Somewhere in Pianta
00:23 pm
Some friday night...

On dit souvent que les malheurs n'arrivent jamais seuls, cela dit, l'enculé qui a créé ce dicton de merde, s'est bien gardé de nous préciser ce qui accompagne systématiquement ces fameux malheurs .
La soirée avant mal débuté, s'était aussi bien déroulé et s'achever à présent sur une note tout aussi dissonante que son introduction. J'avais quitté cette cave vers 00 : 00 pm, l'atmosphère lourde encensée par les vapeurs des pipes avait la moiteur d'un cercueil. Les murs décrépis exhalés un parfum rance chargé d'humidité qui rendait l'éclairage à la veilleuse sur fond de musique New age plus insupportable encore. J'avais l'impression que c'était moi, que l'on faisait bouillir dans une bang géant, il fallait que je sorte avant d' étouffer. Ne savait-on plus s'amuser à Derby ?

Une fois à l'air libre, j'inspirais une grande bouffée d'air avant de lâcher un soupir las.

Les philosophes de comptoir possèdent décidément une logique implacable lorsqu'il s'agit de fatalisme. Un navire sans gouvernail c'est comme une barque sans rame : autant dire que j'avais un pied dans la merde, alors pourquoi ne pas y coller le second ?!
Pianta n'est pas franchement l'endroit le plus accueillant de Derby, de jour comme de nuit, on y traine pas des pieds, ou tout du moins le fait-on rapidement. Combien ont traversé en quatrième vitesse les ruelles sombres en priant pour ne pas se faire dépouiller par les petites frappes qui rampent et pullulent comme la vermine parmi les murs de briques de l'est de Derby ? Les jambes flageolantes, la tête basse, les yeux rivés au macadam sans même oser jeter un œil à leur bourreaux pour les plus malchanceux ! A pianta, il faut toujours s'attendre au pire, n'importe quel blaireau, violeur, junkie, voleur ou même les trois à la fois, peut surgir hors d'une poubelle et cracher comme un chat de gouttière pour avoir le plaisir de vous pourrir la journée à défaut d'avoir quelque chose à vous dérober. Quel quartier de merde .
En l'occurrence, je n'étais pas en veine , et qui dit jamais deux sans trois, sait de quoi il parle. Il m'avait suffit de prendre LE mauvais virage pour m'embarquer dans un malstrom boueux plus redoutable que le litre de pizza mal digérée dissous à ce qui semblait être … de la vodka orange au vu de l'odeur piquante s'échappant de mon torse, ou plus précisément : mon t-shirt.

Qu'es-ce qu'il foutait là à une heure pareille cet enfoiré ? J'enclenchais un demi-tour, bien décidé à éviter une joute orale déplaisante. Au vu de mon humeur maussade et de mon odeur corporelle, le mieux était encore d'œuvrer à la préservation de ma tranquillité par la fuite. Décidément on trouve de tout à Derby, mais rarement ce que l'on cherche.

Qu'est-ce qu'il disait l'aut' con déjà ? Ah oui . Un homme averti en vaut deux !