J’ai cherché en vain la solution pour ne plus ressentir ce besoin d’éviter les gens et de me méfier d’eux. J’ai attendu et recherché à nouveau. Je me suis perdu en chemin. Je n’ai pas la réponse à ma question. Je ne l’aurai probablement jamais. Tous les jours, c’est pareil. Tous les jours, je les vois. Tous les jours ils sont là. Tous les jours je leur mens. Je ne souris pas, mais intérieurement je ris. Je ris de voir que face à eux je ne suis rien et qu’ils ne sont rien face à moi. Non, je ne suis pas fou. C’est vous qui l’êtes, à me regarder ainsi. Faire preuve de politesse ? Pourquoi faire, je vous évite. Vous approchez de moi alors que je vais vous frapper ou me servir de vous ? Vous voyez, les fous, ce sont vous.
Alors je me venge. Surtout d’
elles. Oh, oui, d’
elles. Leurs airs charmeurs et leurs sourires. Ce sont
elles qui me regardent et qui se moquent de moi. Tout en me voulant, tout en me désirant. Je ne
les veux pas, je ne veux qu’
elle.
Salem.
Elle me regarde mais ne se moque pas de moi.
Elle me veut, me désire, je
la veux,
la désire.
Elle m’appartient. Est-ce que je lui appartiens ? J’en fais ce que je veux, de toute façon. Depuis ce mois de juin, allongés dans l’herbe où je
l’ai emmenée. Je l’emmène où je veux, maintenant.
Elle fait ce que je veux.
Elles feront toutes tous ce que je veux. C’est déjà le cas.
Ma vie se mélange à vos yeux. Pas aux miens. Je me comprends. Je ne vous comprends pas. Vous ne supportez pas que je
les utilise ainsi ? Alors pourquoi sont-
elles venues à moi, livrer ainsi leur corps ?
Elles ont ce qu'elles méritent. Utiliser
Salem, moi ? Jamais ! Je montre sa beauté aux autres. De toute façon,
elle m'aime,
elle ne dira rien contre ça.
Finalement, je me rends compte que sans mes pilules j'ai plus peur que prévu. Comme avant. Comme ce misérable passé. Non, je ne dis pas n'importe quoi. Quoique...
Je me sens mal,
Salem, aide-moi.