumée qui t'colle au plafond, des larmes qui roulent comme des cailloux. On arrive même pas à avoir pitié de toi. T'es rien. Un rien plein d'éclat d'hilarité sans la moindre contenance, une putain de gosse avec des boxers petits bateaux recyclés. T'es comme tes vieux meuf, t'es restée perchée quelque part entre les bisounours et James Dean. Sauf que t'es rousse. Donc en plus, tu pus. Le monsieur en uniforme te dis de dégager, que c'est ton dernier putain d'avertissement. Pourtant il le sais, dès que t'aura tourner au coin de la rue, une autre petite frappe t'attrapera pas la taille en roucoulant que t'es sa poulette. Et tu plongeras, poupée, tu l'embrasseras en gloussant puis accepteras sans ciller de continuer à dealer. Il te conduit au lycée dans sa petit auto, se bidonnant d'avance parce que t'as même pas un semblant de sac, un semblant d'allure. Tu es là, debout sur le trottoir inhospitalier, en short et sweat du siècle passé. Toi tu souris, le remercie, même, avant de filer vers l'entrée. “ C'est pas Halloween Neitela j'vous signal. ” AIr ahurie, tu remarques à voix haute que bien sûr que non c'est pas Halloween, on est même pas en Février ! Qui pourrez deviner, sous la peau outrageusement dévoilée il y a une toute petite fille terrorisée ?T'es une mauvaise blague Puce. Et tout ça finira forcément par mal tourner.