un 50 de weed acheté au frère de tray - les clés de l'appart de pianta - un téléphone de merde - les clés de ta honda - trois billets de 20 livres. une mallette aussi? ses vieux démons

Tu as 17 ans, des étoiles pleins la gueule, des punchlines qui flinguent et une ganache de négro. Tu as tout ce qui faut, tu réponds au trois ordres d'un MC digne de ce nom. Ton frère t'as introduis à l'un des rap battle auquel il a ses habitudes, c'est genre un privilège, un truc de niqué, pour toi l’adolescent en avance dans son temps. Tu as été autorisé à t'accaparer le mic pendant quelques minutes, ils t'ont mis une bande son, l'instru de "do for love" de 2pac et quand t'as entendu les premières notes, t'as eu un peu honte de toucher à un monument pareil. T'as pris ta respiration, t'es frotté tes timberland sur l'estrade et t'as enfoncé ton bonnet noir sur tes cheveux nattés. « Tu sais ce que c'est Derby ? Là où les jeunes sont increvables et irrespectueux. Là où les négros te volent ton collier sans te demander ton reste et s'ils sont de mauvaise humeur, ça continue et ils te volent ta Lexus. Faudrait juste que quelqu'un te dise qui est Black Scale et j'te jure sale babtou que t'aurais des frissons dans le dos. Je suis celui qui marche dans la vallée de Derby, là où la mort est omniprésente, la tête haute et qui répond aux ordres des chefs avec autant d'assiduité pour bien te faire flipper. Viens avec moi, on va au plus haut étage du HLM où je crèche et tu pourras constater la misère de la ville et tu pourrais te dire que t'es un foutu chanceux parce que dans le fond t'habites dans un pavillon dans le Kent et que t'as mis enceinte plusieurs fois ta pute pour assurer le bon fonctionnement de ta putain de race, que tu te grattes les bourses à table, j'parle des deux, celles qui font référence aux tunes du genre, la faim justifie les moyens et celles qui font référence à ta salope, en mode SM dans ta chambre fleurie. T'sais mon gars, moi les flics ils ont déjà essayé de m'étrangler parce que je répondais pas à leur conformisme à la con, ils m'ont interrogé, accablé, arrêté, mais moi, moi j'suis un putain de nigga des premiers du nom et me faire plier c'est juste la chose la plus dure que tu tenteras de faire. Tu crois en ta prospérité, tu m'fais rêver, en prenant ton air condescendant, ton costume griffé et tes livres dans ton coffre, mais tu n'es rien qu'une punaise, une petite punaise qu'il me serait si facile d'écraser entre mon index et mon pouce. Mais c'est quoi le but de la vie au final ? Ici, on ne va nulle part mais on a nos manteaux et nos valises empoignées avec un air déterminé. Mais ma maman avait l'habitude de dire que seul Jésus pouvait nous sauver, hé bien maman je sais que c'est idiot ce que je fais, mais sache que tout est fait dans ton intérêt et celui du haut-placé. Seul Dieu peut me juger. » Tu finis ton flow et le beat s'arrête. Des cris d'acclamation. Une révérence. Tu quittes la scène. Pari gagné. Tu as 17 ans et ce n'est pas prêt de s'arrêter.

J'ai connu un mec autrefois dont le vrai prénom était Darin, dans la vie, son principal intérêt c'était de se faire des millions, être l'arnaqueur le plus taré que le monde n'ait jamais connu. Dans ses rêves, il avait l'habitude de niquer des mannequins célèbres et de sniffer de la coke avec des magnats de l'industrie du pétrole. Mais le pauvre, son esprit était déjà corrompu à l'âge de 13 ans, parce que son enculé de père n'avait jamais été présent et que sa mère était une toxico. Pourtant elle avait posé la pipe, mais son esprit était toujours embrumé par l'alcool et chacun de ses neurones se retrouvait ravagé à chacun de ses bourrages de gueule. Et c'est quand son fils s'est rendu compte qu'il ne pouvait plus rien pour sa mère parce que c'était un putain de déchet, il a commencé à vendre des sacs dans la cité et cherchait sans cesse à vendre sa came de merde à des clients potentiels. A l'époque, il était fasciné par les objets de valeur, mais il avait compris que l'argent n'apportait pas le respect. Donc il s'est construit sa réputation car il arnaquait et volait. Et ce nigga avait besoin de compliments, comme un drogué a besoin de fixes et de crack. Mais quand on lui trouvait une qualité n'importe quelle soit elle, il ressentait le besoin de prouver à tout le monde qu'il était mauvais comme un jeune fiévreux avec un potentiel infini. Ce garçon était un produit du ghetto, une petite raclure des bas-fonds de Derby. Adolescent, il a commencé à monter sur les planches du Ghetto Ghospel, un sous-sol aménagé pour les battles de rappeurs, parce que son autre passion dans la vie, en dehors du blasphème, c'était l'assemblage de rimes et la construction de flow. Il a tellement impressionné qu'on l'a laissé toucher le mic plus longtemps et après, en dehors de ses activités illicites, il était devenu le maître de cérémonie dans le club.
A l'âge de 19 ans, Black Scale était déjà devenu un putain de gangster il a commencé à racketter des mecs et il voulait le respect en retour dans les yeux de son crew. Il a commencé à se bastonner pour des petites conneries dans le ghetto. Comme le jour où il a envoyé le petit ami de sa sœur à l'hosto parce qu'il lui avait mal parlé devant lui. Il a intensifié son business de coke dans son entourage, si bien que tous ses vatos sont devenu des putains de camés et il travaillait des heures supp' pour montrer qu'il en avait dans le bide, il s'arrêtait jamais, c'était toujours son rêve de tune dans le creux de la main qui l'empêchait de flancher et il voulait toucher du bout des doigts son fantasme ancré dans son crâne à la Tony Montana. Et il en a eu marre des mecs des blocs qui le traitaient comme s'il était comme eux, il voulait être le dominant, un tyran, comme les thugs. Et il a essayé de se rapprocher de ces mecs qu'il considérait comme égaux à lui, mais ils n'ont pas voulu de lui, ils lui ont dit que n'importe quel traître peut vendre de la drogue, que n'importe quelle pédale avec un flingue peut tirer des balles, n'importe quel nègre avec un eyedouss peut se la raconter comme un pote, mais un seul vrai voyou peut poignarder quelqu'un jusqu'à se qu'il meurt. Debout face à eux, le fixant droit dans les yeux, Black Scale a réalisé que ces niggas voulaient le tester avant que les affaires commencent. Il a suggéré de violer une meuf pour prouver qu'il était sans cœur, mais ils lui ont dit que ce n'était pas assez. Alors, il fut face à un dilemme, il avait le choix entre revenir en arrière dans sa vie ou au contraire se faire de l'argent avec de vrais mecs dans la Pianta. Ses rêves de bagnoles, de bijoux, de taspés l'ont convaincu. Ils se se rejoint ce fameux 10 juin 2010 à 2h45 du mat'.Ils tournèrent dans la cité, fumant des joints et picolant ; jusqu'à ce qu'ils voient une femme marcher seule dans la rue. Alors doucement, ils sont sortis de la voiture et l'ont suivie. Ils ont marché pendant longtemps à travers la pénombre du ghetto. Un des mecs a enroulé son maillot autour de la tête de la nana et tous se sont jeté sur elle pour la tabasser. Un autre nigga qui répondait au nom de Trayback demanda à Black Scale ce qu'il branlait parce qu'il restait en retrait, un peu trop surpris et choqué par ce qui se déroulait devant ses yeux. Il lui dit que c'était pour lui une opportunité d'être violent. Alors Darin réfléchit pendant une fraction de secondes et il se dit que l'on a rien sans rien et il a choppé la nana par les cheveux et l'a entraîné dans le hall de l'immeuble là où il n'y avait personne. Cette femme se débattait mais ils la forcèrent à monter et l'emmenèrent sur le toit. Ils n'arrêtèrent pas de lui crier dessus pour qu'elle la ferme parce qu'elle hurlait, elle tenait à la vie ; et malgré le maillot qui recouvrait son visage, on l'entendait crier, un bruit semblable aux trompettes de Jericho, un son strident. Black Scale se tenait le crâne tant ce cri était en train de le bouffer. Alors il s'est défoulé sur elle jusqu'à ce qu'il lui casse la mâchoire et le bruit strident cessa; c'est ce qu'il avait voulu de toute façon. Tous savaient exactement ce qu'ils étaient en train de faire, même Darin, mais il était prêt à revenir en arrière, tout cela avait pris bien trop d'ampleur.
Les mecs se jetaient sur elle et la frappèrent jusqu'à ce que ses côtes soient brisées et juste après ça, elle s'arrêta de se débattre. Le sang se rependait sur son cadavre et des perles jaillissaient de ses yeux sombres. Elle savait que c'en était fini pour elle, mais le pire était sûrement à venir et Black Scale vu dans ses yeux qu'elle aurait préféré mourir que d'affronter cela... Un par un, tous les mecs décidèrent de la violer, sauf Darin qui restait en retrait des larmes humidifiant lui aussi ses joues. Il se sentait toucher le fond, comme si un boulet l’entraînait au fond de l’océan. Quand ils ont eu fini de profaner son corps, il ne restait qu'un cadavre désarticulé dont la mâchoire cassée marmonnait des paroles par lesquelles seul Dieu était concerné. Mais personne ne la laissa finir, un des mecs sortit un 22mm flambant neuf. Ils lui dirent qu'elle était témoin de ce qu'elle avait traversé et qu'elle ne pouvait décemment pas rester en vie «Elle est pour toi» dit le plus gros des caïds en tendant le calibre à Darin. Il était certain que s'il la tuait, il aurait une renommé dans le crew et il ne voulait pas passer pour une pédale aux yeux des gangsters. Alors il attrapa le flingue en tremblant, se pencha sur le corps de la nana et lui colla contre sa tempe. Il prit du temps, quelques minutes avant d'appuyer sur la gâchette et mettre fin à ses jours. Et c'est en voyant la cervelle de la femme se rependre sur béton qu'il sentit en même temps son corps toucher le sable de l’océan dans lequel il était en train de couler, mais il s'est aussi senti fort d'être avec ses nouveaux potes. C'était enfin quelqu'un, le vrai nigga qu'il avait toujours rêvé d'être. Mais il fit sa plus fatale erreur, il se pencha au dessus du corps. Et c'est là qu'il vu les yeux encore ouverts de la femme, il les inspecta, ils ressemblaient étrangement à ceux de sa propre mère. Et il se rappela quand sa mum avait l'habitude de rentrer tard à la maison parce qu'elle travaillait dur mais qu'au final ça ne servait à rien. Et il se rendit compte qu'il s'était détourné de cette femme qui un jour lui avait donné la vie. Il s'adressa alors au ciel car il était seul et effrayé - et que les autres vatos caracolaient avec fierté de leur acte – mais c'est le diable qui lui répondit, parce que dieu était absent, et c'est alors qu'il sut ce que c'était d'être réellement vide et d'avoir faim. Le diable grandit dans le cœur des égoïstes et des mauvais. Ton destin n'est qu'une autodestruction quand tu te l'infliges et tu seras un des enfants de dieu car tu es tombé de haut. Il n'y a pas de diversité parce qu'on s'est cramé dans le ghetto, donc quand le diable veut danser avec toi, tu ferais mieux de dire non car la danse avec la diable peut te perdre à jamais.