HEARTLESS, MONSTER OF EMPATHY (...)

Piotr, Lekveček.

Surnom : L'appelez pas par son prénom, il trouve que c'est de la merde. Les gens du quartier l'appellent "Pi", les gens de la nuit l'appellent "Oz". Lui il s'en fout, il préfère qu'on ne l'appelle pas tout court. Âge, date et lieu de naissance : 24 ans d'après le toubib qui le suit depuis qu'il est gosse, mais paraît qu'lui, il a arrêté de compter à 18. Il est né dans le trou du cul du monde, oui, oui, c'est bien ça, à Hastings, Angleterre. Nationalité : Anglaise. Origine(s) : Polaques. État civil : Placé sous tutelle. Orientation sexuelle : Pi-sexuelle Activité officielle/officieuse : Photographe pour se faire de la thune. Mais il ne photographie que les choses moches, sales et insupportables à regarder. Alors il shoote tout ce que les gens ne veulent pas voir : de la merde de chien, un sdf couché dans sa crasse et son vomi, une jambe bouffée par la gangrène... En plus, paraît qu'il est bon. Son oeil est magique. Le reste du temps, il bosse pas. Il dépense la thune que lui donne l'Etat en jeux vidéos, en sorties, en bouffe et en drogues.Signes distinctifs :PIOTR EST UN MONSTRE. IL A CE SOURIRE FOU DE PSYCHOPATHE QUI FAIT FUIR LES FILLES DE BONNE FAMILLE. IL AIME BIEN PARLER DE LUI À LA 3ÈME PERSONNE. PARAÎT QU'IL EST MALADE AUSSI. DANS LE MAUVAIS SENS DU TERME. MAIS C'EST UN DOC QUI LE LUI A DIT DONC ÇA VA. FAUT PAS CROIRE MAIS SA MALADIE LE COMPLEXE, IL COMPREND PAS POURQUOI IL EST COMME ÇA, C'EST LÀ QU'ENTRE EN JEU LA DROGUE. ÇA A POUR EFFET DE LUI FAIRE RESSENTIR TOUTES SORTES D’ÉMOTIONS QU'IL N'AURAIT PAS EN TEMPS NORMAL, DE LE RENDRE PLUS HUMAIN. IL N'A PAS DE FAMILLE ET N'AIME PERSONNE MAIS ÇA L’EMPÊCHE PAS DE SORTIR LA NUIT ET D'BIEN RIGOLER. PI TABASSE LES CONS, TROUSSE LES DONZELLES, FUME SES CLOPES COMME UNE GARCE ANOREXIQUE, DANSE SUR DE L'ELECTRO COMME UN VIEIL ÉPILEPTIQUE. IL PARAÎT QU'IL A UNE PERFUSION DE SPEED COLLÉE À LA PEAU TANT IL NE SE REPOSE JAMAIS. PARAÎT QU'IL EST PARTOUT. PARAÎT QU'IL A SIGNÉ UN PACTE AVEC LE DIABLE.

→ Blinky/Pacman

Cela me détend d’être à côté de quelqu’un qui n’a pas besoin de mon aide et qui n’en aurait rien à faire si je devais mourir dans la minute qui suit. La plupart des gens ont besoin de se faire remarquer et de sentir qu’on a besoin d’eux. C’est un sentiment que je n’ai pas du tout. (WILLIAM S. BURROUGHS)

→ Eeny Meeny Miney Mo.

Dans tes poches?

Téléphone, billets déchirés, monnaies en vrac, sachets vides, paires de dés, cigarettes et briquet, couteau multifonctions, vieux bandage plein de sang, de l'herbe au fond des poches.

Fond de ton sac?

Pas de sac. L'appareil photo généralement autour du cou.

Sous ton pieu?

Des cadavres en décomposition : de vieux livres recouverts de poussières et à la couverture écornée, des mégots de cigarettes mal éteintes, des vinyles brisés, des photos jaunies par le temps... .

→ Of moon, birds & monsters.

Citation :: PATIENT N°001987 : M. LEKVECEK, P., 12 ans.

Rapport : Troubles de la personnalité, désordres comportementaux, hyperactivité, impulsivité, penchants sadiques, propos haineux, irresponsabilité, absence de culpabilité.
Prévisions : Personnalité antisociale. Placement en centre psychiatrique conseillé.

Diagnostic : Monstre.

Le verdict est tombé. Le toubib a reposé son dossier d'un geste tranquille puis a ouvert la bouche pour sortir tout un charabia de médecin. J'ai arrêté d'écouter quand il a dit mon prénom. Piotr, j'aime vraiment pas. A l'école, j'étais souvent mis à l'écart mais je trouvais ça normal : trop turbulent, trop actif, les autres enfants tenaient pas un seul jeu contre moi. C'était qu'une bande de mômes pleurnichards. Mes parents, des immigrés tout droit importés de Pologne, étaient parfois accusés de maltraitance ou de négligence mais je crois, moi, qu'ils étaient de bons parents. Quand le docteur a dit qu'il fallait m'interner dans un lieu spécialisé, ojciec s'est mis à gueuler comme un fou puis ma mère a fondu en larmes quand le vieux à la bouse blanche leur a dit qu'ils perdraient ma garde. Paraît que je suis un danger pour moi-même et pour les autres, qu'il fallait des vrais spécialistes. Pendant qu'elle reniflait, je me suis approchée d'elle, j'ai posé une main sur sa joue, c'était tremblant et trempé de larmes. Désagréable. Pire que mettre sa main dans de la terre humide grouillante de vie. Elle a pleuré encore plus. J'ai haussé les épaules pendant que mon père ne cessait de répéter que "tout irait bien". P'tête que matka n'aime pas qu'on lui touche la joue ? Tant pis, demain, j'essayerais le bras.

Spoiler:

INTROSPECTION DU "JE".

Et quand mon pied fit craquer sa mâchoire dans un bruit de sourd de dents qui se font la malle, je suis revenu à moi. Soudain, je fus pris d'un profond ennui. La H avait quitté mon organisme comme une salope vous quitte au petite matin après vous avoir baisé toute la nuit, et putain, ce qu'elle baisait bien ! C'était là votre seul regret. Ouais, cette saleté semblait vous dire : "Je me barre. On a passé du bon temps mais tu ne m'amuses plus." Alors j'ai dit à la H d'aller se faire foutre, putain d'égo, même si je sais bien que je reviendrais vers elle bientôt la queue et la dignité entre les jambes. Je sens que je m'enlise, je dis au vieux que j'ai chopé à la sauvette et que je viens de tabasser de se relever, je lui donne une manchette pour le motiver. L'est p'tête mort ? Pi, t'abuses parfois. Ah non, il bouge. C'est ce que c'est plus vraiment solide à cet âge-là. Me prend l'envie de m'excuser, de lui dire "Merci bien. Passez une bonne journée !" mais à quoi ça servirait ? J'n'en pense pas un mot. Putain de conventions. Je trace ma route mais j'sais pas bien quoi foutre : j'ai pas faim, j'ai pas soif, j'ai pas sommeil. Rien, rien, rien. J'me mets à sauter sur place pour secouer ma carcasse déglinguée, je saute cinq bonnes minutes pendant que mes clés et ma thune cliquettent dans la poche de mon jean. J'ai l'air con mais rien à faire, je suis vide. Zéro sentiments, zéro vie. Pi t'es p'tête un fantôme ? "Salope" que j'crie à la bonne femme sur le trottoir d'en face, elle se retourne, me dévisage. Je lui fais mon plus beau sourire. Non en fait, j'existe bel et bien. Mon téléphone sonne, je décroche ou je décroche pas ? "DOC" que y a de marqué. Fais chier.
- Mouais ? - Piotr, vous êtes en retard ? La moitié de votre séance s'est écoulée. - M'appelez pas Piotr doc, c'est un nom de merde. - ... - J'viendrais pas, j'suis occupé. - Vous ne toucherez pas votre indemnité si vous ne venez pas. - Très bien, j'arrive tout de suite.
Pi est p'tête un putain de monstre mais il cracherait pas sur cinq cent balles.

(...)

Je sors de chez le doc : trente minutes de séance, trente minutes de silence. Il est payé à me regarder, payer à me dire "Prenez votre temps." Alors je le prends mon temps, et le sien aussi en l’occurrence, je le suce jusque la moelle. Je le fixe, je le regarde m'analyser, m'anal-yser. J'ai l'impression de me faire pénétrer le con trente minutes de ma vie, une fois par semaine pour cinq cents balles mensuels. Et ce n'est même pas agréable. Je fouille mes poches, dix livres, de quoi m'acheter un demi-cachet dégueulasse et déjà mâché au dealer du coin. Un gros gay paranoïaque. Je toque pas, je le trouve en train de décuver dans son pieu, de la bave lui coulant encore entre les lèvres, je le remue du pied, il gueule, je lui dis de la fermer. Mais il finit tout de même par me donner une pilule d'H par politesse. J'm'en vais me terrer dans un petit coin de rue tranquille, là où ça sent la pisse et où personne ne traîne à part les vieux clodos. Je gobe. Et là merde, j'ai envie de citer du Proust : "Mais à l'instant même où [la gélule] toucha mon palais, je tressaillis, attentif à ce qui se passait d'extraordinaire en moi. Un plaisir délicieux m'avait envahi, isolé, sans la notion de sa cause. II m'avait aussitôt rendu les vicissitudes de la vie indifférentes, ses désastres inoffensifs, sa brièveté illusoire, de la même façon qu'opère l'amour, en me remplissant d'une essence précieuse : ou plutôt cette essence n'était pas en moi, elle était moi. J'avais cessé de me sentir médiocre, contingent, mortel. D'où avait pu me venir cette puissante joie ?" Je ressens tout, tout, tout. Alors c'est ça que ça fait de jouir d'un rien ? D'aimer à mourir ? De dépendre des autres ? De sourire comme un con parce qu'on vous a dit bonjour, merci et au revoir ? Je crois que je suis presque heureux d'être humain.

Je ferme les yeux. Pi t'es mort ? Les paupières s'ouvrent. Ma piaule. Toujours le même plafond dégueulasse, toujours la même odeur de moisi. Et puis autour de ça, partout, le vide et les wc, deuxième ètage, première porte à gauche. Battements de coeur dans les oreilles.

Dernière édition par Piotr Lekveček le Mar 8 Mai - 14:10, édité 7 fois

Polak

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Bienvenu chez toi Pi HEARTLESS, MONSTER OF EMPATHY (...) 3432932060

Putain ce début. Mon Isa est une tapette, il ne croisera donc jamais Pi' pour sa survie et pour préserver ses nuits HEARTLESS, MONSTER OF EMPATHY (...) 1734289371

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Il m'a l'air magique ce petit, anyway. Puis la musique, la musique divine que tu nous sors. Je t'aime déjà HEARTLESS, MONSTER OF EMPATHY (...) 2023677907

Bienvenue parmi nous. HEARTLESS, MONSTER OF EMPATHY (...) 288350

~~Au moindre problème, mon lit t'es ouvert~~

Merci belle et indécente sans-culottes

Oh Isaia, j'ai eu le bonheur de tomber sur ton personnage pendant ma vadrouille et j'ai adoré. Merci, merci pour les beaux compliments. La musique va rythmer la vie du petit Pi.
Puis Pi a rien contre les gays, enfin pas particulièrement c'est juste qu'il n'aime personne. Mais c'est vrai qu'il vaut mieux pour Isa' ne pas le croiser. ~~Ou ptete que Pi le prendra dans un coin sans prévenir, il est dur à contrôler quand il veut.~~