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| Entre chiens et loups || Ash&Noé | |
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| Sujet: Entre chiens et loups || Ash&Noé Sam 20 Nov - 23:44 | |
| Flash. Je me réveille dans mon lit, des gouttes de sueurs perlent sur mon front et mon bras me fait atrocement mal. Un coup d'œil et je me rend compte de la seringue est encore plantée sous ma peau. Je suis un peu perdu, mes paupières sont lourdes de fatigues. C'est comme si on m'avait assommé et que je venais juste de reprendre conscience. I'm lost. Je n'ai pas vraiment de repères, mes stores sont baissés et je suis incapable de dire s'il fait encore jour ou si la nuit à pris le pas. Faudrait que j'arrête ça ; demain peut être. Je me lève et me traîne jusqu'au réfrigérateur. De toute façon, j'ai les médicaments que me refile ma mère en compensation. Et le valium donné gracieusement par l'hôpital. Foutez vous de ma gueule, on n'arrête pas l'héro avec deux pilules magiques. Le frigo est quasiment vide, un yaourt, une pomme, du jus d'orange et une pizza périmée d'au moins trois mois. Sidney fait jamais les courses, il préfère se faire payer à manger plutôt que de dépenser un penny. Et Tabitha, elle est encore en voyage de l'autre côté de l'Atlantique. J'attrape la bouteille de jus et en bois une gorgée avant de la reposer. Je me fais chier, Sidney mon amour découche et ma meilleure amie n'en a rien à foutre de moi derrière ses cartes. Chemin arrière, je retourne dans ma chambre et colle mon front sur la fenêtre glacée. Et là, je sais qu'il fait jour, à cause d'un rayon de soleil qui vient me brûler ma rétine encore sensible. Je fais un pas en arrière « putain ». Une journée qui démarre mal. A croire que c'était de pire en pire ces jours ci, je ratais la plupart de mes cours parce que je n'arrivais pas à me lever, ou parce que je faisais une foutue crise de manque qui me clouait au lit jusqu'à ce que mon dealer veuille bien se pointer pour une livraison à domicile. Il n'y avait rien de plus pitoyable. Au début, quand j'avais commencé, j'adulais tous ces junkies qui trainaient dans les quartiers de Bristol ; c'était des demi dieux, le genre brown sugar et wild horses, les fils ratés de la génération d'avant. Tout était dans l'art de l'excès : on commençait par un petit joint, on en fumait ensuite tous les jours ; et on passait aux ecsta, la coke et les anti dépresseurs avec le même schéma, pour enfin finir par l'héro, cette putain de traitresse. Il y a encore trois mois, j'aurais pu m'en passer la semaine, ou au moins pendant quatre ou cinq jours. Maintenant, je galérais tous les soirs à courir après celle du lendemain matin. Enfin ça semblait presque normal quand on voyait mon parcours … ouais, normal que je finisse dans cet état de dépendance accrue.
J'profitais plus des petits plaisirs de la vie, je les vivais plus pareil en tout cas. Ou je les avais peut être jamais vécus comme quelqu'un de normal. Je sais pas, je sais plus, je sais rien. Dans un soudain mouvement de colère, genre l'adrénaline qui te prend dans tout le corps, j'attrapais mon débardeur gris clair et sortais de l'appartement. Bonjour Monde, aujourd'hui j'ai décidé de vivre comme mes voisins. Enfin les voisins de mon ancienne maison, chez ma mère, dans les beaux quartiers, parce que les nouveaux ont leurs accès VIP aux alcooliques anonymes. Mes pas me conduisent sans réel but, je cherche n'importe quel endroit, pourvu qu'il n'y ait pas de squatte. Et pourtant c'est comme un automatisme, j'arrive devant une des maisons abandonnées où j'ai l'habitude d'aller. Il n'y a pas de bruit, peut être personne ? Putain. Personne, ça veut dire pas de dose. Je monte les premiers escaliers, vers le premier étage, et tombe directement sur une chambre grande ouverte, au matelas rapiécé. Je m'assied dessus et attend, les mains tremblantes, le coeur battant la chamade. Je sent qu'elle vient, cette putain de crise de manque. Doucement mais sûrement.
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| Sujet: Re: Entre chiens et loups || Ash&Noé Dim 21 Nov - 1:55 | |
| Une clope. Et puis un autre. Encore une. Le paquet finit par y passer. фубля [putain], je me fais chier.. La télé? Y'a jamais rien. Rien que de la merde qu'on vous fourre dans la tête pour vous faire acheter le nouveau truc in-dis-pen-sa-ble, sans lequel vous ne pourriez vivre.. Et on se demande même comment vous avez pu vivre sans cet outil miraculeux. Ouais, vraiment de la merde.. Je baille, m'étire, jette un coup d'œil à la fenêtre. Le paysage est gris, pluvieux, le genre de temps qui donne des envies de suicide... Comment font les britanniques pour subsister dans ce pays amorphe? Peut-être que je m'y habituerais un jour. Ou je crèverais avant. Ouais, je pencherais plutôt pour la deuxième solution. Bon aller.. Bouge de ton canap', petit tas. Fut un temps où tu savais te servir de tes muscles.. Écoutant les exhortations de ma conscience, je me dirige mollement vers l'armoire, tentant de trouver un paquet de cookies parmi les barres brûleuses de graisses/ contenant seulement 10cal(!)/aux omégas3/ BIO/emballées-dans-du-papier-écologique-qui-fait-travailler-les-indiens-et-les-capitalistes mais c'est peine perdue, mes cookies aux pépites de chocolat grasses ont déclaré forfait et se sont lâchement enfuis. Quelle merde. Va falloir que je sorte.. Sauf que je suis fauché.. Et l'hystérique ne m'a rien laissé. Putain. Quelle journée de merde. Mon ventre grogne, me rapellant douloureusement qu'il existe et qu'il réclame son dû.. Bon.. Soit. Je me traîne jusqu'à la salle de bain et jette négligemment mes habits à travers la pièce, quelqu'un finira bien par les ramasser. Grimpant dans la douche, je tourne le robinet d'eau chaude au maximum, étouffant un juron lorsque je me crame à moitié. Tant pis, faut ça pour me réveiller. Attrapant un gel douche à tâtons, j'entreprends de me laver, grimaçant lorsque j'effleure l'une de mes cicatrices. Voilà pourquoi je déteste que l'on me touche. Cela fait longtemps que mon corps s'est remis mais mon âme, elle, est toujours à vif. Elle ne guérira jamais, je le sais. C'est comme ça. On dit que le temps panse les blessures, mais pour moi, il ne fait que les exacerber.. Ou peut-être est-ce la faute de l'héro... Ou tout autre stupéfiants. Je prend tellement de trucs que je sais plus trop où j'en suis.. D'ailleurs je me ferais bien un petit rail, là, maintenant. Sauf que j'ai rien. Je rajoute mentalement la coke à ma liste de course et finit de laver mes cheveux peroxydés.
Un rinçage et un essorage plus tard, je sors de la salle de bain pour aller cherche de quoi vêtir mon corps divin. Je farfouille dans l'armoire à la recherche d'un truc potable que je m'empresse de le mettre, ne voulant pas traîner ici plus longtemps. J'attrape mes clés et sort, descendant les escaliers à toute vitesse pour retrouver dehors.
L'air glacé me fouette violemment le visage et je réprime une toux, peu habitué à la senteur de l'air frais. À force de passer mes journées assis sur un canapé, plus ou moins défoncé selon l'heure, j'en avais finit par oublier comment c'était dehors. Ça fait combien que je suis pas sortis? Un jour? Cinq? Une semaine? Ou deux peut-être? J'sais pas, j'sais plus. Et puis, ça n'a pas grande importance au fond. Je manque à personne et personne ne me manque. Amen. Satisfait par ces joyeuses pensées je me dirige d'un pas qui se veut assuré vers le « quartier des affaires », la City pour qui adule la drogue. Je taxe une clope à une vieille au passage, menaçant de la découper en morceau si elle ne me file rien. Le pire c'est que ça marche. J'vous jure les vieux, tous des pigeons.
Je finis par arriver dans mon enfer au goût paradis. La façade ne paye pas de mine, dégradée, taguée à n'en plus pouvoir, comme une vieille catin qui se serait trop fait tatouée. La plupart des fenêtres sont brisées et certains murs tiennent grâce à la bonté de notre Seigneur, mais peu importe, c'est le meilleur endroit pour trouver ce que je cherche. Certains dealer acceptent les paiement en nature, ce qui n'est pas pour me déplaire, j'suis fauché. Je pousse donc la porte et grimpe les marches usées avec un certain entrain, persuadé qu'il y aura un vendeur de rêves dans la place. Si j'avais su.
J'ai beau faire trois fois le tour, les pièces sont aussi vides que mes poches. Putain, c'est pas vrai! J'veux ma dose moi! Fais chier! Calme toi, calme toi.. Il doit bien y avoir quelqu'un dans cette putain de baraque de merde.. Réfléchis.. Deuxième étage, sixième à gauche. T'y es pas allé. Je grimpe donc de nouveau et, sans prendre de gants, je défonce rageusement la porte, déboulant dans la petite chambre qui contient en tout et pour tout un matelas défoncé et.. Noé. Ce fils de chienne. Qu'est-ce qu'il fout là ce petit con? Je m'avance et vient me planter devant lui, un air supérieur plaqué sur le visage.
« Alors, пеструшка [tarlouze] , t'attends de te faire tirer ou quoi? Ta mère t'as pas donné assez de valium? Faudrait peut-être que tu passes sous son bureau pour avoir une ordonnance spéciale, non? »
Ouais, j't'insulte en russe comme ça tu comprends pas. J'espère que ça te met les nerfs. |
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| Sujet: Re: Entre chiens et loups || Ash&Noé Dim 21 Nov - 15:01 | |
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Les mains jointes, j'essayais de faire passer ces tremblements, de les contrôler tout au plus. Je me concentrais sur un rien : le rayon de soleil qui traversait la fêlure dans le volet fermé, la poussière qui volait dans tous les sens malgré le manque d'air, les murs au papier peint craquelé. Je pliais et dé pliait mes doigts, les torturais, les griffais avec le peu d'ongle que j'avais … et pourtant, ils continuaient à trembler. Mon cœur se mêlait à la fête, il commençait à battre plus vite, marquant le rythme d'un esprit décousu au bord de la panique. J'avais envie de sortir, d'aller dans la maison voisine pour y trouver une bande de tox', prendre les restes de sachets, et racler la poudre au fond pour me faire un fix. Mais je savais aussi que si je me levais, mes jambes ne me porteraient pas loin, et que la maison d'à côté serait peut être vide. Il y avait peut être eu une descente des flics hier soir … la justice est plutôt calme, elle ne fait pas chier les simples junkies, juste les dealers ; mais suffit qu'une mémé passe en promenant son chien, aperçoit un peu de lumière dans une maison censée avoir été vidée et laissée à l'abandon et elle saute sur son téléphone pour qu'on la débarrasse des voyous qui pullulent dans son quartier. Les deux mains encadrant mon corps, je me retire un peu plus vers le milieu du matelas, essayant de trouver une position plus agréable pour attendre le moment béni où un dealer passerait la porte. Il n'y a aucune position adéquat, je suis mal et au bord de la crise de manque. Ça me prend partout, aussi bien physiquement que mentalement, je n'arrive plus à me concentrer sur ce bout de soleil, tout mon esprit est tourné vers l'héro, et le souvenir du dernier shoot que je me suis fait.
Les minutes semblent des heures, je tourne sur moi même, maltraite les mains, change de place cent fois sur le matelas. Et enfin, j'entends du bruit. Des pas précipités qui heurtent les graviers, qui font grincer les marches, qui donnent des coups dans les portes … un flic ? Un autre junky ? J'ai pas besoin de me torturer d'hypothèses longtemps, car la chambre s'ouvre dans un grand fracas. Alexander. Comme si Bristol n'était pas assez grande, comme s'il n'y avait qu'un seul foutue squatte dans cette ville, il avait fallu qu'il vienne au même endroit que moi. Et aujourd'hui on était seul, en tête à tête … juste lui et moi. Ce mec je le déteste. Dès que je le vois, j'ai envie de lui encastrer la tête dans un mur. Tout ça à cause d'un vol. c'est courant pourtant, chez les camés, ce genre de chose. T'as pas assez de quoi te payer un shoot ? Tu voles le sien à celui qu'est beaucoup trop loin pour se rendre compte que t'as la main dans sa poche. Je faisais de plus en plus attention mais ce rat d'Alexander trouvait quand même le moyen de venir me prendre mes doses. Suffisait que je sois enfermé dans une chiotte publique, tranquillement posé sur le dallage blanc, qu'il passait par dessus la porte ouverte et me piquait tout jusqu'à la seringue et la cuillère. Putain de russe, putain de camé.
Il me lance quelque chose, utilisant un mot russe entre deux mots anglais, prononcés avec son accent de merde à couper au couteau. Je comprends pas le mot mais j'en ai pas besoin, je sais pertinemment que c'est pas des mots tendres. Sortant une clope de mon paquet, réussissant à l'allumer de justesse à causes de ma tremblote persistante, je prend mon temps pour lui répondre, le fixant avec insolence. Ce mec, je n'ai aucun respect pour lui, et lui non plus. « Alors, пеструшка , t'attends de te faire tirer ou quoi? Ta mère t'as pas donné assez de valium? Faudrait peut-être que tu passes sous son bureau pour avoir une ordonnance spéciale, non? » J'aurais pu répondre au tac au tac, mais on jouait pas à Yo Mama. « « Viens, jte fais une petite place sur le lit. J'prend pas cher pour les chiens russes. ». Si j'avais été dans mon état normal, j'aurais pas aimé le fait d'être seul avec lui, sans une armée de potes ou de simples connaissances pour nous séparer si on en venait au mains, pour nous faire taire parce qu'on risquait de se faire repérer. Mais dans l'instant, j'en avais rien à faire, et ça me démangeait de faire ravaler cet air supérieur qu'il abordait à chaque fois.
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| Sujet: Re: Entre chiens et loups || Ash&Noé Lun 22 Nov - 18:59 | |
| Noé. Noé, Noé. Merde, toujours aussi chiant. Un petit con qui m'en voulait à mort parce que je lui avais volé sa seringue. Okay, je l'avais pas fait qu'une fois. Okay, j'allais souvent le faire chier lui en particulier parce que ça m'amuse, parce qu'il se laisse facilement gruger. C'est un peu comme voler la sucette d'un gosse. T'arrives, tu la prends, tu te casses. Happy End. Je l'avoue, j'ai tendance à aller vers la facilité quand je suis en manque. Puis c'est pas comme si je craignais ses réactions. C'est bien le genre de mec à ouvrir sa gueule en grand dès qu'il peut mais finalement, quand il s'agit de passer aux choses sérieuses, y'a plus personne. Et puis.. Il me rend la pareille, cet enfoiré. Combien de fois il m'a volé de la poudre? C'est pas comme si j'avais maman qui assure mes arrières moi. J'suis obligé de .. bosser pour me payer ma dose.. Ouais, il vole les honnêtes travailleurs, ce fils de pute. C'est crade j'trouve. Mais le truc marrant, c'est qu'aujourd'hui on est seuls. Tant mieux, j'ai envie de dire.. Un accident est si vite arrivé, ce serait dommage de ne pas forcer le destin de temps en temps..
« Viens, jte fais une petite place sur le lit. J'prend pas cher pour les chiens russes. » J'esquisse un sourire moqueur.. Mais c'est qu'il a de la répartie, le petit camé... Dommage qu'il ressemble à une loque avec ses yeux cernés, son teint trop blanc et ses mains tremblantes. Serait-on en manque..? Ce serait vraiment fâcheux... Son air faible me ferait presque pitié.. Presque. Le truc qui me fait moins marrer par contre, c'est que je pourrais être à sa place. Ça remonte à quand mon dernier shoot? Hm.. Hier. Ouais, hier j'm'en suis fait un. Donc.. je peux tenir jusqu'à demain.. Ouais, largement. Bon, j'ai quelques nausées mais rien de très grave. Puis quelqu'un va bien finir par se pointer non? D'habitude y'a toujours au moins un dealer qui traine dans le coin.. Mais non, quand on a besoin d'eux, ces enfoirés sont pas là. Mon hôte délicat voudra peut-être bien m'offrir une distraction avec un peu de chance... Souriant à cette pensée, je me penche vers lui et, sans autre forme de procès, lui arrache des mains la clope qu'il a eu tant de mal à allumer. Je tire une longue bouffée du cylindre amer, avant de la lui recracher à la gueule, ne me départissant pas de mon sourire sarcastique. « Arrêtes... je vais finir par croire que tu me fais des avances. J'vais malheureusement être dans l'obligation de les décliner, je fourre pas ma queue n'importe où, moi. » Je croise son regard et nous nous affrontons un instant, guettant celui qui céderait le premier. « Tu veut pas m'embrasser, говнюк [merdeux]? » La tension monte d'un cran et le temps est comme suspendu. J'entendrais presque son cœur affolé battre violament dans sa poitrine creuse, petite chose en manque de rêve poudreux. Je finis par détourner les yeux, me relevant souplement. Je lui tapote la tête comme à un petit chien, histoire d'exprimer mon "affection". C'est bien gentil de rester là à se regarder dans le blanc des yeux mais moi, ça me lasse vite. Je me mets donc à faire les cent pas, observant la pièce pendant que l'autre tremblote sur son matelas crasseux. Les rares morceaux de papiers peints restant sont décolorés, sales, déchirés. On distingue par endroit des petites fleurs, peut-être des roses... Une chambre d'enfant? Ou l'ancien bureau d'un cadre aux goûts douteux? Le mystère est entier.. Le plancher brisé laisse quant à lui, voir une partie de la pièce du dessous. Je m'agenouille et me penche, histoire de voir si y'aurait pas un mec planqué dans un coin, en train de se préparer un petit shoot.. Ce serait trop beau.. Ne voyant rien, je me penche un peu plus et là, le drame. Je fais tomber ma clope. « дерьмо [merde] ! » Mais quel con! Je vais devoir lui en repiquer une.. Pestant contre moi-même, je me redresse et revient vers lui, un air qui se veut aimable plaqué sur le visage. Arrivant vers lui, je me laisse tomber gracieusement sur le matelas, et, me raclant la gorge, je marmonne un « T'aurais-pas-une-autr'-clope-steuplé? » Et ce, en toute innocence bien sur. Si il refuse, c'pas grave, j'irais me servir moi-même.. C'est juste histoire de paraître poli pour une fois... |
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| Sujet: Re: Entre chiens et loups || Ash&Noé Ven 26 Nov - 0:03 | |
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J't'avais tapé un truc tout beau tout long qui claque en début de semaine, et je l'ai pas retrouvé, j'ai du oublier de le sauvegarder, ce serait pas une première. Après avoir failli détruire mon PC dans une soudaine crise de rage, la tristesse m'a envahie et je l'ai laissé tranquille pour pouvoir te retaper un truc qui, j'espère, te conviendra T.T Et j'en profite amplement pour raconter ma life. XD
Ce que je ne comprenais pas, c'était pourquoi moi. Pourquoi est ce qu'il s'acharnait sur moi. J'étais pas plus faible qu'un autre, et de toute façon, tous les camés étaient facile à voler une fois qu'ils étaient en plein trip. Quand ils étaient en manque aussi. C'était pas comme la coke qui te rendait agressif, qui te faisait sauter sur ton adversaire comme un chien enragé, non, l'héro c'était une traitresse, elle te pompait toutes tes forces, et te couchait à terre pour te faire passer le message, te dire que de tous ces tarés aux creux de bras violets, c'était elle la reine, elle la putain qui nous faisait baver, nous prenait notre fric et nous réduisait à rien. Heureusement que maman était là, et heureusement qu'elle était une mauvaise mère, sinon, j'aurais du travailler, comme Alexander qui bientôt ne pourrait plus pointer au bureau. Il allait pas continuer comme ça, l'air de rien, j'en étais persuadé, parce moi je ne pouvais plus. C'était comme mener une double vie, un jour il y a une des couverture qui saute. Je devais avoir commencé avant lui, parce qu'il m'était impossible de passer la journée sans une dose, et les études, j'en pouvais plus. Je suivais plus, j'arrivais en retard, je dormais sur ma table, je pleurais sur les feuilles, mes mains ne pouvaient plus écrire … soudain le vide. Il pourrait pas, et ça me mettait en joie. Il se foutait peut être de moi à cet instant, parce que j'étais aussi pitoyable que possible avec mon corps tout tremblotant, mais dans quelques mois, ce serait pareil pour lui. Pareil.
Ash se penche vers moi, je ne détourne pas le regard, et m'arrache la clope des lèvres. Je sent mes tempes battre le tempo, comme si on nous jouait un dies irae de mozart. Je peux rien faire, j'vais pas gaspiller mes forces pour lui arracher ma cigarette des mains. Et pourtant, j'essaye de garder ce sourire, calqué sur celui d'Ash, histoire de lui montrer que ça ne m'atteint pas, que toutes ses tentatives idiotes pour me faire péter les plombs ma passent au dessus. Faudrait que je me lève finalement, parce qu'il me surplombe de toute ça hauteur, à m'en donner le vertige, et c'est lui donner la sensation qu'il est plus fort que moi. Putain, j'aime pas haïr. Haïr, ça fatigue et il serait bien foutue de me faire grimper de vitesse dans le processus de manque. Je ne suis pas du genre à ouvrir ma gueule pour rien comme le pense Ash, non, je suis pas non plus du genre à provoquer sans raison. Même si elle est totalement imaginaire, il y a toujours une raison qui me motive pour cracher du poison. « Je donne pas dans la charité.». Tel une putain qui se respecte. Il fait tomber sa clope, ma clope, et a le culot de revenir vers moi m'en demander une nouvelle. Je me lève, plongeant la main dans la poche arrière de mon jean, et après avoir bien mis en évidence le reste de marlborot, balance le paquet à la suite de leur amie décédée. C'est puéril, mais je sais que ça va l'énerver, de plus avoir de nicotine. « Oh. J'm'excuse honey. Tu voudrais pas bouger ton cul à l'étage en dessous et me le ramener ? J'te laisserai en prendre une, c'est promis. » A notre niveau, ce n'était pas un jeu de gamin, même pas de la provocation, c'était un combat ouvert et loin d'être silencieux, un abcès qui grossit de plus en plus et qui finira bien par éclater.
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| Sujet: Re: Entre chiens et loups || Ash&Noé Ven 26 Nov - 21:30 | |
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Ah, toi aussi ça t'arrive TT. *se sent moins seule* T'inquiètes, ça me va très bien \0 En espérant que le mien t'aille aussi (x. (Faut profiter de toute les occasions *out*)
J'crois que ce qui m'énerve le plus dans tout ça, c'est son sourire. Il est là, faible, tremblotant comme pas possible, et non, il faut qu'il ai ce putain de sourire. Le genre de chose qui me sort par les yeux mais d'une force... Comment peut-il avoir cette arrogance? Il doit me haïr autant que je le hais pour rester ainsi, stoïque face à l'adversité. Comme j'aimerais le voir ramper... Ouais, j'avoue, j'aimerais le voir humilié à mes pieds. Seuls ses iris vides me consolent un peu... Les yeux d'un camé sont rarement rieurs. On a presque toujours l'impression qu'il est là sans l'être, éternel rêveur prisonnier de ses maîtres. C'est bien pour ça que j'évite de regarder ma face le matin, histoire de pas déprimer. Enfin... le matin, façon de parler.. Mes journées commencent à 13h et s'achèvent au lever du soleil... Un peu plus tôt quand j'ai le courage d'aller bosser... C'est-à-dire pas souvent.
Je lève de nouveau le regard vers lui, attendant sa réponse qui ne tarde pas à claquer. Sèchement, il m'envoie chier. Ok, fais le malin tant que tu peux, ouais, profites mon vieux. Je vais prendre plaisir à t'éclater. M'étonnerait que tu puisses faire quoi que ce soit dans l'état où t'es. J'pourrais te cracher dessus, m'essuyer les pieds sur toi, tu bougerais pas. Mais le petit enfoiré se lève soudain avec la grâce d'une putain, allant à l'endroit même où je me trouvais quelques instants plus tôt. Il sort son paquet de clope, me le montrant expressément avant de le vider consciencieusement.« Oh. J'm'excuse honey. Tu voudrais pas bouger ton cul à l'étage en dessous et me le ramener ? J'te laisserai en prendre une, c'est promis. » фу, бля! [putain de merde!]. Le fils de chienne! Il a osé. Il a osé franchir le fossé. Celui qui me retenait de ne pas le frapper. Je serre les dents, essayant vainement de retenir ma haine. T'es déterminé à souffrir aujourd'hui on dirait. Calmement, je me lève, un sourire de plus en forcé plaqué aux lèvres. « Ça te fait rire, “honey?” Tu veux finir comme tes clopes, un étage plus bas? » Ce serait si simple de l'empoigner et de le lâcher au-dessus de la plaie béante du plancher. Instinctivement, je serre les poings, tendant mes muscles. Je le fixe de nouveau dans les yeux, le défiant froidement. « Si c'est ça, on peut s'arranger, t'inquiètes p.. » Je me plie soudain en deux, retenant un vomissement. Putain de nausées qui vous attrapent. Putain de manque. Je me suis sous-estimé, je tiens que dalle. Toute mon adrénaline me quitte, me laissant comme une poupée démantibulée. L'autre doit bien se marrer, les rôles sont maintenant inversés. Un nouveau haut-le-cœur agite mes tripes, me faisant hoqueter une fois de plus. Ёб твою мать [bordel de merde], je vais quand même pas gerber.. Mais si. Les cookies ingurgités la vieille et d'autres substances non identifiées vont rejoindre les clopes un peu plus bas, parsemant le sol d'un délicat mouchetis jaunâtre. Je m'essuie les lèvres, tremblant de tout mon corps. Sale, humilié, je me relève avec ce qu'il me reste de dignité, allant m'appuyer contre le mur le plus proche. Allez, viens qu'on en finisse, avant qu'on crève sur le plancher. |
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| Sujet: Re: Entre chiens et loups || Ash&Noé Dim 28 Nov - 0:46 | |
| Il ne devrait y avoir aucune honte dans la peur, aucune honte à pressentir le coup qui arrive et à le fuir. Et pourtant, je me détestais un peu plus à chaque fois que l'envie me prenait, de tourner le dos à Ash pour quitter la pièce. Ce n'était pas de lui que j'avais peur, ce n'était pas de la personne même, mais de ce qu'elle pouvait faire. Il n'y a pas ennemi plus vicieux et plus lâche qu'un drogué, un serpent dont les coups sont déloyaux et imprévisibles. C'était de cet ennemi dont je craignais la folie, même si quelque chose chez le russe m'avait toujours dérangé. Mes yeux étaient vitreux, les siens étaient animés par de la haine. Je ne cachais aucun cadavre dans mon passé, je ne traînais pas avec moi le boulet d'un passé sordide. Mon seul lot était ma maladie, toujours plus présente et que la drogue n'arrangeait pas. Ash n'était pas sain, et ce que nous faisions non plus. Je continue à le toiser, avec ce sourire suffisant que j'affiche après ma petite victoire. « Ça te fait rire, “honey?” Tu veux finir comme tes clopes, un étage plus bas? Si c'est ça, on peut s'arranger, t'inquiètes p.. » Je devrais rire, trouver la force de contracter mes poumons pour exploser bruyamment mais non, je n'arrive à engloutir que de petites bouffées, insuffisante pour laisser mes quelques instants de jubilation s'exprimer. Foutue merde. Ash se plie, retient une première nausée avant de se plier à nouveau pour laisser sortir les restes de son dernier repas. Je continue de le fixer, impassible et toujours à la recherche de la bouffée d'air manquante. Mes lèvres sont sèches. Il semble à ma merci, tout ça parce que son corps lui rappelle à quel point il est en manque. Crampes, tremblements, nausées. Il semble à ma merci, parce que c'est à son tour d'être faible, et que mon corps a décidé de me laisser quelques minutes tranquille. Je n'ai pas encore gagné, je sais que d'ici peu, je ne tiendrai plus debout, que je me remettrai à vomir, comme lui. Je m'approche près du corps tremblotant d'Ash. Il y a toujours cette petite lueur de fierté dans sa tenue. J'attrape entre mes doigts fins un bout de sa tignasse blonde et à moitié rasé, faisant pencher sa tête en arrière pour souffler à son oreille. « Et maintenant Cendrillon, j'pense que tu vas moins ramener ta gueule. » Coup sec et rapide et s'écrase mon poing dans son ventre douloureux, lâchant ses cheveux au passage pour qu'il ne me vomisse pas dessus ou ne tombe pas dans mes bras. Et là ça recommence, le manque cruel d'air, les tremblements plus violent. C'est la haine qui me fait agir, sinon je serais resté sur mon matelas, à gémir en position fœtale, attendant qu'un dealer décide de faire son porte à porte habituel. Je me retient au mur, mon cœur frappant dans ma poitrine. Tout ça parce qu'il avait décidé de squatter la même piaule que moi dans une maison vide, et qu'on s'entendait comme chien et chat. « Ça finira jamais, ou ça finira mal hein ? Y a pas d'autre alternative.» C'était pas une trêve que je lui proposais. J'préférais encore qu'il se relève et me plante un couteau dans le ventre plutôt que de signer un cessez le feu avec lui. Malgré les tremblements, et tous les autres symptômes du manque, celui que je détestais le plus c'était le retour à la réalité, un truc clair, limpide, qui se sautait dessus avec agressivité. D'habitude, j'arrivais à m'enfermer, même contre ma volonté, dans des mondes imaginaires qui peuplaient les recoins de mon cerveau, des mondes pas forcément beaux mais qui m'offraient une sorte de protection contre les types comme Ash, comme les autres junky, ma mère, Sidney, … Mais pas pendant le manque, et je crois que c'était ça le plus douloureux.
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| Sujet: Re: Entre chiens et loups || Ash&Noé Mar 30 Nov - 20:48 | |
| Il fallait toujours que mon corps me lâche au bon moment. Le genre de moment où je lui aurait bien décoché un coup dans le ventre, histoire d'ouvrir un peu les hostilités. Mais non, je m'étais minablement effondré, terrassé par le mal qui me rongeait. L'esprit trop embrumé, le corps trop anémié, je ne l'ai pas vu arriver. Juste senti. « Et maintenant Cendrillon, j'pense que tu vas moins ramener ta gueule. » Le coup me coupe le souffle, malmenant mon estomac de nouveau. Son poing s'enfonce dans mes tripes, comme s'il cherchait à les expulser. Tentative presque réussie, je crache de nouveau sur le plancher, une bouillie mâtinée de sang. Merde, je vais quand même pas claquer comme ça? Parce qu'un petit con de camé est en train de me foutre une raclée? Cherchant un appuie contre le mur, j'éructe de nouveau, mon être tremblant de tout ses muscles. Je glisse lentement le long de papier peint déchiré, me laissant sombrer. « Ça finira jamais, ou ça finira mal hein ? Y a pas d'autre alternative.» Même plus la force de lui répondre, de lui cracher une vanne haineuse à la gueule... C'est pourtant pas l'envie qui m'en manque... Mes lèvres sèches ne veulent plus bouger, restant closes malgré les mots que je veux articuler. Je tiens à deux mains mon ventre meurtri, tentant de ne pas perdre tout contact avec la réalité.. Le taré pourrait en profiter.. Un tremblement violent agite mon corps, je ne suis plus qu'un pantin désarticulé qui tente vainement de lutter. Je lèves les yeux vers ce chiot que je hais tant, m'attendant à le trouver souriant. Mais son état est semblable au mien, la Reine Blanche n'épargne personne. Elle s'infiltre sans bruit dans votre vie, dévorant lentement vos forces, vos envies. On ne veut plus qu'elle, on ne jure plus que par elle. Elle, elle, elle. La Reine de nos Nuits sans merci.
Étouffant une toux rauque, je finis par trouver la force de me redresser. « T'as raison, on est condamné... Mais autant en profiter, viens me lécher les pieds et j't'épargnerais Blanche-Neige. » Accomplissant un ultime effort de volonté, je fais craquer mes phalanges, me redressant complètement. Mes tremblements se clament un peu, je vais pas te rater, enfoiré. M'approchant lentement, je l'attrape par le col pour le redresser, écrasant mon poing sur son nez. Pas assez fort pour le lui casser, juste le faire un peu saigner. Ouais, si y'a un truc que je supporte pas, c'est qu'on se croit supérieur à moi. Je le lâche, le laissant s'effondrer au sol. « Alors? Toujours envie de te pavaner, 'foiré? » Un petit coup de pied gentillet suit, venant caresser ses côtes exsangues. Puis un autre. Et encore un autre. Ouais, j'en profite tant que c'est moi qui ne suis pas à moitié claqué sur le plancher, tant que c'est moi qui n'est pas le nez dans la poussière, suffocant et crachant. C'est crade de faire ce que je fais, de frapper un mec en manque, mais tant pis, j'assume. J't'endend pas crier, Blanche-Neige, t'as perdu ta langue? |
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| Sujet: Re: Entre chiens et loups || Ash&Noé Lun 6 Déc - 20:26 | |
| Je regarde Alexander avec un sourire, refusant de fermer les paupières une secondes, pour savourer ce petit pouvoir occasionnel que j'avais sur lui. Main posé sur le bord du lit, pour ne pas tomber, je savoure doucement tout en essayant de contrôler ces tremblements de plus en plus violent. Comme une petite décharge électrique qui passe sous ma peau, entre mes veines. Ca me fait penser à mes premières fois, quand je prenais une dose « de temps en temps », c'est à dire une fois par semaine, ça me fait penser aux autres junkies que je revoyais plus maintenant qui me mettaient en garde, me disaient que j'allais pas continuer comme ça et que dans quelques moins, j'allais pitoyablement me vomir dessus. C'était ça les camés de Bristol, les camés de Londres ou de n'importe quel autre endroit. Il y avait aucun miracle, aucune classe. Tous ces films et séries avaient rendus la dope glamour, mais fallait nous voir, juste quelques minutes, avec Ash. Aussi faibles que des enfants, des gueules de cancéreux, et une haine a se faire exploser le cœur.
Il me répond pas, pas tout de suite, et je pense avoir gagné. Dans quelques minutes, je me reprendrais, et je pourrais me relever pour l'achever, une bonne fois pour toute. Lui casser le nez, un bras ou une jambe, et le laisser crever sur le sol. Personne viendra l'aider, il n'y a aucune solidarité dans notre milieu. « T'as raison, on est condamné... Mais autant en profiter, viens me lécher les pieds et j't'épargnerais Blanche-Neige. » J'avais la tête baissée, je regardais mes pieds en essayant de reprendre mon souffle et je l'ai pas vu se relever. Mes crises étaient pacagèrent, les siennes aussi, et je le sent m'attraper par le col, me redresser violemment en me toisant quelques secondes pour finalement m'écraser son poing sur le visage. Dans le nez. Le sang s'infiltre entre mes lèvres entre ouvertes, humidifiant mes lèvres d'un goût salé, infecte. « Alors? Toujours envie de te pavaner, 'foiré. » Il me lâche et je tombe, incapable de répliquer, incapable d'éviter son pied qui m'arrache un grincement de douleur. Deux autres suivent et il finit par me laisser. Putain. Et cette fois il y aurait personne pour me sauver. Noé Bomer, l'éternel gamin. Je venais pas du même monde qu'Alexander, et j'étais pas pré disposé à entrer dans celui des junky, de la violence … je sais pas à quel moment ça avait changé, à quel moment j'avais pris le mauvais chemin, celui totalement inverse de ce que ma mère voulait, de celui que Tabitha avait souhaité silencieusement. Alors fallait qu'on vienne me sauver, parce que j'étais pas fait pour être seul, et que j'étais dépendant des autres, il y avait pas d'autres mots. Il y avait des semaines où je me la jouais vagabond, mais j'avais vite fait de retourner dans l'appartement trois étoiles que je partageais avec Tabbie et Sidney. Même quand je voulais me tuer, parce que ma maladie prenait le dessus et ne me montrait pas d'autres alternative, il y avait toujours quelqu'un qui passait derrière et qui appelait le neuf cent onze. Alors là, c'est le moment où je dois dire un truc philosophique, une phrase pour dire que ce qu'on fait ça mène à rien et qu'on ferait mieux d'être pote, de s'entre aider et d'aller boire une bière tous les deux dans le bar du coin pour partager nos souvenirs. Un bras toujours entourant mon ventre douloureux, je me tourne, me pose sur le dos, tête posée contre les lattes de bois poussiéreux. « Dans cinq minutes c'est moi qui suis debout, et j'hésiterais pas à te le casser ton nez. » Et je me marre ; plutôt que de déballer mon coeur comme on l'aurait vu dans un tv show, j'me marre, même si ça me fait mal aux côtes, parce qu'aujourd'hui la situation semble plus désespérée que d'habitude.
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| Sujet: Re: Entre chiens et loups || Ash&Noé Ven 10 Déc - 17:21 | |
| C'est le genre de situation que me tape sérieusement sur le système. Le genre de situation où je regrette d'être tombée amoureux de cette salope de drogue, d'être accro à la poudre blanche, ouais d'être accro à cette putain pervenche. Peut-être que sinon, les choses auraient été vite réglées. J'arrive, défonce ta jolie petite gueule et repars. Happy End, ils furent heureux et eurent beaucoup de pilules bleues. Seulement, voilà, la réalité c'est bien moins joli que ça. C'pas le truc tout propre et mignonnet, comme dans les contes dont les enfants sont gavés à longueur de journée.
Il est à terre, le nez en sang, et continue encore et toujours de me provoquer. « Dans cinq minutes c'est moi qui suis debout, et j'hésiterais pas à te le casser ton nez. » Et ça le fait marrer. Y'en a qui cherchent vraiment à se faire buter. Ouais, on ne peut rien y gagner d'autre à ce jeu équivoque.. Mais d'un autre côté, il sait très bien qu'au point où en est, à gesticuler comme des pantins désarticulés, on ne fait que reculer que pour mieux sauter. Nous ne sommes plus que deux chiens au pied du mur, harassés, acculés. L'Hallali va t-il bientôt sonner? Le regardant de haut, profitant de ma supériorité, temporaire certes, mais tout de même existante, je lui crache dessus... et le manque d'une dizaine de centimètres. Mais c'est le geste qui compte comme on dit. Le geste de mépris ultime. Voilà, c'est le moment de sortir avec classe, histoire de dissimuler son angoisse. Une nouvelle crise se prépare et je tiens pas à ce que Blanche-Neige soit aux premières loges. Je me dirige vers la sortie et commence à descendre les escaliers, gueulant comme un dératé, un éternel sourire aux lèvres. « Crèves bien sur ton putain de plancher, duco... ».
Sourire bien vite effacé par les sirènes pleines de haine. фу, бля! [putain de merde!], les flics. 'Foirés, ils s'offrent une petite descente en journée..? Mais quelle merde.. Serrant les dents, je rebrousse chemin, revenant dans la pièce où commate à moitié Noé. Ouais, je le hais. Ouais, je peux pas me le voir en portrait.. Mais pas de là à le laisser en pâture à ces enfoirés. Clair qu'ils vont bien en profiter, une prise à cette heure de la journée.. Il va avoir droit à la totale. Menottes, petit tour au poste, interrogatoire plus ou moins aimable, - on va te faire cracher, putain de camé -, une nuit à croupir dans le vomi des putes et des alcoolos avant qu'enfin, on se rende compte que tout bien considéré, on a rien de tangible pour le faire coffrer. C'est pas Ben Laden, juste un pauvre junkie qui connait rien à la vie. J'peux décemment pas lui faire ça. Je lui aurait bien foutu une ou deux claques pour le secouer, mais je doute que ce soit d'une quelconque utilité. Pas le temps de réfléchir, je le ceinture sous les bras et le traine sur la moitié de la pièce. Il se débat, mais je tiens bon, ne le lâchant pas. « Ta gueule, фубля [putain], j'te sauve la vie. » Ouvrant une armoire qui avait connu des jours meilleurs, je le pousse à l'intérieur. J'entends ces putains de chiens qui montent les escaliers. « Hey, Davis, t'as eu des infos, pourquoi on est là? » Rire gras. Putain, magnes-toi de rentrer là-dedans! « T'es con ou quoi..? O'Maley a eu un tuyau sur un labo clandestin. » « Dans ce trou paumé? Tu déconnes? Shit.. J'aurais mieux fait de rester au central.. On va rien trouver. » « Fermes-la, avec un peu de chance, c'est le bon immeuble.. » « Tu parles... Comme si le mec allait installer son labo dans ce squatte crasseux... » Je finis par rentrer dans l'armoire à mon tour, refermant la porte et me serrant contre Noé. Noir complet. Pourvu que ces cons ne viennent pas faire un tour ici.. |
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| Sujet: Re: Entre chiens et loups || Ash&Noé Sam 18 Déc - 23:44 | |
| J'arrête de rire, scrutant le plafond en écoutant Ash aller et venir. Il crache, me manque de peu et décide de se barrer. Il a sa petite victoire là, et je l'imagine bien se marrer silencieusement en descendant les marches en bois, se repassant la dernière scène et sa putain de dernière réplique en mémoire. Et si je crève là tout de suite, je suis sûr que je vais finir par lui manquer... mes doses en tout cas. Fils de pute, laisse moi crever, j'vais maquiller ça en meurtre quand j'aurais la force de me relever et avec ta salive et tes empruntes partout, Tabitha va faire venir jusqu'au FBI pour te foutre en taule. Je porte le revers de ma main jusqu'à mon nez, essayant d'arrêter le flot de sang qui en coule toujours. Ça va jamais s'arrêter ? J'ai le cœur qui bat à m'arracher la poitrine, comme si je venais de courir cinq fois autours de la maison, dans les deux sens ; il tape aussi à travers mes temps, histoire de pas se faire oublier et m'arrache des larmes aux coins des yeux. Bordel, pourquoi j'avais rien laissé sur le frigo, une note qui disait que j'étais parti chercher de la came, que je serai sûrement dans un squatte. Ou les appeler ? Putain ouais, les appeler, pourquoi j'y ai pas pensé ? Un sourire se dessine sur mon visage, alliant douleur et espoir. Ma main plonge dans ma poche de jean, en retirant difficilement le portable. Je le remonte jusqu'à mes yeux, essayant de composer trois fois le numéro avant de finalement y arriver … Ça sonne un coup et j'entends une voix pré enregistrée de nana qui me scande que le réseau est indisponible mais que je pouvais toujours composer les numéros d'urgence. Bonne idée, les numéros d'urgence, je vais appeler les flics tiens, au moins ils viendront me chercher tout de suite, et ils m'offriront p'têtre le petit déjeuner d'main matin, après les heures de garde à vue.
J'entends de nouveau des bruits de pas dans l'escalier. J'ai toujours pas bougé, j'en ai pas la force à cause de mes jambes qui tremblent. Je sais même pas si les pas son vrais ou si c'est mon imagination … c'est peut être les battements de mes tempes qui résonnent si fort que je les prends pour un être vivant. Je ferme les yeux, me laissant envahir par les rêves. Décrocher. Je sent une pression et je quitte le sol. Quoi ? Je rouvre les yeux et actionnant machinalement mes jambes en bougeant les bras pour me sortir de l'étreinte, jusqu'à tomber dans le placard noir. Il y a des voix qui s'élève du bas, deux voix grasses d'hommes, et je reconnais celle d'Alexander par dessus, qui me dit de la fermer. Il y a un truc pas normal, je comprends pas pourquoi il est revenu. Faut que je me ressaisisse, que je retourne complétement dans le moment présent ; faut que je refoule toutes ses pensées et images qui m'arrivent en tête et m'emportent, faut que j'arrête de trembler à en faire grincer le placard. Les bruits de pas se rapprochent, je réussi à capter des mots et je comprends que les deux types sont de la police. Putain de flicaille, et dire que je pensais à les appeler quelques secondes avant … Bordel, mon portable est resté en plein milieu, sur le plancher. S'ils le trouvent ils vont avoir accès à mon nom, à ceux de dealers aussi … on m'enverra pas en taule, c'est pas comme si je revendais souvent. On me classera plutôt parmi les malades et on m'enverra en rehab quelques semaines. Ce qui me fait peur là, c'est les noms des dealers qui vont être balancé à la police. Ils ont une liste, il y en a forcément dessus. Ils vont pas faire d'état d'âme eux, ils vont me crever s'ils savent que c'est ma faute.
Ma main tremblante agrippe machinalement le tissus du tee shirt d'Ash, le serrant comme un gamin qui vient de faire une connerie et qui a besoin d'aide. Il venait de me sauver une fois, il allait peut être se bouger une seconde pour me la sauver de nouveau ? J'approche mon visage, pour souffler à son oreille, le cœur battant à cause du manque et de la nervosité. « Mon portable est resté au milieu de la pièce. Il y a des noms d'ssus, faut mieux pas qu'ils le trouvent. » Ash était forcément relié à un des types de la liste. Le monde des drogués était vaste, celui des dealers beaucoup moins ; une tête tombée, il y en avait toujours autours qui mangeaient avec. Vas y mec, devient mon héro, va chercher mon portable, il y a pas d'autres solution. Il peut bien me balancer une de ses vannes à la gueule ou une insulte après ça je m'en fout, faut juste qu'il me le récupère avant que les deux flics le prennent.
Je le sent bouger et je desserre ma petite étreinte contre le bout de tissus. Gosh, heureusement qu'il a arrêter de me renvoyer chier quelques secondes cette pourriture. Mais à peine il se redresse que mes mains se crispent de nouveau sur le tee shirt, le retenant dans son élan. Les deux flics viennent de débarquer dans la chambre, je les aperçois à travers une fissure. Merde putain, merde de merde. Je retiens ma respiration, seul les battements affolés de mon cœur se font entendre. « J't'ai dis qu'il y avait rien ici. Juste une vieille baraque qui sert de squatte à des clodos. » Le dénommé David fait quelques pas à l'intérieur de la chambre, histoire d'avoir bien fait le tour de la baraque et hausse les épaules. J'ai les yeux rivés sur mon portable, priant tous les dieux pour qu'il mette pas le pied dessus. Le type à le nez levé, il doit plus être en train de penser à sa bagnole ouverte qui stationne en face du squatte qu'au sol crade et poussiéreux. « T'as raison O'Maley, on rentre. ». Ils sortent et les pas s'étouffent au fur et à mesure. Mains toujours crispées sur Ash que je semble avoir oublié, je pousse un long soupire, la pression retombe doucement. |
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| Sujet: Re: Entre chiens et loups || Ash&Noé Mar 21 Déc - 22:26 | |
| Si un mec m'avait dit hier que je me retrouverait enfermé dans un placard avec Noé, coincé et priant pour ne se faire chopper, je lui aurait rit au nez. Ouais, putain, j'me serais bien marré... Sauf que là, ça m'fait moins rire, de vivre tout ça en vrai. En plus, ce petit con s'accroche à moi comme un perdu et me regarde avec de grands yeux suppliants. 'Fin je suppose, j'vois pas grand chose dans la semi-obscurité qui baigne notre petite armoire. Tout ce que je sais c'est qu'il est en train de niquer un tee-shirt qui m'appartient même pas, avec tout le sang qu'il perd là. 'Prochaine fois, je réfléchirais deux fois avant d'essayer de lui péter le nez.. Il se rapproche soudainement et moi, coincé, j'peux pas reculer.. il veut me frapper? « Mon portable est resté au milieu de la pièce. Il y a des noms d'ssus, faut mieux pas qu'ils le trouvent. » Ah. Ouais. Franchement, je crois pas en Dieu, mais là, j'aimerais bien qu'il existe. Juste histoire de me donner la force de résister à cette pulsion, cette pulsion brûlante qui voudrait que j'éclate la tête de Noé contre la porte ou un genre de joie comme ça. Qu'est-ce qu'il foutait avec son portable, bordel? Il voulait appeler sa mère pour qu'elle vienne le chercher? « Hey, maman, j'suis coincé dans un squatte, j'suis grave en manque et j'viens de me faire frapper.. Tu voudrais pas, genre, t'absenter 10 min pour me rapatrier? J'bouge pas, j't'attend. » C'est quoi ce vieux délire? Pourquoi faut que ça m'arrive à moi..? Comme si ma journée n'était pas assez pourrie.. Faut qu'en plus je me tape, au choix, un sauvetage de portable ou la prison à vie si les flics trouvent le-dit portable. En creusant un peu, Scotland Yard aurait vite fait le lien entre moi et le pyromane qui avait cramé la maison de Papa.. Arrestation, extradition, crevage en prison. Ouais, putain, j'vais crever en taule à cause de Noé. Ou peut-être que j'suis trop parano, j'sais plus trop.
Après quelques instants d'intense réflexion, je me décide à y aller en ayant l'impression que mon cœur va éclater.. Si les flics me choppent, j'suis tout aussi mort que s'ils trouvaient l'objet égaré. J'te jure que si je m'en sors vivant, Noé, j'te jure qu'un jour j'te ferais payer. Je commence à me redresser mais ce con m'agrippe comme un désespéré, m'empêchant d'y aller. Je vais pour lui gueuler de me lâcher mais j'en ai pas le temps. « J't'ai dis qu'il y avait rien ici. Juste une vieille baraque qui sert de squatte à des clodos. » Et heureusement. Merde, j'suis vraiment con.. Il s'en est faillit de peu que je foute en l'air le sauvetage improvisé de Noé. Les flics ont donc finit par débarquer dans notre petite chambre crasseuse. Merde. Là c'est le moment - un peu – tendu, où on se chie dessus. Le mec va forcement poser le regard par terre, il va voir le sang qui commence à sécher, le portable sur le plancher. Putain, c'est obligé, on va se faire chopper. Noé a l’œil collé contre la porte percée mais moi, j'vois rien, j'suis juste là, à prier comme un enculé. Allez, y'a rien, mec, écoute ton pote et rentre chez toi.. « T'as raison O'Maley, on rentre. » Raclement des pieds qui trainent sur le plancher, pas qui se font lentement oublier. Dire que j'suis soulagé serait un euphémisme.. Je serre brutalement Noé contre moi, oubliant que, 5 minutes plus tôt, j'voulais le tuer. D'ailleurs j'crois même que j'me laisse un peu trop emporter, j'ai une main qui s'est perdu un peu trop au sud, c'est limite des prélims mon étreinte de soulagement. J'le lâche, me racle la gorge, un peu gêné. « Désolé, j'tais soulagé, c'est pour ça que.. j'me suis un peu accroché à toi. » Histoire de faire bonne figure, je tente de sortir de cette putain d'armoire, de prendre un peu de distances quoi. Mais voilà, le truc c'est que la porte veut pas s'ouvrir. |
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| Sujet: Re: Entre chiens et loups || Ash&Noé Mer 22 Déc - 19:34 | |
| J'croyais pas non plus à toutes ces histoires de bon dieu. Enfin si, parfois, quand ça pouvait m'être utile. Alors, recroquevillé dans mon placard de fortune, je lui répétais de faire partir ses flics. S'il était aussi bon qu'on le disait, il pouvait y mettre du siens pour sauver ses deux agneaux perdus nan ? Ou s'il avait une dent contre Alexander, il pourrait toujours s'en prendre à lui plus tard ; j'étais pas obligé de tomber avec lui. Petit Jésus ou pas, les deux flics avaient finalement fait chemin inverse, me permettant de retrouver mon souffle quand la porte d'entrée claqua. Enfin, jusqu'à ce que je sente les lèvres d'Ash se poser sur les miennes. Ça à l'air de le mettre en joie de pas s'être fait prendre par les flics, tellement qu'il me serre à m'en faire mal. Je sent une de ses mains glisser sur mon torse, en direction de mon bas ventre. Merde, il lui prends quoi là ? Un trop plein d'adrénaline. C'est pas bon pour mon cœur ça, d'enchaîner les paniques. Il recommence à battre à tout rompre, mais plus pour les même raison. Il y a plus aucun danger, quoi que … si ça se trouve il essaye de me faire baisser ma garde pour m'encastrer la tête dans le mur derrière l'armoire. Je le laisse faire, sans oser bouger. De toute façon, je suis coincé, légèrement bloqué sous son corps. « Désolé, j'tais soulagé, c'est pour ça que.. j'me suis un peu accroché à toi. » Ash se redresse, se racle la gorge et se précipite presque sur la porte de l'armoire. Je le fixe sans rien dire, trop étonné et amusé par la situation, avec l'irrésistible envie de répondre au j'me suis un peu accroché à toi.. Un peu ? Ouais, enfin si t'avais pu me mettre la main sous le futal, tu l'aurais fais.
La porte claque mais semble pas vouloir s'ouvrir. J'entends Ash crogner. Quoi ? Il me fait le coup de la panne ? Désolée mademoiselle, on est coincé, il y a plus d'essence, et juste toi et moi enfermé dan s la bagnole. Je secoue la tête en soupirant, prenant appuis sur mes deux mains pour me redresser tant bien que mal, prenant soin de pas lui écraser les doigts au passage. Je pose mon épaule sur la porte en bois, pour l'ouvrir. Je suis pas une jeune pucelle, on me fait pas de plan drague foireux comme ça. L'effet aventure l'a peut être excité mais je vais pas m'abaisser à lui rouler des pelles dans une boite en bois. Bon, elle a pas l'air de s'ouvrir cette porte. Je tente un nouveau coup d'épaule ; le placard se met à trembler. Merde, il est vieux, faut mieux pas qu'il s'écroule avec nous dedans. J'suis allé trop vite et mon épaule à glissé contre le bois et je me retrouve affalé sur Ash. Nez contre nez. J'ai une brutale envie de lui mettre un coup de tête, et comme une envie d'lui retirer son tee shirt. La deuxième proposition semble plus appropriée, et sans réellement réfléchir, je pose mes lèvres sur les siennes. Baiser passionné et violent, ma main passant sous son débardeur et le forçant à l'enlever. Saloperie de junky, qui cache un corps de rêve. Je suis presque sur lui, le dominant par la taille. Au moins, j'ai la satisfaction d'avoir le dessus dans ce qu'on fait.
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| Sujet: Re: Entre chiens et loups || Ash&Noé Dim 2 Jan - 20:05 | |
| Merde, j'dois vraiment avoir l'air d'un con. Il va s'imaginer que je veux profiter de la situation, genre « tiens, c'est balo, on est coincé tous les deux ici, pourquoi on en profiterait pas? » Ouais, putain, c'est vraiment minable. Je l'entend soupirer, apparemment désespéré. Remarque, si j'avais été à sa place, j'y aurais pas cru non plus. Il tente de se lever comme il peut, prenant garde de ne pas m'écraser au passage, ce serait dommage. Il donne un vague coup d'épaule, faisant trembler notre cocon de bois.. sans grands résultats. J'hésite à éclater de rire, histoire de lui prouver qu'il est pas plus doué que moi. Mais je me retiens, ne tenant pas à prendre un coup malencontreux.. Ouais, j'me contente de sourire comme un con, espérant qu'il ne remarque pas que je me fout de lui. Son honneur de mâle étant en jeu, il essaye de nouveau mais se rate et glisse, se retrouvant affalé sur mon corps écrasé. Nos souffles saccadés s'emmêlent, nos yeux se croisent, irréels. Je peux voir dans son regard son hésitation, allez, venges toi, j'vois bien que t'attends que ça. J'suis à moitié écrasé, mes poings sont liés, j'compte pas sur ta pitié. Mais au lieu de me prendre une raclé, il m'offre un baiser... Le con. Nos lèvres se rejoignent dans une étreinte brûlante, violente. Ses mains s'aventurent sur mon torse, me forçant à enlever mon tee-shirt. Il reste là et me regarde un instant, me dominant.
Sans vraiment réfléchir, je lui attrape la nuque et l'attire de nouveau contre mes lèvres, le mordant presque. Ma respiration se fait un peu plus erratique, suivant les tremblements de mon cœur incandescent. Merde, c'est le manque ou Noé qui me fait cet effet? Peut-être les deux tout bien pensé.. Son tee-shirt subit le même sort que le mien, évincé de son corps élancé. Je lève les yeux vers lui, hésitant entre le haïr un peu plus ou.. le haïr un peu plus en fait. Merde, Noé, avec toi c'est trop compliqué. Si on se hait tant que ça, qu'est-ce qu'on est train de faire là? Je sais plus trop où j'en suis, ce que je ressens pour lui. Mes mains s'aventurent de nouveau sur son corps, le caressant presque violemment. Y'a une putain de tension dans l'air, une tension qui trésaille, qui me pousse à faire quelque chose que je vais regretter, j'le sais. Seulement voilà, j'peux pas m'en empêcher. Mes doigts sont arrivés là où fallait pas. Je le regarde de nouveau, effaçant mon air de louveteau, le remplaçant plutôt par un sourire carnassier un tantinet amusé. Ouais, j'te provoque encore, histoire que tu me baffes, que tu m'arrêtes là, que mes mains n'aillent pas plus bas... |
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| Sujet: Re: Entre chiens et loups || Ash&Noé Jeu 6 Jan - 15:35 | |
| J'crois pas qu'à notre âge, ce soit les hormones qui nous travaillent. J'sais pas franchement ce qui me pousse à l'embrasser en échange, plutôt qu'à lui mettre un coup de tête pour l'avoir laissé touché mes lèvres. Non non, au lieu de ça je lui tombe dessus, et sans vraiment réfléchir, j'ai déjà attaqué la découverte de son torse avec mes mains, la conquête de ses lèvres avec ma langue. Foutu camé. Pourtant le manque de dope devrait me calmer, et j'suis pas non plus en total absence de sexe. Au contraire, ça a toujours été bien rempli de ce côté là, que ce soit avec Tabbie et Sidney à l'appartement, ou les nymphos de l'hopital psy qui me violaient presque, les mecs branchés dans les night club pour s'envoyer en l'air dans la back room. Non, j'étais franchement pas désespéré sur ce plan là. J'avais pas besoin de sauter sur Ash, pas besoin de lui tout court dans ma vie. C'était beaucoup trop compliqué, il me repoussait totalement, pire, je le haïssais … mais c'était ça qui m'attirait. Le fait qu'il soit un enfoiré de première, un voleur, celui qui n'aurait pas hésité à me planter dans les squattes pour se faire un fix. Alors je réfléchis pas vraiment à ce que je fais, j'me laisse emporter par le désir brûlant que j'ai pour lui, pressant son torse de mes mains, sentant son cœur accélérer, pour atteindre un peu plus ses lèvres, réduire cette distance infime qui nous sépare encore. Je sent sa main sur ma nuque, il en a envie aussi, je le sent. L'attirance est palpable, même si le tableau qu'on offre est minable. Je sent ses dents rencontrer ma lèvres inférieur. Même là on cherche à se faire mal ? Ses mains rentrent dans la partie. Il n'y a aucune tendresse. Si jamais on continue, ça sera de la baise, juste de la baise et rien d'autre. Ça ne sera pas la même chose qu'avec Sidney, quand je brûle d'amour entre les draps. Un truc presque bestial, grégaire. Plus je l'embrasse, plus je passe mes mains sur son corps brûlant, et plus je me déteste. Putain, mais je fais quoi là ? Je devrais plutôt essayer d'ouvrir cette porte et me barrer, je devrais poser ma main sur son cou et le menacer de ne plus jamais croiser ma route - encore -. It's beyond my control.
Sa main glisse le long de mon torse, s'arrêtant sur mon bas ventre. Mes lèvres sont posées dans son cou, et je trésaille à cette sensation. Je me redresse un peu, croisant son regard moqueur, son sourire agaçant. Au désir se mêle la haine, constamment présente quand je me retrouve en face de lui. Deux sentiments qui se battent en duel pour Ash, sans jamais prendre le dessus. Alors c'est ça ? Toute ma vie je vais avoir envie de toi ? Toute ma vie je vais avoir envie de dégager violemment cet air sur ton visage ? Tout ce que je veux là, c'est le voir souffrir, tout ce que je veux, c'est revoir ce désir dans ses yeux. Sa respiration le trahis, ce défis me tue. Je me redresse, un peu, main toujours posée sur son torse, en appui. Mes doigts laissent des marques rouges sur sa peau porcelaine. Je lui lance un regard noir, bouche entre ouverte. Je devrais sortir de ce placard avant de regretter quoi que ce soit. Ma main part déjà à la rencontre du bois. Et puis merde, je me penche de nouveau, mes lèvres rencontrant son torse. Va te faire foutre Leonov, va te faire foutre. Je remonte de nouveau à ses lèvres, comme si elles m'attiraient contre ma volonté. Je souffle, m'arrête quelques secondes. « c'est des conneries. » Avant de reprendre là où j'en étais, ma main courant elle aussi jusqu'à sa ceinture, dégrafant le bouton dans un petit clic métallique.
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Invité
| Sujet: Re: Entre chiens et loups || Ash&Noé Dim 16 Jan - 21:57 | |
| J'sais plus trop ce que je fais là, perdu dans un enfer dont je ne veut pas. L'enfer, la vie. Putain, j'aurais du me suicider, tout aurait été plus simple. Personne à désirer, personne à détester. Pas de relations compliquées, pas de regrets. Mais la vie n'est pas aussi simple que ça. Suffit de s'y accrocher pour se faire dévorer. Et c’est précisément ce qui est en train de m'arriver. Depuis que je connais ce mec, ça a toujours été comme ça, j'l'ai toujours fait chier parce que.. chais pas, c'est le genre de personne dont il est facile de profiter. J'vais pas dire qu'il y a écrit « pigeon » sur son front mais je sais qu'il n'essayera pas de buter si je tente de lui piquer sa dope. P't'être qu'un jour ça arrivera.. J'espère ne pas être là pour voir ça. J'sais bien qu'il ne faudra pas m'attendre à sa pitié, avec tout ce que je ai fait déguster. J'suis comme ça, incapable d'être sympa. Il est plus facile de détester que de se lier d'amitié. Mais là... On a franchis une frontière, un truc qui fallait pas dépasser. On a cédé au désir qui couvait. J'te jure qui un jour on se recroise, j'te tabasserais Noé, j'te tabasserais parce que j'ai pas su me contrôler. J'te tabasserais parce que t'es pas mal et qui y'a un putain de truc chez toi qui donne envie.
Ses lèvres me font réprimer des frissons que je suis incapable de contrôler.. Je le sens hésiter. Putain allez, barres-toi, fous-moi un vent, j'en ai rien à foutre. Fais-le parce que j'y arriverais pas. J'arrive plus à rien quand t'es au-dessus de moi. Il s'appuie sur moi et me lance un regard noir, à deux doigts de sortir. Je soutiens sans mal l'affront glacé de ses yeux froids, plein de haine pour moi. Une seconde passe.. puis une autre. Et ce con se repenche vers moi, embrassant mon torse frissonnant. Je me laisse faire, n'ayant pas la force de protester. Nos lèvres se croisent de nouveau tels des aimants, incapables de résister à leurs polarités. Il s'arrête un instant et murmure dans un souffle rauque quelques paroles perdue dans le vent. « C'est des conneries. » J'sens sa main qui défait lentement ma ceinture, accentuant la brûlure qui nait dans mon bas-ventre.
Sans réfléchir plus longtemps, je défais la fermeture de son jean et glisse une main sous son calbut, commençant à le caresser avec un désir non-dissimulé. Pas de romantisme, pas de petits mots tendrement chuchotés. Juste un putain de désir impossible à réfréner. Ma bouche vient de nouveau chercher la sienne, ma langue s'aventure entre ses lèvres entr'ouvertes et je l'embrasse jusqu'à en étouffer, jusqu'à ce qu'on puisse plus en respirer. Je finis par le lâcher, haletant contre son corps brûlant. J'peux pas m'empêcher de le provoquer, de murmurer contre ses lèvres blessées. « Putain, ouais, tu fais chier à être pd.» |
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Invité
| Sujet: Re: Entre chiens et loups || Ash&Noé Dim 16 Jan - 23:16 | |
| J'sais très bien qu'il est comme moi là, à se torturer l'esprit en se demandant si c'était le truc à faire. C'est même plus à se demander, la réponse elle était déjà là avant qu'on commence : non putain, non on devrait pas être là. Pourquoi il est resté dans la chambre hein ? On l'sait très bien comment ça se passe quand on se retrouve en face de l'autre. Si c'est pas un penchant masochiste. P't'être de la fierté sinon, à se dire qu'on est plus fort que l'autre. Ou de la vengeance, parce que la dernière fois, c'était l'autre qui nous avait baisé. Le fait est qu'on devrait s'éviter. La ville est grande, il n'y aurait pas de mal. Et si jamais on tombait nez à nez, on avait juste à retourner sur nos pas, sans se dire un mot, sans se balancer un regard. C'était facile de contourner quand on le voulait vraiment. Surtout que là, il y avait du danger. Pas forcément pire d'un côté que de l'autre, mais il y avait la haine qui pouvait pas s'empêcher d'exploser. Un jour ça finira mal, c'est ce que je me répète à chaque fois. Le genre de phrase que je balance, un sourcil arqué et un sourire à la con quand je parle d'Ash à Tabbie, quand on se lance dans nos grandes confidences. Tu verras, un jour ce fils de pute et moi, ça finira mal. Ça me parait drôle sur le coup, parce que je l'ai pas en face de moi, que j'ai qu'une image qui me tourne dans la tête et qu'elle pourra pas m'atteindre elle. Aujourd'hui, je crois qu'on a franchi le point de non retour, le truc qui vient tout gâcher, ou qui embrouille tout – sous entendu qu'il y avait quelque chose de clair -. J'sais pas si c'est ses yeux, ou si c'est sa bouche, peut être le tout ou rien du tout, mais je me sentais plus la force de résister. Pire que ça, je ne pensais même plus une seule seconde à m'en aller. Ce que je voulais maintenant … c'était lui, juste lui et son corps, encore recouvert de ce jean que j'essaye de lui arracher.
Non c'est pas romantique, c'est pas comme les premières fois qui s'font en douceur, qui passe par le contact parce que c'est ça qui uni les personnes, la douceur et les conneries dans le genre. J'aime la baise, mais je reste toujours un minimum présent. C'est mon plaisir d'abord, mais je pense aussi à celui de l'autre, un peu. Là j'ai juste envie pour moi, je m'en fout s'il a mal ou s'il regrette. J'le veux et c'est tout. Ash commence à s'attaquer à mon propre jean, s'y prenant avec plus d'adresse, et glissant sa main dans mon caleçon, et me témoignant de tout le désir qu'il avait pour moi. J'laisse échapper un soupire, coupé par ses lèvres de nouveau posées sur les miennes, sa langue cherchant la mienne instinctivement. Je continue de le déshabiller, ma main tremblant presque sous ses caresses. Putain que c'est bon. « Putain, ouais, tu fais chier à être pd. » Sa phrase m'arrache un sourire. Elle est pas là pour me flatter, ou pour me faire plaisir, mais ça m'amuse. C'est bon, j'ai réussis à retirer son pantalon, ou au moins le baisser jusqu'à ses genoux. On est mal positionné, on a pas d'espace et je m'écrase presque sur son corps brûlant. Mes lèvres se posent une nouvelle fois dans son cou, ma main allant à la rencontre de son sexe. « Ça a pas l'air de t'déplaire pourtant. » Tu veux continuer à me provoquer, j'ai pas encore perdu la faculté de te répondre, même si ça ne saurait tarder. J'ai assez de place pour reculer, mes lèvres traçant une ligne imaginaire de baisers jusqu'à son bas ventre. Je fais glisser son caleçon, et ma ligne vient s'arrêter sur sa destination initiale. Ma langue court le long de son sexe, joue avec. J'ai envie de lui, mais faut que je le fasse réellement succomber avant qu'il ne soit totalement miens. Mon manège dure quelques minutes avant que je remonte jusqu'à son visage, cherchant quelques secondes le contact de ses lèvres, une main se baladant dans ses cheveux. « Pas l'air du tout. »
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Invité
| Sujet: Re: Entre chiens et loups || Ash&Noé Mer 19 Jan - 1:17 | |
| J'ai toujours pensé qui y'avait pas trente-six façon de baiser. Soit c'est par amour, j'dois dire que ça m'est arrivé qu'une fois, soit c'est juste pour satisfaire une pulsion. Le truc avec Noé c'est que c'est ni l'un ni l'autre.. Pire qu'une pulsion, pire qu'un truc que je peux pas contrôler. Trop tard pour reculer, j'me suis laissé emporter. Un peu comme quand je commence à tabasser un mec et que j'peux plus m'arrêter, un truc bestial qui me dévore, encore et encore. J'm'en veux, j'lui en veux mais j'peux pas m'empêcher d'en vouloir plus, de le voir lui et sa putain de bouche, ses putains de caresses, ses putains de mains sur mon corps agonisant. J'dois surement être qu'un maso parce que je sais très bien qu'entre nous y'aura jamais rien. Rien d'autre qu'une haine partagée, qu'un désir irrépressible, impossible... Et si c'est pas le cas, on sait tous les deux comment ça finira. Mal, ouais, parce que les histoires dans ce genre là finisse toujours comme ça.
Ses caresses me ramènent à la réalité, plaisir enflammé. Son corps tremblant ne fait qu'exacerber un peu plus mon désir tandis qu'il tente -avec plus ou moins de succès- de baisser mon jean, devenu gênant pour la suite des évènements. L'espace confiné n'arrange pas les choses, on est coincé dans un putain de recoin, j'peux pas échapper à ce corps ardent qui se fait désirer un peu plus à chaque instant. « Ça a pas l'air de t'déplaire pourtant. » J'ai envie de lui répondre que si, ça m'déplait beaucoup même mais les mots restent coincés dans ma gorge, j'suis incapable de parler quand sa bouche vient m'effleurer. J'en suis réduit à me mordre les lèvres quand sa main retourne de nouveau vers mon bas-ventre, j'te laisserai pas si facilement gagner, j'l'aisserais rien échapper. Ses lèvres descendent lentement, dessinant des lignes enflammées sur mon corps nerveux qui tellement en veut. Il finit par enlever le dernier rempart contre sa langue qui s'empare aussitôt de mon sexe, l'effleurant, jouant pendant que moi, j'me sens agoniser dans un rêve incandescent. Mon corps se cambre instinctivement, j'peux pas m'empêcher de pousser un nouveau soupir de plaisir parce que putain, c'est tellement bon... Il finit par remonter jusqu'à mes lèvres, juste pour me priver, juste pour exciter un peu plus mon désir enfiévré. « Pas l'air du tout. » Vas te faire foutre, Noé, vas te faire foutre d'être aussi bandant. Ses lèvres sont à quelques centimètres des miennes et j'peux pas m'empêcher de lui attraper la nuque pour le pousser brutalement contre ma bouche implorante. J'arrive même pas à résister à un baiser. « C'est qu'une impression, tu vois bien que si j'voulais j'me casserais.. » Instant de flottement, nos souffles se mêlent, j'le regarde dans les yeux, j'en oublie la suite de ma réplique censée le tuer.. « .. J'me casserais, ouais.. Mais j'reste parce que... » Allez, concentre-toi, fais abstraction de ses putains d'yeux bleus.. « .. parce que... j'ai une putain d'envie de toi et que si tu la satisfais pas, j'te jure que j'hésiterais pas. » Je presse de nouveau sa nuque, le forçant à me donner un nouveau baiser, espérant vainement qu'il oublie ce que j'ai dit. J'tremble presque contre lui tellement j'ai envie d'apaiser ce feu qui dévore mon corps. Sans réfléchir plus longtemps, j'le force à se lever et j'lui enlève son jean précipitamment, me foutant de savoir si ça lui convient ou pas comme ça. Juste une putain envie de le baiser, là, maintenant. |
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Invité
| Sujet: Re: Entre chiens et loups || Ash&Noé Lun 31 Jan - 22:44 | |
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Ses soupires sont comme des récompenses. Ouais, la preuve de mon empire sur lui. J'aime savoir qu'il prend du plaisir, et que ce plaisir, c'est moi qui lui donne, que ce sont mes lèvres qui le font trembler, ma langue qui le fait brûler. Le goût de sa peau est sucré, et j'aurais presque envie de le manger. D'arrêter le temps quelques secondes, pour le voir tête renversée, bouche entre ouverte, et ce son s'échapper alors qu'il tend vainement de le retenir. Pourquoi fallait tout compliquer, même dans ces moment là, même quand les yeux des autres étaient trop loin pour nous regarder, nous juger. Il se retient, et je n'ai qu'une envie, le faire craquer. Je remonte doucement jusqu'à ses lèvres, le privant quelques instants de mes caresses. Mon bassin collé au sien, pour lui rappeler le cadeau de fin. J'ai envie de lui, c'est la seule chose que je ne me cache pas. Envie de li et disparaître ensuite. Pas comme ceux qui laisse un mot, pour souhaiter une agréable vie et ne plus jamais revenir … disparaître et me foutre sous mes couettes, en regrettant amèrement ce qui aller se passer. J'suis trop loin pour m'en aller, et l'hésitation n'est même plus en question. J'suis trop embarqué mais je connais déjà l'issue. Parce que c'est comme ça, que je ne peux que m'attacher sans vraiment l'être, que cet imbécile, j'allais de nouveau le croiser, et que je me retrouverai con en face de lui, sans savoir quoi faire, comment agir. Au final c'était peut être comme ça qu'il allait gagner, sur notre jeu de domination : en se faisant désirer, en me donnant son corps à m'en faire trembler, pour au final, me laisser vide de haine. Je pense pas à l'après, mais c'est sûr que ça va me torturer, que ce soir, j'allais me lover dans les bras de mon amie rousse, pour lui raconter mes malheurs. Au secours, j'ai couché avec le mec que je détestais le plus à Bristol, au secours, j'ai tellement aimé ça. Enfin aimer ça, cette affirmation restait à voir.
Sa main passe derrière ma nuque, m'attirant contre ses lèvres. Doucement kotenok, j'ai tellement envie de les retrouver, que ton empressement est inutile. Mon souffle me manque, mes lèvres se retirent, et les siennes se mettent en mouvement. « C'est qu'une impression, tu vois bien que si j'voulais j'me casserais.. » Menteur, ton corps te trahit, tes soupires aussi. J'lui aurais bien balancé un truc cinglant, mais rien que l'idée, de le voir partir me retient. « J'me casserais, ouais.. Mais j'reste parce que... » Pas même un sourire moqueur de ma part, juste ses yeux que je dévore des miens. Putain qu'ils sont beaux, confus et plein de désir. « .. parce que... j'ai une putain d'envie de toi et que si tu la satisfais pas, j'te jure que j'hésiterais pas. » Je sent ses mains passer sur mon corps, m'obligeant à me relever pour qu'il m'ôte mon jean. Reste pas couché, vient me rejoindre, on sera mieux debout. Plus vite ça sera terminé, mieux ça sera ? Je crois pas. Ma main vient chercher la sienne, toujours posée sur les rebords de mon jean maintenant à terre, et je le force à se relever à son tour, le poussant contre une des parois de l'armoire. « T'casses pas avant de m'avoir montré ce que tu vaux. » Mes lèvres se posent de nouveau sur les siennes, et je souffle à son oreille. « пеструшка . » J'esquisse un sourire, par pure provocation. T'as vu, moi aussi j'utilise la langue de Tolstoï.
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Invité
| Sujet: Re: Entre chiens et loups || Ash&Noé Dim 13 Fév - 17:21 | |
| Je sais même pas comment on est arrivé là, dans cette armoire minable, dans cet immeuble minable, dans cette situation minable. La journée avait pas mal commencée, j'l'avais un peu tabassé, lui aussi, rien de très inhabituel. Et il avait fallu que ces putains de flics débarquent, foutent tout en l'air avec leur fouille de merde. Le simple fait de me retrouver enfermé avec lui avait suffit pour que tout dégénère. Ouais, Noé m'avait toujours attiré mais jamais je me serais abaissé à baiser avec lui. Jamais... Du moins c'est ce que je croyais. C'est pas faute de vouloir résister à ce corps que je sens encore contre moi mais j'ai mes limites, j'suis humain. Et un mec, de surcroit. Pas spécialement en manque mais pas vraiment satisfait non plus.. Putain, Noé, tu fais vraiment chier. Qu'est-ce qu'on allait faire si jamais on se recroisait? S'ignorer? Se tabasser? Y'a que la dernière solution qui me parait vraiment envisageable. Parce que c'est la seule qui me permettrait d'oublier cet instant. D'oublier à quel point je le désire, presque au point d'en souffrir. D'oublier un vœu secret qui nait et qui finira par me dévorer.
Mes gestes précipités, mon désir exacerbé, mes paroles erratiques me trahissent. Suffit de m'entendre parler pour deviner que non, j'ai pas l'intention de me barrer.. J'attends une quelconque provocation de sa part, un truc qui me donne envie de me casser, d'arrêter l'erreur qu'on fait. Mais rien ne vient, même pas une petite vanne moqueuse. Il me force à relever et me pousse sans ménagement contre les parois de l'armoire qui tremble dangereusement. On prend des risques maintenant? « T'casses pas avant de m'avoir montré ce que tu vaux. » Ouais, on prend des risques. Ses lèvres viennent de nouveau chercher les miennes et je répond à son baiser, avide de ses caresses éhontées. Il se recule une seconde et vient doucement me chuchoter à l'oreille, esquissant un sourire provocateur. « пеструшка . » Je souris à mon tour, amusé. « Mh.. Mais c'est que la petite пеструшка parle russe maintenant.. T'aurais du me le dire plus tôt, j'me serais pas fatigué à t'insulter dans ma langue maternelle, fucking wanker. » Je glisse de nouveau ma langue entre ses lèvres à demi-closes, mes doigts courant sur tout son corps, voulant en explorer les moindres parcelles, voulant connaître chaque recoins de sa peau brûlante. Je viens embrasser son cou, déposant une marque rouge près de sa clavicule, histoire qu'il ne puisse pas porter de débardeur pendant trois jours sans se taper la honte. « J'te laisse un petit souvenir au passage.. » Une marque d'adolescent pour se souvenir d'un après-midi envolé... Mes mains continuent de caresser son corps, arrivant à son bas-ventre que je caresse lentement. J'effleure son sexe en me mordant les lèvres, sentant son désir brûlant sous mes doigts. Je me penche un peu plus vers lui, venant chuchoter contre son oreille. « Tourne-toi. » Allez, qu'on en finisse et que l'on s'éloigne, avant de ne plus savoir quoi faire de ces sentiments emmêlés qui vont nous dévorer.
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Invité
| Sujet: Re: Entre chiens et loups || Ash&Noé Lun 14 Fév - 11:12 | |
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Je sais pas ce qu'il y a de plus excitant, entre rêver un moment sans qu'il n'arrive, ou enfin le vivre. J'sais bien qu'il en avait déjà eu envie, moi aussi, mais on avait préféré se cracher à la gueule plutôt que de se laisser tenter par un geste. C'était le monde à l'envers, le retournement de situation latente qui devait arriver. Ash debout en face de moi, ses lèvres sur les miennes, sa langue cherchant le contact que je lui apportais, comme une bouffée d'oxygène. C'était ça, à cet instant, j'avais envie de lui comme d'une putain de bouffée d'air. Don't think about the future, juste se concentrer sur l'instant présent, sur la chaleur qu'il dégage, sur l'endroit confiné, nous étouffant presque, nous obligeant à rester collé l'un à l'autre. Et se rappeler, qu'il n'y a pas de place pour un lendemain, qu'il n'y aura pas de promesse, pas de nous. Échanges de bon procédé, murmures de provocation soufflés au creux de l'oreille pour se rassurer. Je te hais, tu le sais. « Mh.. Mais c'est que la petite пеструшка parle russe maintenant.. T'aurais du me le dire plus tôt, j'me serais pas fatigué à t'insulter dans ma langue maternelle, fucking wanker. » Sa langue se glisse entre mes lèvres, réprimant un nouveau sourire. Avant de descendre le long de mon cou. « J'te laisse un petit souvenir au passage... » Connard. J'vais devoir me trimbaler avec sa marque toute la semaine, refusant d'expliquer d'où elle provenait à Sidney, l'évoquant tout juste à Tabbie. Sa main court le long de mon corps, caressant de nouveau mon désir. « Tourne-toi.. » Je m'exécute, docile. J'en meurt d'envie, de le sentir en moi, que ses caresses se fasse plus dur, de ressentir toute sa passion. Je pose une main sur le bois du placard, tête à demie tournée vers Ash, pour conserver la pression de ses lèvres. Ses mains courent le long de mes reins.
[…] J'ai le cœur qui risque d'exploser, couplé à ma respiration saccadée. Orgasme brûlant, puissant. Et si les flics étaient restés, ne serait ce que sur le palier, ils auraient entendu, cette symbiose qui nous avait fait gémir, que je n'avais pas réprimé. On dirait deux adolescents, là, l'un contre l'autre. Comme pour leur première fois, qu'ils ne savent pas dissimuler. Ash reste quelques secondes de plus en moi avant de se décaler, respiration courte lui aussi. Je me retourne, corps encore tremblant, et ma main vient se nicher sur sa nuque, mes lèvres se posant sur les siennes pour un baiser doux, comme si toute la brutalité d'antan, toute cette rivalité, c'était effacée en l'espace de ces quelques minutes. Et maintenant ? Putain, pourquoi faut toujours que je gâche mes moments de paix ? Yeah I always find somethin' wrong. Je me décale, collant mon dos au mur, une main toujours posée sur son torse. « C'était ... » Stop, stop Noé, arrêtes de parler, fout pas ce moment en l'air. « … une foutue connerie. » Mes yeux parcourant le sol, comme s'il était d'une importance capitale, j'ai vite fait d'attraper mon caleçon pour l'enfiler. Ce qu'on a fait, ça rime à rien, ça ne mène nul part. Mais je ne voyais pas ça comme une erreur, le dire c'était plus un moyen de me rassurer au final. De me protéger. Je relève les yeux vers la porte, évitant soigneusement le regard du russe. « Comment on va sortir... » Plus pour moi que pour lui. Je passe une main dans mes cheveux, laissant échapper un soupire. Blasé, ouais, totalement.
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Invité
| Sujet: Re: Entre chiens et loups || Ash&Noé Lun 14 Fév - 17:08 | |
| Même en étant totalement défoncé, j'veux dire, vraiment parti dans un bad trip, jamais je n'aurais osé songer à cet instant. J'ai envie de dire que ouais, on baise et qu'il n'y aura rien de plus, que Noé c'est le coup d'un soir qu'on ne rappelle jamais. Sauf que voilà, on est tout les deux cleans, l'alcool ou la coke ne nous serviront pas de prétextes pour expliquer tout ça. Et, putain, il ne doit même pas être 19h. Pourquoi j'ai autant envie de lui? Pourquoi lui en particulier? Tout allait si bien quand on se haïssait proprement, quand on se crachait dessus salement, quand on s'envoyait des vannes à la gueule. Les choses n'étaient peut-être pas franches, y'avait toujours ce désir qui couraient sous les mots, ces non-dits qui dormaient quand on se battait, mais ça ne restait que des rêves de camés, éthérés, qui s'évaporaient dès que nos regards se croisaient. Mais maintenant qu'il est là, ses lèvres contre les miennes, ses reins sous ma main, je ne sais plus. Plus vraiment si cette haine ne cache pas autre chose, comme un drap tendu sur un cadavre que je voudrais ignorer.
Un baiser. Un baiser pour oublier ces pensées malsaines qui me rongent, embrasse-moi encore, donne moi une raison de te haïr un peu plus fort. Je ferme les yeux, me mordant les lèvres pour ne pas laisser échapper un cri de plaisir, c'est si bon d'être en lui, de sentir son corps frémir de désir contre le mien. Mais j'me laisse pas aller, ne voulant pas lui montrer que j'prend mon pied. J'le baise comme un autre, j'me laisse pas aller à une quelconque sentimentalité, j'suis plus un putain d'adolescent, j'ai plus quinze ans.
[…] Mes reins brûlants me supplient de céder, céder à cette passion qui nous emporte tous deux loin de ce monde déchiré, qui nous fait gémir sans pouvoir nous retenir. Haletant, je reste quelques secondes de plus en lui, ne voulant pas le lâcher. Je ne peux m'empêcher de déposer un baiser sur sa nuque en sueur, franchissant un nouvel interdit, esquissant un geste de tendresse qui me paraît si déplacé. Ressaisis-toi avant de déconner complètement. Je m'éloigne de lui presque à regret mais il me rattrape, m'embrassant sans violence, avec une douceur qui m'est inconnue. Il se décale sans que je ne puisse vraiment profiter de ce dernier baiser, le cœur sur le point d'éclater. Alors c'est quoi la prochaine étape? On fait comme si rien ne s'était passé? On oublie cet instant qui nous a échappé? Il garde un instant sa main sur mon torse, ça m'fait paniquer plus qu'autre chose, il va sentir mon cœur qui bat anormalement, comme si je voulais refouler un peu plus mes sentiments. « C'était ... » Il hésite, cherche ses mots un moment. Me déçois pas, balance moi un truc qui fait mal pour que j'oublie tout ça. « … une foutue connerie. » Il se détourne et se rhabille, évitant de me regarder. Je le contemple, incapable de prononcer un mot. Ouais, une putain de connerie. Reprenant mes esprits, je ramasse mes affaires et enfile mon tee-shirt vite fait, me répétant intérieurement ses paroles. J'ai même plus la force de le haïr, à peine assez de courage pour faire semblant. Il marmonne un truc, se demandant apparemment comment on va sortir de cette putain d'armoire. J'en sais rien, j'm'en tape, je resterais bien là mais j'voudrais pas te gêner tu vois. « Il te resterait pas une clope par hasard? » Ouais, une clope pour se donner contenance, pour se remettre les idées en place. Mais j'suis quasi sûr que ce chien va faire le radin, il va me dire que non, il n'a plus rien.. « Et je nous sort de là. » J'ai aucune idée de comment m'y prendre mais c'est pas grave, il est pas censé connaitre ce... détail. Même si le détail en question est aussi gros à avaler qu'une baleine blanche.
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Invité
| Sujet: Re: Entre chiens et loups || Ash&Noé Lun 14 Fév - 18:50 | |
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Et voilà. Fait, fini. T'as tiré ton coup et maintenant on s'en va, c'est ça la suite de l'histoire ? A la prochaine, et planque bien tes fix avant que je redébarque. J'crois que j'allais plus traîner aux mêmes endroits que lui, essayer de ne pas le croiser en tout cas même si on se retomberait dessus à un moment ou à un autre. J'aurais dû me retenir, me concentrer sur autre chose pour finalement lui balancer ô combien c'était naze. Au lieu de ça, je me suis laissé aller, transpercé par la jouissance, laissant même quelques moments de tendresse m'échapper. Ça doit être l'effet post baise, de vouloir venir me caler entre ses bras, ou échanger quelques autres baisers avant qu'on parte chacun de notre côté. Weird. Ça me faisait pas cet effet d'habitude. C'était le principe même de la baise, des coups d'un soir – ou d'une aprem -, que de se séparer avec juste un sourire et de se lancer un à la prochaine. Je sais pas, faut mieux pas que j'y réfléchisse d'ailleurs. Déjà que ma main sur son torse me dérange, me met mal à l'aise. Putain, j'étais censé le détester, vouloir lui casser le nez à chaque fois que je le voyais. Ça devait être aussi simple que ça, un truc manichéen qu'on pouvait s'expliquer facilement. Pourquoi fallait toujours que tout ce complique ? Et pourquoi il avait fallu que je vienne là, et qu'il me rejoigne ? J'crois pas vraiment au destin, plus au hasard. Mais là, il a franchement tout compliqué, et la suite non écrite me flippe complétement.
J'ai pas envie de me rhabiller, ni même de m'en aller. Pas envie de devoir affronter les autres maisons à côté pour trouver une dose, le schéma habituel, pour finir par me piquer dans un coin crade. Ces quelques minutes intenses m'avait fait passé cette sensation de manque. L'endorphine qu'était remontée en flèche sûrement, et qui stagnait agréablement même si je faisais tout pour pourrir mon moral. Ou un bonheur non éphémère pour une fois. Ouais je m'y sentais bien, dans cette armoire trop petite, et je n'avais pas envie d'en sortir pour l'instant. Tee shirt enfilé et enfin, quelques mots prononcés par Ash. « Il te resterait pas une clope par hasard ? Et je nous sort de là. » Je hausse un sourcil, main s'aventurant automatiquement vers les poches de mon jean, vides. Ah oui, j'oubliais qu'on les avait balancé à l'étage en dessous tout à l'heure. « [color=#6060ff]C'est pas que j'veux pas t'en filer. Mais faudra bouger ton joli p'tit cul à l'étage en dessous. » Sourire narquois qui vient prendre place sur mes lèvres. « Donc vas y, fait nous sortir d'ici et j'en t'en passe une. » Petit rire maintenant, et j'ai vite fait de me glisser le long de l'armoire, ramenant mes genoux vers moi, tête posée contre la parois. « Ou … on reste là. Juste dix minutes de plus. » Et après, le plan, c'est qu'on défonce la porte à coup de pied. On risque de tomber avec et de se fouler une côte au passage mais on sera sortit. On peut pas rester ici indéfiniment et j'doute fortement qu'il ait un plan derrière la tête. Je lève les yeux vers Ash, premier regard direct depuis ces quelques secondes de gène. « Tu … Ça va tout changer hein ? » J'ai l'impression de faire dans le sentimentalisme là, de tourner dans un mauvais film à l'eau de rose, ceux qui passe en milieu d'aprem pour les mamies en manque de romance. « J'te dis pas d'arrêter de me taper sur la gueule ou de venir me faire les poches. Que ça reste clair, j'te vois avec une dose entre les mains, j'viens direct te la prendre. Mais... on devrait peut être s'éviter maintenant. Plus qu'avant en tout cas, parce qu'on retrouvera pas de placards qui coincent. » C'est complétement insensé ce que je raconte. Un brin théâtrale sur les bords. Mais comme la majorité du temps, ce que je pouvais raconter n'avait pas de sens, ou ne servait à rien … du Noé pur. Au moins, ça le ferait rester quelques secondes de plus, avant qu'il ne se jette dans son plan débile. On n'avait jamais vraiment parler. J'allais vite le saouler.
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| Sujet: Re: Entre chiens et loups || Ash&Noé Ven 18 Fév - 18:01 | |
| J'avais jamais vécu ce genre de situation et franchement, je savais ni quoi dire, ni quoi faire. J'étais perdu et la plupart du temps, quand quelqu'un me déstabilisait autant, j'lui écrasais mon poing dans la gueule et c'était réglé. Amen. Mais j'avais même plus envie de le frapper. Qu'est-ce que ça aurait changé? Rien. J'crois que ça ne ferait qu'empirer la situation, j'ai pas envie qu'il m'en veuille, j'ai juste envie de garder l'ombre d'un espoir au fond de moi, bien enfouit sous notre haine commune. Merde.. J'me reconnais même plus avec toutes ces conneries. C'est quoi ce vieil élan de tendresse que j'ai eu soudain? Rien que pour ça, j'devrais me barrer loin d'ici, défoncer la porte à grand de pieds et tant pis si j'la démolie au passage. Mais j'sais pas, j'en ai aucune envie. J'ai juste envie de rester là, avec lui. Et j'm'en veux de penser ça. Y'aura jamais rien entre nous, on a trop de dignité, de fierté pour ça. J'm'abaisserais pas à t'apprécier, Noé. Une fois qu'on sera sortis de cette putain d'armoire, on s'évitera et tout recommencera comme avant, j'lui piquerais sa came, il me cracheras à la gueule que je suis un connard, me demandant de lui rendre sa dose avec espoir. Ouais, c'est comme ça que ça doit se passer... Alors pourquoi je n'en ai aucune envie?
La sensation de manque s'est un peu estompée mais j'donnerais tout pour avoir une clope, là, maintenant. Il fouille ses poches, ça m'étonne d'ailleurs, j'm'attendais à une vanne me disant aimablement d'aller me faire foutre. « C'est pas que j'veux pas t'en filer. Mais faudra bouger ton joli p'tit cul à l'étage en dessous. » Putain, c'est vrai. T'sers à rien Noé. « Donc vas y, fait nous sortir d'ici et j'en t'en passe une. » J'lève mon majeur dans sa direction pour toute réponse. Quel humour. « Ou … on reste là. Juste dix minutes de plus. » Il s'assoit et je l'imite, me calant contre le bois. N'ayant pas de plan-de-la-qui-tue pour nous tirer de là, je me la ferme, essayant de trouver une solution miracle. Y'a pas trente-six trucs à faire, va falloir qu'on défonce la porte à coups de pieds. Et si les flics nous attendaient dans le coin? Qu'ils rôdent dans le coin? Putain, faut que j'arrête de me faire des films. J'ai pas envie que l'autre voit que je flippe à l'idée de sortir. « Tu … Ça va tout changer hein ? » Je hausse un sourcil, le fixant d'un air blasé. « Tout changer? » Où on va là? On va s'échanger nos petits états d'âme sur ce qui vient de se passer? « J'te dis pas d'arrêter de me taper sur la gueule ou de venir me faire les poches. Que ça reste clair, j'te vois avec une dose entre les mains, j'viens direct te la prendre. Mais... on devrait peut être s'éviter maintenant. Plus qu'avant en tout cas, parce qu'on retrouvera pas de placards qui coincent. » Je hausse les épaules, feignant l'indifférence. Mais j'peux pas m'empêcher d'avoir mal, il préfère m'éviter que me croiser. Putain, ça commence à devenir compliqué. « On a fait que baiser, j'vois pas où est le problème. » Menteur. « Mais tu fais comme tu veux... Mais j'vais pas aller chercher de la poudre à l'autre bout de la ville pour tes beaux yeux. » Je serre les dents, soudain très absorbé par une tache sur le bois. L'éviter? Ouais, c'était encore la meilleure chose à faire. Mais j'sais si je pourrais. Autant jouer les indifférents, pour que tout recommence comme avant.
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| Sujet: Re: Entre chiens et loups || Ash&Noé Lun 21 Fév - 17:22 | |
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Les gens me supportent pas beaucoup. Ou du moins, pas longtemps. J'ai plein de potes, c'est pas le problème, juste que tenir une longue discussion avec moi, ça mène nul part. Même les flics me supportent pas, remarque, c'est une bonne technique pour éviter les problèmes. Totalement à côté de la plaque, c'était le terme juste. Je sais pas si c'est la dope, ou les cachets qu'on me donne à l'hosto, ou bien le mélange des deux mais ça me réussi pas. Enfin moi je m'en tape, je m'en rend pas forcément compte non plus pour tout avouer, c'est surtout les autres qui en ont marre. Pas Tabbie, elle est habituée à ce que je raconte n'importe quoi, sans vraiment qu'il y ait de sens à ce que je dis, ou que je lui répondre un truc qui n'a absolument rien à voir avec sa question ou le sujet en cours. Les profs pensaient que je me foutais de leur gueule quand ils m'appelaient au tableau et qu'au lieu de résoudre un problème par a + b, je foutais des x et des y partout. T'es con ou tu le fais exprès ? J'devais en jouer un peu, de me faire passer pour un abruti. Le truc, c'est que quand les gens pensent que t'es attardé, ils ont moins tendance à te faire chier. Ils se disent que cette pauvre bête mérite pas qu'on l'enfonce encore un peu plus et finisse par te zapper. Dans tous les cas, je ressortais gagnant. Ça n'empêche pas que je me sois fait une tonne d'ennemis. Cliff par exemple, j'avais absolument pas compris ce qu'il essayait de me faire passer comme message, prenant ça comme une invitation ou une proposition à s'envoyer en l'air. J'étais venu à lui, la bouche en cœur débordant de phrases de dragues toutes faite entrecoupées de remarques crues et c'était son poing qui m'avait répondu. On pouvait pas gagner à tous les coups. Avec Ash, c'était encore différent vu qu'on n'avait jamais discuté. En même temps, tu vas pas offrir un chocolat chaud en terrasse au type qui t'a volé ta dose. Uh, faut pas que je pense à la dope, ça va me donner envie d'un shoot et vu dans le pétrin dans lequel on c'est mis cette aprem, faut mieux pas que je tape ma crise de manque enfermé dans une armoire. Pour le coup, je risque de rajouter de la claustrophobie.
Je suis mieux assis, à commencer mon monologue, parfois coupé par le russe. « Tout changer ? » T'inquiètes pas, j'allais pas te rapporter une bague de fiançailles demain matin. On n'allait pas se la jouer Roméo et Roméo. Quoi que Shakespeare, il aurait tenu un super sujet vu l'équipe de bras cassés qu'on formait. A voir sa tête, j'ai l'impression qu'il n'en a strictement rien à foutre de ce que je peux lui déballer. A croire qu'il n'y a que moi qui ait trouvé notre demie heure enfermés l'un contre l'autre plutôt spécial. « On a fait que baiser, j'vois pas où est le problème. Mais tu fais comme tu veux... Mais j'vais pas aller chercher de la poudre à l'autre bout de la ville pour tes beaux yeux.. » S'éviter, c'est une mesure de sécurité comme une autre. Hfm, s'il n'y mettait pas du sien... « Il y a de beaux paysages au sud de la ville. » J'aurais pu lui dire de prendre ses affaires et de quitter la ville aussi, ça aurait donné le même effet. Mes yeux sont eux aussi concentré sur la tâche. Il n'y a rien de plus bizarre, j'ai l'impression de parler au mur pour être certain d'éviter son regard. « Moi j'peux pas quitter la ville. » Pourquoi ? Bonne question. « Toi t'as déjà vécu la vie sauvage sous la neige … en Russie. C'est pas l'autre bout de la ville qui va effrayer un trappeur. Et tu devrais savoir t'y prendre du coup, pour ouvrir la porte. » Faudrait penser à voyager. Comme ses croyances débiles qui veulent que les pays du nord soient froids, remplis d'hommes froids, avec des toques en fourrures pour se protéger du froid. Russie = froid. Froid = Ash. Enfin en même temps, je le connais pas dans la vie de tous les jours, il est sûrement joyeux, pas aussi distant que maintenant. Et on était pas amis, c'était normal qu'il soit distant.
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