Dernière édition par Isaia Z. Williams le Sam 1 Oct - 20:18, édité 3 fois
Invité
Sujet: Re: ISAIA ✘ stuck in a moment Sam 1 Oct - 20:14
DANCING IN THE DARK
Mon talon claque à rythme régulier sur le carrelage. Dos posé contre le mur, aucun autre son ne filtre dans la salle. L'intrus, la tâche qui vient rompre le calme. J'ai l'air dégueulasse à côté des bibelots, de l'opulence criarde des lieux. Crade, et sans gêne. Le traîne misère qui a ramené sa foutue carcasse chez son maître, et attend sa venue. Goût âcre dans la bouche, au fond de la gorge, je passe le revers de la main sur mes lèvres, luisant d'une traînée vermillon. La coulée à repris, la plaie c'est rouverte avant de cicatriser. Un fait chier m'échappe, et je presse ma lèvre inférieure, essayant comme je le peux d'arrêter le flux rougeâtre. Mon dos quitte le mur, et j'avance un peu dans la salle, me plaçant en face d'un miroir pour vérifier l'ampleur des dégâts. Pommette violette, arcade complétement explosé, nez dans le même état, le visage n'est pas beau à voir. A en faire peur aux gamins. Blême, je soulève légèrement mon débardeur déchiré sur certains endroits. Ça fait un mal de chien à chaque fois que je reprends mon souffle. Une ou deux côtes de brisées, il n'y est pas allé de main morte ce fils de chien. J'en ris, la pression qui retombe, et me plie sur le coup. Bâtard. Respiration saccadée, je me tourne, me laissant glisser dos contre le mur, le cul rejoignant le sol. Jambes tendues, je pose un bras autour de ma taille, essayant de retenir la toux qui monte. Un coup à en pleurer, à en gerber sur le sol tant la douleur est violente. Un vrai cadavre qui se laisse crever sans réagir, en sang sur le carrelage. Mon bras retombe finalement sur le sol, la paume à moitié ouverte, les phalanges explosées sur le bord de route. J'ai mal, les yeux secs à force d'avoir chialé, la gueule écrasée sur le bitume. Le spectacle pitoyable, la claque magistral pour avoir enfreint les règles de rue. La porte claque enfin, et Julian sort en traînant les pieds, la mine fade, celle du patin. Toxico, camé jusqu'à l'os. Plus rien à perdre, comme la majorité d'entre nous, il ne se lève, ne bouge que pour la prochaine dose. Le trip, dernier leitmotiv. Indifférents à la vie, elle nous a déjà baisé. Le suicide organisé et voulu à chaque prise. Butch sort à sa suite, posant une main sur sa hanche, glissant ses lèvres au niveau de sa nuque. Sourire pervers sur les lèvres, ce type me dégoute au plus haut point. Je me redresse légèrement, laissant échapper un toussotement. Le sang remonte doucement dans ma gorge, et je me plis sur le côté pour cracher sur le sol, le cœur s'emballant sur le coup. Une main crispée au niveau de mon torse, l'autre vient essuyer ma bouche. Mon prénom prononcé deux fois, et les chaussures griffées de Butch se plante sous mes yeux. Ordre donné à Julian de me relever, je sens ses mains se poser au niveau de mes bras, m'attraper comme un simple sac pour me remettre sur mes pieds. La douleur est atroce, et j'échappe une plainte en m'écroulant dans les bras de mon collègue de trottoir. Arrière du crâne reposé sur l'épaule de Julian obligé de me tenir, je lance un regard méprisant à mon patron, un léger sourire sur les lèvres. « Mieux que les plans SM que tu m'offres tous les mois. » Craché par saccades, la voix part dans un rire bientôt coupé par un tremblement, l'intérieur en vrac, bousillé de toutes parts. La gueule éclatée, ni plus ni moins. Butch détourne le regard, retournant dans son bureau. Fidèle serviteur, Julian me pousse à sa suite, tirant une chaise pour me laisser tomber dessus. Trop aimable. On se croirait dans un mauvais remake d'un film mafieux. Je me fais éclater la gueule par la famille adverse, et c'est le moment où je balance mon sac, où je crache les informations transmises au parrain. Boss misérable, à l'égo sur dimensionné, Butch croise les mains, tête légèrement penchée vers l'avant. La scène m'arrache un léger sourire dépité. Butch n'a pas la carrure du gangster, rien que son réseau s'arrête rapidement. Sa zone est ridiculement petite, et il m'avait envoyé à la chasse sur le terrain d'un autre. Rien d'étonnant, il ne faut pas empiéter sur le territoire des autres. Mains posées sur les accoudoirs, je me redresse, légèrement, posant rapidement les paumes sur le bureau pour me tenir, éviter de retomber directement. Pseudos équilibre, j'approche mon visage de celui de Butch. Il soutient mon regard, le dominant sur le dominé. Le rapport de force qu'il avait toujours pris soin à entretenir ; payant ses putains en dope, les abandonnant sur le bord de la route quand les corps étaient trop faibles pour faire leur boulot, quand la démence annihilait toute raison et professionnalisme. Le maître et son clébard, qui ce soir détache ses chaînes. La muselière est brisée, je lui crache à la gueule. Littéralement, métaphoriquement. « Amitiés du trottoir d'en face, je baise pour un autre maintenant. » L'herbe est plus rouge ailleurs.
Crevé, je me laisse retomber sur le côté, dos épousant le matelas. J'ai le souffle court, la gorge qui se noue bizarrement, et une sorte de sifflement se fait entendre. Ça recommence, comme si j'étais en train d'étouffer, quelqu'un qui me compresse le torse, m'écrase les poumons, et me regarde cracher avec difficulté mes souffles sans arriver à les contrôler. Main qui se pose sur la mienne, doigts glissés, entremêlés, je ferme les paupières. Le matelas tangue, Wilson se redresse légèrement, posant sa paume libre au niveau de ma gorge. Je laisse échapper un soupir, muant en une toux sèche. Les doigts de Wilson appuient au niveau de ma gorge, il tâte, son pouce m'écrase quelques secondes la trachée, me fait étouffer un peu plus. Mains rapidement dégagées de son emprise, je le dégage d'un geste brusque. « Vire. » Ton sec, je me tourne sur le côté, lui présentant mon dos comme seul spectateur. « Isaia, laisse moi te regarder. » La ferme. Wil est là pour me baiser, rien d'autre. Qu'il laisse son serment d'Hippocrate de côté, je ne suis pas un de ses patients. Il me paye pour mes services, le cas contraire n'est pas valable. Le matelas tangue de nouveau, et je sens ses mains m'agripper, me forcer à me tourner de nouveau. J'abandonne, lui jetant un regard mauvais l'espace de quelques secondes, détournant ensuite les yeux vers le plafond quand ses mains palpent une nouvelle fois mon torse, ma gorge. Pression sur le thorax, et je laisse entendre une plainte sous la douleur. Mains une nouvelle fois posées sur le torse de Wilson, je le pousse un peu plus loin, me redressant sur le coup. « Tu es malade Isa. » Va te faire foutre ailleurs Wil. Dégage maintenant, je n'en ai rien à faire de tes constats de toubib. « Et alors ? Ça ne t'a pas empêché de tirer ton coup. » Phrase jetée sur un ton froid, je pose mon dos contre le mur froid, la tête contre la barre du lit. Main cherchant à tâtons sur la table de chevet, je sors une clope de son paquet, la cale entre mes lèvres. Wilson soupir, attrape sa chemise comme si l'ambiance était soudain devenue professionnelle. Clope arrachée d'entre mes lèvres, vite écrasée sur la table de nuit. Le quadragénaire se glisse près de moi, cuisses de part et d'autres de mes jambes, et mains qui une nouvelle fois se posent sur moi. J'ai l'impression d'être un bout de viande pourrie qu'on examine avant de jeter. Irrécupérable, je le sens depuis des semaines. Le mal qui te ronge mais que tu sembles ignorer. A quoi bon, tu te fais bouffer de l'intérieur, il n'y a pas d'échappatoire, aucune raison valable de combattre ce que tu ne peux pas vaincre. « Tu dois te faire soigner. Je peux … » Sauvage, ma main claque sur la joue de Wilson. Le cœur s'emballe, mué par une sorte de rage montante. Je ne veux pas savoir, je veux qu'il se taise, se casse, et ne revienne plus jamais. Wil dégagé, je me redresse, me pose à genoux en attrapant l'argent qu'il m'avait donné tout à l'heure, le reste du bordel présent sur la table de chevet s'écrasant sur le sol. Billets verts balancés dans sa direction, au visage, je hurle à m'en déchirer les cordes vocales. « Barre toi, prends ton argent et casse toi. Va te faire foutre.» C'est confus, brut, sans lien ni sarcasme pour une fois. Insultes répétés comme une furie, je ne cherche même pas à taper là où sa fait mal, creuser les plaies béantes comme je le fais en général. La raison s'embrouille, l'amusement se meurt et il ne reste qu'un amas de propos crachés sans fil, entre coupés par une voix qui déraille complétement. La bataille est vaine, Wilson semble l'avoir compris. Billets ramassés, humeur de chien remplaçant les promesses d'aide, il part sans demander son reste, quitte la chambre en hurlant à son tour. Insultes pour insultes. Je retombe sur le matelas, le visage enfouie dans un coussin. D'autres clients de prévus pour cette après midi, je n'ouvrirai pas ma porte, ne me déplacerai pas. Jesse va hurler à son tour, la sanction tombera. Who cares.
Dernière édition par Isaia Z. Williams le Dim 2 Oct - 0:23, édité 27 fois
Syki Kumerlon
PSEUDO : SPACEPATER
Sujet: Re: ISAIA ✘ stuck in a moment Sam 1 Oct - 21:29
rebienvenue alors dude
Invité
Sujet: Re: ISAIA ✘ stuck in a moment Dim 2 Oct - 0:27
Merciii Par les pouvoirs qui me sont conférés, je m'auto valide
Dead Pixels
Sujet: Re: ISAIA ✘ stuck in a moment Dim 2 Oct - 18:48
Niiaa, que de références à plusieurs films ( si j'me trompe pas ). Y'a le parrain, nom empreinté aux parrains de coppola. et butch empreinté à un personnage de dog pound
fiche validée ( oui, j'me permet de valider oune deuxièmé fois ta fiche ), je préfère ce petit isaia que saul - en plus, t'as mis une bannière que j'ai fait, qui est un peu strange d'ailleurs.
tu deviens rose tapette UP3, parce que t'es un putain ( y'a pas de nom pour les mec ) j'aime beaucoup voir des mecs putains
Invité
Sujet: Re: ISAIA ✘ stuck in a moment Dim 2 Oct - 18:51
Ouiii Le parrain avec mon Denini national ; et Butch, ayant re re revu le film il y a quelques jours. D'ailleurs je pleure toujours autant, c'est magnifique.
Oh c'est toi qui a fait cette bann ? Je débarque. Elle est sublime, je la met souvent quand je prends Ash Merci pour la re validation et les couleurs, le rose tapette m'a toujours été au teint !
Dead Pixels
Sujet: Re: ISAIA ✘ stuck in a moment Dim 2 Oct - 19:01
J'arrive pas à te mettre en rose tapette Il mette que t'es déjà dans le groupe ( parce qu'avant t'étais en saul ) J'vais essayer de manipuler,
Oui, j'ai changer de pseudo depuis. ^^
Dog Pound est vraiment pas mal, l'histoire est géniale. (J'ai failli pleurer aussi, mais je crois que je ne suis pas assez sensible sur ce genre de chose. Par contre, lorsqu'il faut s'évanouir à cause d'un vaccin, ma sensibilité se révèle) Je suis littéralement tombée amoureuse du personnage de Butch - je m'en étais d'ailleurs inspiré pour un scénario sur LOVE&CARRING. J'ai une attirance pour les mecs bagarreurs, et puis il voulait rentrer dans une école de cirque, c'est plus fort que moi ! Mais, comment étais construits le film, y'avait un truc qui me plaisait pas. J'trouve que l'histoire est menée pour que tu pleure à la fin. Et ça se voit trop. Enfin, ça fait un moment que je l'ai vu du coup, j'm'en souviens pas très bien.
Quand au parrain, je ne l'ai pas encore vu. Je n'ai que la Version Française sur mon ordinateur, ce qui est chiant.
Invité
Sujet: Re: ISAIA ✘ stuck in a moment Dim 2 Oct - 19:06
Ah mais j'ai vraiment la poisse forcément ça me tombe dessus, limite c'est même pas surprenant.
Rah Dog Pound est assez spécial comme film. C'est Kim Chapiron aussi, il a des effets assez à lui, son style en gros, très brut. J'ai donc adoré ce film, puis je suis bon public le moindre petit truc et je me met à pleurer comme un bébé. Exemple : dans Habemus Papam, je trouvais des scènes tellement belles, avec le peuple qui attend devant le Vatican, que j'en ai pleuré des litres - oui oui, l'architecture me fait chialer, la communauté aussi, et même les vaccins -. Bref, passons.
Mais faut voir le parrain Mighty ! c'est un CULTE
Dead Pixels
Sujet: Re: ISAIA ✘ stuck in a moment Dim 2 Oct - 19:17
Problème réglé, comme tu as pu le remarquer.
Haan, t'as vu Habemus Papam. J'ai fallu pleurer aussi, mais j'ai pas réussit. Ca me tourmente, des fois. La scène qui m'a le plus émue, c'est à la toute fin, quand le pape fait son premier et dernier discours au peuple, il leur dit tout un truc. Et le spectateur sait qu'il vient pour dire qu'il ne veut pas être pape. Mais la foule l'acclame. Et j'trouvais que c'était triste. J'crois que c'est un peu bizzare, mais moi ça m'a touchée. Masi toute les fois, ou tu vois son impuissance. franchement, j'le comprend. Parce qu'être élue de Dieu, ça doit pas être facile à accepter. trop de responsabilité.
Invité
Sujet: Re: ISAIA ✘ stuck in a moment Dim 2 Oct - 19:26
Il est magnifique ce film, un chef d'oeuvre visuel Oui cette scène m'a vraiment fait pleurer, comme quand il doit faire son premier discours, que le cardinal annonce le nouveau pape et qu'il hurle, l'impuissance d'un homme, c'est terrible. Puis ce peuple, amassé pour voir le pape, tout l'espoir que l'on place derrière la figure divine ... La communauté soudée m'arrache aussi les larmes. ( quand Jean Paul 2 est mort, et qu'on voyait les reportages sur le Vatican, je pleurais également. Grand souvenir de mon année 2005 )Le beau et le triste me font pleurer, frissonner ... Soit je suis ultra sensible, soit j'ai un gros problème de gestion de mes émotions. Au choix.
Dead Pixels
Sujet: Re: ISAIA ✘ stuck in a moment Dim 2 Oct - 20:25
Je ne sais pas. Parce que par exemple moi, même si je pleure que très rarement. ( Enfaite que lorsque je suis énervée ) On m'a souvent dit que j'étais sensible. On va dire que ce mot peut s'utiliser sous plusieurs formes. je pense que j'devrais ouvrir un topic sur le cinéma, histoire que d'en discuter ailleurs que sur ta fiche ^^
Invité
Sujet: Re: ISAIA ✘ stuck in a moment Dim 2 Oct - 20:54
han oui tu devrais totalement, qu'on aille le polluer de ce pas