Il marche sur la bordure du trottoir, il fait tout ce qu'il peut pour garder son équilibre, et pourtant, il vacille et tombe quand même... Pas normal, l'rempli d'haine qu'il se murmure à il-même… Il se sent faible, fatigué. L'envie de s'endormir pour toujours, de rêver à jamais, surtout... L'envie de tomber dans les bras de quelqu'un, mais la rue est vide et personne ne viendra... Personne, non, personne, et il sent les larmes monter au coin de ses yeux.
Dis, c'est quoi dans ton coeur? C'est un, c'est des gens, et surtout, c'est des cailloux, pleins de caillou. Et ça serre et c'est bien trop lourd. Je, tout ça c'est des mensonges. Il veut partir. Vous maudire. Parce qu'il vous aime. Et que pour la peine il ne s'entend plus crier. Je suis un mensonge. Parce-que. Pourquoi? Rien demandé, rien gagné. Rien à pleurer. Presque. Il veut ? Vivre...

Et c'est pas que des mots. C'est des silences qu'on transforme, des sourires qu'on traduit parfois. C'est pour s'emmurer patiemment, finir en bulles dans l'océan. Et l'écume.C'est pour dire ce que j'ai caché en refermant mes lèvres. En m'empêchant de respirer. Et ça n'a pas de sens parce-que je n'en veux pas. Parce-que ça ne sers à rien des phrases bien ordonnées si moi je ne le suis pas. La musique, elle est belle. Moi, pas. And you don't say. Parce-que les absents ne parlent pas. Même s'ils n'ont pas toujours tord. Mais tu sais, peut-être qu'on ne comprend pas. Je veux encore. Du n'importe quoi comme j'en fais des soleils. Sans le silence qui s'engouffre par les portes qu'on a entrouvertes. Je veux. Un nom dans une fenêtre. Et le reste, ça ne m'effleure. Même pas. Dessiner sur la vitre, des étoiles, comme autrefois. Des non-dits qu'on ne dira pas. T'as raison. Reviens. Parce-que je m'accroche à toi. Comme un drogué. Sans ma dose de mots je ne vis pas. Je ne me retiens plus. Et j'aime les trains. Parce-que le paysage défile et ne s'arrête pas. Parce-qu'il traverse ces barreaux qui d'habitude me retienne. Ah oui, tu sais, pourquoi je veux voir les sommets ? C'est parce-que je ne peux plus voir des barrières. Elles font trop mal aux yeux. Et puis là haut on voit mieux les étoiles... Dis, on pourra les décrocher? Non... Laisse les où elles sont... Tu sais, si on les enlève, elle ne brileront plus que pour toi. Et elles finiront pas s'éteindrais. Parce-que tous les autres, tous ceux qui espéraient leur lumière. Ils l'auront perdue. Tu ne voudrais pas qu'elles meurent à cause de toi, n'est-ce pas? Non... Je veux juste qu'elle m'emmènent dans le ciel…

Il aime les allumettes. Pour pouvoir souffler dessus. Parce-qu'après c'est joli pour dessiner dans l'air la fumée. Il ne crie pas. Il broie des cailloux. Nuance. Il trace le détour de ce qu'elle ne peut pas dire. Et c'est toute les différences.
Il voudrait qu'il l'enlève. Comme dans sa réserve de rêves. Comme entre les lignes du vieux livre froissé. Comme sur le papier à musique, la portée. Où ça s'envole... Emmène Basile, emmène le. Très loin. Envole le et surtout ne lâche pas sa main. J'te promet qu'on verra demain. Un abîme et des mots qui
T
O
M
B
E
N
T
...
Comme des chutes d'eau. Comme ses yeux quand on ne le regarde pas.

Il réfléchit. À la bêtise qu'il est en train de dessiner. Non, rien de grave, rien d'important.
Il fuit, simplement. Doux garnement, dure enfant. Rester fragile, rester blessée, mais ne pas pleurer. Ne réveiller personne...Imaginer... Rêver... Dans ses yeux la fleur de folie est née... Et s'y accrocher quand même... Parce-que s'il ne va pas chercher l'étoile pour faire briller ses yeux, il s'en voudra. Et il devra supporter ce qu'il redoute depuis qu'ils ont étaient un an séparés … Eux... Il n'en a pas peur, ce sont ces barreaux, ces ordres qu'il redoute… Et pourtant, si il échoue. Il a promit qu'il ne s'en plaindrait pas. Et qu'il s'en sortirait tout seul... C'est une promesse, pour un souvenir... Pour des mots... Pour quelque chose qu'il ne sait pas définir... Qu'il a croisé par hasard dans une histoire qui était tellement plus que la sienne... Quelque chose qui vit au fond de lui maintenant... Une petite flamme qui fait qu'il doit vivre en relevant la tête... Mais chut, c'est un secret...

Et viens pas m'dire à moi qu'ici c'est une vie, c'est bien moins que ça, c'est rien qu'une montage vide sur lequel on pourrait cracher. Viens pas m'dire à moi qu'au fond ici on s'aime, parce-que je te raye de ma vie sur le champs. On s'aime pas, on s'illusionne et on s'déchire. Rien à dire, rien à faire. Mais surtout ne pas se taire pour ne pas perdre ce qui nous relie. Et surtout, viens pas m'dire que je ne fais que parler, parce-que là c'est sur que tu ne m'entendras plus. Je. Sa.Tu.Re. Et c'est joliment dit, comme dirait l'autre. Viens, j'vais faire crier mes notes jusqu'à en avoir les doigts écorchés, m'imprimer le soleil jusqu'à ce qu'il reste gravé dans mes yeux, marcher sur les lignes jusqu'à c'qu'elles dansent devant mes yeux, faire éclater des bulles jusqu'à avoir sur les lèvres un goût d'savon qui n's'en ira plus. Partir, partir, partir. On the road again, qu'il chantait. Crier, s'enfuir, courir... Vivre. Un jour. C'est promis... Viens, j'vais rêver jusqu'à en pleurer. Regarde maman les murs ils sont couvert d'amertume , éclaboussés d'amour , striés de regret...

La porte claque, il ne bouge pas. Il ne dis jamais rien quand ils s'en vont, il ne dis jamais rien du tout, d'ailleurs. Il se tait parce-que sa voix le trahit trop, parce-qu'à force de la laisser s'user on dirait qu'il a des éclats de verre en travers des lèvres. [Il] parle avec les mains. Il erre deci-dela au gré de ses envies ou du vent qui fait s'envoler les feuilles devant ses yeux. Le soleil est parti. Il se colle contre la vitre et cherche les étoiles. Il soupire, soulagé. Ouf, il y en a une. Qu'une.
C'est pas beaucoup, mais c'est mieux que rien, ça veut dire que demain il y aura encore des sourires pour déserter les lignes déjà tracées. Il pêche dans les vieux mots des bonhommes rouges un remède à la mélancolie. Mais décidément, cette couleur ne leur va pas. Il les aime comme l'arc en ciel. Goutte de pluie. Au grand jeu, à la marelle, entre la case terre et celle du ciel, il y a des murs et des pavés de silence. Mais ça fait 6 paires d'ailes pour s'envoler jusqu'au bout. Donc 6 étoiles à étouffer en les serrant trop fort dans ses bras. Il dérive au gré des mots. Petit garçon sur son radeau. Cascade. Il s'en va retracer la nuit puisque ça manque d'étoiles filantes. Le temps c'est long. Mais le pire, c'est qu'il aime ça. Collectionner l'éternité seconde après seconde... Dis-moi, encore, dis-moi... Tout c'que le jour ne pillera pas...

Dis, Tu cHAnGeraS Le MoNde AvEc moi ?