un iphone usé, un porte-feuille quasiment vide, un élastique oublié...
des papiers froissés, deux trois photos oubliés, des bouts de crayons cassés, une odeur de tabac passé...
Des boîtes...

Va le chercher... Va le chercher... Pfff elle est bien gentille mais moi j'aime pas y aller, j'aime pas y pénétrer dans son antre où j'ai toujours l'impression de devoir marcher sur la pointe des pieds. Va le chercher. Comme si elle avait toujours besoin de lui pour tous décider... Fausse identité d'un paternel oublié, fausse image d'une autorité que je devrais vénérer. Faut pas y croire je l'aime, mais pas du sens de l'autre qui s'est barré, je passe des heures à vouloir lui ressembler, et d'autres à vouloir le voir changer. Je l'aime mais comme un frère juste oublié. Je soupire. Va le chercher, elle en a des bonnes la matka, a minuit passé, elle croit qu'il est où ? Sincèrement, ça ne pouvait pas attendre demain ? Moi j'ai cours en plus... Soupire. Les trottoirs défilent, je connais le chemin pourtant pas souvent emprunté. Le ciel corbeau me fait plus l'impression de lui rendre visite dans une espèce de tombeau. Ton' le reclus, Ton' le maudit quand j'dois quitter notre taudis. Le bâtiment arrive enfin dans mon champs de vision, je soupire, enfonce mes mains dans mes poches et m'approche. Y'a Cerbère dehors qui monte la garde avec son acolyte jumeau. Mon frère est là ? J'dois le voir... Je prend une voix ronchon et un air détaché, pour pas montré à quel point oui m'adresser à eux et tous ces types me fait flippé et me donne envie de détaler. Va le chercher, merci la matka, merci. Ils échangent un regard, 'doivent se parler par télépathie c'est deux gars, puis en voila un qui m'dit d'y aller, il ouvre la porte me disant juste de pas le déranger et d'aller l'attendre. Bine chef, à vos ordres. Je me presse de rentrer dedans, au moins plus vite je serais au contact de mon frère plus vite je serais à moitié rassuré. La vaste pièce raisonne de paroles, je vois plus loin une ombre que je reconnais de suite, je m'en vais à son opposé. Surtout ne pas le déranger. Alors je vais attendre plus loin, trouvant une table où m'asseoir. Je ferme mon blouson, j'ai sommeil moi bordel ! Tiens v'la Camé... qu'est-ce que tu fais par ici ? Sa voix me fait frissonner, dire que j'avais pas espérer le voir serait mentir en croisant les doigts...Gontran me rejoint main dans les poches, ses cernes violettes montrent à quel point il consomme trop, dorme pas assez. Il est flippant surtout quand il me regarde comme ça, comme un objet, comme une proie potentiel. J'voudrais à la fois que Ton' fasse vite et se presse pas, j'voudrais que Gontran soit pas là même si sa présence m'effraie autant que me rassure. Il est tout ça à la fois, le prédateur flippant et arrogeant, le mec qui est pourtant celui qui m'apaise le plus après Ton'. M'appelles pas comme ça... J'viens chercher mon frère, ma ... mère a besoin de lui pour je sais pas trop quoi... Je répond en fixant le sol plus loin, je le vois du coin de l'oeil se posé à côté de moi, mon rythme cardiaque s'affole ce mec est tout bonnement taré j'aime pas ça... Il hoche la tête répondant que Ton' a pourtant d'autre chose à gérer, je répond rien. Avalant ma salive je compte les secondes où viendra Ton', je le supplie mentalement de venir. La dernière fois je me suis retrouvé contre un mur plaqué par Gontran totalement défoncé, et bien que l'envie me donne envie de le laisser faire, j'sais bien qu'il pourrait être mon pire cauchemars, me mettre en danger... Camil t'as rien à faire là, je te l'ai déjà dit ! Gontran dégages je t'ai déjà dis de laisser mon frère tranquille ... Sa voix siffle sur la dernière phrase, me faisant redressé la tête à la fois rassuré et terrorisé aussi par l'autorité de mon ainé. Pourtant son regard ne m'est pas destiné et foudroie son acolyte d'affaires. Je baisse de nouveau la tête, voyant les pieds du bond s'éloigner. Mama kazała mi ciebie ... Je répond avant toute question dans un souffle. Il tourne le visage vers moi me regardant avec un moment colère avant de soupirer et me faire un signe de tête vers la sortie. Sa réponse ? Aucune idée, je sais jamais avec lui. Et je vais devoir dire quoi à la matka si je reviens sans lui ? Elle va encore pleurer son fils ainé qui ne vient jamais vraiment l'aider... Mais je ne discute pas, ça va pas je suis pas fou. Je retrouve le sol et quitte le hangar avec vitesse, désertant la ruelle heureux néanmoins de laissé sa "bande" derrière moi. Pourquoi a-t-elle encore besoin de moi ? Il est là, juste derrière moi à marcher , les mains dans les poches, l'air sombre, autoritaire... Je hausse les épaules, aucune idée, elle m'a dit qu'avant de me coucher je devais aller le chercher, je sais rien du reste. Il grogne, avant de garder le silence un moment... Je veux pas que tu t'approches de Gontran , ok ? J'avais pourtant été clair ! Son ton me surprend et je m'arrête un instant. Mais... j'ai rien fais c'est lui qui est venu me voir... Il se retourne vers moi me rejoignant, ses yeux en colère me faisant me rapetisser légèrement. Je m'en fou, tu l'évites un point c'est tout... Je veux pas que tu traines là-bas c'est pas pour toi ! Je veux pas que Gontran s'approche de toi, okay ?! Je hoche la tête sans rien pouvoir répondre par sa voix menaçante. Ses yeux me dévisageant un instant de folie me fait penser à la jalousie, j'avale ma salive, bordel si t'étais pas mon frère...

Allez come on... dit moi juste où je peux le trouver... je sais qu'il en vend... j'préfèrerais juste avoir à faire à toi... JE serre les dents, passant mon chemin parmi les gens tous autant torché les uns que les autres. tous des allumés, tous des écorchés, et ils croient aller mieux en se défonçant le nez ? Laissez moi rire, je le vois l'envers du décors, moi je vis avec celui que vous appeler magicien d'or. Je ne vous aime pas, c'est pas de la pitié ou de la jalouse, ne je ne vous comprend pas. Comment pouvez lui laisser cette emprise, leur laisser vous dominer par la vente de quelques cachets... Ils vos surplombent, jouent avec vos vies, pour quoi... pour vivre ! Allez Camé'... sérieux ton prénom est juste le symbole même de ce que tu dois faire... et puis... juste une nuit c'est quoi... Le mur rencontre mon dos, je grimace légèrement. Lâches moi. J'suis pas une pédale va prendre ta came ailleurs... Je le fixe sans sourciller, bien que je sais très bien qu'en force je n'ai pas le dessus. Et sa main glissant sous mon tee-shirt me le fait confirmer, je grimace me tortillant comme je peux. P*tain pourquoi tout les camés du coin voient en moi qu'une pédale à ba*ser ?! Je lève les yeux au ciel un moment bordel j'aurais pas du venir. J'essaye de le repousser, peine perdu, et ma panique reprend le dessus en sentant une mains sur mon jean. orge sèche, non arrêtes t'es taré, fait le pas... J'suis pas un camé, j'suis pas comme vous, me touche pas bordel... D'un seul coup il se recule brutalement. Je soupire, avant de comprendre que c'était pas de son gré qui l'a fait, la scène monte lentement à mon cerveau alors que mes yeux fixent mon sauveur, mon grand frère. Ses paroles haineuse se perdent dans la musique qui nous entoure, néanmoins son poing s’abat de nouveau sur le brun face à moi et pour une fois son air protecteur me soulage. Le brun se tire avant même que Ton' arrive à le choper, tant mieux, j'veux pas de bagarre je veux juste... que ce soit finit. Le souffle court je sais pas comment mais je tombe dans les bras de mon frère, parce que bordel sans lui... qu'est-ce que je ferais, il a beau être lointain, être hautain, être le dealer qui m'accorde jamais son temps... Là il est là. Ses mains pourtant me virent contre le mur alors qu'il me foudroie du regard. Maintenant même mon frère ne veut plus de moi ? Je baisse les yeux, je m'enfuie vers les cieux, quittant cette soirée débiles où de toute manières ils n'ont que pour seul amis la drogue et ses déboires... Je cours le long du trottoir, pas par pas je m’essouffle. Heureusement la maison est proche, encore quelques pas, je franchis la porte et file dans ma chambre sans passer par la case salon. De toute manière la matka doit encore veiller à cette heure là et pas envie qu'elle me demande pourquoi je suis là si tôt, et qu'elle s'inquiète pour rien. Non vraiment pas envie. Je ferme ma porte derrière moi, symbole pour elle de ne pas déranger, je vire mon jean et mon tee-shirt qui pu le tabac et l'herbe, les envoyant contre ma chaise, je pose mon téléphone sur ma table de nuit avant de finir sous la couette, disparaitre y'a que ça de bon après une taule comme ça à une soirée de merde. Je ferme les yeux laissant mon cerveau sur pause et je fonce dans les limbes, seul monde parallèle que je tolère de part son absence de drogue. Et le sommeil m'emporte un long moment... Pourtant pas assez car si j'entends sans vraiment y prêter attention ma porte de chambre je me dis que mama va bien voir que je suis couché et va faire de même. La porte se referme, sauvé. Un poids sur mon matelas m'apprend que non je suis pas ignoré, le sommeil m'empêche de bouger c'est donc pas moi qui finit contre lui, alors que je sens son souffle dans mon cou et sa présence apeurante contre moi. J'voulais pas qu'il te touche... mais tu devrais pas venir à ce genre de soirée Cam'... Sa voix autant énervé me fait frissonner. J'arrive à me tourner assez pour venir contre lui, je t'en supplie prends moi dans tes bras, comme quand j'étais petit et que je pleurais papa... Prends moi dans tes bras, oublies un peu ta colère étrange contre moi, oublie un peu à quel point tes gestes quand tes défoncé ont d’impact sur moi... oublies à quel point t'es violent mais que tu t'occupes alors de moi... juste serre moi , je sais très bien que demain à mon réveil tu seras déjà levé devant la table comme si de rien était...