It's the proof that love's not only blind but deaf • Likka&Indy
Auteur
Message
Indy K. Bernstein
PSEUDO : POLTERGEIST
Sujet: It's the proof that love's not only blind but deaf • Likka&Indy Dim 18 Sep - 8:44
❝ It's the proof that love's not only blind but deaf. ❞
Avant toute chose, partez du principe que je ne vous aime pas. Toutes mes paroles, jeux, ont un but bien précis. Chaque connaissance m'ouvre une porte vers une finalité qui vous paraitra vague, ou restera inconnue. De cette voisine vers laquelle je me penche quand elle s'occupe de ses rosiers pour lui indiquer quelques conseils sur ses fleurs, à ce jeune venu récupérer les bacs de pilules colorées et sans odeurs dans mon labo, et me rapporte des milliers chaque mois. Le flou, l'anecdotique n'est qu'une succession de moyens visant un résultat plus grand, visant un essor à but purement égoïste. Flatter l'ego à travers un cheminement méthodique. Il n'est jamais question de hasard, plus d'une fatalité. Immoral aux yeux d'un gouvernement branlant, vivant dans la peur d'un coup d'État, l'histoire à une fin, avance dans une marche chaotique. La science, elle, n'est que progrès. La seule avancée qui vaut le mérite d'être crue. Tout n'est qu'un assemblage chimique : nommer pariât ceux qui démentellent l'ordre fictif pour le faire avancer dans une autre direction est une aberration diplomatique. Mon travail n'est rien d'autre que de la masturbation mentale, jouir de la réussite, souiller ceux qui me sont inférieurs. L'arrivisme est la plus juste des tares. Le consommateur, lié à la paresse commune, le meilleur moyen de faire briller une élite. C'est une destruction créatrice. Des centaines d'imbéciles avalent mes pilules, se justifiant comme ils le peuvent pour soigner leur conscience ; et mes proches se remplissent le jour de leur chute. La formule de Danny était excellente, je l'ai sublimée. La H space devenant, au fil des calculs, plus addictive pour son consommateur. Piège bleu, rose, vert. Qu'importe, le résultat sera le même : une meute de fous, rendus malade d'une addiction à l'amour, la haine la passion, et qui en redemandent en suppliant le vendeur. La mécanique humaine est d'une simplicité absurde. Donner à un homme une porte pour atteindre le bonheur, il s'y engouffre quelqu'un sont les répercutions. Je n'ai pas foi en le genre humain, seulement en l'individualisme.
Dernière gorgée de café avalée, je lance un regard et sourire compatissant à Vivienne, posant doucement ma main sur son poing tremblant. « Il reviendra Vivienne, ce n'est pas la première fois qu'il disparaît. » Un hoquet de tristesse lui échappe, et la quinquagénaire se lève de sa chaise, attrapant les deux tasses vides pour les poser dans l'évier. « Peut être qu'une voiture l'a écrasé. J'ai entendu dire qu'un enfant c'était fait renverser dans Warrell Boulevard. » Léger sourire, je secoue la tête en signe négatif, me redressant à mon tour. « Écoutez, je ferai un nouveau tour dans le quartier ce soir, pour vérifier qu'il n'est pas perdu dans un jardin. » Le papier posé près de l'évier en main, je tapote légèrement sur l'épaule de la femme, agitant ensuite l'imprimé sous ses yeux. « Je vais l'afficher en face. Tenez moi au courant si jamais vous avez des nouvelles. » Le bon voisin. Madame Ginsberg et son histoire d'amour féline à gerber. Plus attachée à Fluffy son siamois, qu'à ses deux lycées de gosses. Pas étonnant que son mari soit parti vivre le grand amour à cent bornes d'ici. Vivienne me remercie, laissant de nouveau échapper un sanglot exagéré quand je passe la porte d'entrée pour traverser son allée. Trottoir d'en face, je colle l'avis de recherche sur un poteau, laissant échapper soupire en jetant un œil à la photographie grand format de l'animal obèse, faute d'une trop grande affection. Regard à ma montre, dans deux heures, je me rends à la pharmacie. Journée passée à rassurer la voisine venue frapper à ma porte en pleurs, et à coller des affiches de recherche dans tout le quartier. Machine arrière, je rentre chez moi, claquant la porte et balançant mes clés sur le meuble du téléphone. Direction la cuisine, je récupère mon paquet de marlboro, en glissant une entre mes lèvres. Briquet venant embraser le bout de la clope, je bascule légèrement la tête vers l'arrière, pour recracher la fumée en direction du plafond. « Par simple mesure de politesse, tu pourrais frapper. » J'avance d'un pas vers al table de la cuisine, pour récupérer mon cendrier, tournant finalement la tête vers Likka.
Likka Kļaviņš
PSEUDO : soft parade.
Sujet: Re: It's the proof that love's not only blind but deaf • Likka&Indy Dim 18 Sep - 21:47
Un squat. C’est rêvé ; d’une facilité déconcertante. T’entres sans problème, les débris comateux captent strictement rien, tu pourrais tirer une balle en plein cœur d’un de leur gosse illégitime, qu’ils en riraient. Bienvenue au royaume des allumés, où les macchabées dopés jusqu’à la moelle enfoncent leurs putains d’existences dans la fange. Jpréfère’ continuer le travail depuis l’annonce catastrophique, ça m’évite de cogiter au sujet d’Indy. Tuer un junkie croulant sous les dettes, c’est pitoyable, mais ça me rapporte deux milles dollars. La somme est proportionnelle à l’homme, à un quart de son crédit surtout à ce niveau-là. Jle’ connais, il erre généralement devant chez moi, en constante recherche d’une dose. Pauvre mec. Putain, ça chlingue ici, et l’autre ne se montre pas. Je vogue dans les différentes pièces, le tour est rapidement fait, l’endroit étant ridiculement petit comparé à la masse qui s’y traîne. Comme un foutu miracle, Sidney apparaît enfin. Apparaître est une légère exagération, puisqu’il sombre plutôt sur un canapé décharné. Il semble déjà mort. J’approche, déloge l’aiguille de sa boîte, puis la coince à l’horizontale entre mes dents. Un sourcil s’hausse, et jsoulève’ légèrement ma jambe droite, lui foutant un coup de genoux vers la cuisse. Aucune réaction. Les yeux glissent vers son visage d’une pâleur dégueulasse. L’illusion n’en est peut-être guère une. Jcrains’ que notre cher Sidney est déjà atteint le point de non-retour. Il a senti le coup venir ; qui sait. Il était sur la corde raide, suffisait d’une saccade. Je vérifie’ son pouls, toujours avec les gants, les empruntes c’est comme les bang’s, elles laissent des marques. Ça me foutrait les boules que jme’ sois planté. Non, c'est bon. Bel et bien crevé ; les overdoses, ça ne pardonne pas. Jm’en balance, la thune étant déjà à l’appartement. Argent facile aujourd'hui. Au moins, je n’ai pas bousillé une seringue à usage unique pour ce bâtard décomposé, et donc elle retourne naturellement à sa place initiale. Long soupir qui se fait entendre, jsuis’ venu jusqu’ici pour que dalle. En plus, ce genre d’exil hallucinogène, c’est certainement surveillé par les stups. Prise de risques s’avérant inutile. Ça me gonfle. Un type à la gueule hyper-oxydé, ça ne passe guère inaperçu. Si jme’ fais remarquer, Sidney pourra s’estimer encore heureux qu’il lui reste un semblant d’apparence humaine ; profanateur de cadavre, maître en nécrophilie renforcée. Jsais’ pas, mais son enveloppe charnelle en bavera tellement qu’il sera content d’avoir le cul dévoré en enfer. Autant se défouler sur un putain de défunt, il n’a plus rien à perdre. J’ai intérêt à stoppé mon épisode paranoïaque, maintenant. Et tout ça pour deux milles dollars, jdevrais’ buter ce dealer friqué, histoire d’alléger ma frustration. Gitane bloquée entre les lèvres, il est temps d'aller voir ailleurs si j'y suis.
Des semaines que je ne suis guère venu flâner dans les parages, chez Indy précisément. Passer par l’arrière du domaine afin d’entrer chez lui, et attendre des heures durant qu’il daigne débarquer. Et jnavigue’ dans la baraque, d’un air nostalgique, putain, j’ose même pas y penser. Retour au salon, après avoir passé dix minutes assis sur le rebord du lit. Et ça me bouffe les entrailles cette situation. Totalement désemparé. Parfaitement paumé. Y'a aucune échappatoire, pourtant, j'ai retourné le problème dans tous les sens possibles et inimaginables. Ça fait trois jours que j'y réfléchis, en boucle, en vain. On a pas tous la prétention d'être ce connard de James Bond. C'est la désillusion meurtrière ; l'acide surplombant le vertige des veines. Mon 9mm nous fait les yeux doux, c'est foutu. Hors-contrôle. J’ai presque toutes les cartes en main, néanmoins, il me manque les Rois. Et la culpabilité me ronge, jregrette’ d’avoir disparu si longtemps. Si j’avais su ce qui allait nous tomber dessus. Ce temps gâché à ruminer tel un gamin désabusé. C’est ce qui bute les hommes : se faire ravaler leurs chimères, aussi sordides soient-elles, recevoir la réalité en pleine gueule. Le masque fut arraché, le mec s’est explosé contre le bitume. En une foutue phrase, il a désintégré l’atome. Conclusion : jme’ suis envolé vers le nulle part. Allongé sur le canapé, gitane à la bouche, la porte claque enfin, et m'extirpe des songes. « Par simple mesure de politesse, tu pourrais frapper. » L’accueil chaleureux. Et là, deux parties se bouffent l'une l'autre au sein dmon' crane : la panique à bord et l'incarnation du calme. La nervosité prenant, évidemment, le dessus sur le fichu rôle. Jcommençe' à animer mon anneau, ça sent mauvais. Jdevrais' même pas être là. Il est trop tard pour filer à l'anglaise. Hélas. Autant mimer la banalité ; l'air de rien. Tu parles. « J'ai écrasé Fluffy, le chat diabétique de ta voisine, avec ma voiture. » Les yeux s'élèvent vers le plafond, comme si Dieu me crachait dessus. « Tu lui transmettras toutes mes sincères condoléances. » Le cœur désagrégé camouflé derrière une connerie absurde.
Indy K. Bernstein
PSEUDO : POLTERGEIST
Sujet: Re: It's the proof that love's not only blind but deaf • Likka&Indy Dim 18 Sep - 23:24
Pourquoi ? Par simple mesure de protection. C'est nécessaire, garder en place les faux semblants pour avancer dans le même sens que les autres, vivre et agir à leur manière, les mêmes rituels, du plus petit au plus important. Jeu de scène parfait auquel je ne pouvais pas échapper. Des milliers qui me tombaient en petite coupure chaque mois entre les mains, que je ne pouvais pas claquer dans n'importe quelle voiture de luxe, censée impressionner mon voisin. L'erreur du débutant, à qui l'argent brûle entre les doigts. Capital amassé années après années, placé dans des comptes off shore, le reste blanchis pour mon petit confort, en vue d'une retraite sûrement anticipée dans une île lointaine. Loin d'Invidia, loin de tout. Rêve imbécile qui encore une fois, n'était pas le miens. Contrairement, mon argent ne me servait pas, et ne me servirait pas. Je gagnais au mérite, la seule chose qui me mettait en joie à chaque cachet reçu. La réussite éclatante était ma seule motivation, et plus le temps passait, plus l'importance grimpait. Passer du bas de l'échelle sociale vers des sommets, certes tout sauf légaux, mais conséquents. D'un côté, j'incarnais la réussite, de l'autre l'individu banal, avec sa pancarte pour sauver les animaux. Porte fermée, direction la cuisine. Habitude. La vie en banlieue pavillonnaire est mécanique. Cendrier entre les mains, je tapote ma clope pour laisser tomber la cendre, me dirigeant ensuite vers la cafetière pour faire réchauffer un peu de café. Likka est là, dans le salon. La porte menant au jardin est entre ouverte, il n'y a que lui qui passe par là. Ou un possible tueur, ce qui reviendrait au même. Je prends mon temps, écrase la clope dans le cendrier, et me déplace, tasse en main, vers le salon.
Phrase jetée à un Likka couché sur mon canapé, comme si la maison lui appartenait depuis des lustres. Ce qui en soi, était non loin de la réalité. Le squatteur accepté. Je m'approche doucement, tasse toujours entre les mains, brûlant légèrement ma paume. Il en prend pas la peine de se relevé, avachi comme il est à jouer avec son anneau accroché à sa lèvre inférieure. « J'ai écrasé Fluffy, le chat diabétique de ta voisine, avec la voiture. » J'approche mes lèvres du bord de la tasse, soufflant sur le café brûlant, avant d'en avaler une gorgée et répondre sur un ton neutre, celui de la conversation. « Fluffy pissait dans mes géraniums. Merci de l'intervention. » Une plaie ce chat. Si Likka ne lui avait pas roulé dessus, je m'en serais chargé pendant ma ronde de nuit. Ronde de nuit pour un félin, sûrement plus important que les moments où ses fils font le mur, pour tomber dans mes fleurs. Instinct de famille qui s'étendaient mêmes à leurs bestioles, tous braqués contre mon jardin. Madame Ginsberg devait tendre à recevoir le prix de la maison la plus fleurie du quartier sans aucun doute, et envoyait ses troupes à l'attaque contre mon territoire. Hypocrites. Ses yeux roulent, les miens restent figés sur son visage de disparu. Si j'avais pensé l'avoir perdu pour de bon ? Possible. Ses chances de mourir sans donner une nouvelle étaient grande. Qu'il soit venu me voir la veille, prévoyait de me rendre visite le lendemain ou disparaisse pendant plusieurs mois. Quand on tue un fantôme, il disparaît. Aucune traces, pas de nom, de famille, de quelconque héritage, juste le vide. L'apparition de quelques années, qui s'envole comme si elle n'avait jamais existé. « Tu lui transmettras toutes mes sincères condoléances. » Je hoche de nouveau la tête, me décollant du rebord pour venir me poser sur le fauteuil d'en face, déposant la tasse sur la table basse. « Elle en sera anéantie. » Et mouvement de poignet qui brasse de l'air quand les paroles sortent. Madame Ginsberg m'offrirait le thé demain, pour me rappeler ô combien son chat était un être admirable. « La culpabilité quant à la mort de Fluffly devait être grande pour attendre l'après midi vautré sur mon canapé. » Et mes yeux fixent les siens, regard froid et pénétrant sur fond d'une mine calme et détachée. Son anneau tremble au niveau de sa lèvre inférieure, encore et encore, de façon irrégulière, signe d'une trop grande nervosité qui, à l'évidence, n'est pas due à la mort d'un chat.
Likka Kļaviņš
PSEUDO : soft parade.
Sujet: Re: It's the proof that love's not only blind but deaf • Likka&Indy Lun 19 Sep - 0:11
Ça fonctionne de travers avec Indy. On aime ceux qui nous font du mal. En parfaite logique renversée : c’est ce qui nous tient par le cou, réveille notre semblant d'humanité. Le fouet de Cupidon ; en muselière d’acier à ce propos. Des putains de masochistes. Bouffés par ce sentiment transcendant. Pour toujours et jamais. La culpabilité m’arrache les tripes, face à une pareille situation, j’ose regretter d’être aller l’aborder en seconde. J’ai manqué une raison dfermer’ ma gueule ce jour-là. Il est beau le résultat. Jme’ retrouve avec la certitude qu’Indy s’écroulera, une balle coincée dans l’échine. Si ce n’est pas moi, c’est quelqu’un d’autre. La catastrophe inévitable. Un bordel insondable. Alors, même si intérieurement j’en pleure de l’acide, la possibilité d’abattre Indy de ma propre main est envisageable. Laissez ce plaisir à un bâtard/inconnu, plutôt crever. On a le temps encore. Mais il s’écoule si vite lorsqu’il devrait se stopper. Puis la conclusion demeure la même ; qu’importe le délai, le sang signe la fin. The end, et bang. Je m’étais jamais posé cette question. Ce n’est pas le genre de nouvelle qu’arrive tous les quatre matins. Pourtant, c’était tellement évident, tellement prévisible. Sous mes yeux. La concurrence est endiablée, Indy est en plein dans la ligne de mire. C'était programmé d'avance. Mais putain fallait s'y attendre. Une histoire d'illusions encore ; jme' complaisais au sein d'une chimère absurde, celle d'Indy immunisé. Comme s'il était suffisamment organisé, méticuleux, et discret. La preuve tangible en pleine gueule : on n'est jamais assez préparé. Toujours plus intelligent que soi. Un des maîtres du milieu veut sa peau sur un plateau d'argent, traitrise apparemment. Tu parles. Le mystère plane encore. J'ai de sérieux doutes là-dessus. Entuber ce mec, c'est trop risqué, inconscient, ça ne lui ressemble pas. Les réelles raisons ne s'affichent guère, ça bloque, pourtant ce n'est pas faute d'essayer. Exterminez-moi : j'en peux plus dréfléchir' à des espérances vaines. Des nuits entières à cogiter tel un scientifique fou. Sans succès. Alors jme' retrouve là, squattant son canapé, comme auparavant. Après des semaines fantômes. Aucune nouvelle, que dalle. Partis m'exiler je ne sais où, après une engueulade mémorable. Amen. Jreviens' seulement poussé par une irrépressible envie, sans pourtant réussir à deviner le fond. C'est très loin de l'offre, complètement différant, même l'inquiétude n'entre pas dans la liste. Une sensation insupportable, tiraillante. Un délire fantasmagorique et dégueulasse. Et putain, le cas habituel marche pas. Jviens' chez Indy en recherche de repère d'ordinaire, sauf que là, c'est l'égarement total. Pourtant, Indy débarque après son imitation du voisin parfait. Ça me bousille. Légère perte de contrôle sur l'instant ; défaillance visible par le tic. Ce n'est pas Indy qui prépare sa caféine adorée, ce n'est qu'un putain de macchabée. Foutue vérité. Les espoirs s'éteignent, aussi peu étaient-ils au départ.
« Fluffy pissait dans mes géraniums. Merci de l'intervention. » Autant manier le ridicule, jvois' pas comment dissimuler le problème autrement. Mes ressources s'assèchent. Continuer jusqu'à qu'il découvre le vice. Trop lâche pour jeter la vérité. Et jpouffe' de rire en basculant la tête vers l'arrière, replaçant la gitane entre mes lèvres. C'est affreux d'agir ainsi, mimer la normalité, alors qu'actuellement, rien n'entre plus dans les normes. « Tout le monde pisse dans tes géraniums. Moi-même également. » Fumée crachée vers le plafond en un long soupir, blasé. « Mais de rien, ce fut un plaisir. » Réellement, oui. Ce connard de chat, j'ai eu un orgasme en l’aplatissant. C'est con, barbare, ou que sais-je. Mais c'était vraiment une plaie ambulante. Puis, jvois' ça comme un service rendu à la pauvre bête : avec un poids pareil, dorénavant, il ne souffrira plus de ses complexes. Psychologie féline à deux balles. Jvais' stopper le cas Fluffy, question de dignité. Indy s'installe sur le fauteuil d'en face, les yeux glissent vers sa direction, me foutant sur le côté, joue droite appuyée contre l'accoudoir du canapé. « Elle en sera anéantie. » Et bordel, qu'elle s'ouvre les veines, rejoint sa boule de poil chez les anges émasculés. Ça fera d'une pierre deux coups. « La culpabilité quant à la mort de Fluffly devait être grande pour attendre l'après midi vautré sur mon canapé. » Hélas, ça commence. Il me fixe, je détourne le regard, en profitant pour allonger le bras afin d'écraser la cigarette contre le cendrier. « Ça me pesait lourd sur le cœur. J'ai toujours été un grand sentimental. » Un sourcil en l'air, et maigre sourire scotché sur le côté droit. Ça m'exaspère, il faut se rendre à l'évidence.
Indy K. Bernstein
PSEUDO : POLTERGEIST
Sujet: Re: It's the proof that love's not only blind but deaf • Likka&Indy Lun 19 Sep - 12:00
La haine semblait être aussi forte que l'amour, une compétition nuisible et étroitement liée. L'amour côtoie la haine. On cherche à tuer l'être cher pour arrêter de ressentir, on cherche à le détruire en se blessant en même temps. Lethal submission. Comme si on cherchait à le faire taire, ce lien qui nous unissait, l'union parfaite qu'on bousillait jour après jour sans qu'elle ne cède, sans qu'elle ne perde de son éclat. Aimer, c'est vouloir posséder, voir la Likka fuir, trop libre, trop indépendant, me rend dingue. L'amour comme une tare quand beaucoup le cherchait en vain. Il était bel et bien là. Le quand, comment, et pourquoi m'échappaient totalement, j'aurais pu y réfléchir des heures sans trouver les raisons qui me poussaient à dépendre de Likka. Une came plus néfaste que les autres, la seule ombre au tableau, la seule personne susceptible de détruire tout ce que j'avais fait en plusieurs années. Simples paroles, simples gestes, et ce contrôle de moi dont j'étais si fier, ma grande force, s'envolait. Piétiné par une seule et unique personne. La machine à l'envers. On ne peut pas être parfait, Likka était comme ces personnes, celles qui nous font du mal, mais qu'on continue de chérir, par habitude. Coups de traitres à répétitions, qui n'arrivaient pas à marquer de terme à notre relation, la preuve était devant mes yeux : il était revenu, quand même, malgré les semaines de disparition. Est ce que j'avais regretté ? Sûrement. Ça me bouffe de le savoir absent,comme ça me bouffe de le savoir présent. Le fantôme d'un passé qui semblait commencer à son apparition. Nous, entité bien distincte qui c'était détachée de la masse.
Conversation banale, il est inutile de lui demander où il était passé, ce qu'il avait pu faire pendant ces quelques semaines. Je m'en fiche, ne veut pas le savoir. Mes yeux restent bloqués sur son visage, sur sa lèvre inférieur, et son anneau qui s'active. Je glisse un peu plus dans le fauteuil, posant négligemment mon avant bras sur l'accoudoir, soutenant mon visage d'une main. Couché en face de moi, on dirait vaguement un psy et son patient, j'attends seulement qu'il parle. Je le connais, je sais qu'il n'est pas venu sans raison, pas cette fois, pas dans l'état dans lequel il se trouvait maintenant. Il y avait un truc qui m'échappait encore. Patience et il y viendrait seul. « Tout le monde pisse dans tes géraniums. Moi-même également. Mais de rien, ce fut un plaisir. » C'est une évidence. Likka et sa classe habituelle. Je me contente d'une légère moue contrariée en guise de réponse, engageant la conversation sur la voisine. Conversation autour d'un thé on ne peut plus banale à bien y regarder. Il y a quelque chose qui cloche. Il se tourne, s'étale un peu plus. « Ça me pesait lourd sur le cœur. J'ai toujours été un grand sentimental. » Douce ironie, qui me laisse de marbre malgré son léger sourire. « Oui les décès sont souvent tragique. Tu t'en remettras. C'est gentil d'être passé pour m'en informer. » Et je me penche de nouveau, pour récupérer ma tasse de café, souffler légèrement sur le liquide avant d'avaler une ou deux gorgées, laissant retomber le mug dans un claquement sur la table basse. « Le porteur de mort. » Retour à ma position initiale, la nuque posée sur le dossier, les jambes croisées à le regarder. Pauvre chat, il avait mal choisis son moment pour traverser la rue, avec la grande faucheuse au volant de sa bagnole, qui faisait de nouveau ses rondes dans le quartier.
Likka Kļaviņš
PSEUDO : soft parade.
Sujet: Re: It's the proof that love's not only blind but deaf • Likka&Indy Lun 19 Sep - 21:19
Plus les minutes s’écoulent, plus intérieurement jpanique’. En proie à une nervosité qui m’est tout aussi néfaste qu’un poignard planté dans le dos. Les questions s’entrechoquent, sombres pensées inutiles, ça me bousille le système. La connasse de migraine. Faut vraiment que j’arrête avec cet anneau, mais c’est plus fort que moi. Ne pas y penser, ne pas y penser. Et bordel, ça fait chier. Jvais’ faire une putain d’implosion. Rester calme, rester calme. J’essaye. Oh mais oui je suis très serein. Je dois juste buter Indy, c’est rien après tout, qu’une banale connaissance. Tu parles. Et j’ai l’autre sur le dos, il m’a encore contacté hier pour me presser. Aucune inquiétude à l’horizon, le cuisinier sera mort avant la fin dsemaine’. Jme’ suis contenté de pleurer après le coup dfile’. Bouton on actionné ; l'autodestruction s'est mise en marche. Et il se doute de rien, il doit s'imaginer que jviens' lui annoncer une commune mauvaise nouvelle, pas que jsuis' engagé pour l'abattre. C'est net. Ça te traverse pas l'esprit au réveil, tu te demande pas si quelqu'un prémédite ta mort, pendant qut'avales ton foutu café. Jme' connais, et le problème est là. Ça me ronge, me bouffe, m'achève ; alors jm'agaçe, la jauge monte jusqu'au rouge, et les conneries, erreurs, deviennent plus qu'envisageables. Pour l'instant, la maîtrise fonctionne, mais c'est encore qu'une question de temps. Dégager d'ici. Maintenant. Ça m'évitera de péter un câble sans raison apparente. Hélas, c'est impossible. Comme retenu par une force bâtarde et invisible. Putain de bombe à retardement, Keazy disait vrai. Bon. Faut se détendre cinq secondes. Ingurgiter des antidépresseurs, se faire un shoot, ou que sais-je. Tenter de faire le vide. C'est vain ; prévisible. Ça me gonfle. La situation inconfortable par excellence. C'est dingue comme du jour au lendemain, ta vie change de façon radicale et irréversible. Suffit d'un détail foireux, et c'est la descente au enfer. Bye bye les illusions chamarrées ; bonjour la torture sanglante. Tu joues dans un putain de film d'horreur à deux balles, en rêvant d'une fiction, hélas c'est la réalité et sans succès. De la pseudo Mélodie du bonheur au tangible Monde du Massacre. Génial, c'est l'apothéose.
« Oui les décès sont souvent tragique. Tu t'en remettras. C'est gentil d'être passé pour m'en informer. » Autrement dit : casse-toi Likka, soit une brave bête. Va chier Indy. C'est con, mais le fait qu'il demeure impassible, crée l'effet inverse chez moi. Les contradictions se cognant l'une contre l'autre. Jme' redresse, m'installant en tailleur sur le canapé, grillant une énième gitane. La clope du réconfort. Tu parles. La nicotine, c'est beau comme une chimère. En effet, t'en sens le besoin, néanmoins, elle t'apaise pas forcément au bout du compte. C'est simplement mécanique. Les dépendances sont vicieuses, elles t'apporte aucune satisfaction concrète, juste un profond désir qui ne s'assouvira jamais. Cercle sans fin à la con. Et nous on tombe dans le panneau, ignorants. Après, surtout avec la dope, tu ressembles à un pauvre mec diabétique. En constante recherche de sucre, bien qutu' sais pertinemment que ça va te ruiner la santé. « J'emmerde ta subtilité, j'ai saisi le message. Au risque de te déplaire, je ne bougerais pas d'ici. » Bref et large sourire hypocrite pour clore la phrase. Jlemmerde'. Jsuis' suffisamment embrouillé, si jquitte' cette baraque, je flingue le premier branleur qui croise ma route. Sans aucun doute. Défoulement défaillant. Dans tous les cas de figure, au pire, même si l'envie serait omniprésente, jsuis' coincé sur le sofa. Par Dieu sait quoi. « Le porteur de mort. » Jme' tire une balle tout de suite ou j'attends deux-trois minutes ? Putain, la décomposition totale. Mine qui tourne blême, presque aussi blanc que mes cheveux. Une blague pour lui, une foutue révélation pour moi. Les yeux et le menton bas, fumée crachée en ligne droite vers le sol, jmords' ma lèvre inférieure. Flingue plus long faute du silencieux, délogée du jean, puis posé sur la table basse. « Justement. » Amen.
Indy K. Bernstein
PSEUDO : POLTERGEIST
Sujet: Re: It's the proof that love's not only blind but deaf • Likka&Indy Lun 19 Sep - 22:35
Likka est d'une finesse sans nom dans ses paroles, un grand ami de la poésie. Qu'il ait tué le chat de la voisine n'est même pas étonnant. L'image de la voiture qui écrase le félin, revient sur ses pas quelques secondes pour achever le travail, tic méticuleux, et il est de nouveau en route pour se garer devant ma maison, roues tâchées par le sang du défunt Fluffy. Paix à son âme, il sera mieux logé au paradis des animaux, une place de choix près de la fontaine croquettes. Trêves de plaisanteries qui ne m'amusent nullement, Likka tourne autour du pot, ça traîne en longueur, et plus les secondes défiles, plus je peux sentir son énervement. Comme un livre ouvert, je n'ai besoin que d'un coup d'œil pour savoir ce qui se trame dans sa tête. Pas de message pendant des semaines, je n'avais même pas cherché à reprendre le contact, même si téléphone en main, j'avais plus d'une fois composé la moitié de son numéro avant de laisser retomber le combiné sur son socle. Les tics de visage que je repère en quelques secondes, n'analyse même plus au fil du temps, le problème trouvé immédiatement. Connexion direct vers l'humeur de Likka. Je le connais aussi bien qu'il me connait. Et j'attends, au calme sur mon fauteuil. Visage d'une neutralité absolu, c'est à peine si les côtés de mes lèvres bougent quand il lâche quelques paroles, si mes yeux clignent quand ils se figent sur les siens. Une image froide quand il se tord de tous les côtés. Deux opposés incroyablement concordant. Les plombs sautent, les mouvements s'intensifient de façon nerveuse, aux premiers tics s'ajoutent les nouveaux. Coude posé sur le fauteuil, mon coude en suspension se cale contre mon pouce, l'index et le majeur rejoignant mes tempes. Qu'il reparte sans avoir rajouté le moindre mot ne serait pas étonnant vu l'état de nervosité dans lequel il se trouve. Il reviendrait quand il se serait calmé, et je n'aurais qu'à attendre la réponse, encore une fois. Quelque chose ne tourne pas rond, quelque chose cloche dans le tableau habituel.
Likka reste quand même, se redressant simplement pour se positionner en tailleur, s'allumer une énième clope. Et besoin partagé, j'en attrape une aussi, cherchant deux secondes le briquet dans la poche avant de mon jean, embrasant ensuite le bout pour tirer une latte, le visage légèrement penché vers l'arrière pour que la fumée grimpe vers le plafond. « J'emmerde ta subtilité, j'ai saisi le message. Au risque de te déplaire, je ne bougerais pas d'ici. » Et je capte de nouveau ses yeux. Likka est chez lui. « Bien, reste sur ce canapé toute la sainte journée. Le temps ne manque pas. » Rester ici à se regarder dans le blanc des yeux jusqu'à ce qu'il décide enfin de décoller son cul du canapé ne serait pas étonnant. Dernière blague vis à vis du chat, la victime du jour, et Likka pâlit sur le coup. Blague de mauvais goût ? Lui qui en général est branché humour noir, ironie et sarcasmes à tout va. Sourcils qui se haussent légèrement, je fais disparaître toute trace de sourire naissant sur mon visage pour regagner la mine habituelle. Une longue latte tirée sur ma marlboro, arrivé à la moitié de la clope, et je la pose en suspension sur le cendrier, allongeant les bras sur les accoudoirs en attendant la suite. La suite s'annonce, sans trop m'avancer, fatale. Fin des illusions, le silencieux tiré hors de son jean, posé sur la table basse dans un léger claquement de métal. « Justement. » Je me redresse un peu, pour mieux me rasseoir, position plus confortable. « Nous y voilà. » Porteur de mort oui, la blague prenait une consonance ridicule. Paumes ouvertes, je joins les mains façon prière, les claquant légèrement en laissant naître un léger sourire. L'épée de Damoclès, ce genre de situation devait fatalement arriver un jour. Si Likka a d'en l'idée de me tuer, il le fera rapidement, sans trace, mais pas de son propre chef. Engagé par un type qui me resterait anonyme. Un nom donné à l'auteur de la mort n'est pas forcément nécessaire, seulement quand elle rate, passe son chemin, et se retourne contre ses origines. « Heureux hasard qui me laisse quelques secondes de répit. » Sourcil qui se hausse légèrement et je me redresse, approchant d'un pas vers Likka. Mon bras se penche, vers le flingue, mes doigts caressant à distance sa surface avant de se rétracter, retrouvant le chemin vers ma cuisse. Un pas arrière, aucune trace de peur ne peut se lire sur mon visage, ni même d'énervement. Le vide et calme absolu, le contrôle sur mon être quand doucement, l'esprit flache. Je parle à la mort, elle s'invite sur mon canapé comme la dernière maîtresse des lieux. Et mes paumes s'ouvrent de nouveau, comme une invitation, les yeux mués par un défit tacite. La décision n'est plus la sienne, on lui tend l'arme, le nom, et il s'exécute, où les représailles se feront sentir. Mon compte est celé, le sien non. « Autant le faire maintenant. »
Likka Kļaviņš
PSEUDO : soft parade.
Sujet: Re: It's the proof that love's not only blind but deaf • Likka&Indy Mar 20 Sep - 20:26
« Bien, reste sur ce canapé toute la sainte journée. Le temps ne manque pas. » Justement, le temps manque. C’est précisément le problème. On m’a octroyé un délai pour cette affaire, jsuis’ sensé terminer au plus tôt. Mais autant attendre l’échéance. Retarder. Jveux’ pas tuer Indy. Hélas, sa mort est inévitable, c’est un fait. Il faut se rendre à l’évidence, c’est foutu d’avance. Et j’en ai réellement mal au crâne, à force d’y réfléchir. C’est fatiguant. Désespérant. Aucune roue de secours. La fiction, ça fait rêver ; les mecs s’en sortent toujours. La réalité est complètement différente. Hélas. T’as pas de Happy End. On pourrait presque sentir l’ombre de la Faucheuse errer derrière Indy, à attendre le moment propice, en me lançant des regards aiguisés. Dans tous les cas, ça terminera mal. Et je n’ose même pas aborder le sujet, puis comment le faire. Ah oui Indy, j’avais omis ce détail, jviens’ ici pour t’informer qu’il te reste quelques semaines, à tout casser. Oh ce n’est rien, juste une formalité. Post-scriptum : mon flingue est sensé résonner. L'apothéose sanglante. C'est l'aboutissement de l'Odyssée, manque plus qu'à tourner la page en bonne et due forme. La fin d'une foutue aire. À trop se croire invincible, le jeu se retourne forcément contre toi. C'est dans l'ordre des choses. Glissade vers la gueule du loup ; sans répit. Et j'observe la fumée exécuter son ascension vers le plafond, valser la volupté. L’œil songeur, l'esprit désorienté, et les tempes me cognent. C'est le désordre. Je n'éprouve strictement rien lorsque jpousse' la gâchette, enfonce l'aiguille, observe l'individu se décomposer. Les remords me sont inconnus. Les êtres vivants m'indiffère ; ils sont plus intéressant morts que vifs. Indy est l'exception. Indy a toujours été la putain d'exception. Le vice qu'échappe à la règle. Raisons indescriptibles pour expliquer cela. C'est juste ainsi. Ça fonctionne dans ce sens. Et surtout pas autrement. Notre liberté en cage, et ça nous plaît, les barreaux mêlent l'argent et le fer. Et j'ose à penser que ce n'est qule' juste retour des évènements. On s'est coupé mutuellement les veines avec ces années décharnées. Le sang coule comme l'eau sous les ponts, dorénavant, c'est l’ivresse des vertiges. Jusqu'au froid, jusqu'au néant. Amen, obligé de slaisser' bouffer les entrailles par l'angoisse et la haine. Allez tous vous faire foutre, la désagrégation mentale est en action.
9 mm installé sur la table-basse. Geste dénué d'explication, les mots sont vains, Indy a déjà saisi. J'ai l'air calme, alors qu'en vérité, c'est l'implosion à l'intérieur. J'en suis arrivé à l'accablante conclusion qu'il vaut mieux en finir tout de suite. Plus tard, l'impossible s'accroîtra. Même si, à l'heure actuelle, jmen' sens pas capable. Les mains tremblent légèrement, nervosité trop perceptible. Non, jsais' pas en fait. Paumé. « Nous y voilà. » Clope écrasée contre le cendrier, je laisse échapper un soupire, hochant brièvement la tête. « L'ironie du sort. » Phrase balançée avec un bref sourire, passant rapidement une main sur mon front. Les nerfs se contractent, j'en loupe un battement. Et je scanne Indy, demeurant d'une impassibilité sans nom, ce qui m’agace, me révulse. Le calme est insupporté face au stress grandissant. « Heureux hasard qui me laisse quelques secondes de répit. » Tu parles d'un heureux hasard. Je ne réponds pas, à quoi bon. Me concentrant sur le sol, le fixant sans daigner lever les yeux. Pied qui frappe nerveusement le canapé, à répétition, anneau s'activant au même rythme. Indy frôle l'arme des doigts un instant, l'intrigue. Sentir le bourreau métallique, précurseur de sa chute. « Autant le faire maintenant. » Indy me conforte dans le choix. L’échéance peut donc aller se faire foutre. S’il le souhaite, finissions-en. What a wonderful world. Brusquement, jme' lève, empoigne le flingue. Faire ça vite ; sans bavure. Canon se déposant contre son front, et le bras vibre. On se flageole. Interminable inspiration, à m'en faire exploser les poumons. Et je détourne le visage, fermant les paupières avec force, elles frissonnent. Larmes s'échappant de leurs orbites, respiration bruyante, le premier déclic claque. Plus qu'à appuyer. Je suis désolé. Faut croire qusi' on a effleuré, jadis, un paradis transcendant, il est l'heure de subir notre enfer. La peur m'étrangle la gorge. La moindre seconde ressemble à une putain d'éternité. Faiblesse tiraillante, d'une lâcheté telle que tirer est irréalisable ; plus fort que moi, l'arme est détournée de sa cible.
Indy K. Bernstein
PSEUDO : POLTERGEIST
Sujet: Re: It's the proof that love's not only blind but deaf • Likka&Indy Mar 20 Sep - 22:35
La vie est belle. Remember those posters that said, Today is the first day of the rest of your life? Well, that’s true of every day except one. The day that you die. « L'ironie du sort. » Une grande mascarade, et nous sommes les deux victimes. La comédie humaine, une fatalité digne d'une pièce de Shakespeare. Là, maintenant, j'allais crever d'une balle entre les deux yeux dans mon salon. Bousiller ma vie de parfait banlieusard, laissant place aux on dit que, aux rumeurs de couloirs échangées autour du thé. En pleine ascension, j'allais être coupé dans mon élan. Il y a toujours quelque chose pour détruire nos vies, l'ironie avait voulu que pour moi, cette chose soit Likka. On c'est usé mutuellement, un amour qui nous a consumé, trop malsain pour être stable, trop pour que l'histoire se termine par une happy end. L'espoir de la vie heureuse jusqu'à la fin des temps est morte dans l'œuf. Avortée avant d'avoir était conçue. On n'aurait pas pu faire mieux. La défense est inutile ; la tête mise à prix, peu importe le porteur d'âme, la balle se logerait dans le crâne du traitre, ce n'est qu'une question de seconde quand le prix est donné. L'échappatoire n'est pas envisageable. J'emmerde le père, le fils et le saint esprit. Je vole déjà vers le ciel, tandis que Likka garde les pieds sur Terre. Qu'il y reste, et pour ça, il fallait que ça soit lui qui porte le coup fatal. Bande chiens hargneux, le monde est hostile. On ne tolère pas les traîtres, j'en fais la découverte à mes frais aujourd'hui. L'esprit de meute qui domine, mué par un respect feint, une fidélité que seul le plus fort peut briser sans danger. Le clébard solitaire venu reprendre la groupe est abattu, celui qui la quitte pour une autre connait le même sort. Likka ne fait pas son travail, il crève comme les autres. Une hiérarchie qui doit se faire respecter, question d'organisation, l'anarchie est inconnue, tente parfois son chemin mais est vite remise dans l'ordre. La morale de l'immoral. Une espèce d'éthique qui fait fonctionner le mal ; plus efficace que la pitié et le pseudos bonheur. On est toujours au bord du gouffre.
Debout, je m'approche un peu, jetant un coup au flingue posé sur la table. Si j'avais peur de la mort ? Non. Si j'avais peur de laisser Likka ? Oui. Je ne pourrais pas avancer sans lui, et je savais à force, que les choses étaient les mêmes de son côté. Se mettre des bâtons dans les roues constamment, mais ne jamais souhaiter voir la machine s'arrêter. Rare : l'espoir de le savoir en vie même après le coup fatal, s'en remettre malgré tout. L'illusion était tolérable pour le moment. Le rythme cardiaque s'accélère légèrement, mais le souffle reste calme. Maîtrise face à la faucheuse, d'égal à égal. Elle pouvait me prendre avec elle, je n'irai pas me raccrocher bêtement à la vie qui m'était déjà enlevée. Les yeux de Likka scrutent le sol, ses muscles se tendent, en proie à une nervosité grandissante. Bang, il va exploser. Hush babe, it's okay. Une simple pression sur la gâchette, un jeu d'enfant. Il l'avait fait des dizaines de fois, aujourd'hui ne changeait en rien. Et enfin, il bouge, se lève rapidement en attrapant le flingue. Canon posé sur mon front, l'acier est glacé. Je ne bouge pas d'un pouce, regard fixe sur le sien. La seconde se brise, il perd pied. Sa main tremble sous la pression, et je crispe légèrement la mâchoire. Tout le monde part un jour. Déclic qui raisonne, je laisse mes yeux glisser le long de son visage, suivre les larmes muettes qui roulent le long de sa joue. J'ai envie de hurler, lui hurler de le faire plutôt que de détourner le visage. Me regarder et appuyer sur cette putain de détente. Sauver sa peau en prenant la mienne, c'est comme ça que ça marchait, c'est comme ça que ça avait toujours marché. « Ça ira... » Sa respiration se saccade. « ..Regarde moi. » Ton un peu plus froid, presque méprisant quand je me répète, chercher à le faire revenir à son sang froid naturel. C'est un sacrifice nécessaire, certaines trahisons ne peuvent pas être évitées. Je ne lui en veux pas, nous n'avons plus le choix. « Ana. » Le seul à parler en supportant sans broncher ses pleurs, le pousser à bout, lui donner des raisons de le faire pour qu'il achève son travail. Et au final, toute cette haine, se planter des poignards dans le dos, c'était des conneries. Le temps, on l'avait eu ; le temps, on lui avait craché dessus. Likka suffoque. Calme extérieurement, laminé intérieurement, je n'ai pas le droit de craquer, frémir de peur devant la mort, le supplier de ne pas le faire, de nous laisser quelques jours de plus, de répits. Lui dire que je ne veux pas partir comme ça alors que c'est faux. Inconsciemment peut être, j'ai toujours su que le mal viendrait de nous. Il nous ronge depuis le début, un cancer qui stagne, gagne en importance et se retourne contre nous quand on se croit guérit. Il c'est enfui, il est revenu, l'ange de la mort, venu détruire une partie de sa maladie. Un mal nécessaire qu'il pouvait éradiquer simplement. Il le rejette, n'y arrive pas. Trembler, pleurer, avec l'envie de hurler qui stagne dans sa gorge, et le canon du silencieux glisse, quitte ma peau pour errer dans le vide. Aucun geste vers lui, juste le ton glacial. « Tu n'es qu'un putain de lâche. » Seconde chance.
Likka Kļaviņš
PSEUDO : soft parade.
Sujet: Re: It's the proof that love's not only blind but deaf • Likka&Indy Mer 21 Sep - 21:50
Moment fatidique. L’immanquable conclusion. La scène se déroule, toutefois, j’en suis à des années lumières. L’esprit éteint, dominé par une angoisse dévorante. Ça me bouffe. Le temps semble s’être arrêté. C’est insupportable. Putain. Autant d’années à s'anéantir, autant d’années foutues en l’air, à s’annihiler l’un l’autre avec plaisir. Pas dretour’ en arrière pour nous. C’est foutu. On a trop joué avec la Faucheuse. Magnifique résultat. Faudrait en faire un film. J’ai… Jsais’ pas en fait. Complètement perdu. Je n’ai plus notion de rien. C’est l’explosion. Mort du subconscient. Appuyer sur la gâchette. D’une facilité déconcertante. Clair, net, et précis. Bang. Faut pas se poser de questions. Juste tirer. Ce que j'ai toujours fait. Mais pas là. Trop de sentimentalisme. Likka, tu te perds. Et j'arrive même à prononcer un mot, au pire, ce serait d'une telle inutilité. Pas d'adieu, dernière parole, ou autre connerie qui y ressemble. On en jamais eu besoin. Encore moins à cet instant. L'amour autodestructeur. Celui qui, inexorablement, te guides vers une fin aussi noire que vermeille. Fallait s'y attendre. C'est la suite logique. Elle correspond parfaitement à nos actes. Et pourtant. J'ai beau me retourner la cervelle, aucune circonstance m'obligeant à l'observer se décomposer n'apparaît. Le vide absolu. Alors c'est la panique qui prend le dessus. Le bras tendu, contracté à m'en faire mal, le canon s'appuyant d'avantage contre son front. Sensation jusqu'à lors méconnue, le cœur s'emballant si vite qu'il semble s'arrêter. Battements qui explosent ma cage thoracique. Jvais' faire un putain d'arrêt cardiaque. C'est dans ces moments-là où tu ressens le besoin d'une foutue dose. Un shoot pour me déconnecter de cette sordide réalité. Filer à l'anglaise, oublier les responsabilités, et surtout : ne pas buter Indy. Les yeux qui se détournent d'eux-même, mécanique, jpeux' pas regarder. Plus fort que moi. Ce massacre n'est pas mérité. Qu'importe les réelles raisons. Il ne le sera jamais. Autant le faire maintenant.
Impossible. J'ai pas les couilles pour cela. Je le sens, je le sais. Mais faut s'exécuter. Cracher cette putain de balle. Énième longue inspiration, qui se finalise par un soupir interminable. Jdevrais' plutôt ma la tirer dans le crane. Ce serait plus agréable que cette situation. « Ça ira... » Ces fichues larmes me brûlent les joues, j'ai toujours été d'une faiblesse maladive lorsqu'il s'agit d'Indy, ça date pas d'hier. « C'est le nirvana. » Phrase jetée en criant à moitié. Perte de contrôle parfaite. Tremblant, suffoquant, dégringolant mentalement. Pathétique. « ..Regarde moi. » Regard qui ne bouge pas, ça, jamais. Éviter de croiser le sien, à tout prix. Macabre impression d'être en pleine asphyxie, j'ai dû mal à respirer, bordel. Essayer dme' calmer. En vain. Telle une emprise, ça te ronge de l'intérieur, et tu n'y peu rien, totalement impuissant face à cette douleur triomphante. T'es même plus capable de relativiser. A quoi bon, de toute façon. Faut accepter ce foutu sort : Indy mort. Il faut abdiquer. « Ana. » Toujours aussi froid. Ce qui m'affecte d'autant plus ; me touche en plein cœur. J'ai envie d'hurler, renverser la moindre chose sur mon passage, péter un câble extérieurement. Abattre chaque personne rôdant dans les alentours. Un profond besoin physique d'aller en faire baver à n'importe qui. Comme j'en bave maintenant. Sentiment d'un égoïsme sans nom, et qu'importe. My pain is constant and sharp, and I do not hope for a better world for anyone, in fact I want my pain to be inflicted on others. Aucune parole, mis à part les pleurs. Ça m'insupporte qu'il se laisse faire de la sorte. Qu'il bouge, m'aligne d'un coup de poing, j'en sais rien, qu'il fasse un geste, aussi minime soit-il. D'ailleurs, jme' met à lui hurler cela. Lui demandant juste une putain de réaction. Désespérant. Sans espoir, Indy reste immobile, attendant le coup fatal. Et ça me rend dingue. Jm'agite dans tous les sens, en demeurant cependant sur un point fixe. Pour en arriver à détourner le flingue. « Tu n'es qu'un putain de lâche. » Je t'en fais un putain de bug. Les yeux se tournent fatalement vers lui. 9 mm se pointant brutalement contre sa joue, appuyant avec force contre cette dernière. Souffles bruyants à répétition, et je ferme à nouveau les paupières, tournant légèrement la tête vers la gauche. Lâche, c'est bien le terme. Jcourbe' le poignet vers l’arrière en rempliant le coude, le canon suit la trajectoire, dirigé en direction du plafond. Reculant d'un pas ensuite. « Tu n'es qu'un putain de lâche. » Lâche d’accepter, avec tant de facilité, cet abandon.
Indy K. Bernstein
PSEUDO : POLTERGEIST
Sujet: Re: It's the proof that love's not only blind but deaf • Likka&Indy Mer 21 Sep - 23:51
« C'est le nirvana. » Remarque à moitié hurlée, les pleurs redoublent par dessus. Double face, Likka avait l'habitude d'être cette personne froide, maîtrise totale de ses émotions, une pierre froide face aux autres ; et lors de rares occasions, il s'effondrait. Le château de cartes qu'un souffle pouvait emporter. Je dois lutter entre l'envie de m'approcher, de passer mes mains sur son visage pour faire taire ses larmes, ou abattre ma paume sur sa joue. Grande claque pour le raisonner. Canon du flingue encore posé sur mon front, il me hurle de bouger, de faire quelque chose. Rester immobile, le pousser à s'énerver était peut être la meilleure chose à faire pour lui. Me mettre à genoux, tomber sur le sol en laissant éclater les larmes, le supplier par toutes les manières de me laisser en vie donnerait l'effet escompté par mes suppliques. Likka ne peut pas le faire, comme je ne pourrais pas le faire. Je ne pourrais jamais lui faire avaler je ne sais quel poison, le regarder perdre vie sous mes yeux. Le hasard avait voulu que ce type veuille me tuer pour des raisons que je ne connaitrais pas. Et ce type avait engagé Likka. J'étais déjà mort, lui pourrait continuer après ça. Autant en sauver un parmi les deux. Mon cœur loupe un battement en découvrant la nouvelle vague de larmes qui continuent de rouler le long de ses joues. Je ferme quelques secondes les yeux, reprenant une longue et lente respiration, dans le but de me vider l'esprit. Il faut passer outre son état, se faire violence et ne pas craquer. Continuer dans la même direction sans broncher. Je me ferme totalement, l'homme glacé auquel Likka était le seul à ne pas avoir affaire. Pour qu'il n'abandonne pas en cours de route. Dieu que j'aimerais qu'il me déteste en ce moment, qu'il me haïsse, me méprise, ou ne prête aucune attention à mon existence, comme toutes les autres victimes de son flingue. Avoir devant moi le tueur à gage plutôt que Likka et cette putain d'émotivité naissante quand il s'agissait de nous, notre sort.
Le flingue vient se poser sur ma joue, Likka appuyant avec une force rageuse, me poussant à reculer légèrement pour calmer la douleur naissante. Les lèvres fermées, pincée l'une contre l'autre, je continue à le regarder, ne le lâchant pas d'un cil. Les traits tirés, un air dur omniprésent ; comme si c'était moi qui m'apprêtait à porter le coup fatal. Qu'il le fasse, qu'il le fasse maintenant plutôt que d'attendre, hésiter. Plus les minutes passent, plus le combat est vain. Un coup net et tout serait fini. Rester trop longtemps en ma présence le fait douter, le flot de sentiments se déversent et le détourne de son objectif. Tellement plus simple de prévoir avant d'avoir la personne en face à face. Et il tourne le visage à nouveau, ferme les paupières quand son bras s'abaisse. Deuxième tentative avortée, il ne le fera pas, n'y arrivera pas. La colère monte doucement, me fait tressaillir quelques instants. J'aimerais le pousser, lui hurler dessus à m'en arracher les cordes vocales. Mes tympans bourdonnent, un mélange de haine grandissante contre son nouvel abandon et d'épuisement nerveux. Une haine contre ce lien trop fort qui nous empêchait de nous porter le dernier coup. D'en finir enfin. C'est sans espoir. « Tu n'es qu'un putain de lâche. » Résigné plus qu'autre chose. Il n'y a aucune lâcheté à accepter sa mort en face. S'en détourner en sachant très bien qu'elle nous rattrapera, tout ça pour quoi ? Par peur de ne plus exister, c'est de la lâcheté. Me défiler c'est perdre Likka. Faire face également. Sans finalité. Qu'importe ce que je pourrais tenter, les derniers mots de l'histoire resteront les mêmes. « Le désespoir du condamné. » Et le bourreau pris de pitié. Trait d'humour sans but. J'avance d'un pas rapide, attrapant sa main armée dans les mienne, le forçant à lever le poignet jusqu'à ce que je sente le canon de son flingue se poser contre ma poitrine. La pression posée au niveau de mon cœur qui commence à s'accélérer. Adrénaline montante plus que de la peur, il faut qu'il termine aujourd'hui. Qu'il fasse ce qu'il doit faire, non ce qu'il veut faire. Natural born killer. « Fait le toi plutôt qu'un autre. » Le ton se fait plus rapide, plus fort, à cause de la nervosité palpable, celle qui me gagne doucement à mon tour bien que maîtrisée. Ma main serre un peu plus la sienne, mes doigts s'enfoncent dans sa peau à lui en faire mal, essayant de la maintenir, de calmer les tremblements qui l'agitent.
Likka Kļaviņš
PSEUDO : soft parade.
Sujet: Re: It's the proof that love's not only blind but deaf • Likka&Indy Jeu 22 Sep - 16:37
J’ai l’impression de faire une crise d’angoisse. Le manque d’air, la tête tournante, les tremblements, les pleures incessants, et la peur omniprésente. Le foutu manège enchanté. La panique naissante et grandissante, ça monte le long de ma colonne vertébrale. Passer outre le fait que c’est Indy, j’ai osé essayer, au début. Mais c’est une idée vaine. L’image ne s’égarera jamais. Et c’est pour cela qu’il m’est impossible d’employer ce putain de flingue. J’hurle à m’en arracher la gorge, qu’importe la douleur physique, la psychologique étant inguérissable. Pourtant, aucune réaction, il ne bouge pas. Chercher à me rendre dingue, jusqu’à que ma nervosité pousse instinctivement la gâchette, jusqu'à l'erreur. Son but certainement. Et ça fonctionne. Je perds totalement pied. Mais faut pas se leurrer, Indy mort, je ne ferais pas long feu ensuite. Le funeste duo. Ça ne marche pas l’un sans l’autre ; il devrait le savoir à la longue. On est plus que des putains de macchabées, faut se rendre à l'évidence. On le sait, mais qu'importe. Je n'arrive pas à tirer, plus fort que moi, sentiment d'une incompréhension dévorante. On est fait pour éternellement se détruire, mais guère fait pour porter le coup fatal. Le jeu malsain, valsant, écorchant sans fin. Surtout, le foutu signe de cette inévitable lâcheté concluant notre relation. Je t'attache les explosifs, mais n'actionnera jamais la bombe. Point barre. Et plus les minutes s'écoulent, plus l'hésitation augmente. Question de temps, encore. Qu'on a pas, hélas. Le canon revient sur sa cible après cette froide phrase. Appuyant contre sa joue, d'autant plus violent que jpouvais' l'être il y a juste cinq minutes. La nervosité joue beaucoup, dès qu'elle grimpe, la brutalité s'actionne ; proportionnelle à sa jauge. Et fatalement jrecule' d'un pas, deuxième tentative échouée, lui retournant sa phrase avec aigreur. T'es faible, Ana. Beaucoup trop faible. D'une émotivité plus grande que l'Amérique, et ça m’énerve d'être surplombé par ce putain de sentiment qui ne rime à rien.
« Le désespoir du condamné. » Et les sanglots recommencent. J'inspire et souffle un grand coup, lâchant un presque inaudible, « La complainte du prédestiné », entre deux larmes. Pitoyable. Même plus capable de parler avec éloquence, les mots sont brouillés. Je n'ai plus aucune contrôle, jm'agite dans tous les sens, l'esprit par à la dérive totale, même ma foutue respiration est saccagée. Bousillé intégralement. Et j'arrive pas à discerner, ne serait-ce qu'un trouble, chez Indy. Ce qui me brise le cœur, qu'il accepte son sort, sans broncher. Et parallèlement me révulse. Indy s'approche, je reste immobile, me contenant juste d'abaisser les yeux, et de serrer la mâchoire. Poignet saisi, Indy me force à le pointer à nouveau, j'abdique en soupirant bruyamment. « Fait le toi plutôt qu'un autre. » Ça m’oppresse, jmétrangle' en bloquant le souffle quelques secondes, dans un bruit aigu. Le faire moi plutôt qu'un autre, ça semble d'une évidence. Mais le problème est que j'en suis, bel et bien, incapable. C'est le vice implacable dans cette affaire. On aura beau retarder l'inévitable, il se produira toujours au bout du compte. Si ce n'est pas moi, ni lui, un autre viendra lui coller une balle entre les deux yeux. La boucle infernale. Douleur naissante vers le poignet, et enfin, je ressens une certaine agitation de sa part. Visage se posant contre son épaule, la pression du flingue s'accentue contre sa poitrine, le tee-shirt mouillé par les larmes, et je suffoque. Le déclic se fait à nouveau entendre, plus qu'à pousser la gâchette. La main libre s'agrippe dans son dos, presse le tissu avec force, jferme' les paupières, putain. Pousser à bout. C'est sans issue, mais l'achèvement ne s'exécutera pas.
Indy K. Bernstein
PSEUDO : POLTERGEIST
Sujet: Re: It's the proof that love's not only blind but deaf • Likka&Indy Jeu 22 Sep - 19:56
Les pleurs de Likka sont comme un coup de poignard, qu'on enfonce lentement dans ma poitrine, et mon mutisme une sorte de plainte qu'il ne peut pas entendre, muette et pourtant présente. Il faut croire qu'une justice tacite existe, le bon ordre des choses. Les choses mauvaises se suppriment d'elles même, tuées par leur propre main. Le mal tue le mal, mais il continue de vivre. Pourquoi vouloir ma mort ? Concurrence sûrement, un autre groupe de revendeurs qui voulaient le contrôle du marché, comme j'avais pu le faire il y a un peu plus d'un an. Le boucle infernale, l'ordre naturel des choses. Mérité ou non, c'est un sens de la justice dégueulasse, malsain, mais le seul en vigueur dans notre milieu. Tué ou être tué. Basique, grégaire. Mon monde parfait ne pouvait pas continuer à croire pendant des années. La pyramide grandissante trouvait toujours une fin avant d'atteindre les sommets. Je ne connaitrai pas l'apothéose dont j'avais rêvé. On me coupe l'herbe sous le pied. Les glorieuses années me reviennent en pleine gueule. La claque magistrale qui me fout à terre, un pied sur le crâne pour que je ne puisse plus me relever, dans l'attente de la balle qui viendra tâcher de rouge ma gloire. « La complainte du prédestiné. » Prédestiné oui. Dead people talking. Likka n'arrive pas à l'admettre, à affronter les choses, détournant le regard plutôt que de le regarder en face, le soutenir et faire ce pour quoi il était destiné. Obligé de lui conduire par moi même, d'attraper ses mains tremblantes pour les guider vers son but initial. Je me fout de mourir. J'ai toujours eu un certain détachement face à la faucheuse, je n'ai jamais ressenti cette peur de l'affronter, ou l'attendre avec un sourire, la baiser avant qu'elle n'arrive. Rien, ce qui devait se passer se passerait. En attendant, je menais mon existence comme si elle ne planait pas derrière mon dos.
Le canon posé contre ma poitrine, les yeux cherchant l'appui du regard de Likka, je me maîtrise encore. Self control extérieur, instable à l'intérieur. Se foutre de la mort est une chose, lui faire face en est une autre. Savoir que dans quelques secondes, la fin était là. Et son visage s'approche, son front vient se poser sur mon épaule, tâchant le tissus de ses larmes. Je redresse légèrement le menton, fermant les yeux quelques secondes en prenant une bouffée d'oxygène. Ne pas flancher. Le mal être de Likka déteint, me bouffe, ronge la carapace froide que je tiens depuis le début. Incapable de le faire. J'aurais pu dire ce que je voulais, continuer à le provoquer aussi longtemps que possible, il n'aurait pas réagit, il n'aurait pas appuyé sur cette putain de gâchette. Sa main passe dans mon dos, agrippe mon t shirt comme un gamin apeuré, un gamin qui ne veut pas laisser quelqu'un s'en aller. Il a besoin de moi, et j'ai besoin de lui. L'un ne va plus sans l'autre, et aucune raison valable ne viendrait expliquer cela. C'est ainsi, liés jusqu'à la fin. Enfin, je lâche son poignet, mes mains encadrant son corps, marquant une légère pause avant de se poser sur son dos, glissant doucement jusqu'à son torse. Quelques secondes de répits, les paumes immobiles sur sa poitrine, à suivre le rythme confus de son souffle, à se rendre compte du bordel qu'était son rythme cardiaque, et j'appuie. Pression violente, le faisant reculer de quelques pas. « Arrête toi. Tu es pitoyable Likka. » Je le rejette. Phrase crachée sur un ton méprisant, mes bras rejoignent leur place le long de mes cuisses. Une vague nauséeuse me traverse. Qu'il se dépêche. Tire ou s'en aille, je commence à perdre pied à mon tour. Mine toujours aussi fermée, l'intérieur tremble sous la pression ; les nerfs commencent doucement à craquer. Collapse. « T'as toujours été faible. Incapable de résister face à la pression et faire ce que tu étais censé faire. Ne me dis pas que je suis un lâche. Tu es le seul lâche ici. » Ma voix commence légèrement à trembler, irritée à balancer des choses que je ne pensais pas réellement. Faire du mal pour essayer de le pousser à bout. Allez Likka. « Finissons en. C'est une perte de temps. »
Likka Kļaviņš
PSEUDO : soft parade.
Sujet: Re: It's the proof that love's not only blind but deaf • Likka&Indy Jeu 22 Sep - 22:00
J’ai la corde sensible fragile, elle tient d'un fil. L’homme impassible la plupart du temps, semblant sans crainte, ni pitié, et pourtant, suffit d’un détail parfaitement positionné, et jméclate’ la gueule contre le bitume. Ce détail étant constamment Indy. Le vice de conception, la faiblesse fatale, le seul capable dme’ faire tressaillir, m’achever avec un seul regard. Le Monstre dévoile son humanité en sa présence, et ça fonctionne au vice versa. Moi, jmontre’ surtout mon trop-plein de sentiment en ce moment. Ce n’est guère supportable, surtout face à l’impassibilité d’Indy. Mon état est comparable à celui d'une putain de vierge jetée par son pseudo Prince Charmant ; pathétique. Le cœur qui bat la chamade, à m'en arracher la cage thoracique, la respiration suivant ce rythme douteux. Tout va lâcher. Jvais' m'écrouler sur le sol. Ce serait la suite logique des tremblements. Mais il faut tenir la route, du moins, rester debout sera déjà suffisant. Faut croire que jtiens' vraiment à Indy comme à la prunelles de mes yeux, pour les inonder de la sorte. Tel un gamin, à hurler, à chialer, à s'agiter, afin d'empêcher l'inévitable. Tel un gamin, l’espérance s'avère vaine, et c'est l'effondrement à nouveau. La fabuleuse hécatombe, et t'as envie de te tirer une balle dans le crane pour faire taire cette blessure. Et même si j'arrive pas à l'achever, c'est baisé d'avance. C'est cette macabre conclusion qui m'extermine en beauté. Quoi qu'on fasse, putain, il est terminera six pieds sous-terre. Ce genre de mec, lorsqu'il prévoit ta mort, t'as aucune chance. C'est ainsi. Il faut se soumettre ou soumettre. Et devant pareil connard, tu courbes inexorablement la nuque. Toujours plus fort que toi. On a trouvé notre dominant ; il manipule, hélas, remarquablement la situation. Jveux' pas qu'un autre transperce Indy, mais je ne veux pas porter le rôle de la Faucheuse également. Sans fin. Il n'y a guère de juste milieu. C'est soit moi, soit un inconnu. Au choix. Ça tape dans le mille à tous les coups.
Et jme' colle à Indy, un besoin ou que sais-je, c'est instinctif. Le canon tremble contre sa poitrine, exerçant toujours sa foutue pression. Jm'aggripe à Indy, en recherche de repère qui n'apparaissent pas. Pas de finalisation, juste une sordide tristesse s'abattant sur son épaule, sans pourtant qu'il daigne exprimer une quelconque réaction. Encore. Ce froid me fatigue. Mains glissant sur mon dos, l'illusion d'un foutu répit, en vérité, jme' fais brutalement poussé vers l'arrière. Geste qui me blesse autant qu'il m'énerve. En un quart de seconde, la colère surpasse l'angoisse, l'entendement. « Arrête toi. Tu es pitoyable Likka. » En effet, et qu'importe, jlui' hurle d'aller se faire foutre. Des mots balançés à la dérive, qui sonnent creux. Jmarque' un temps de pause pour difficilement réguler mes souffles, stopper les sanglots. Opération quasi-réussie. Un bras passant derrière mon crane, flingue sombrant près de mon épaule, et jbascule' le menton vers l'arrière pour cracher un soupir. « T'as toujours été faible. Incapable de résister face à la pression et faire ce que tu étais censé faire. Ne me dis pas que je suis un lâche. Tu es le seul lâche ici. » Trémolos qui viennent bousiller son ton. Le plus dramatique dans cette affaire, c'est qu'il est effectivement dans le vrai. J'ai toujours été la roue défectueuse du tandem. Le plus faible des deux, il en faut toujours un. Surtout pas à plaindre, au contraire même ; j'ai Indy pour m'y raccrocher, et cela ne m'a jamais déplu. Complémentaires. Sauf que dorénavant, c'est foutu, la belle alliance s’interrompra sous-peu. Même pas capable de lui répondre. La vérité te rend muet. « Finissons en. C'est une perte de temps. » Précisément. Et jle' vise une nouvelle fois. « En effet, c'est une perte de temps. » La balle s'écrase à sa gauche, sur le sol. Et jme' casse, en claquant la porte derrière moi. Je n'aurais jamais pu. C'est la cruelle évidence. Autant dégager plutôt que continuer ce manège qui n'aboutira à rien. La perte de temps, elle est là. Et jm'égare dans les pénombres d'une ruelle, la première sur la droite, le stress, les nerfs, ça retombe d'un coup. Main appuyée contre le mur afin d'éviter de dégringoler en direction du bitume, la tête basse, le souffle entre-coupé par les pleurs. Jvais' m'évanouir ou que sais-je, c'est drastique cette agitation sous ma carcasse décharnée. A en avoir la nausée, à carrément en gerber d'ailleurs. La gorge, les yeux, le cœur, brûlent. Et j'avance encore de quelques pas, j'essaye en fait. Adossant fatalement le dos au mur, jusqu'à poser mon cul sur le goudron. Genoux se repliant contre mon torse, que j'encadre des bras, visage installé entre ces derniers. Tel un môme, encore. Plus la force pour bouger, ni juste allumer une gitane, même les sanglotements semblables à des spasmes me font mal. Désespérément, nous voilà déjà morts.
Contenu sponsorisé
Sujet: Re: It's the proof that love's not only blind but deaf • Likka&Indy
It's the proof that love's not only blind but deaf • Likka&Indy