.End of Hampton Road, I want to escape.
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Encore deux heures à tenir. Deux heures et j'pourrais me faire un petit fix. Ouais, ça passe vite deux heures. Puis c'est pas comme si c'tait la surpopulation, juste deux ou trois habitués qui veulent pas rentrer chez eux, préférant cuver leur whisky ici. Le Black Co(r)ps' petit bar aussi miteux que son nom douteux, situé sur Hampton Road est le repère de tous les paumés, alcoolisés, camés de la ville, qui peuvent trouver en son sein un havre de paix. Le patron ne regarde pas ce que vous mettez dans votre café, du moment que vous payez. Pareil pour ses employés. Être payé à la soirée, c'est plutôt calé. Les toilettes sont aussi agréables si jamais une envie d'aller vous repoudrer le nez vous prend..

« Hey, Max', Ash ', vous ferez la fermeture? M'en voulez pas, la jeune fille insiste pour qu'on y aille.. » On se regarde, le même sourire amusé aux lèvres. « Ouais, vous pouvez y aller, z'inquiétez pas.. » « Okay, les clés sont sous le comptoir. Bonne soirée les mômes .. Et essayez pas de vous servir dans la caisse, j'vous fais la peau sinon.. » Un doigt d'honneur rageur après et le voilà parti, notre patron chéri. Nous sommes donc seuls, ou presque, deux junkie commatant doucement sur les banquettes en simili-cuir usagé. « Putain, tu crois qu'elle est majeure? » « Tu déconnes ou quoi? Elle dois avoir 15ans grand max' » « Fuck, c'est quand même crade. » marmonne mon compagnon d'infortune en se roulant un bédo tranquillement. « Il lui a fait le coup du prod'? » « Ouais. » « Putain, c'est vraiment crade. Elle y a cru? » « Ouais. » « Putain. » Il allume son joint, tirant une longue taffe avant de me le tendre. « Elle est quand même conne.. Suffit de dire que t'as connu et produit les Sex pistols et t'as une armée de punkettes à peine sortie du lycée à tes pieds, toutes prêtes à te sucer... Crade, crade. Tu crois que ça marche si j'me fais une coupe comme Sid? » Je le regarde, haussant un sourcil. Max' a tout du parfait irlandais, de l'accent aux tâches de rousseurs enflammées. « J'ai des doutes, mec. P'tre Rotten à la limite.. » « Goddam. C'est quand même Sid le plus connu.. » soupire t-il en me tendant son bédo de nouveau. Nouvelle taffe, on recommence à compter les minutes. Ouais, plus que deux heures.

Portable qui sonne. Max' qui décroche. « Ouais? (…) Non, j'peux pas là. (…) Quoi? C'est urgent? (…) Ouais. (...) Hmhm (…) Mais ça peut attendre une heure non? (…) K'k', t'excites pas, j'arrive. » Max qui raccroche, un air de chien battu sur la tronche. « Hey, ça te gêne si j'me sauve? Joan arrive pas à dormir, mon père est encore rentré bourré. J'ai pas envie qu'elle aille en cours avec un coquard demain, s'tu vois c'que je veux dire. » J'acquiesce, laissant échapper un soupir de mécontentement. « Ouais, c'est bon tire-toi, j'ai compris. » « Merci, mec, j'te revaudrais ça. » Je grogne, résigné à passer le reste de la soirée à lire un vieux play-boy usagé. Et puis c'est là que je regrette ma putain de générosité. Elle fait son entrée. Elle. Celle qui me suit. Vega, j'crois, un délire comme ça. J'sais pas ce que je lui ai fait, mais elle est pire qu'un détective privé... Max' ne remarque mon air soudain paniqué, non, Max' se tire, ne manquant pas de la siffler au passage. Si tu pouvais la prendre avec toi, putain d'irlandais, ça m'arrangerait... Mais la demoiselle ne lui adresse même pas un regard, allant s'installer d'un air indigné à une table amochée. Je l'observe un instant, me demandant ce qui la pousse à revenir dans ce trou paumé.. Sur tous les pubs de Bristol, faut qu'elle choisisse celui où je travaille.. Merde. Après dis bonnes minutes d'observation, je me décide à me lever, attrapant un carnet et un crayon au passage. M'avançant vers elle, je me racle la gorge, essayant de prendre un air indifférent. Putain, elle fait partie d'Interpol si ça s'trouve... J'suis peut-être recherché? « Vous avez choisi, miss? J'sais pas si vous savez mais...je précise au cas où. On sert pas d'alcool aux mineurs ici. » Mensonge éhonté.. mais c'est juste histoire de faire chier.

J’sais pas pourquoi j’m’obstine à me ramasser là. C’est crade comme endroit. J’risque probablement l’viol à chacune de mes visites. C’est l’genre d’endroit où les pourris s’ramènent, où les mineurs s’saoulent la gueule avant d’se faire tirer dans un coin par de vieux crados pervers. J’reste devant la porte deux bonnes minutes. Putain, pourquoi j’y vais encore ? C’pas comme si j’avais la gueule d’une habituée. Leur bière est dégueu et franchement j’ose pas demander un verre, j’aurais peur que l’proprio ait foutu du GHB dedans. J’finis par pousser le battant, histoire de pas avoir l’air d’une grosse conne indécise. Soit j’ai l’air con dehors, soit j’ai l’air un peu moins con dedans. Une fille de bonne famille qui traîne dans un pub de merde, normal. J’essaie de pas le regarder en entrant. J’essaie vraiment. Mais j’y peux rien, c’est comme si j’avais un aimant dans l’regard. J’le connais pas, j’lui ai jamais adressé la parole. J’connais pas son nom, j’sais pas il a quel âge. Mais j’peux pas m’empêcher d’avoir envie d’le voir. Ça fait obsessif mon truc. J’viens ici juste pour ça. C’est certainement pas l’ambiance qui m’attire. J’aime même pas ce trou. J’croise un rouquin, qui m’siffle. J’arrive pas à comprendre ce trip. C’est comme dire à une fille qu’elle est bonne ou qu’elle est chaude. C’que ça manque de classe… Mais bon, en même temps, la classe c’est pas l’mot d’ordre ici.

« Vous avez choisi, miss? J'sais pas si vous savez mais...je précise au cas où. On sert pas d'alcool aux mineurs ici. »

Merde. Poker face, Vega. Calme. J'tourne la tête. Bah merde, il est encore plus beau de près. Pas d'alcool aux mineurs, et puis quoi encore. C'est connu et reconnu par tous les étudiants comme l'endroit facile d'accès pour boire une bière sans s'faire casser les couilles par des serveurs scrupuleux. J'l'observe un peu, avant de répondre. « Oh... T'aurais pas de l'eau et du sirop de grenadine, alors ? » Petite voix angélique, regard profondément amusé. Vas-y, prends-moi pour une conne. C'pas parce que j'peux pas m'empêcher d'te regarder sans arrêt que j'vais perdre mes mots et devenir une sale nunuche mollassonne, merci quand même. J'ai l'coeur qui m'cogne dans les côtes. Il devait pas m'parler, c'était vraiment pas prévu ! « Si tu pouvais mettre des cerises, aussi... » Sourire. Ou tu m'sers une bière que je ne boirai pas, ou bien un cocktail que je n'aurai pas envie de toucher, mais que je vais descendre quand même.

J'fouille dans la poche de ma veste et sors une clope et mon briquet. J'la glisse entre mes lèvres. C'est un défi, j'crois. Le pub sent la clope, et j'vois d'la fumée ici et là. Allez, dis-moi que j'peux pas fumer qu'on rigole un peu. J'ai pas envie, mais j'ai besoin d'm'occuper les mains. Faut que j'fasse quelques chose de mes dix doigts, sinon je vais faire des conneries. Juste avoir le sentiment d'pas être assise comme une conne sur une banquette de merde, dans un pub qui m'fait pas envie, pour voir un mec que j'connais pas. Voilà.

Putain, il a fallu qu'Intepol ramène son cul ici. Me reste plus qu'une heure à tirer mais va falloir que je la passe en sentant son regard pesant sur ma nuque.. Charmant. « Oh... T'aurais pas de l'eau et du sirop de grenadine, alors ? Si tu pouvais mettre des cerises, aussi... » Fous toi de ma gueule, surtout te gênes pas.. Putain, quelle soirée de merde. C'est quoi ton problème? Pourquoi tu m'suis? Pourquoi tu m'traque? J'tai volé ta coke, ton crack? Non, elle a pas l'air d'une camée. Bon. Va falloir se calmer. On évite de frapper les mineurs qui s’aventurent ici, ça ferait tâche dans le JT de midi. Me calmant donc, je vais pour aller lui faire sa « grenadine » quand la petite conne sort une clope de sa poche, me regardant innocemment. Ah ouais. T'as pas compris j'crois.. « Hey, on fume pas ici. Si tu veux pas dégager vite fait, éteints moi ça. » Hop, un sourire focu. Hop, j'te vole ton paquet, ni vu ni connu. Ou presque. « Mesure préventive, j'te le rendrais quand tu t'seras cassée. » Sur ces aimables pensées, je vais lui préparer sa putain de grenadine empoisonnée.

« Hey, Ash' c'est qui la meuf là-bas? » « J'en sais rien. » Et voilà, à cause de toi j'suis obligé de supporté les délires d'un camé que t'as réveillé. « Tu crois qu'elle a d'la coke? » « J'en sais rien. » « J'suis grave en manque, ça le fait si j'vais la voir pour lui en demander? » « J'en sais rien. » « En tout cas elle est pas mal hein? Moi j'dirais pas non si elle s'invitait dans mon pieu.. Pas toi? » Commence à me les casser, avec ses questions à la con. « Putain mais fous-moi la paix, tu vois pas que j'la connais pas? Essaye de la draguer, ça peut p'être marcher. » Putain, l'illumination. Ouais, va la voir, va la faire fuir. Le mec trouve aussi que c'est une bonne idée et va s'installer à sa table. Moi j'reste là, accoudé au bar en attendant la suite des événements. Faut que la grenadine décante un peu, j'veux pas te servir un truc trop sirupeux.

Mon camé s'approche d'elle, un air vicieux plaqué sur le visage. Peut pas faire mieux, il a vraiment l'air d'un con odieux. Allez, vas-y fait la bien chier, qu'elle se tire vite fait. Les minutes passent, elle a pas l'air d'être à l'aise, l'autre lui bave presque dessus.. Putain, c'est vraiment crade. J'crois qu'à sa place, soit j'aurais pas cherché à comprendre et je me serais barré, soit je l'aurais émasculé.. Elle me regarde soudain et j'lui fais un petit coucou de la main, genre « ça va, tu t'amuses bien? ». J'crois qu'elle m'en veut vraiment là. Le mec commence à devenir un peu trop familier.. genre la main sur la cuisse, c'pas top. J'pique une clope dans son paquet volé, ne pensant plus à l'interdiction que j'avais prononcé. J'prend mon temps pour l'allumer, en tirant deux-trois taffes avant de me décider à y aller. Attrapant sa grenadine réchauffée je vais jusqu’à sa table, la déposant presque religieusement. « Voilà, mademoiselle est servie. » Me tournant vers le drogué, je décide d'être sympa pour une fois. John, Jane, c'est quoi son nom déjà..? « Hey, John, y'a pas quelqu'un qui t'attend chez toi? Faudrait p'être rentrer maintenant.. » « J'parle avec la d'moiselle là. » Je jette un œil à la demoiselle en question qui semble peu encline à la conversation.. « J'crois qu'elle a pas super envie de parler, tu veux que je t'appelle un taxi..? » Suspens.. Va t-il accepter de se tirer ou va t-il faire des histoires..? « Ouais, non, c'est bon, j'y vais.. Au plaisir de vous recroiser, miss.. » Sauvé. Le mec se lève, un peu chancelant et sort, nous laissant seuls dans le bar. Ouais, y'a plus que toi et moi, les autres sont partis.. Tirant une chaise, je m'installe à côté d'elle, sa clope aux lèvres. « Tu peux me remercier, t'as failli te faire violer. »

A peine l'autre est partie qu'elle m'arrache son paquet des mains, du genre « touche-pas-ducon-c'est-à-moi ». Un rien possessive? « Sans toi… j’aurais même pas eu cette conversation. J’pense que tu peux t’les mettre ou j’pense, tes remerciements. » Aie. Touché. J'l'ai juste un peu poussé vers elle, juste un tout petit peu. C'pas ma faute si elle est la seule fille pas trop âgée à se balader dans le coin. Elle boit un peu de sa grenadine, j'la regarde. Allez, c'est bon, t'as eu ton frisson du soir, t'es allée te promener dans un bar pourri où t'aurais jamais du mettre les pieds, tu pourras le raconter à tes potes, c'est cool, faut peut-être dégager maintenant. J’attends. Elle ne bouge pas d'un iota. Merde. « Mais merci pour la grenadine. Extra. » En plus elle n'arrête pas de me fixer. Putain, obligé qu'elle soit d'Interpol ou d'un délire comme ça. Il paraît qu'ils recrutent de plus en plus jeune. Je tire nerveusement sur ma clope, elle me fait un sourire plein d'hypocrisie. On se calme, c'est qu'une fille qui a atterrit là par hasard, je sais pas trop pourquoi mais ça doit pas avoir de rapport avec moi. « Ravi qu'elle te plaise, c'pas trop mon domaine les sirop pour enfants. » Sous-entendu t'as rien à faire là, maintenant casse-toi.

Dix minutes après on est toujours là, à se fixer dans les yeux. Ma clope est depuis longtemps finie, j'ai plus qu'une envie, me barrer. Dans dix minutes c'est bon, j'pourrais me casser. Juste dix putain de minutes supplémentaires et tout ça sera terminé. La sonnerie métallique du téléphone rompt soudain le silence épais. J'me lève, profitant de ce répis pour échapper à son regard que je sens peser sur ma nuque. «[color=teal] Ouais? » « ... » « Euh.. bientôt. » « ... » « Hein? J'en sais rien, ça m'tente pas trop de rester jusqu'à 5h. Il s'est passé quoi? » « ... » « Putain.. C'est quoi ce vieux plan que tu me fais là? J'ai juste à lui remettre le paquet? » « ... » « Ouais, ouais, okay, c'est bon. J'ai droit à combien? » « ... » « Ouais, c'est ça à plus. » Je raccroche, énervé. Putain de patron de merde. J'dois rester ici pour m'assurer que son revendeur ai bien sa coke.. En échange j'ai droit de me faire un rail en me servant dans sa réserve perso. Je soupire et attrape deux petits sachets planqués sous le comptoir avant de revenir vers Vega. Autant lui en faire profiter, peut-être qu'elle arrêtera de me fixer avec ça.

Je nettoie bien la table et renverse les deux sachets sur le bois fatigué, me servant de la carte des menus pour faire deux lignes plus ou moins égales. Roulant un billet de 20£, je sniffe mon rail vite-fait avant de lui tendre le billet pour qu'elle en fasse autant. « Tiens, vas-y, sniffe et prend toi pour c'que t'es pas. » J'sais même pas si elle l'a déjà fait. Tant pis, faut un début à tout.

Euphorie instantanée, plaisir des sens comblé. J'essuis le peu de poudre qu'il me reste sur le nez, la fixant. Ma petite réplique lui arrache un rire sarcastique, du genre 'tu m'connais pas, dude et tu m'juge?' « Tu sais pas c’que je suis. T’espère me faire fuir avec ça ? M’faire comprendre que j’suis dans la cour des grands ? » Et ben voilà, on y est. Non, j'espère pas te faire fuir, j'crois que j'ai tout essayé pour ça. Elle me prend le billet, effleurant ma main au passage. Je la recule instantanément, par pur réflexe. Ça la fait sourire, forcement. « J’te fais peur ou quoi ? » Ouais tu m'fais peur, ouais j'suis parano, j'ai pas envie que les flics me tombent dessus, j'risquerais d'avoir quelques.. problèmes. Elle s'enfile la ligne comme si c'était du sucre, me rassurant un peu. Un flic aurait hésité. « Sers-moi quelque chose de décent. Et me ramène pas ta foutaise de minorité, pitié. » J'souris et attrape le verre qu'elle vient de m'avancer, retournant prés du bar. Alors. Un coktail pour la demoiselle. C'est pas vraiment légal de faire boire les mineurs mais qu'est-ce que j'en avait à foutre? Au point où en était, un peu plus, un peu moins... J'attrape la vodka, un jus de tomate que j'agite un peu avant le verser dans le verre, rajoute du citron, deux gouttes de tabasco et revient elle, mon Bloody Mary à la main. J'trouve ça particulièrement dégueulasse mais le nom est de circonstance. J'lui sers donc, un sourire aux lèvres.

« Mademoiselle est servie. » J'l'ai préparé à l'arrach', ça doit être infect, déjà que ça l'est quand je m'applique... Mais c'est elle qui l'a voulu. Je retourne un instant derrière le bar, allant cherchant la bouteille de vodka, en buvant une gorgée au goulot au passage. « Au fait.. T'as d'l'tune au moins pour payer tout ça? C'est pas gratuit non plus, j'vais pas te servir des coktails à l’œil. » Ou alors on peut trouver un moyen de s'arranger à l'amiable... Je l'observe en coin, ne pouvant m'empêcher d'avoir une petite pensée que la morale réprouverait. Putain, pourquoi il a fallu qu'elle débarque ici? J'devrais la virer avant que ça tourne mal tout ça. Et si elle me fait du chantage? Maintenant que j'lui ai fait sniffé de la coke, elle pourra très bien prétendre que j'l'ai drogué contre son gré. Merde. Mieux vaut donc attendre qu'elle parte de sa propre initiative, ça évitera les embrouilles. J'tiens pas à ce que les flics me retrouvent à cause d'une fille croisée dans un pub.

Elle me demande si je la hais. Haha. J'suis presque tenté de répondre que ouais, que j'te hais alors dégage de ce putain de bar avant que les flics ne fassent un tour dans le coin et découvre une mineure défoncée à la coke. Ou intoxiquée au Bloody Mary. Vu la tête qu'elle tire, je doute que mon cocktail n'ai un tant soit peu le goût qu'il est censé avoir. « Disons simplement que ta présence est .. inappropriée? Sérieux, t'aurais pas pu choisir un autre bar? C'pas ce qui manque dans le coin. » Voilà, c'est dit. Maintenant si tu veux te casser, j'te retiendrais pas... Mais ma répartie n'a pas vraiment l'air de l'atteindre. « Tu m'ferais payer ce truc immonde ? » Avant d'avoir pu répliquer le moindre truc, elle se lève et vient glisser un billet dans une des poches de mon jean, sans gêne. Fourre moi le dans le calbut, j'te dirais rien... « Tu me fais un prix ? » Je sors le-dit billet de ma poche, le dépliant pour lui redonner forme humaine. « 5£? Tu te fous de moi? Je fais pas dans les œuvres de charité... T'as que ça? » Enfin c'est pas comme si les comptes de la maison étaient à jour, mais c'est pour le principe. Et pour la faire chier. Chacun son tour quoi...

Je tire une chaise et m'installe à ses côtés, la fixant un instant avant de reprendre une gorgée de vodka. « Mais on peut s'arranger.. J'suis d'humeur généreuse ce soir. Tu montes sur la table et tu me fais un strip-tease. » Voilà, maintenant elle va peut-être se casser, me traitant de pervers et toutes ces conneries. Non pas que ça me dérangerait vraiment qu'elle le fasse, ce putain de strip. Elle doit être plutôt pas mal sans ses fringues.. Je m'appuie un peu plus sur le dossier de la chaise, la bouteille venant rejoindre mes lèvres une nouvelle fois. Je finis par la lui tendre, un sourire aux lèvres. Un peu de vodka pour se donner du courage, babe?

Inappropriée ? Ouais. Disons que le choix de ce bar était... plutôt délibéré. Depuis que j’fréquente Cliff, on peut pas dire que je cours les mecs. Et de toute façon, ça a jamais été mon style. J’ai toujours été du genre à attendre qu’on vienne me voir, et c’était pas toujours très long. Enfin bon. J’suis pas très clean non plus, la coke ça aide pas à rester timide hein. Pour une fois, j’ai envie d’avoir ce que je veux, et tant pis si j’vais trop loin. Bizarrement ça me fait pas peur, et j’ai aucune hésitation. Sa bouche me fait de l’œil depuis un bon moment, et si j’satisfais pas cette envie elle va me rester pendant des mois, encore. Le meilleur moyen de résister à la tentation est d’y céder, comme on dit… « 5£? Tu te fous de moi? Je fais pas dans les œuvres de charité... T'as que ça? » Quel radin… J’lève les yeux au ciel. Il se cale sur sa chaise, juste à côté de moi. « Mais on peut s'arranger.. J'suis d'humeur généreuse ce soir. Tu montes sur la table et tu me fais un strip-tease. » J’hausse un sourcil. Il veut vraiment me faire dégager, j’pense. Me faire peur, un truc du genre. Mais j’suis pas du genre à me laisser intimider, surtout pas avec ce que j’ai dans le nez. Le pire, c’est que j’en suis consciente, mais je m’en fous. Il sourit, me tend la bouteille de vodka qu’il vient de porter à ses lèvres. Ah ouais ? C’est comme ça ? D’accord. On joue. Je lui prends la bouteille et m’enfile une gorgée. Mieux que le supposé Bloody Mary, même si la vodka c’est pas mon trip. J’me lève. « T’as de quoi me faire une ambiance ? » Je souris. Bon j’ai un tout petit nœud dans l’estomac, mais je peux facilement l’ignorer. Je place une chaise de façon à faire une marche pour monter sur la table, ce que je fais après avoir retiré mes chaussures de toile. J’espère juste qu’elle va pas lâcher, vu la façon dont le reste du bar se présente…

J’grimpe, tandis qu’il marche jusqu’à un vieux poste de radio qui se met à cracher… Gimme more. Mon. Dieu. J’vais vraiment danser sur ça… ? J’le regarde. Il me renvoie un regard explicite. D’accord. Tu vas voir c’que tu vas voir. J’attends qu’il reprenne sa place, et… ben j’commence tiens. Si j’vous dit que j’ai jamais fait ça, vous m’croyez ? … Bah c’est bien dommage, parce que c’est vrai. J’danse, en me concentrant sur la musique, en essayant de pas trop m’aventurer vers les extrémités de la table. Sans trop savoir comment, en fait, j’me retrouve sans t-shirt. Et j’vois la tête d’Ash. Les yeux ronds comme des billes. Hahaha. J’éclate de rire, et je continue. Mon jean se retrouve par terre aussi, et je descends de la table. Je passe derrière lui, une main frôlant son épaule. La bouche tout près de son oreille, je dis : « Je continue ? »

La plupart des filles auraient plutôt... effrayées (?) par ma demande et ce seraient cassées en courant. Vega n'avait pas l'air d'être ce genre de personne. Merde. Elle me lance un regard qui en dit long et attrape la bouteille, s'en enfilant une longue gorgée. J'aurais du me la fermer tiens.. Si j'avais pas prononcé un mot, elle se serait peut-être lassée.. Mais là ça l'avait plus fait réagir dans le mauvais sens du terme plutôt qu'autre chose. J'ai l'impression qu'elle a pris ça comme un défi personnel ou un délire du genre, que sa fierté est en jeu. « T’as de quoi me faire une ambiance ? » « Euh.. » Elle choppe sa chaise et monte sur la table sans attendre une seconde de plus. J'ai pas vraiment le choix, ce serait con de me sortir maintenant que non, je déconnais. J'ai plus qu'à lui trouver une vielle station crade, histoire qu'elle m'avoue finalement qu'elle préfère déclarer forfait. Ouais.. On va faire ça. J'vais jusque qu'au fond de la salle, trouvant une radio qui passe du Britney à cette heure là. Gimme More. C'est de circonstance. À chier, mais c'est de circonstance. Je la regarde, un demi-sourire aux lèvres. Allez, c'est bon, t'as voulu jouer les allumeuses, c'est finit maintenant... J'vais me rassoir, croisant les bras, les yeux fixés sur ses jambes interminables. Merde, elle est plutôt pas mal du tout vu sous cet angle... Je lève les yeux jusqu'à son mini-short, me demandant si elle osera l'enlever...

Mais à ma grande surprise, elle ne se casse pas du tout, commençant à se déhancher en rythme... Et son tee-shirt finit à terre, dévoilant sa poitrine à peine dissimulée par un soutif... ебать-копать, ебать-колотить, ебать-тарахтеть... [un truc du genre oh, putain..] Elle éclate de rire en voyant mon air et ne s'arrête pas pour autant, enlevant son short en jean cette fois et descend de la table, m'offrant une vue imparable sur ses cuisses. Merde, je m'attendais pas vraiment à quelque chose dans ce genre.. Elle a fait ça toute sa vie ou quoi..? J'suis pas vraiment un novice en la matière mais j'suis un rien.. impressionné. « Je continue ? » Je penche un peu la tête en arrière, la regardant par en-dessous. « T'es si bien partie.. ce serait dommage de t'arrêter en chemin. » Je ressors son vieux billet de ma poche et le coince dans son soutif, un sourire aux lèvres. Retour à l'envoyeur finalement...

Okay, j’avoue, je pensais peut-être pas qu’il allait me demander de continuer. Ou alors j’ai juste pas pensé aux conséquences. J’avoue que soutif/culotte ça me dérange pas tellement, mais de les enlever c’est une tout autre affaire. Il glisse le billet sous la bretelle de mon soutien-gorge. Je fais quoi maintenant ? Allez Vega… trouve un truc. J’ai vachement envie quand même mais… j’peux pas m’y résoudre, y’a comme un blocage. J’peux simplement pas enlever ce qu’il reste en me déhanchant comme une salope, même si j’étais bien partie, comme il dit… Sers-toi de ton imagination, cocotte. Toujours derrière lui, le visage au-dessus du sien, j’essaie de ne pas laisser mon regard dériver sur ses lèvres. Meeerde, mais pourquoi il a une bouche pareille ? C’est tout simplement… indécent. J’me mords la lèvre inférieure. (Ok j’avoue, c’est pas tout à fait innocent et spontané… ) « Ok. Tu m’as eue. » Je contourne la chaise, et pose les fesses sur la table devant lui. Je reprends le billet, et le fais tourner entre mes doigts. J’appuie les pieds au centre de la chaise, sur le bout, entre ses jambes. « J’ai pas le courage d’aller plus loin. » Je quitte le billet des yeux, et lui offre un regard par en-dessous. J’dois avoir l’air ridicule tiens. Vega qui joue les allumeuses… Enfin bon, j’recule pas maintenant. J’me passe la langue sur les lèvres, dans un geste qui se veut innocent.

C’est dingue, j’arrive pas à résister. J’fais une connerie, j’suis sûre. Mais quelle connerie tentante… Presque sans m’en rendre compte, j’écarte les jambes et je m’avance. Mes pieds touchent le sol, de chaque côté de la chaise, et je me retrouve assise sur ses genoux. J’crois que je vais, genre, perdre connaissance. Il le sent, mon cœur ? J’suis sûre qu’il l’entend. Ça cogne, là-dedans. Y’a des sirènes qui hurlent dans ma tête mais j’m’en fous. J’suis tellement près que j’sens l’alcool, la cigarette, et un soupçon de parfum masculin. Sa chaleur, son souffle. « Tu m’aides... ? » Un murmure. Ma voix m'a lâchée je crois. Je m’adresse à sa bouche. Ses lèvres. J’ai juste envie de l’embrasser, putain. J’lève le regard, le plonge dans le sien. J’ai l’air con si j’me fais jeter là. Mais au fond j’en ai rien à foutre. La radio crache toujours de vieux tubes, tantôt clairs, tantôt infestés de parasites. Et moi j'suis là, comme une idiote, à mourir d'envie pour ce gars que j'connais à peine... J'tire sur le col de son t-shirt. Come on, do it.

J'continue de la regarder en souriant un peu, me demandant comme elle va réagir.. Franchement, si j'tais à sa place, j'aurais refusé tout net de me foutre à poil pour un quasi-inconnu.. Elle se mordille les lèvres, me donnant une soudain une folle envie de l'embrasser.. Hey, du calme, on évite de lui sauter dessus. Elle a bien voulu enlever ses fringues sous l'effet de la coke, faut au moins lui reconnaitre ça de bien à cette putain de poudre, elle vous désinhibe un rien.. Mais le bas risquait d'être un peu plus problématique. « Ok. Tu m’as eue. » J'esquisse un sourire de victoire, pensant que la torture est finie. Non pas que le spectacle me déplaise, bien au contraire mais... Merde, on va où là? Elle vient se poser sur la table en face de moi, me fixant en glissant ses pieds entre mes jambes. « J’ai pas le courage d’aller plus loin. » « Hm... C'est ça de faire la fière.. » Un petite pique pour la faire réagir.. Et cacher mon trouble? Elle se passe la langue sur les lèvres, indécente à en crever. J'ai pas droit à un strip-tease mais à une invitation au viol c'est ça..?

On se regarde quelques instants dans les yeux, sans rien dire. Okay, on arrête là, c'était bien sympa, va falloir que tu rentres chez toi.. Mais au lieu de se lever pour se barrer, elle vient sur mes genoux, ses jambes pendant de chaque côtés de la chaise. « Tu m’aides... ? » Murmure ténu. Timide. J'peux sentir son corps brûlant, presque tremblant contre moi qui attend que je fasse quelque chose, n'importe quoi... Alors je réfléchis pas. Je lui attrape la nuque et l'attire doucement contre moi, l'une de mes mains se glissant dans son dos pour lui défaire son soutif. Mes lèvres quitte un instant les siennes pour descendre jusqu'à son cou, le couvrant de baisers. Mon souffle hésitant la caresse doucement, elle doit sentir que j'suis pas vraiment sur de moi. Sa peau est douce, chaude, légèrement parfumée... Merde.. j'suis en train de faire quoi là? On s'connait à peine, on a du s'croiser deux fois... Décidément incapable de résister, ma langue descend jusqu'à ses seins que je me met à embrasser.. Mes mains lui entourent toujours les reins et le dos, hésitant à s'aventurer un peu plus au sud. Je relève un instant la tête, la fixant dans les yeux. « T'es sure de vouloir continuer...? »

Une seconde, puis deux, qui paraissent une éternité. Et enfin, une réaction. Sa main vient chercher ma nuque, délicatement, et sa bouche se plaque sur la mienne. Oh putain. Il détache mon soutien-gorge, qui rejoint mon short et mon t-shirt par terre. J’pense un instant que le bar est assez miteux pour ne pas avoir de système de surveillance vidéo. Du moins, je l’espère. Deux secondes, c’est le temps que j’consacre à c’problème. Les baisers dans mon cou me rendent complètement dingue. J’en ai des frissons partout. Et je tremble comme une feuille. J’suis sûre et incertaine à la fois, j’crois que lui aussi. Mais j’veux pas qu’il arrête. J’ai pas fait toutes ces conneries de salope pour arrêter là. J’en ai trop envie. « T'es sure de vouloir continuer...? » J’réponds pas. J’soutiens son regard, et j’acquiesce doucement en me pressant contre lui. Ma bouche dérive dans son cou, remonte jusqu’à la base de sa mâchoire, dont je suis le tracé. Je glisse les mains sous son t-shirt et interrompt un moment mes baisers pour le lui retirer.

Sa peau contre la mienne c'est juste... électrisant. J'en veux plus. Comme animé par une pensée semblable, Ash me soulève et je me retrouve sur la table, son corps sur le mien. Baiser sur une table de bar, c'est vraiment du propre. Quoique pour l'instant j'n'y pense pas tellement. J'ai autre chose à gérer. Comme le mec allongé sur moi qui me fait un effet pas possible. Ça devrait pas être permis d'être aussi... aussi... P'tain. Mes mains caressent son abdomen jusqu'à la ceinture de son pantalon, dont j'ouvre le bouton et la fermeture éclair. J'réfléchis plus. J'en ai juste envie. Et l'envie se mêle à la peur; la peur de ses caresses, de sa douceur. Aucune violence dans ses gestes, juste cette fucking douceur. J'm'accroche pour pas chavirer. Le coeur qui bat trop fort, j'suis dans une belle merde. Prends-moi, j'veux être à toi. Mais j'le serai jamais, j'peux pas. Toute cette attente pour une illusion. Et j'divague. J'ai envie de parler mais je sais pas quoi dire, alors j'me tais et je l'embrasse, encore. Ses mains m'enflamment et me brûlent et je soupire, les jambes entourant son bassin. Que ça dure, mais que ça finisse, j'sais plus où j'en suis...

J'sais plus trop où j'en suis, j'crois que je suis finalement aussi perdu qu'elle. Ses frissons incessants électrisent un peu plus l'atmosphère, me faisant désirer ce corps chaud qui tremble contre le mien.. Mais j'en sais rien, y'a quelque chose qui me retient de me laisser complètement aller avec elle, j'sais pas quoi mais y'a un truc. J'ai presque peur de lui faire mal ou un délire ce genre.. Ma question reste un instant en suspense dans l'air, ne trouvant aucune réponse. Il suffit que nos yeux se croisent de nouveau pour que je l'obtienne, ma réponse. Elle me lance un regard sans appel, acquiesçant tout en se pressant un peu plus contre moi. Merde, je commence à avoir sérieusement envie d'elle... Mon tee-shirt finit par rejoindre le sien, en tas sur le sol. Et si quelqu'un arrive? Ce serait moyen de me faire surprendre par l'autre con, non seulement j'risquerais fort de perdre mon job et au niveau réputation, c'pas génial non plus... Tant pis, j'pourrais pas m'en empêcher de toute façon. Je la garde contre moi, mes mains enserrant ses reins et ses fesses et l'allonge lentement sur la table, l'embrassant de nouveau. Ses mains se glissent jusqu'à ma ceinture qu'elle défait, accentuant la brûlure qui nait dans mon bas-ventre. Je me mord les lèvres, sentant un putain de désir m'envahir. J'ai envie de toi, Vega, une putain d'envie ouais... J'me penche un peu plus sur elle, revenant embrasser sa clavicule, son cou, mes mains glissant jusqu'à ses seins que j'effleure avec désir. Elles glissent sur son ventre, allant jusqu'à culotte, la faisant glisser avec une lenteur étudiée le long de ses jambes parfaites. Je meurs d'envie de la prendre là, comme ça, sans réfléchir mais j'me retiens, j'en envie de la faire attendre un peu plus..

Mes lèvres glissent sur son ventre, descendant en effleurant sa peau incandescente pour arriver jusqu'à son sexe que j'embrasse, la caressant lentement de la langue. Elle se cambre légèrement tandis que je continue, voulant la faire languir au possible. Supplies-moi.. J'ai juste envie de l'entendre gémir, encore et encore. Juste envie de la posséder totalement l'espace d'un instant.. Je suis pas d'une nature particulièrement douce mais là, j'en sais rien, j'ai envie de la sentir brûlante sous mes caresses, presque fiévreuse.. J'sais absolument pas ce que j'suis en train de faire mais tant pis, au point où on en est, ce serait dommage de s'arrêter...

J’nous ai poussés, et maintenant on dévale la pente. L’effet boule de neige. Plus il m’embrasse, plus il me touche, et plus je le veux. Et plus j’ai peur de faire une connerie. J’ai juste envie que ma tête se ferme la gueule deux secondes, que ce putain de besoin de tout contrôler se casse. J’dérape. J’sens ses lèvres sur ma clavicule, ses mains sur ma poitrine et mon souffle qui s’accélère. Ses doigts glisses sur mon ventre et mes hanches, pour me retirer ma culotte. Et j’me dis que tout ça va bientôt se finir, cette attente insupportable. Mais non. Il décide de me torturer encore, et encore. Il descend, dépasse mon ventre brûlant. Le dos cambré, je retiens mon souffle. J’me mords l’intérieur des joues, pour rester silencieuse, pour me taire. Mais ses caresses me font perdre pied. Son nom m’échappe dans un souffle. Arrête, Ash. Tu me fais peur. J’ai trop envie de toi, pas juste physiquement, et je peux pas me le permettre. Stop messing with my head. Et le pire dans tout ça c’est que c’est moi qui l’ai voulu. Je l’ai cherché. Je l’ai provoqué jusqu’à ce qu’il cède... « Ash... » Arrête, arrête, j't'en supplie. J'peux pas supporter ça, j'vais perdre le contrôle ! J'voudrais lui dire d'arrêter mais y'a rien qui sort. Une vague de plaisir m'arrache un gémissement, contre mon gré. J'arrive pas à lâcher prise, j'peux pas m'abandonner. Et je veux, j'veux être à lui pour quelques minutes... Je desserre lentement l'emprise que j'ai sur la table, les jointures douloureuses d'avoir serré trop fort. Putain, putain, putain.

... Et j'lâche prise. J'me laisse emporter par la vague, et j'tente même plus de me retenir. « Ash... please. » J'abandonne. Les soupirs franchissent mes lèvres sans résistance, et j'me surprends à répéter, s'il te plaît. Arrête de me faire languir comme ça...

Je la sens résister, ou du moins tenter, son corps s'arquant sous mon étreinte. Plus elle gémit, plus j'ai envie d'elle mais je lutte, sentant son désir brûler sa peau, la faisant se perdre peu à peu.. Elle finit par prononcer mon nom, dans murmure perdu par la luxure. Sa résistance s'étiole doucement, noyée dans son renoncement qui s'échappe à travers ses gémissements. J'suppose qu'on va regretter tout ça peu après mais tant pis... Fallait pas venir me chercher.. Je remonte lentement jusqu'à son visage, mes mains traçant des arabesques imaginaires sur tout son corps qui frissonne, tendu par l'attente. J'la contemple un instant, avant de l'embrasser presque violemment cette fois, me mordant les lèvres lorsque j'suis en elle. C'était pas une si mauvaise idée que ça finalement... Ses jambes interminables m'encerclent, m'incitant à accélérer un peu mes coups de reins. Me penchant un peu plus sur elle, je vient l'embrasser, glissant de ses lèvres jusqu'à son cou, respirant son parfum, effleurant sa peau électrisée de mon souffle erratique. Si j'avais su que la soirée tournerais comme ça.. J'l'aurais draguée plus tôt... Ou j'me serrais barré.. Parce que j'ignore à quoi tout ça va vraiment nous mener. Tout ce qui m'obsède, là sur l'instant, c'est son corps sous moi, nos deux bouches jointes, sa langue qui cherche la mienne, mes mains qui se glissent jusqu'à ses hanches, l'attirant un peu plus contre moi, lui imposant mon rythme. Le plaisir me mord violemment les reins et je l'embrasse de nouveau, étouffant un gémissement de plaisir entre ses lèvres.

À chaque nouveau coup de reins, j'ai peur que la table ne cède sous nos poids, putain, ce serait vraiment con... L'une de mes mains vient s'aventurer sur l'une de ses cuisses, la caressant avec désir, désir qu'elle peut sentir à chaque fois que je la pénètre, perdant un peu de la douceur dont j'avais fait preuve jusqu'à lors. Je te veux, Vega, je te veux... Même pour une seconde envolée...

J’ai pas l’habitude de perdre la carte. C’est comme marcher les yeux fermés, avec quelqu’un pour nous tenir la main. J’ai peur de trébucher, j’ai peur de tomber. J’ai le cœur et la tête en désordre. Ses caresses brûlantes me désorientent. La chaleur dans mon bas-ventre irradie jusqu’au bout de mes doigts, qui caressent sa joue, sa mâchoire, son cou. La bouche ensanglantée sur sa jugulaire invite mes lèvres à s’y poser. La semi-violence avec laquelle il m’embrasse me donne envie de plus. Juste plus. Reprise de conscience. Si la tendresse m’efface, la violence je connais. Désir mutuel, plaisir partagé, mes dents emprisonnent ses lèvres, mordillent doucement. À moi pour un instant. Malgré tout, c’est plus une danse qu’un combat. Dominée sans résistance, pourtant j’ai un ascendant. On s’appartient, on se possède. Prisonnière de son étreinte, captivée par ses lèvres, ses baisers. Ses mains retiennent mes hanches, alors que mes doigts glissent dans ses cheveux. Sensation intenable au creux du ventre, soif dévorante qui ne fait qu’augmenter. Encore. Je veux avoir mal. Je veux sentir quelque chose. C’est ce que je croyais. Aucune douleur, juste ce putain de plaisir indomptable. J’sais plus si on baise ou si on fait l’amour, j’sais plus si je veux ou pas, j’comprends pas pourquoi j’ai dit oui, et si c’était à refaire ce serait tout pareil. Doux et violent à la fois, pris dans une boucle. Le temps s’étire, se raccourcit. Je sais plus depuis quand je suis là, sous lui, sur la table bancale. Prisonnier de mes cuisses, la dernière chose dont j’ai envie est de le laisser me quitter. Ne me fais pas mal. Ne me brise pas le cœur. J’veux ta douceur, pour aujourd’hui mais pas pour demain. Ses mouvements s’accélèrent, et je le serre plus fort contre moi. Mes doigts laissent des marques rouges dans son dos, sans le blesser.

Le sablier termine lentement son décompte, le temps qui nous est imparti touche à sa fin. Plaisir violent et éphémère, nous voilà revenus au point de départ. Ses lèvres chaudes se posent une dernière fois sur ma jugulaire, puis capturent les miennes. Dernières caresses, le cœur qui bat à tout rompre, souffle court. L’étreinte se relâche, pour tous les deux. Ash m’aide à me redresser. J’ai froid, d’un coup. Je descends de la table et récupère mes fringues étalées sur le sol, avant de traverser le bar, nue, pour m’engouffrer dans les toilettes afin de me rafraîchir. J’ai les joues brûlantes. Retour dans la salle, toute trace d’indécence envolée. « La table a tenu, finalement. » Un sourire en coin. Cigarette allumée pour retrouver la normalité.

Nous nous abîmons tout deux dans un monde de plaisirs violents, mâtiné d'une douceur fiévreuse qui ne fait qu'exacerber un peu plus notre désir. Bordel, que c'est bon.. Je la sens lâcher prise peu à peu, comme si elle avait peur de se donner entièrement, de m'appartenir pour l'espace d'un instant. Son corps tendu sous le mien s'arque sous le plaisir, luttant malgré le courant. Ses cuisses se resserrent un peu plus autour de mes reins, ses doigts se glissent dans mes cheveux, nos lèvres se rencontrent de nouveau. Étreinte passionnée pour oublier quelques secondes la dure réalité. Nous nous perdons dans le plaisir indicible qui nous lie, menaçant à chaque moment de nous faire perdre pied.. Notre danse se fait plus brutale, plus charnelle, sa bouche vient mordre la mienne, son désir mordant tout autant ma chair, ses doigts la griffant.. Mon souffle se perd contre le sien, le plaisir manquant de me faire défaillir.. Je lutte encore quelques secondes mais nous finissons par y céder tout deux, soudain déchirés par une violence délicieuse, qui nous ravage pour une seconde aussitôt dévorée. J'ai l'impression d'avoir le cœur qui va exploser. Je reste quelques instant de plus en elle, me penchant sur son corps tremblant pour embrasser une dernière fois son cou, ses lèvres, dernières caresses avant de rompre notre étreinte. Remettant mon jean, je lui tend la main pour l'aider à se relever. Un vrai gentleman... Elle semble frissonner un instant, descendant rapidement pour récupérer ses fringues, se rendant directement aux toilettes. Nue. Je lui jette un dernier regard amusé, ne sachant pas vraiment trop quoi en penser.

Ramassant son verre et la bouteille de vodka qui traine toujours là, je retourne derrière le bar, les rangeant sagement. Un clope vient rejoindre mes lèvres quelques secondes plus tard, histoire de retrouver un semblant de repère. Une nuit plutôt inhabituelle.. Ouais, c'est le mot. J'doute que l'on renouvellera une nouvelle fois cette expérience.. intense. Elle finit par revenir, un sourire et une clope aux lèvres. Même réflexe. « La table a tenu, finalement. » J'esquisse un sourire à mon tour, recrachant un peu de fumée. « Faut croire que t'es pas si lourde que ça.. » Une petite vanne pour détendre l'atmosphère? J'jette un coup d’œil à l'heure, constatant que l'autre ne devrait pas tarder.. J'me demande ce que ça aurait été si il nous avait surpris à baiser sur la table. Un moment délicieux, surement..

Faut croire ? Comment ça, faut croire ?! J’ai l’air d’une baleine, peut-être ? « Toi, par contre… » Non, il n’était pas lourd, parce qu’il ne mettait pas tout son poids sur moi. Heureusement. J’me demande, si la table avait lâché… Putain, qu’est-ce que j’aurais ri, quand même. Mais je suis contente que rien n’soit arrivé. Que personne ne nous ait dérangés. Parce que mine de rien, c’était… incroyablement bon. J’y repense, juste là, et j’ai la chair de poule. On s’fixe un moment. Et tout c’que j’me dis, c’est que ses lèvres sont toujours aussi attirantes. Que ses yeux sont à se damner. Et j’me dis aussi que sous le t-shirt, y’a ses abdos, dessinés juste comme il faut. Et j’me mords la lèvre pour retenir un sourire, parce que j’y ai eu droit, et j’aime ça. Probablement que ça nous arrivera plus. Un instinct. Mais c’est pas vraiment grave, ça restera un putain de bon souvenir. « J'l'ai payée, ma tournée, alors ? »

J'me pose sur un tabouret, directement au bar. Clope à la main, j'ai pas vraiment soif mais pas spécialement envie de partir non plus. Pas pour l'emmerder, ni pour savourer une sorte d'instant post-baise. Juste... comme ça. J'le sens bien, comme ça. On dit pas grand chose, on fume tous les deux. Puis la porte s'ouvre. Attendu par Ash, visiblement. Grand, ténébreux. Tout à fait mon genre, et l'inverse exact d'Ash et Cliff, étrangement. Par contre, son attitude, j'la sens pas. Pas vraiment, non. Il s'approche, saluant Ash d'un signe de tête, avant de lui demander s'il a le paquet. Et c'est là qu'il me voit. J'aime pas ce regard. J'le connais. Sauf que chez lui, c'est pas juste "j'me la ferais bien". « Ta copine ? » Il pose son bras sur le dossier. J'crois pas que la réponse ait une réelle importance pour lui. J'le fixe. Allez, dégage ducon.

Ma petite remarque sur son poids a l'air de lui faire particulièrement plaisir, ça m'a toujours surpris comme la gent féminine est sensible sur ce point précis. Mais elle ne se laisse pas fraie, répliquant à son tour. « Toi, par contre… » Ouais, je sais, mon deuxième prénom c'est Moby-Dick... J'ai encore des restes de mon corps de danseur, musclé finement, sans excès. J'lui adresse tout de même un petit fuck, pour la forme, yeux dans les yeux. Elle finit par rompre le silence de nouveau, me posant une question presque rhétorique. « J'l'ai payée, ma tournée, alors ? » Mon sourire amusé grandit un peu plus, ouais, elle m'a mis de bonne humeur. « J'crois bien ouais.. Si jamais t'es fauchée et que t'as envie de boire.. Tu sais où me trouver. » Elle va se poser au comptoir et je lui emboite le pas, prenant un tabouret à ses côtés. On fume, on discute pas vraiment. Plutôt un point positif, j'dois avouer que je suis vraiment doué pour tenir une conversation passionnée après avoir baiser. Alors que je vais pour jeter un énième coup d’œil à l'heure, la porte s'ouvre sur le-mec-qui-doit-récupérer-le-fameux-colis. Dès le premier regard, il m'plait pas. Le genre de mec qui ne peut s'empêcher d'abuser de son aura.. pseudo-virile, qui pue la testostérone et le Dolce&Gabbana. Il me valu d'un vague signe de tête, me demandant si j'ai le paquet. Bien sur que je l'ai, ducon. Passant derrière le comptoir, je vais le chercher et, le temps de le trouver qu'il a déjà repéré Vega. Et vu les regards lourd de sous-entendus qu'il lui jette, je doute que ce soit pour lui proposer une partie de cricket. « Ta copine ? » Pourquoi, t'as envie de la sauter? T'as envie de savoir si tu dois me passer dessus avant ou pas pour faire c'que t'as à faire c'est ça? Putain.

J'prend le temps de m'allumer une clope, poussant le paquet vers lui. « Ouais, t'es gentil, t'as eu ce que tu voulais, on te retient pas, faut que je ferme. » Il me regarde comme si je venais de lui cracher dessus ou quelque chose dans cet esprit. « Hey, dude, t'évites de me parler comme à un chien okay? » J'serre instinctivement les mâchoires, essayant de me calmer. Aller, casses-toi bordel... Mais au lieu de ça, il se tourne vers Vega, lui adressant son sourire plein de dents. « Dis moi, honey.. ça te dirais pas de venir avec moi..? J'connais un bar sympa qui est encore ouvert.. J'pourrais te payer à boire.. » Ta main sur sa cuisse c'est en bonus? Te gênes pas...

Alexander tente de le congédier, mais l’autre réplique. Évidemment. Son statut de mâle Alpha est questionné, tout d’un coup. Remis en jeu. À cause d’une stupide femelle. J’aurais dû dire que j’suis un travelo, ça l’aurait refroidi. Mais j’crois qu’il est un peu tard pour ça. (De toute façon, désolée mais j’ai pas l’air d’un travesti, bon.) « Dis moi, honey.. ça te dirais pas de venir avec moi..? J'connais un bar sympa qui est encore ouvert.. J'pourrais te payer à boire.. » Euh. J’crois pas, non. J’regarde sa main sur ma cuisse, puis lui jette un regard explicite, qu’il ignore. Ma main enlève la sienne de ma cuisse, et j’continue ma clope sans rien dire. Il prend mon menton dans sa main et me tourne la tête sans douceur. « J’te parle. » J’donne une claque sur sa main. « Ça m’intéresse pas, barre-toi. » Et il fait un truc auquel j’m’attendais pas exactement. J’sens un truc pointu sur ma gorge. Un couteau à lame rétractable. Fuck. « On se calme, ma douce. T’as même pas réfléchi à la proposition. » J’réponds pas. J’crois pas qu’il aille sérieusement jusqu’à me poignarder. Il veut juste me faire peur. Et malheureusement pour moi, ça marche. La pointe de la lame glisse sous mon menton, effleurant tout juste la peau. Il la pose à plat sur mes lèvres. « Tu veux boire un verre, ouais ? » Il regarde Ash, sourit. Moi j’ose pas tourner la tête. « Certaine que c’est pas ton copain ? » qu’il me murmure dans l’oreille. « Il a l’air drôlement jaloux. » Il m’embrasse délicatement sous l’oreille, puis descend dans mon cou. La lame se pose sur ma jugulaire, et de sa main libre il m’avance vers lui, mes jambes de chaque côté de son bassin. J’ferme les yeux. J’pense aux caresses d’Alexander, pour effacer le dégoût qu’il m’inspire. P’tain, ça l’excite en plus.

J'fais pas vraiment parti de la catégorie gentleman, romantique et toutes ces conneries mais y'a un minimum. Ouais, si une fille me plait, j'vais pas essayer d'la violer juste parce qu'elle me fait envie. Mais apparemment, cette conception des choses n'a pas l'air de déranger le dealer-coursier. Même pas du tout. Vega le repousse, il comprend pas. Hey, connard, c'est bon elle est pas intéressée, tu peut te barrer... J'vais pour passer de leur côté et lui faire comprendre, mais ce con sort sa lame, menaçant la gorge de la brune en me regardant. Il la rapproche de lui, vas-y prend la sur le bar, te gênes pas... J'serre les dents, ma mâchoire se contractant douloureusement. « J'crois pas que Vega fasse partie de la catégorie pute, t'sais. Si t'as besoin de tirer un coup, tu vas le faire ailleurs. » Il me jette un long regard, ses lèvres effleurant lentement son cou. « Ah ouais? Elle m'en a tout l'air pourtant... Pas vrai chérie? J'suis sur que t'aimes te faire tirer comme une chienne. » La réplique de trop. Y'a des limites à pas franchir.

Heureusement que des tarés comme lui, y'en a pas mal qui trainent dans les pubs. Ouais, c'est à ça que sert la batte planquée sous le comptoir. J'l'attrape discrètement, ne lâchant pas des yeux. J'lui fais un sourire qui se veut convainquant. Tout ce dont j'ai besoin, c'est qu'il éloigne un peu sa lame d'elle. «Bon... On va pas se regarder dans le blnac des yeux pendant trois ans, t'as gagné, casse-toi avec elle, c'est un bon coup. J'te jure. » Il se tourne vers moi, surpris. Et relâche légèrement sa prise, Vega en profitant pour se reculer. Juste la seconde de désorientation qu'il me fallait. La batte vient s'écraser contre son nez, produisant un craquement du plus bel effet. J'saute par-dessus le bar tandis qu'il se relève, chancelant. J'ai une furieuse envie de finir tout ça. De l'achever proprement. Mais j'fais rien, j'tiens pas à ce que Vega me prenne pour un psycopathe non plus. Enfin, si c'est pas déjà fait.

Ouais, j’aime me faire tirer comme une chienne. Mais pas par toi, connard. S’il avait pas ce foutu couteau sous ma gorge, j’lui ferais avaler ses bijoux de famille. J’serre les dents. Dès que j’peux, j’lui en colle une et je dégage. Super fin de soirée, vraiment. J’crispe les doigts sur le bord de la chaise. J’sens un truc très désagréable entre mes cuisses, là. J’ai vraiment pas envie que ça aille plus loin. J’viens d’avoir une belle expérience, j’voudrais pas tout gâcher maintenant. Il m’embrasse dans le cou, dans un geste qui aurait pu me plaire s’il me l’avait pas imposé comme un gros con. Ash lui cède la victoire, lui dit d’partir avec moi, et le type baisse sa garde. J’le pousse et j’dégage du banc. Un craquement assez écoeurant suit quelques secondes plus tard, avec un cri de douleur et une volée d’injures. Y’a Ash de l’autre côté du comptoir, l’air furax, batte à la main, et l’autre pauvre type qui gueule comme un con, le nez en sang. Bien fait pour ta gueule, ouais.

« Barre-toi. » J’lui lance son sac de coke, qui rebondit sur son torse avant de tomber par terre. Juste pour être sûre, j’pose la main sur celle d’Alexander. J’crois qu’il a compris le message. Les doigts pleins de sang, il récupère son paquet, sans cesser d’nous insulter. Malades, pauvres cons, pute, pd… ouais allez, va-t-en maintenant. J’ai les mains qui tremblent, les jambes molles. Putain j’ai eu peur… Dès que la porte se referme, j’vais tourner le verrou. Et j’fixe le panneau. J’aurais jamais dû venir ici…

C'est ça le problème quand on fréquente des gens pas clairs, y'a toujours un moment où la situation peut échapper à notre contrôle. Genre là. J'm'attendais pas à devoir lui foutre une batte dans la gueule pour qu'il capte que c'tait pas la peine d'insister, que la demoiselle voulait pas de sa compagnie. Mais c'est pourtant ce que j'ai été obligé de faire. Vega finit par lui lancer le sac de coke et lui demande expressément de se barrer, ce qu'il fait après nous avoir insulté avec rancœur. Elle se précipite à sa suite pour cadenasser la porte, l'air un peu.. faible. Ouais, on va dire ça comme ça. Je pose la batte et vient vers elle, la prenant dans mes bras. J'tiens pas à jouer une scène post-baise touchante et tout, mais si ça peut la réconforter... Perso, ça m'aurait moyennement plus qu'un pervers me tripote comme l'autre mais j'en sais rien, j'suis pas à sa place, peut-être que c'est juste le faite d'avoir vu du sang qui la met dans cet état. J'lui caresse doucement les cheveux, la gardant contre moi.

« Tu voudras que j'te ramène chez toi..? Au cas où, si y'a un tueur avec une hache planqué au coin de la rue... »

J'me sens profondément débile à demander mais j'peux pas m'en empêcher, ça me ferait chier qu'elle se fasse agresser ou un délire du genre. J'pourrais pas m'empêcher de culpabiliser, j'le sais. J'commence à l'apprécier un minimum, le fait qu'on ai baisé sur la table du bar doit jouer un peu, ouais. Mais..pourquoi avait-elle foutu les pieds ici au fait?