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| ❝ tout les matins du monde sont sans retour. ❞ | |
| Auteur | Message |
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Invité
| Sujet: ❝ tout les matins du monde sont sans retour. ❞ Jeu 22 Sep - 17:11 | |
| « Tu pars déjà ? » Un sourire pervers sur un visage d'une beauté classique, un divertissement, il fait encore nuit et je ne compte pas rester. « Je ne suis pas une minette qui va croire qu'elle va passer le petit-déjeuner, sur ce, on va y mettre un terme, la vie continue. A dieu. » Des références que le petit peuple ne remarque même pas. Je reprends ma veste négligemment posée sur le buffet après avoir enfilé mon mini-short et ma chemise. J'ébouriffe mes cheveux et sans un regard, claque la porte. J'aime ça, être insaisissable, comme un courant de fumée de cigarette, qui s'échappe magiquement en quelques secondes et dont l'odeur reste pendant des jours. Un démon fait de nicotine et de goudron. Qu'on allume et qui se consume. Prête à être réduite en cendres, mais la dernière bouffée n'est jamais prise, je ne suis pas du genre qu'on écrase. Je ne peux me résoudre à me soumettre aux mœurs d'une société abjecte. Je serais sans doute le tyran le plus infâme, droit de veto sur chacun, dépeuplement total de la planète et je jouirais de ma solitude dans le néant. Le noir total, l'aveuglement, plus de beauté et de bonheur, ces conneries artificielles qui ne sont qu'éphémères et obtenues à coup de surdosage d'une pilule d'une couleur attrayante. Les gens sont si faciles à avoir, tu leur fous un bonbon empoisonné et ils avalent. Ils avalent la semence amère de la société. Mes yeux sont injectés de sang, j'ai envie de sortir de l'agitation, j'étouffe entre les hommes et je ne veux pas toucher à cette pourriture. La crasse qui remplie ma personne ne peut être lavée, elle est indélébile, remplit la fissure qui me fend en deux : la garce et l'animal. Les instincts étaient toujours refoulés et je me demandais parfois quel bordel monstrueux j'allais bien commettre, lorsqu'au bout du boulot, je ne pourrais plus me retenir et qu'une immense fureur s'emparerait de moi. Cela promettait d'être intéressant, dangereux, et de causer ma perte. Incroyable. Fascinant. Avant que je ne réalise, les herbes sèches d'un des champs abandonnées qui longent la ville me produise une sensation humaine et donc totalement désagréable, un frisson d'effroi me parcourt le dos alors que la nuit s'éclaircit doucement : le nuage vient de se défaire de l'emprise de la lune qui l'enlaçait, bleutant légèrement ma vision. Un bruit inhabituel, j'ai l'oreille qui me brûle. J'aime savoir, entendre, écouter les pleurs de l'humanité. Il en faut plus pour m'inquiéter, évidemment, je n'ai pas peur : je suis éternelle, je brave la mort et lui rit à la gueule. Mais il ne m'en faut plus pour m'attirer. Vers le danger, l'interdit, le pêché. Tomber dans l'infini de la perdition et entrainé la beauté du monde avec moi. J'allumais une clope, me consumant un peu plus avec elle chaque jour dans cet océan de poison, je n'ai que faire du pardon de Dieu. Et cet inconnu non plus, qui avait l'air dans la démence. Je ne savais trop me décider entre un bonheur hystérique ou une névrose frôlant la folie. « Tu t'es perdu ? » fis-je remarquer dans ce lieu peu fréquenté, expirant la fumée grise dans l'air frais. Peu m'importe. Nous n'étions pas ici pour nous confesser. Nous n'étions pas ici dans la magnificence, mais dans la détresse. La détresse du monde à notre vue. Des petites poupées de porcelaine brisées entre les quatre murs d'un asile. Prisonnières de la fureur et du trouble. |
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| Sujet: Re: ❝ tout les matins du monde sont sans retour. ❞ Lun 26 Sep - 20:13 | |
| À l'instant où le vide est revenu m'habiter la fêlure c'est agrandit. J'avais encore l'odeur de sa peau collé à la mienne, serpentant sur ma chair comme un filme poisseux. Je pouvais sentir en mon être mes organes bouillir puis se glacer, dans un intervalle foutreusement irrégulier. Ils ne sont pas loin de la décomposition accélérée. Combustion spontanée: putain d'amour détraqué. Shootant dans une canette vide avant d'en écraser une seconde avec un sadisme exacerbé, je cherche du regard qui pourrait aider mes sens embourbés. Sortir la gueule du fumier. Contre ma hanche le métal froid de mon arme m'éloigne toujours un peu plus de la réalité, c'est l'appel endiablé. Le sang va devoir couler. C'est un prêté pour un rendu. Il le sais, il en a parfaitement conscience l'autre tordu. Abaisse moi, quelqu'un mordra le poussière. Je ne me laisserai pas faire, refuserai toujours d'agoniser un genoux à terre. Justement en passant près d'une ruelle, je quitte d'instinct la grande artère fluorescente et m'engouffre dans le noir souillé de fluides humains. Heureusement que le foutre ne brille pas, sinon on ne distinguerai plus la nuit du jour par ici. Gémissement, obscène et amplement dégueulasse, voilà ce qui ne tarde pas à venir percuter mes oreilles. Je m'approche, pas conquérant pour meurtrier inconscient. “ Alors, couple d'infortune batarde, moi aussi j'peux payer pour gouter aux merveilles ? ” Le mec m'ordonne de dégager, je n'aime pas du tout le tremolo de plaisir tarifé qui glisse dans sa voix de pervers trop bien payé. Je le bute. La putain se met à hurler, incertaine certainement sur l'idée de me remercier d'avoir sauvé ses miches. T'inquiète pas ma biche... Elle fut morte avant d'avoir réussi à se décider. J'allume une cigarette, d'une marque qui m'est inconnue, en observant leur eau de vie s'échapper en flaques sur le béton. Ça me fait rire. Je m'étouffe avec la fumée âcre ce qui amplifie sensiblement mon hilarité, me fait trébucher. Les mains sales aux sens propres comme au figuré j'arrive tout de même à me relever, écrasant le sein de la chienne anciennement affamée sous ma rangers. Puis je m'élance.
Courir n'a jamais été mon moyen de locomotion favoris. Je n'ai absolument pas le physique anorexique d'un marathonien. Je fume trop, raison première à n'en pas douter qui explique à l'heure actuelle ma respiration d'asthmatique agonisant. Un incident ralenti ma course cependant, le sol se fait soudain meuble sous mes pieds. Je m'étale au milieu du champs, comme si une entité supérieur m'avait foutu une grand claque dans le dos. Haletant, de la flotte brulante me dévalant sur les joues, j'éclate de rire par accoups déments et dépourvus de logique. C'est la voix sarcastique de, ce que j'identifie comme une jeune femme, qui interpelle le semblant de contact avec le monde qu'il me reste. “ Tu t'es perdu ? ” Sa question me laisse perplexe, comme si tout à coup j'entendais une de mes possible réactions sortir de la bouche d'une catin en collant filés. Je me laisse tomber en arrière, me retrouvant la tête entre ses pieds. Mon flingue qui n'avait pas quitté mes doigts se pointe d'un geste naturelle sur son minois à gerber. Elle est trop belle, on dirait un chocolat plein d'asticots. “ Pan... ” Crisper sur mon flingue depuis de trop longues minutes ma main risque à tout moment de laisser partir le coup sans même que je m'en rend compte. Je me demande ce que ça ferai de voir une tête exploser d'en dessous... Citrouille rouge de rouille. Halloween avant le mois des sorcières en somme. “ Pourquoi, toi tu as trouvé ton chemin ? ” Ton hilare, dépourvu de sérieux. L'inconstance d'une bombe à retardement qui fait, tic tac, tic tac... Attention ça craque.
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Invité
| Sujet: Re: ❝ tout les matins du monde sont sans retour. ❞ Mar 27 Sep - 16:38 | |
| Un canon froid entre ses doigts, entre mes yeux. Il y a quelques semaines, j'aurais été la tête penchée sur un bol de céréales que je n'aurais pas avalé, les informations en fond sonore, crachant un aspect du monde dégueulasse que l'on ne pouvait ignorer. Mon père serait arrivé en buvant son café, aurait dit quelque chose qui m'aurait fait sentir l'acide de mon estomac, j'aurais lâché un regard soi-disant insolant et je serais partie en cours à pied, cigarette en bouche. L'une des deux seules choses qui n'avait pas changé. Cette pollution des poumons, ce gâchis d'organes, détruisant toute forme d'humanité. Si je bois de l'alcool, c'est que j'ai peur de rouiller. Curieuse, je m'étais approchée, le sentiment d'être dans la ligne de mire d'un pistolet ne me faisait pas avoir des sueurs froides. Le pire était mourir ? Oh non, survivre est encore plus douloureux. Attendre la faucheuse inlassablement, voir le monde évoluer et devenir encore plus fou. Clamer des « de mon temps c'était pas comme ça ! » et puis clamser dans sa merde. Croupir dans un asile comme une tâche récurrente de café amer sur un drap blanc immaculé. Salir la pureté. Bousiller les croyances du petit peuple. Un hystérique, pouvant appuyer n'importe quand sur la gâchette. Rire aux larmes. Je n'avais jamais compris comment quelque chose pouvait être aussi drôle, j'avais fini par penser que ces personnes tentaient de faire passer leur détresse dans un bonheur surfait, parce qu'ils croyaient que si l'on faisait semblant de rire, on finirait par le faire. De l'auto-manipulation mentale, l'être humain possède toute une ressource pour monter de plus en plus haut, que la chute soit plus grande. On doit tous être un peu masochistes, dans le fond. Ça nous rassure, de savoir qu'on souffre, qu'on est vivant. La réalité est une horreur sans pareil, les armes existent, les fous existent, les tarés existent. Tout ce qui peut sortir de votre folle imagination a déjà été crée par un malade mental, il n'y aucune originalité à vos fantasmagories artificielles sorties de votre cerveau putride. Certains diraient que se retrouver dans la ligne de mire d'une arme fige le temps, un peu comme de voir l'amour. Un battement de cœur qui saute, pour différentes raisons. Les aiguilles tournent toujours, dans un bruit sournois et raisonnant dans notre tête, à nous rendre malade. Le temps qui passe est toujours présent et nous pauvres créatures, sont prisonnières de son sablier. L'aube nous rattraperait avant que l'on est le temps de courir, encore et toujours, entre les monstres et les fantômes de la nuit. L'aube nous rattrape toujours, faisant briller les métaux froids des pistolets. « Ce qui fut, cela sera, ce qui s'est fait se refera, et il n'y a rien de nouveau sous le soleil. » (*) Je posais mes doigts sur ses mains crispés, comme un enfant sur son jouet favori, sans rien tenter de plus. Les gens voulaient toujours plus. Moi, l'humain me fascine. Tout les rouages de son esprit qui font que c'est un raté sont enivrants. « Tu trembles, tu vas finir par te blesser. » Ironie. J'ignore ses questions, personne ne trouve son chemin, nous sommes tous errants dans les limbes d'un autre monde. Cela ne m'étonnerait que la terre soit l'enfer d'une autre planète. Après tout, nous sommes une race maudite, chassés d'Eden parce que deux cons ne savent pas se priver d'une pomme. L'humain est con de nature, sans doute. Mon visage ne sourit pas, ne rit pas, un papier vierge d'émotions et de sentiments. Un mur en brique avant mon cœur de pierre. Je ne tiens pas à ma vie, je ne tiens pas à la sienne, mais je veux contrôler la mort. Si je dois crever ce matin, je me serais foutu le canon dans la gorge de mes propres mains, et je serais restée fière de ma monstruosité jusqu'à ma dernière seconde. L'humanité, c'est pour les faibles.
(*) Ecclésiaste, Livre 1 verset 9. |
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| Sujet: Re: ❝ tout les matins du monde sont sans retour. ❞ Mar 27 Sep - 17:42 | |
| Le temps à cette habitude dégueulasse de nous filer entre les doigts et de se figer en fonction de son humeur. La notre étant un simple facteur trompeur d'ennui pour la grande-horloge de l'existence. On aurait tord de croire qu'un geste arrivé trop tard est excusable. Rien n'est réparable. Rien n'est en bon état d'ailleurs, jamais. Ça se disloque de partout. J'ai tendance à voir le monde comme un champ de ruine géant, planqué sous une couche de dégueulie vernis. Comme elle tient. Bonbon joliment enrobé, mais sa grouille dessous, ça jure de vous empoisonner. Prend ta première respiration et ça y est t'es plus bon qu'à crever. Tu ajoutes un gravillon à l'édifice de la crasse humain. Existentialisme parfaitement moisie pour une planète qui oscille en pleine asphyxie. Putain de merde. Et je ne vois rien dans ses yeux, porcelaine souillée et craquelée, saupoudrée de poussière urbaine bien encrassée. Le monde entier se reflète dans ses pupilles de verre. Un champ boueux à l'envers. C'est son contact qui m'arrache à la contemplation morbide, alors que je me demandais si, à demi-décomposée, son regard resterai aussi inerte... C'est drôle parfois, comme la mort amène la vie. Bref. Ses doigts sont gelés, ils crispent un peu plus l'emprise des miens autours du barillet. Elle se met de nouveau à parler. “ Tu trembles, tu vas finir par te blesser. ” Éclat de rire, franc pour une fois, alors que la tristesse est enfin enfouie dans le recoin le plus éclairé. La lumière pour annihiler la chose qui palpite à mon oreille, vacillant entre la plainte d'un bébé agonisant et d'un père de famille gémissant d'envie pour une pipe d'adolescent. Je ne répond cependant rien. Rien à répondre à cette connerie puisqu'il est évident que je suis déjà blessé. On est écorché à peine sortie de l'utérus de toute manière, connasse. Je lui arrache l'arme des mains, la balle ne part pas, je résiste par masochisme assumé à la tuer pour l'instant. Par contre je la pousse le cul dans la boue, me relevant après quelques roulades sus le côté. Mon flingue revient prendre place dans mon boxer, à même la peau pour une assurance sordide que si j'oublie le cran de sécurité je m'explose une couille. Ça serait pas d'couille, comme on dit. Nicotinie sévère, inattendue, elle me baise par surprise la salope et je ne cherche pas à lui résister. J'embrase donc la lucky, refourguant le briquet dans ma poche arrière avant de m'amuser à faire des rond de brouillard cancérigène dans sa direction. “ Pourquoi ne pas sourire, pétasse ? Avec ton air de parfaite petite vagina humide et ambulante tu devrais avoir la satisfaction de te faire sauter parce ce dont tu as envie. ” J'insulte comme je parle de la météo, sur un ton parfaitement débonnaire, ou alors bon enfant. Oui, je crois que c'est ça le terme : je crache à la gueule des passants avec ma voix fluette et bonne enfant. Sans raisons. Pour une haine qui n'a pas de destinataire plus que de nom. Par l'enfer que les apparences encule bien.
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Invité
| Sujet: Re: ❝ tout les matins du monde sont sans retour. ❞ Mar 27 Sep - 18:51 | |
| Les insultes me passent au dessus de la tête, un je-m'en-foutisme accablant dans un corps faible de jeune femme anorexique. Sois belle et tais-toi qu'ils disent. J'ai sans doute trop ouvert ma gueule et ça les as brisé en même temps que j'ai réalisé la vérité écœurante de mes propos. Ils avaient tous tenté de briser leur gentil petit miroir, qui leur reflétait une image dégueulasse d'eux-mêmes ne commentant que des petites fissures, presque invisible. J'étais arrivée et j'avais sauté au travers de la glace, éparpillant des morceaux de mensonges autour de moi. Briser, casser, défoncer, le seul instant qui avait fait naître cette adrénaline en moi, et j'avais tenter de la retrouver me vengeant sur chaque être humain se rapprochant de mon périmètre de danger. J'étais passé de l'autre côté du miroir, sautant d'un monde parallèle à une réalité sombre qui foutait la gerbe. Je ne voyais plus de grandes chenilles bleues fumer ou des chats me sourire en croissant de lune. Je n'avais ni rêve, ni but, ni fantaisie. J'étais tout simplement devenue moi-même. Un monstre d'égoïsme et de cruauté. Et Dieu seul sait à quel point j'appréciais d'une façon malsaine ce statut. Je le regardais rire, la tête me tourna et je fus assise, entre les herbes sèches. Je ne me relevais pas. Sans retenir la pensée qu'il devait sans doute se sentir mieux comme ça, au dessus des autres. Je n'avais pas besoin de le pousser pour savoir que j'étais bien au dessus de lui. Un sourire mesquin éphémère, retour à cette inexpression habituelle. Cela devait sans doute relever du record, d'être aussi insensible que cela. Je tire sur ma cigarette et jette le mégot dans les airs, parsemant le vent de cendres et de tabac incandescent orangé prêt à flamber chaque parcelle du monde. Un incendie chaleureux qui réchaufferait mon corps trop froid, glacé en été, juste à la température de l'hiver. « Le jour fait semblant de se lever. Mais c'est la nuit pour toujours. Et je suis la seule à le savoir. » Je lui jette un regard alors que je pars pour consumer une nouvelle camel qui s'envolera avec les cendres de mon cœur en détérioration. Je crache ma fumée et des mots, vaincue par l'acide qui coule en moi. « Pourquoi rire ? Vagina dentata. C'est pas parce que tu me trouves bonne que ça veut dire que je me fais baiser à chaque coin de rue. » Seconde inspiration de goudron, le monoxyde de carbone pourrit mon organisme et je me sens mieux, un pas plus près de la mort. « Quoi qu'il en soit, c'est le cas. J'aime quitter les gens. Et toi, tu dois sans douter apprécier te faire baiser par des salopes dans mon genre, pour rire ainsi, le sang sur les mains. » Haussement de sourcil provocateur, aucun sourire, je ne joue pas aux jeux pour participer. Je gagne en écrasant les autres sur mon chemin, quoi qu'il arrive, j'atteins la gloire éternelle d'une partie et m'éteins dans un feu ravageur, brûlant les perdants à mes alentours, l'hystérie affreusement calme me possédant. Je flinguerais quelqu'un en le regardant dans les yeux, voir sa peur et me sentir plus forte. Le meurtrier est toujours plus fort que sa pauvre victime se plaignant de ne pas vivre plus. Je me lamente de vivre encore dans ce foutu bordel. |
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| Sujet: Re: ❝ tout les matins du monde sont sans retour. ❞ Jeu 29 Sep - 2:23 | |
| Imagine, un court instant, que la douleur de l'homme soit aussi visible qu'un furoncle en plein milieu du front. Suppose qu'au lieu de la deviner dans la torsion amer d'une bouche, ou dans le plissement acide d'un regard l'éruption qui palpite en chacun, on puisse véritablement voir des torrents de lave calciner la chair. Peut-être serait-on alors doté d'une faculté plus grande de régénération. Une sorte d'évolution naturelle pou pouvoir survivre à toute le mal de merde qu'on passe nos vies à se faire. Je veux dire... L'homme. L'homme n'est rien de plus qu'un animal violent à qui on a octroyer l'intelligence et la faculté de pitié. Et dont il se sert pour minutieuse tout piétiner sur son passage. Le bulldozer humain quoi. La première victime de ce tortionnaire à la compassion oubliée est justement lui-même. Ses semblables sont son terrain de jeux favori. Certes derrière vient la vie animal et végétale. Mais avouons le, seul les êtres humains savent aussi esthétiquement souffrir et crever en braillant pour une histoire d'existence qui pousse aux envies suicidaire. Alors oui, imagine que les expressions faciales ne soient pas la seula forme visible de la douleur. On passerai nos journées à voir éclater en pleine rue des boules de lymphe et de sang, acide émotionnel qui s'écoulerai enfin des yeux. Personnellement l'idée me fait monter un putain de fou rire. Prend par exemple cette connasse plus lisse qu'une batte de base-ball en face de moi. Son air impassible, tout son dédain et toute sa supériorité ne pourrait dissimuler l'abime qui existe entre elle et le monde. Sûrement cela s'exprimerai-t-il par une crevasse lui barrant son doux visage. Un truc dans le genre. Et voilà que je rigole encore. J'aspire la mort en bâtonné industrialisé pendant qu'elle semble drôlement bien installée le cul dans la terre humide. Grand bien lui fasse après tout. “ Pourquoi rire ? Vagina dentata. C'est pas parce que tu me trouves bonne que ça veut dire que je me fais baiser à chaque coin de rue. ” Je pouffe, comme une collégienne puante de prétention et de je m'enfoutisme. J'attend la suite. Il ne faut jamais couper les gens en plein milieux de leur discourt. C'est moins drôle sinon. Et puis elle n'a pas l'air du genre à beaucoup parler. Alors n'allons pas trop vite contrarier la poupée. “ Quoi qu'il en soit, c'est le cas. J'aime quitter les gens. Et toi, tu dois sans douter apprécier te faire baiser par des salopes dans mon genre, pour rire ainsi, le sang sur les mains. ” Un éclat d'hilarité aussi dément que bref détermine ma première réaction, puis je lui répond. “ D'abord, j'te trouve moche à gerber. ” On ne peux douter de ma sincérité, je la balance sans avoir peur de la vexer. Tant pis si c'est la cas bien que, vu le phénomène j'en doute fort. “ Ensuite on dira salops, soyons précis dans la déchéance et le sordide. ” Tirant une latte interminable sur la cigarette, j'aime me faire cette sensation glauque de nausée frémissante suite à un soudain trop plein de nicotine. Je recrache toute la fumée vers le ciel, obscurcissant un instant le renvoi d'étoiles qui ponctuent en jolis leurres l'immensité noir. Puis je termine en venant m'assoir face à elle. “ Le sang c'est histoire de mettre un peu de couleur. Tient regarde, comme ça déjà t'as l'air plus visuellement humaine ” Me servant de mon auriculaire droit encore humide et carmin, je viens dessiner de chaque côté de sa bouche la continuité d'un sourire macabre. Memento mori. Puis pisse dessus un bon coup ça ira mieux.
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Invité
| Sujet: Re: ❝ tout les matins du monde sont sans retour. ❞ Sam 1 Oct - 22:33 | |
| L'humain est une saloperie de moustique qui vient de prendre ton sang à la pompe, en plein dans tes artères. Il te prend la vie et la suce comme une con, avide des autres. Je vais mourir seule. Tiraillée entre le néant et l'infini. Mes compagnons, que je ferais lâchement tombés avec moi sont la nicotine, le goudron et le monoxyde de carbone. Fumer tue. Vivre tue. Mon seul contact humain est constitué d'un bonjour, suivi de la même et habituelle question « Vous avez une cigarette ? ». Je pourrais suffoquer sous leurs yeux qu'ils ne me demanderaient pas si je pense à me jeter du haut d'un l'immeuble. Oui. Les gens seuls sont invisibles. Invisibles au bonheur. Alors je m'allonge quelque part, j'explose mon bâton de cancer une énième fois et je regarde les étoiles danser en musique. Et j'imagine. J'imagine que la douleur n'existe pas. J'imagine que cette clope ne sera pas ma dernière, qu'elle ne me tuera pas. On sait qu'on le paiera un jour, qu'on imagine être le lendemain, on aime bien ça, se sentir sur le corde raide entre la vie et la mort, être sur la sellette et pouvoir s'échapper dans la mort à tout moment, on a l'impression de vivre plus intensément, enfermé dans notre quotidien ennuyeux. Et moi, j'imagine que je suis invincible. Éternelle. L'Alpha et l'Oméga. Je souffle la fumée entre les rayons de lune et l'observe. On dirait une gamine, riant aux blagues d'une de ses copines tout aussi pathétique. Je me contente de hausser les épaules, même si je ne peux me cacher que je préfère être à gerber, sans doute parce que le monde est à gerber lui-aussi, enfermé dans les conventions d'une beauté parfaite et inatteignable. Je fais un sourire presque ironique, me contentant de répondre un bref et simple « Tant mieux. » Je fais une sorte de révérence plus que ridicule comme signe de fausses excuses, mon sarcasme est exemplaire, j'y ai travaillé pendant je ne sais combien d'années. Ou peut-être était-il encré en moi, dès mes premiers cris, après avoir déchiré l'hymen de ma mère, les médecins m'ont sorti de cet endroit pour me confronter à la froideur du monde, et ont du se dire « Celle-là, ce sera une belle salope. » Ils ont ris et m'ont enveloppé dans des couvertures pour cacher une nudité que j'exposerais à outrance aux mecs encore puceaux qui salivent. Il s'assoit en face de moi, j'ai une certaine appréhension. Je n'aime pas que l'on m'approche. Je veux être crainte comme un orge. Mais les monstres eux-mêmes n'ont pas peur. Avant de réaliser, je sens ses mains dessiner sur mon visage, je ne fais pas un mouvement, c'est presque comme si j'arrêtais de respirer. Le contact me répugne, en dehors de l'acte sexuel, pour avoir cette possession sur quelqu'un, qu'il ne peut lui-même contrôler. je ne peux qu'être sur les nerfs. J'aurais voulu être un oursin, dotée de piques et cacher entre les rochers, attendant sournoisement de faire du mal à une personne totalement étrangère, par plaisir. « Va te faire foutre avec ta couleur à la con. J'ai pas demandé d'être humaine, ni d'en avoir l'air. » Simple comme bonjour, complexe comme un départ. Je n'ai jamais eu peur de de dire au revoir, je ne le fais jamais. J'aime m'enfuir, me faire désirer et me regretter. Je crèverais sur le moment, je n'en serais que ravie. |
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| | | | ❝ tout les matins du monde sont sans retour. ❞ | |
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