Sujet: Walking in my shoes • FLASH BACK Mar 4 Oct - 15:50
Dos collé au mur, les bras croisés, mon sac de cours posé négligemment à mes pieds. L'attente de la sonnerie pour rentrer en cours, qui se passe à écouter les histoires de Mélody sur son copain d'un soir. Rencontré en boîte samedi dernier, et plus aucune nouvelle depuis. Elle a les yeux rougis, mais la tristesse de son rêve romantique déjà éteint semble avoir fait place à la colère. Une vraie enragée, elle nous sort un long monologue d'insultes sur un ton suraigüe, que le couloir entier puisse en profiter. Et surtout moi, juste en face d'elle. L'écoute sans dialogue, c'est ce qui semble lui falloir pour le moment. Les questions du genre t'en penses quoi ?, ou est ce que tu te rends compte ? fusent, ne me laissant pas le temps de répondre pour directement embrayer sur de nouvelles insultes. Pauvre mec, il avait tiré son coup avec la mauvaise personne. Mélody, depuis que je la connais, enchaîne les plans foireux, espérant tomber sur le bon sans jamais le trouver. Des claques à répétitions, elle vient pleurer devant moi, hurler à toutes les fins de week end. Je hais cette fille, cette fille m'aime bien. Le duo bancale que je me tapais depuis ma quatrième. Arrivée de Maëlle, qui vient plaindre sa meilleure amie en cœur. Les histoires de lycéen typique, les nanas qui se font prendre dans une back room par le prince charmant, qui ne vient pas leur rendre leur soulier de verre une fois les minuit passés. Le trio s'agrandit au fur et à mesure. Les élèves débarquent en balançant leurs sacs, les bises claquent sur les joues et les questions d'usage sont crachées. Ton week end Indy ? Génial merci. Question retournée, et c'est parti pour un long monologue détaillé sur les deux jours consécutifs, la grande folie dans les têtes de chacun. Une part de vraie embellie au possible. La classe unie, qui discutent en attendant le cours de maths. Oh bordel ce que je peux détester cette ambiance. Unie ouais, depuis le collège, sauf pour le cas de ce nouvel élève. Likka, à qui je jette un bref coup d'oeil avant de me pencher vers l'avant, faire glisser la lanière de mon sac sur mon épaule pour tourner les talons, rentrer dans la classe. Belle journée.
Dernière réponse balancée, une équation de trois mètres de long faite en dix minutes à peine, et je rebouche mon stylo, le balançant dans ma trousse. Copie double en main, je pousse légèrement ma chaise sans bruit, déposant le contrôle sur la table du prof. Simple hochement de tête de sa part, je suis libre. Au bout d'une bonne vingtaine de minutes. Retour à ma table, j'attrape mon sac, le remet sur une épaule en décrochant un léger sourire à Mélody qui me fait des signes, histoire que je vienne l'aider. Va te faire foutre pauvre connasse. Signe léger de main, le coucou sympathique signifiant que je l'emmerde mais l'aime quand même – tu parles -, je sors de la salle, claquant doucement la porte derrière moi. Comme toujours, je termine quatre siècles avant les autres. Aptitudes qui ne passent jamais inaperçu, dans n'importe quelle matière. Excepté le sport quand j'y met les pieds. Long soupir qui se fait entendre, je dévale les escaliers menant à la cours principale. Vide, tout le monde le nez sur une copie, ou à écouter le prof recracher son cours. Grille à l'arrière du lycée poussée, menant à la rue, je pose mon sac à mes pieds. Genoux à terre pour fouiller, trouver mes clopes parmi l'amas de papiers. Trouvée, je me laisse retomber sur le côté, le dos calé contre le mur et la clope fumante entre mes lèvres. Trente minutes de pause, et ma super bande de copains allaient rappliquer pour leur break d'inter cours.
Likka Kļaviņš
PSEUDO : soft parade.
Sujet: Re: Walking in my shoes • FLASH BACK Mar 4 Oct - 17:53
« Anastasija, tu as toutes tes affaires ? » Long soupir, et j'acquiesce d'un bref hochement de tête. Elle me fait chier. Tous les matins, c'est la même histoire, putain. Jdevrais' lui faire bouffer mes cahiers afin qu'elle s'en souvienne : je n'oublie jamais rien. « Tu veux un truc à manger avec ton café ? » Je ne bouffe jamais le matin, un autre détail qu'elle semble avoir zappé. « Non. » Ton sec. Et Maman frappe sa tasse contre la table, c'est bon, elle pète un câble. Je hausse un sourcil, les yeux dirigés vers elle, en avalant une gorgée du liquide brûlant. « Tu devrais manger, le petit déjeuner est... » « Le repas le plus important de cette putain de journée, merci, jsuis' au parfum Maman. » Aimable, le fils dont t'es tellement fier. L'enfant dcœur' par excellence. « Ton vocabulaire. » Jroule' des yeux, elle m'agace, magnifique journée qui débute. « Le repas le plus important de cette putain de journée, merci, jsuis' au parfum Mère. » Elle souffle, on est sur la même longueur d'onde : elle me gonfle, je la gonfle. L'harmonie est idéale. Et vas-y qu'ensuite jte' balance le discours sur la maigreur, l'anorexie ; n'importe quoi. T'avales pas une brioche le matin, c'est bon, faut tfaire' interner. Jsuis' pas à l'article de la mort, non plus. Gitane coincée entre les lèvres, et elle balance un juron. Une nouvelle fois : merci Maman, je sais que la tabac tue. Une horreur au quotidien. Je conçois qu'elle s'inquiète – Pourquoi ? C'est une bonne question –, cependant, elle n'est pas obligée d’être H24 derrière mon putain de cul. Je ne supporte pas ce comportement, pourtant, il le faut. Jfais' le minimum syndical à ce propos. Cigarette tapée contre le cendrier, et jme' lève, déposant la tasse dans l'évier. C'est l'heure, jme' casse. « Tu m'embrasse pas à avant de partir ? » J'en reste bouche-bée, en tombe des nues. Jcommence' sérieusement à croire qu'elle est restée en bug depuis mes neuf ans. « Et en quel honneur ? » Deuxième juron jeté, la bonne humeur, ça fait toujours plaisir. Léger rire qui se fait entendre tout en agrippant mon sac. « Ton vocabulaire. » C'est quotidiennement ainsi. La famille bancale. Entre la mère qui s'persuade que son gamin peut évoluer vers la bonne direction ; et le gamin en question qui s'occupe à briser les espoirs maternels, parce qu'il se fait chier autrement. On devrait nous refiler la médaille d'or, les Kļaviņš sont parfaits. Et Maman est repartit pour un tour, round 2, génial, j'en jouis d'avance. Elle crache son blablabla habituel, auquel je ne prête aucune attention, continuant ma route jusqu'à la sortie, indifférent. J’entrouvre la porte, et une remarque fait bam : « Si ton père te voyais, qu'est-ce qu'il dirait ? » Le sujet inabordable, elle ose, surtout dans une situation aussi futile. Connasse. La mâchoire se crispe sous la colère qui grimpe le long de ma colonne vertébrale, en flèche. Faut éviter l'explosion. « Il n'a rien à dire. Il est mort. » Phrase à moitié hurlée, et jsors' enfin d'ici, claquant la porte d'entrée derrière moi. La brise me glace. Nuque basculée vers l'arrière, et jpince' les lèvres ; zen, Ana', zen. Mégot écrasé contre le bitume, et une clope s'embrase immédiatement après. La foutue illusion d'être apaisé en s'intoxiquant les poumons. Et bordel, il va falloir se taper les foutues salles de cours, les adolescents insipides, les profs dépressifs, et la salope de CPE à dix heures, elle m'emmerde avec ses rendez-vous narcotiques. Putain, la belle journée.
Le brouhaha bâtit par les élèves et leurs conversations sans intérêt m'insupporte. Aucun contact avec la moindre personne constituant cette foutue classe, la plupart me révulse avant même qu'il m'aborde. Limite, j'ai envie qule' prof débarque afin qu'ils ferment tous leurs gueules, le cul sur une chaise et les yeux sur une copie. Mes nerfs lui en seront redevables. Adossé, un pied contre le mur, à l’écart du groupe, jcrache' un long soupir en baissant le menton, regard bas, exaspéré. La porte s'ouvre, la troupe s’infiltre à l'intérieur, bref regard jeté à Indy en allant m'installer à ma place, certainement le moins chiant de la classe, et le moins con surtout. Contrôle de maths, again. [...] Dernière équation terminée, facilité déconcertante. Ils triment tous autour, ce qui est plutôt distrayant sur l'instant d'ailleurs, mis à part Indy, déjà barré. Bref. Affaires rangées, jme' lève, laisse la chaise en vrac, dépose cette foutue feuille sur le bureau du prof, et bye. Le vide complet dans les couloirs, ça fait du bien, du calme. Escalier descendu, cour traversée, portail poussé, et putain enfin dehors. Courte satisfaction qui m'emporte, l'effet air libre. Zippo qui s'ouvre et allume la gitane, longue bouffée, en sillonnant la rue des yeux. Il n'a pas foule, ce qui n'est guère très étonnant à une heure pareille, juste Indy, fumant tranquillement sa cigarette. Les yeux se lèvent vers le ciel, jvais' me sociabiliser, essayer. Déjà discuté à plusieurs reprise avec ce dernier, même si franchement, les relations humaines ce n'est pas ma tasse de thé. Quelques pas, puis le dos se colle au mur, à sa droite. Une main frottant ma nuque légèrement basculée vers l'avant, et maigre sourire au coin des lèvres. C'est dans ces moments-là où tu te sens con, sans savoir quoi sortir afin d'engager la conversation. Un défaut récolté grâce à la solitude quasi-constante. « Jme' demande comment tu fais. » Long soupir, et fumée crachée en direction du sol, ligne droite. « Pour supporter les pauvres imbéciles heureux composant notre glorieuse classe. » Quel tact. Trente minutes environs de paix, après, le bordel se réinstallera à nouveau. Fait chier.
Indy K. Bernstein
PSEUDO : POLTERGEIST
Sujet: Re: Walking in my shoes • FLASH BACK Mar 4 Oct - 20:48
Mélody et ses histoires de couple ; un truc que je ne saisirai jamais. Truc qui se retrouvait d'ailleurs chez la majorité des nanas – et certains mecs -, de notre joyeuse classe. Tous accrocs à la recherche effrénée de l'amour, du haut de leurs seize ans à peine. Hormones en éruptions totales, ils cherchaient plutôt un endroit où se vider les couilles, ou l'impression d'être une princesse aux yeux des autres. Pathétiques, tous à rater leurs moments dans des conneries de ce genre. Le monde à l'envers, comme Myriam l'année dernière, une nana intelligente, avec laquelle je me sentais relativement bien, qui avait tout plaqué du jour au lendemain pour vivre avec son mec, de quatre ans plus âgé. Le résultat était beau maintenant : enceinte, dix sept piges à peine, et le mec en question qui écumait les bars tous les soirs, infoutu de se retrouver du travail. L'avenir brillant, resplendissant tellement que ça m'en brûlait la rétine. Dans le flot de paroles entendu tout à l'heure, Mélo m'avait d'ailleurs fait remarqué qu'une de ses copines de la classe au dessus me trouvait mignon. Et qu'elle allait faire tous les efforts du monde pour obtenir ne serait ce qu'un rendez vous cinéma en ma compagnie. Le côté muet qui doit lui plaire, qui sait. Génial, demain j'allais me taper une nana aux yeux qui brillent pendant deux heures au self. J'en crève d'envie à l'avance, je bande rien qu'à y penser. Qu'on me foute la paix, c'était peu demander pourtant. Mais non, toujours après moi, à me parler, encore et encore. Me raconter inlassablement des histoires – toujours les mêmes, seulement le lieu et les noms qui changent -, sur des types que je ne connaissais ni d'Eve, ni d'Adam, que je ne rencontrerai jamais, et que de toute manière, je n'avais pas envie de voir. Ils se sentent obliger de parler, comme si le silence allait les foudroyer sur le coup. Une gêne du mutisme, que les histoires de lycéen à l'eau de rose venaient combler.
Les quelques instants de contrôle me calment un brin. Le silence revient, seulement troublé par les stylos qui grattent la feuille. Exercices rapidement expédié, je retrouve mon air libre, clope coincée entre les lèvres. En général, mis à part les branleurs qui rendent feuille blanche, je suis le premier à sortir. Mon break a lieu au même endroit, semaines à semaine. L'arrière du lycée, déjà peu fréquenté en temps normal. Arrière du crâne posé contre le mur, je ferme légèrement les yeux en recrachant une longue ligne de fumée, un léger sourire sur les lèvres. Mais c'est fini, de courte durée. La vieille grille grince, signe que quelqu'un vient squatter mon espace vital. L'intrus qui pénètre dans la sphère de calme et la bousille par sa présence. Le sourire s'efface, ma tête penche un peu plus vers l'avant. Regard tourné, j'aperçois la forme décharnée de Likka. Le nouveau qui le restera jusqu'à la fin. Le statut qui lui colle à la peau, les gens ne vont pas vers lui, et il leur rend bien. Différent. « Jme' demande comment tu fais. » Sourcil arqué, la clope vient de nouveau combler le vide entre mes lèvres. « Pour supporter les pauvres imbéciles heureux composant notre glorieuse classe. » Différent oui. Je récupère la clope entre mon pouce et mon index, tapotant légèrement dessus pour faire tomber la cendre. Bref haussement d'épaule. « Tu hoches la tête de bas en haut toutes les cinq minutes et ça leur suffit. » La technique infaillible, testée et approuvée depuis mon collège. Je devrais déposer un brevet, écrire un bouquin pour tous les asociaux et timides qui peuplent nos contrées. Il y a de l'argent à se faire. Regard jusqu'alors dans sa direction, je baisse le menton, ma main attrapant mon sac pour le placer de l'autre côté. Paume déposée sur le bitume, je tapote doucement dessus. « Et moi je me demande comment tu fais encore avec ces imbéciles heureux. » Léger sourire qui se dessine sur mon visage. Au moins, Likka semble moins abruti que Mélody et sa clic de joyeux lurons.
Likka Kļaviņš
PSEUDO : soft parade.
Sujet: Re: Walking in my shoes • FLASH BACK Mar 4 Oct - 21:11
Je ne suis pas fait pour ça. Ce n'est guère une pseudo rébellion à deux balles d'un lycéen surplombé par ses hormones plutôt que sa raison. C'est une fatalité. Je ne suis pas fait pour ça. Les cours, la routine, les relations humaines, la sympathie, et cætera. J'aimerais pourtant. Mais ça ne passe simplement pas. Les gens m'exaspèrent, d'une façon incommensurable. Un simple contact, et toutes mes cellules se rétractent, par profond dégoût. Je n'ai qu'une envie : flinguer la moindre personne qui m’aborde. Cependant, quelques exceptions délogent à la règle, mais elle sont d'une telle rareté. Comportement asocial, misanthrope, dépressif apparemment aussi, le fabuleux diagnostique du psychiatre. Tout pour moi. Jme' demande comment il a fait, puisqu'aucune parole n'est sortie d'entre mes lèvres pendant le deux/trois rendez-vous. Jdevrais' faire une thérapie, gober un traitement, ou que sais-je, mais strictement rien à battre à ce propos. Bien comme je suis, pour l'instant du moins. La solitude est le dernier foyer dans lequel jpeux' me loger, m'apaiser. Refuge. Chacun son truc. Et donc en toute logique, cette classe me gonfle prodigieusement, ce lycée, trop de monde. Ce contrôle de maths également, aussitôt commencé, aussitôt terminé d'ailleurs. Esprit logique m'offrant des facilités indéniables. Tant mieux. Ça m’insupporterait d'être rabaissé au rang des pauvres minables peuplant cette foutue salle. Aucune preuve de modestie, je ne suis guère ici pour en faire. Ni des amis, et autres conneries diverses. Mis à part, une nana à tirer par ci par là, mes relations se concentrent uniquement sous la ceinture, rien d'autre. Le mec sain par excellence. Bâtard prématuré. Si jme' retrouvais à écouter les salopes vierges de la classe par exemple, jme' tirerais une balle dans le crane après la conversation si futile. C'est la mort assurée dfréquenter' pareils individus ; au risque de devenir aussi con qu'eux. L'apocalypse mentale, et jgerberais' en me voyant raconter mes péripétie à la con, avec un air enjoué. Si jdeviens' ainsi un de ces quatre, jetez-moi par une fenêtre, question d'honneur. Putain, rester à l'écart, c'est la survie, point barre. Enfin, jsuis' quand même là, à côté d'Indy. Mec moins débile que la moyenne. Voir carrément intriguant. Trop faux pour être basique. J'ai l'air d'un psychopathe à penser de cette façon, cependant, j'ai la fâcheuse tendance à observer les gens : une occupation comme une autre. Ma mère me répète souvent qu'elle flippe lorsque jla' scanne. Jvais' dire ça au psy : bonjour, je crois être un monstre, au revoir. Rien que pour voir sa gueule. Bref, trêve d'ironie ridicule. Tout cela pour dire : Indy sort du lot, une bonne chose, ou pas. Qu'est-ce que jmen' balance, l'effort est là merde. Maman sauterait bêtement de joie, hurlerait de bonheur, si Diable elle m’apercevait. Mon fils parle à quelqu'un, miracle, Dieu existe ; ta gueule Maman.
Phrases jetées, à la con, forcément. T'as pas de juste milieu. Soit jdis' rien, soit jdis' de la merde. C'est quitte ou double. C'est chiant bordel. La fumée valse, et jtire' à nouveau une longue taff'. « Tu hoches la tête de bas en haut toutes les cinq minutes et ça leur suffit. » Comme une putain d'autruche, et la tête fourrée dans le sable quand ça tourne au vinaigre. Magnifique métaphore, merci ; j'ai l'âme d'un philosophe anticonformiste. « Ça demande trop d'efforts. » C'est net. Courber l'échine, non merci. Il déplace son sac, tapote le bitume d'une main, jreste' perplexe un instant, sourcil gauche en l'air. Au pire, il va pas me bouffer. Hannibal Lecter, c'est dl'histoire ancienne. Jm'assois donc contre le goudron, en tailleur, dos légèrement plié vers l'avant, et coudes posés sur les cuisses, gitane coincée entre les lèvres. « Et moi je me demande comment tu fais encore avec ces imbéciles heureux. » Et jpouffe' brièvement de rire en recrachant la fumée. « Jme' le demande également. » Long soupir en passant une main dans mes cheveux. « J'évite ces chers imbéciles heureux. L'option facile. » L'unique option surtout, oui. « Et sinon... Mélody, ouais peut-être, à son sujet par exemple. » Et les yeux roulent. « Soit, tu as un self control paré à toute épreuve, soit tu descends d'un divin pour l'écouter brailler à longueur de journée. » Ton sarcastique, la sociabilité me fait vraiment défaut. « Ou tu la baise. » Au choix. Personnellement, je lui aurais déjà fait ravaler sa langue, mais jsuis' un foutu monstre selon ma mère, ça ne compte pas. Tu parles.
Indy K. Bernstein
PSEUDO : POLTERGEIST
Sujet: Re: Walking in my shoes • FLASH BACK Mar 4 Oct - 22:21
Le décompte se fait depuis un bout de temps maintenant. Passage obligé comme me le répète papa jours après jours. Travail bien à l'école et le reste suivra. Femme, argent, et tutti quanti. Sa fortune s'était faite là dessus. Travail acharné pendant des années, classes sautées vu le QI plus élevé, et il était maintenant à la tête de plusieurs pharmacies de cette ville. Je marche sur ses pas, écraserai même ses plates bandes dans quelques années. L'élève qui surpasse le maître. Un côté juif qui ressort sûrement, cette volonté de vouloir se faire du fric sur tout, de briller en société pour en retirer tous les lauriers. La même mentalité que mon paternel, plus forte sûrement car moins penché vers tout ce qui est sociale. Une pierre froide qui trime pour arriver à son but. Question de volonté certes, mais également de motivation. Et pour arriver au sommet, il ne faut pas rester seul. Leçon donnée par ma mère cette fois, qui a du mal avec ce côté solitaire qui m'avait toujours caractérisé. La communion de deux êtres agressifs, la bête qui se démène en écrasant les autres, se servant plus d'eux comme un moyen, que comme une fin. A part, bizarre. Maman m'avait d'ailleurs envoyé suivre une thérapie pendant quelques mois. Poussé dans le même bureau tous les mercredi après midi, le cul posé sur le divan, et c'était parti pour une salve de questions sur moi même ; la confiance en soi, l'acceptation des autres, et un autre bon nombre de conneries de psy. Rien n'en était sorti, deux heures à regarder le spécialiste dans le blanc des yeux sans lui lâcher la moindre phrase. Il aurait été capable de se mettre à analyser ne serait ce que le moindre sarcasme. Échec ; elle n'avait pas insisté plus longtemps. Un an à dépenser son fric pour que dalle était déjà un bon record. Son penchant radin avait ensuite repris le dessus, Yahvé lui avait soudainement redonné conscience. Éclairée par la lumière divine.
Et il y avait lui. Le blond débarqué d'on ne sait où, refusant catégoriquement de donner ne serait ce qu'une petite information sur sa personne. Le mystère total. Likka était un point d'interrogation total, le type trouble qui m'intriguait depuis qu'il avait posé les pieds à Invidia. Une fois, j'ai envoyé Kate récolter des informations sur son compte. Ou du moins, je l'avais envoyé sympathisé avec Klavins... Qui l'avait renvoyé chier sans cérémonie. Tentative échouée, qui avait pris l'eau rapidement. L'épisode qui m'avait mis de mauvaise humeur pour la journée, à cran. La fâcheuse manie de vouloir tout savoir. Mais aujourd'hui, il vient de lui même. La fleur envoyée par le tout puissant, le moyen d'en apprendre sûrement plus sur ce type. Crever le mystère qui ne valait peut être rien. Dans le doute, je préférais m'en assurer avant de laisser tomber. « Ça demande trop d'efforts. » Pas tellement, suffit d'avoir l'habitude. Léger mouvement de tête, comme si je mettais en pratique la technique. Agréable oui, toujours. Quelques secondes, et il finit par s'asseoir. Bien. Sourire en coin, je laisse mes yeux glisser sur la courbe de son dos, avant de reporter le regard ailleurs. Et il rigole légèrement. Je ramène légèrement une jambe vers moi, allongeant mon bras en suspension sur le genoux, mégot de clope balancé un peu plus loin. « Jme' le demande également. J'évite ces chers imbéciles heureux. L'option facile. » Likka l'associable, ça ne fait aucun doute. On le sent, ce genre de personne qu'on sait ne pas devoir approcher. Ceux avec qui le contact ne sera pas simple du tout. « Et ils te le rendent bien. La réputation est déjà dessinée. » Mélody a peur de lui. Elle me l'a dit l'autre jour. Comme s'il allait la violer dans un recoin sombre ; un brin paranoïaque cette fille. Dieu qu'elle est chiante. « Enfin, il semble que je ne rentre pas dans cette catégorie. » Encore heureux. Pas de sourire, pas de ton ironique, rien, je pose l'évidence. Tant pis s'il répond par un sarcasme, dans ce genre de cas, seul mon avis compte. « Et sinon... Mélody, ouais peut-être, à son sujet par exemple. » En parlant du loup, j'ai l'impression qu'elle occupe toutes mes putains de journées. « Soit, tu as un self control paré à toute épreuve, soit tu descends d'un divin pour l'écouter brailler à longueur de journée.... Ou tu la baise. » Et j'éclate de rire, rare. « Elle aimerait bien. Malheureusement, elle brise tout en l'ouvrant toutes les cinq minutes. » Et je ne me sentais pas attiré du tout au passage, à noter également. M'enfin, j'évite de le balancer à la suite, ça me classerait parmi les frigides, à n'avoir sauté aucune des nanas de notre classe. « Je la subis donc. Depuis quatre années. » Pouce qui se lève, on devrait me donner une médaille. L'homme courageux. « A force, j'entends même plus les conneries qu'elle gerbe toutes les quatre minutes. » Bref haussement d'épaules. Paquet de clope sorti du sac, une nouvelle clope rejoint mes lèvres. Je crèverai d'un cancer des poumons avant d'avoir eu mon BAC à force. Mon père sera ravi, il pourra lancer une campagne anti tabac et se faire des milliers de dollars sur le dos de son fils défunt. Bref. Zippo qui sort à moitié de la poche de Likka rapidement attrapé, j'allume la marlboro avant de lui rebalancer. « Mais si tu veux baiser Mélo, je te la file. Ça me fera autant de bien que toi de la savoir loin, les cuisses ouvertes. » Limite plus vu ce qu'on m'a raconté sur son cas. Je terrai les détails, l'ami fidèle. « On trouve toujours comment se servir des imbéciles. » Fumée crachée, je tourne les yeux dans sa direction. Air serein comme à mon habitude, avec un léger sourire en coin.
Likka Kļaviņš
PSEUDO : soft parade.
Sujet: Re: Walking in my shoes • FLASH BACK Mer 5 Oct - 21:15
« Et ils te le rendent bien. La réputation est déjà dessinée. » Le fameux concept de la réputation. Qui m’indiffère comme l’an quarante, d’ailleurs. J’ai jamais été dans les beaux réseaux niveau cours ; le groupe de types avec qu'il faut absolument traîner afin d’espérer se faire une putain de place inutile. Exaspérant, donc j’opte plutôt pour la solitude. Autant employer un proverbe à la con : il vaut mieux être seul que mal accompagné. C’est absurde, mais vrai. T’as pas la possibilité draconter’ ta vie à qui souhaite l’entendre, cependant, t’es mille fois mieux. Rien que d’imaginer, mon dieu, je ne pourrais pas. Jpéterais’ un câble, sévère, c’est net. Le genre humain m’insupporte, réellement, la plupart sont d’une telle futilité, surtout à notre âge. Le lycée est une horreur constante, chaque matin, j’ai cette vielle envie d’aller me pendre, juste pour ne plus voir ces foutus visages. Hélas, c’est la vie, l’éducation est obligatoire. Et j’ai causé suffisamment de problème à Maman. Fait chier. Il faut se responsabiliser un minimum, et éviter de se faire renvoyer cette fois-ci. Ainsi, jreste’ calme, n’enchaîne plus les conneries diverses comme auparavant. La boucle mécanique qui se répète tous les jours. C'est usant à la longue, vraiment. J'en ai des migraines rien qu'en envisageant le lendemain, qui sera automatiquement identique à la veille, puis ça recommence, encore, encore et toujours. Jusqu'au diplôme, il faut supporter ce train-train des plus dégradants. La partie de plaisir, bordel. Limite, la dépression nerveuse s'avérerait logique. On est au parfum : la vie, ce n’est guère le paradis, toutefois, cette salope pourrait jouer d’illusion afin dnous’ faire espérer l’inverse. Au lieu, dnous’ écraser directement la gueule dans la fange ; quel accueil. « Qu'importe. La réputation, je l'emmerde. » Jsuis' d'une finesse rare, merci. « Enfin, il semble que je ne rentre pas dans cette catégorie. » La phrase m'arrache un sourire. Il est vrai, Indy n'entre pas dans cette catégorie, comme il le dit. Rare en ce qui me concerne ; j'ai la fâcheuse tendance à foutre tout le Monde dans le même panier : individus à mépriser. Cependant, pas lui, le courant passe plutôt bien, je dois l'avouer. Une certaine intrigue rôde autour d'Indy également, ce qui le rend intéressant en soi. « Bonne supposition. » Mégot jeté sur la route, et jbascule' la nuque vers l'arrière, arrière du crâne posé contre le mur. Décompresser avant la prochaine heure.
Indy éclate de rire une fois le sujet Mélody abordé. Une plaie cette gonzesse, à exiler. Je n'ai jamais concrètement discuter avec (encore heureux), sauf qu'elle braille tellement ses putains de péripétie, que je connais son existence par cœur. T'as pas envie de l'entendre, et pourtant, elle t'agresse les oreilles. Ma remarque risque d'être terriblement méprisable, conne, et j'en passe : mais je n'ose même pas imaginer le bruit qu'elle peut émettre au pieu, une apocalypse dégueulasse, elle te rend sourd la garce. « Elle aimerait bien. Malheureusement, elle brise tout en l'ouvrant toutes les cinq minutes. » Logique ; prévisible. Bref rire qui se fait entendre. La pute, c'est l'âge. « Tu pourrais toujours la bâillonner. » Jpince' les lèvres, et crache un : « Ta B.A pour l'humanité », au final. « Je la subis donc. Depuis quatre années. » Et là j'ai un fou rire, inhabituel. Putain, le drame. Mon dieu, j'en arrive même plus à ouvrir les paupières, limite j'en ai carrément mal au bide à force de rire sur le coup. Le buste légèrement avancé vers l'avant, et réponse difficilement balancée : « Désolé, mais c'est de t'imaginer quatre ans avec cette nana sur le dos. » Nouvel éclat de rire bruyant, que j'essaye de retenir, en vain. « Le massacre. » Enfin, le calme revient à nouveau, après quelques souffles saccadés, ça passe. « A force, j'entends même plus les conneries qu'elle gerbe toutes les quatre minutes. » Ah bah ça, je l'espère pour lui. « Tu m'étonnes. » Les sourcils se soulèvent un instant ensuite. Une gitane coincée entre les lèvres, rien à battre, que le cancer des poumons vienne. Indy choppe mon Zippo, ouvert, la flamme s'en échappe, j'avance le visage pour embraser ma clope en même moment, puis me décale, en recrachant la fumée. Briquet rapidement récupéré, rangé à sa place initiale. « Mais si tu veux baiser Mélo, je te la file. Ça me fera autant de bien que toi de la savoir loin, les cuisses ouvertes. » Plutôt crever ; la mort serait de meilleure compagnie. « Je viens dme' vomir dans la bouche. » Le poignet brasse de l'air quelques secondes. « Je ne te rendrais certainement pas ce service. » C'est clair. Rien que d'y penser, envisager cette possibilité, rah. Immonde. « On trouve toujours comment se servir des imbéciles. » On est sur la même longueur d'onde à ce propos. Manipulables. « Les proies faciles. »
Indy K. Bernstein
PSEUDO : POLTERGEIST
Sujet: Re: Walking in my shoes • FLASH BACK Ven 7 Oct - 10:13
C'est bizarre cette fois ; je n'ai aucune envie de fuir, ou de me tirer une balle sur le coup. Contact social avec le plus marginal du lycée, forcément. Je n'arrive pas à faire comme les autres. Je n'ai jamais vraiment compris en quoi ça bloquait. J'avais toujours été comme ça, à faire semblant de plutôt qu'à me couper carrément de la foule d'élève. Entouré mais mal accompagné, je prends la tangente sur les deux côtés de la balance. En plein milieu, je ne penche vers aucun des deux poids ; ni marginal, ni populaire ; ni sociable, ni associable. Mystère. Et pourtant, je les détestais tous, avec leurs histoires à deux balles, leurs petites manies, occupations, qui prenaient des proportions énormes une fois qu'ils venaient à en parler aux autres. La moindre petite chose, aussi futile soit elle, prenait le devant de la scène, semblait importante, question de vie ou de mort. Le décès d'un chat et hop, c'était l'hécatombe comme si père et mère étaient décédés. Une remarque désagréable sur la nouvelle jupe fraichement acheté, et on avait presque l'impression d'avoir insulté la famille au grand complet, sur des générations entière. Je dois être le plus normal d'entre eux en fait. Le plus stable qui pouvait paraître instable. Belle connerie. Au moins, je suis lucide quant à ma valeur. « Qu'importe. La réputation, je l'emmerde. » Léger sourire qui se devine après sa remarque. La réputation, il s'en fout. Ça se lisait sur sa gueule ce genre de réaction. Clairement pas le type de lycéen a courir après la popularité, ni le vrai rebelle des bac à sable, qui se la joue anti héros pour faire mouiller les nanas. Celui qu'on adore détester. Likka, on le déteste tout simplement, on le craint, et il a ce quelque chose de fascinant. Mais on n'y échappe pas. « Elle les évite parfois, les emmerdes. » Vrai. Au moins, on ne venait pas me faire chier, on ne me dévisageait pas quand je passais dans les couloirs non plus. L'élève intelligent, celui qui écoute sans broncher et basta. C'est tout ce que je devais inspirer, ni plus ni moins.
« Tu pourrais toujours la bâillonner. » Je hoche légèrement la tête, avec un léger sourire en coin. L'image de Mélo avec un bandeau sur les lèvres, ligotée, me traverse l'esprit, me fait rire quelques secondes. La pauvre, elle paniquerait totalement. « Tu parles, le bandeau elle le bouffe pour pouvoir continuer à hurler. » Et ça, c'est triste à dire, mais j'en suis persuadé. « Ta B.A pour l'humanité. » Mélo doit avoir les oreilles qui sifflent en ce moment. « Trop lâche pour rendre service à la population. J'ai pas assez de cran pour passer sur Mélo. » Je préfère encore arrêter un train avec les mains. Essayer du moins. C'est un commando suicide, elle risque de me traumatiser à vie, je retournerais chez le psy et irait pleurer entre ses bras cette fois. Et Likka part dans un grand fou rire. Je tourne les yeux vers lui, un sourcil arqué. Je ne suis pas du genre à faire rire le peuple, en général. « Désolé, mais c'est de t'imaginer quatre ans avec cette nana sur le dos ... Le massacre. » J'avoue, c'est d'un con fini. Ce qui me fait rire également, me calmant rapidement. Une main posée sur le bitume, j'attrape un des cailloux, le balançant un peu plus loin. « C'était pas tous les jours la joie. » Et si elle nous entendait, ça serait l'hécatombe sociale. L'Holocauste verbal. Même si une joute verbale avec n'importe quelle fille de notre classe était loin de m'impressionner ; juste, je n'avais pas envie qu'un drame, aussi petit soit il, se produise. Briquet volé, il s'approche un peu pour embraser sa clope. « Je viens dme' vomir dans la bouche. » Classe. « Je ne te rendrais certainement pas ce service. » Je fronce légèrement les sourcils, tournant le visage vers lui. « Ça serait ta B.A pour l'humanité. » Étrange, plusieurs minutes passées avec lui, et je n'ai pas envie de me tirer. « Les proies faciles. » Sourcil arqué, je perd rapidement mon sourire, retrouvant mon air calme basique. Certes, des proies. Je tire une longue latte sur ma clope, renversant légèrement la tête vers l'arrière pour recracher la fumée. « Entre le constater et en tirer profit, il y a une marge. » Un gouffre même. Pas franchement le genre de discussion de lycéens basiques ; Likka semble différent. Je me trompe rarement, mais l'erreur sur la personne était possible. « Papa et maman doivent être fiers du rejeton. »
Likka Kļaviņš
PSEUDO : soft parade.
Sujet: Re: Walking in my shoes • FLASH BACK Ven 7 Oct - 17:45
Jme’ suis encore engueulé hier soir avec ma mère (accessoirement, ce matin aussi, circonstances différentes), à ce sujet des plus chiants, barbants. Mon asociabilité maladive. J’évite pas les gens car jsuis’ dingue, non, je ne souhaite simplement pas les rencontrer. Ce que Maman comprend pas, elle n’a guère saisis ce concept. Enfin qu’importe. Mais là, j’ai une preuve tangible pour justifier, que oui, jpeux’ communiquer. Néeamoins, seulement avec les gens qui m’intéresse. Comme Indy, lycéen fascinant, loin des clichés habituels. Un putain de mystère erre, rôde, traîne autour de sa carcasse. Il semble faux. Le double-jeu par excellence. Jdécouvrirais’ bien la faille, faut juste me laisser le temps. Bref. Quoi qu’il en soit, jpasse’ un bon moment, chose rare, ça ne m’était pas arrivé depuis un bail. C’est agréable dparler’ avec un type moins con que la moyenne, qui sort du lot. Ça change, surtout. « Elle les évite parfois, les emmerdes. » Pas faux, il marque un point. Toutefois, cela m'indiffère. Emmerdes ou pas au final, je préfère rester à l'écart. Banal « Certes » jeté, rien d'autres à ajouter. Et Mélody roule sur la conversation. La pétasse dans toute sa splendeur, un cas typiquement pitoyable. Personnellement, j'exilerais ce genre d'individus. Histoire dsauver' le très peu d'honneur qu'il reste à l'humanité. Puis, putain, ça foutrait la paix. Rien qu'une journée, qu'elle devienne muette, mes oreilles s'apaiseraient. J'en ai plein le cul d'entendre ses histoires, elle braille cette conne, tout le couloir connaît ses futiles aventures. Qu'elle se pende, s'ouvre les veines, se tire une balle, c'est la meilleure solution dans son cas. Enfin, jparle' de Mélody là, mais la classe entière, c'est le même topo. Abominable. « Tu parles, le bandeau elle le bouffe pour pouvoir continuer à hurler. » On dirait deux commères, rien à battre, les faits parlent d'eux-mêmes. C'est un constat. « Ainsi elle dévoilerait sa véritable nature, Mélody est une chienne. » La poésie me tient en laisse. « Trop lâche pour rendre service à la population. J'ai pas assez de cran pour passer sur Mélo. » Tu m'étonnes. L'expérience horrible, le truc traumatisant, même moi j'en perdrais goût au sexe. Car en plus d'être conne, le physique rattrape pas le drame. Pauvre fille. De pire en pire.
Magnifique et absurde fou rire écoulé. Sérieux revenu au galop. J'observe Indy balancé ses cailloux, on dirait un môme dépressif. « C'était pas tous les jours la joie. » Jpouffe' légèrement de rire, décidément, ça ne stoppera pas, bordel. Concentration, c'est bon. « J'en conclus que ta patience est sans limite. » Excellente déduction, Einstein. N'empêche, quatre ans, c'est long. Ça m'étonne qu'il ne l'est toujours pas assassiné, un coup de folie, et bang. Nouveau fou furieux sur le marché ; somptueux. « Ça serait ta B.A pour l'humanité. » Génial, et vas-y que jte' retourne ta connerie contre toi. L'humanité peut bien crever sous mes yeux, je n'écarterais pas les cuisses de cette chère Mélody. L'avis semble réciproque en prime, tant mieux. Jdois' lui faire peur, elle change de trottoir quand elle me croise dans la rue, connasse. « Trop lâche pour rendre service à la population. » Phrase jetée avec un léger sourire, regard bas, fumée crachée en ligne droite. « Entre le constater et en tirer profit, il y a une marge. » Parfaitement. Toutefois, en tirer profit est une de mes activités favorites. La plupart des gens sont tellement fades, autant les utiliser. Qu'ils servent, pour une fois, à quelque chose dans leurs putain d'existences. « Suffit d'avoir les moyens, puis la marge se brise. » Long soupir, et jfais' un cercle avec la nuque, une main agrippée à la nuque, scrutant le ciel deux-trois secondes. « Papa et maman doivent être fiers du rejeton. » The bug. Le sujet qui fait mal, inabordable. Vaut mieux éviter d'y penser, sinon jvais' péter un câble, réellement. Jsouffle', puis me lève brusquement, jetant le mégot sur la route. Réaction immédiate, qu'importe, c'est constamment ainsi lorsqu'il s'agit de lui. « Je vais en cours. »
Indy K. Bernstein
PSEUDO : POLTERGEIST
Sujet: Re: Walking in my shoes • FLASH BACK Sam 8 Oct - 21:08
« Ainsi elle dévoilerait sa véritable nature, Mélody est une chienne. » Dévoilée maintenant ou pas, c'était un fait indéniable. Une vraie salope, doublée d'une garce bourrée d'illusion. Ce n'était même pas étonnant, que sa liste de princes charmants s'efface en une semaine seulement. Elle est tout bonnement insupportable, même en tant qu'amie. Et pourtant, elle plait vu le nombre de nanas qui forment un groupe au sein de la classe. Tu parles, elles doivent sûrement flipper d'avoir la putain hystérique sur le dos. Ongles manucurés pour venir te lacérer le dos en cas de trahison. Mieux vaut l'avoir de son côté pour éviter tout problème, je l'avais compris assez tôt. Ce n'était pas un hasard si elle figurait parmi mes contacts les plus proches. Une sorte de protection, le pass pour avoir la vie tranquille dans les couloirs du lycée. Vu comme le pote de Mélo, personne n'osait venir m'emmerder pour une quelconque raison. Tactique. Mélody a couché avec la moitié du lycée ; et fait peur à la deuxième moitié. Seule ombre possible au tableau : Likka qui lui flanque la trouille. Allez savoir pourquoi, en général, elle ne réfléchit pas vraiment, garde sa couronne de reine du bal fièrement vissée sur son crâne. C'était instinctif, elle ne l'approchait pas. J'ai remarqué quelque chose : les gens basiques, craignent d'instinct les personnes anormales, bizarres, ou dangereuse. Une espèce d'ampoule qui clignote avec comme indication d'être prudent. Plus utiles qu'ils n'y paraissent. « Tu devrais faire courir la rumeur, ça ne serait que justice vu ce qu'elle raconte sur ton compte. » Un espèce de malade se balade dans nos couloirs depuis quelques semaines maintenant ; le genre à tuer des chatons et les mettre dans des boites aux lettres. Un fou dangereux, fallait presque l'enfermer dans une cabine des chiottes du troisième étage pour lui faire comprendre qu'on ne voulait pas de lui. Mais voilà, personne de prêt, personne avec assez de couille pour ne serait ce qu'aller lui adresser un mot. Pauvre Likka, enterré d'avance par la connerie lycéenne.
« J'en conclus que ta patience est sans limite. » Je penche légèrement le visage sur le côté, frottant quelques secondes mon crâne. « C'est ça, j'me shoot au xanax matins et soirs pour tenir. » Mais bien sûr. Je ne suis pas ma mère. Le fait est que ma patience est belle et bien sans limite ; plus gros des avantages concernant ma personnalité. Le calme absolu plutôt qu'une bombe humaine. « Trop lâche pour rendre service à la population. » Phrase retournée contre lui, il me rend la pareille. Léger sourire en coin, un sourcil arqué avec une moue amusée. Conversation qui tourne sur les gens, pas franchement la discussion de deux ados de dix sept ans à peine – pour ma part -. « Suffit d'avoir les moyens, puis la marge se brise. » Suffit d'avoir un but aussi. Un vrai but, jouer avec eux pour de la poudre ne servirait à rien. J'passe, embraye sur une remarque vis à vis de la famille. Et c'est le mini drame, la remarque qui ne semble pas passer. Likka balance sa clope, se lève d'un bond, ramasse son sac sans un regard dans ma direction. « Je vais en cours. » Note : ne pas aborder le sujet papa maman, il y a quelque chose avec ça de pas net, qui le blesse ou le fout en rogne. Rapidement, je me redresse à mon tour, attrapant le bras de Likka fermement pour qu'il se retourne. J'approche d'un pas, posant une main sur son épaule pour le pousser contre le mur. Mes lèvres se plaquent enfin sur les siennes, une sorte de pulsion. J'en avais envie sur le moment, je n'avais pour une fois pas réfléchit avant d'avancer. Paupières fermées, je finis par décrocher mes lèvres des siennes, reculant d'un pas. Bien Indy, et maintenant ? Maintenant je garde l'air fermé, l'air naturel, même si l'apocalypse est en marche dans mon esprit.
Likka Kļaviņš
PSEUDO : soft parade.
Sujet: Re: Walking in my shoes • FLASH BACK Sam 8 Oct - 22:35
« Tu devrais faire courir la rumeur, ça ne serait que justice vu ce qu'elle raconte sur ton compte. » Génial. Victime des ragots lycéens. Qu’est-ce que jm’en branle personnellement, le blabla est typiquement superflu. Rien que des mots sans valeur et employés n’importe comment. Indifférence totale face à pareille situation. Qu’ils jactent, ma foutue existence n’en sera aucunement affectée. C’est plutôt affolant la connerie humaine. Fatiguant, exaspérant, désespérant. Qu’importe. Jreste’ éloigné, au maximum, de ce bordel constant. C’est l’unique moyen afin d'espérer s’en sortir indemne. Si tu commences à écouter les autres et leurs regards, t’es mal barré. Avec les complexes, la baisse estime de soi, et autres problèmes diverses et variés que cela engendre. Les gens sont abjects entre-eux. Le pire dans cette triste affaire : ils ne s'en rendent même pas compte. La méchanceté gratuite est devenue mécanique, naturelle, normale. Dorénavant propre à l'espèce humaine, encastrée dans sa culture. Plus particulièrement au lycée. L'époque où on se cherche, apparemment. Soit tu te fais écraser, soit tu écrases, soit tu t'en fous. Je n'apprécie guère me placer au sein d'une catégorie, quelle qu'elle soit, mais la troisième semble la plus appropriée dans mon cas. Ils vivent leur vie, je vis la mienne. Constamment à l'écart. Un concept qui n'est pas pour me déplaire, au contraire. « Mélody peut bien continuer. Pour une fois qu'elle aborde un sujet intéressant. » Aucune modestie, rien à battre. J'imagine facilement ce qu'elle peut raconter cette garce. Jdois' être le nouveau psychopathe en classe, le dangereux mécréant, le malade recherché par l'asile le plus proche. Celui qui poignardera son cavalier du bal, et pourrira sa vie le temps d'une semaine à tout péter. Absurde. Le simple fait d'y penser me fait rire d'ailleurs. C'est con. « C'est ça, j'me shoot au xanax matins et soirs pour tenir. » Limite, j'aurais pu lui poser la question. C'est prodigieux ce qu'il fait là, limite, jdevrais' lui filer mon Zippo en récompense. Ça fait un bail que j'aurais fait taire Mélody, quitte à lui couper la langue pour atteindre cet objectif. Cette nana est exceptionnellement pathétique, elle bat des records, sans blague. « Jme' disais bien que t'avais un traitement de champion. » Léger sourire. « Pilules miracles. » Et les sourcils se soulèvent un instant, ironie. Je déconne, mais j’étais sous Prozac à un moment. Triste période.
Tout se passait relativement bien. Chose rare, en somme. Jusqu'au sujet famille abordé, le truc inabordable en ce qui me concerne. L'unique chose capable dme' faire fuir, simplement et brutalement blessé. Il en faut très peu, juste dle' mentionner, et je pète intérieurement un câble. Et dégage directement après, pour éviter d'afficher encore plus cette faiblesse inacceptable. J'ai un passé de merde, autant l'avouer, c'est une certitude qui ne peut être oubliée. Et ainsi la logique se suit, il faut le subir, point barre. Passer outre étant impossible. Pourtant, je ne sais pratiquement rien à ce propos. Mais, je ne veux pas en savoir plus, le peu me suffit amplement. Père tanguant au bout d'une corde, sous mes yeux, cette image me flingue assez, et ce, chaque jour. Le mystère qui rôde autour doit rester dans l'ombre. C'est dégueulasse. Alors, jme' soulève d'un coup sec, sans demander mon reste. Réaction aussi soudaine que brusque. Comme si c'était crédible. Moi, l’éternel gosse en retard, qui file d'un coup en cours, avec plus de dix minutes d'avance. Qu'importe, faut juste que jm'éloigne. Mais je n'ai guère le temps, ça se passe vite, pas le temps dréfléchir'. Bras agrippé, instinctivement jme' retourne, ni oui, ni merde, mon dos se cogne contre le mur en un quart de seconde. Ses lèvres se plaquent sur les miennes, la situation déstabilisante, improbable par excellence. Le bug mémorable lorsqu'il se retire. Sourcils légèrement froncés, perplexe, les yeux bousillés par la surprise, en effet, sous le choque ; c'est une première. L'explosion mentale, panique à bord. Regard bas, et jmors' ma lèvre inférieure, retenant un sourire nerveux. La moue typique de la pétasse juvénile stressée pendant son premier rendez-vous. Pitoyable. Bref, c'est comme ça, autant ne pas y penser, remuer le couteau dans la plaie. Jme' sens suffisamment con là. Quelques secondes de flottement, et c'est une pulsion ou que sais-je : j'agrippe sa nuque d'une main, rapprochant son visage, afin dplaquer' mes lèvres contre les siennes, à mon tour. Le geste irréfléchi, chose qui ne me ressemble pas. Franchement désorienté, à l'ouest.
Indy K. Bernstein
PSEUDO : POLTERGEIST
Sujet: Re: Walking in my shoes • FLASH BACK Dim 9 Oct - 19:47
Les lèvres posées contres les siennes, je ne réfléchis pas à grand chose. Le vide total, rien ne filtre, je peux juste sentir le contact, l'accentuer légèrement. Le baiser ne dure pour autant que quelques secondes, le temps de réalisé la portée du geste. Génial Indy, cette fois c'est bon, t'allais te faire casser la gueule et va expliquer le pourquoi du comment. L'éternel célibataire, qui ne se tapait personne, ne sortait avec personne parce que soit disant, il n'en avait absolument pas envie. Et pourtant, les tentatives allaient bon train, ne serait ce que Mélody, qui se la jouait chienne en chaleur dès qu'elle venait « réviser » à la maison ; remarques et récoltés plongeant histoire que je lui saute dessus, sans jamais le faire. De même pour quelques autres nanas de notre classe, qui avaient tenté, c'étaient toujours fait rembarrer. La raison des refus paraissait évidente : trop occupé avec ses études, le nez plongé dans ses bouquins, Indy ne s'intéresse à rien d'autre. Sauf que là, suffisait qu'on nous voit, ou que Likka se foute de ma gueule en allant le répéter à tout le monde et c'était la fin. Le petit intello allait devenir le gay refoulé du lycée. Depuis le collège je met tout en œuvre pour ne pas avoir de réputation qui me colle à la peau ; maintenant c'était trop tard. Et ça me gave plus que ça me stress, qu'on puisse lancer des rumeurs sur mon compte. La pédale, tout le lycée allait être au courant. Mélo allait me reprocher pendant des semaines pour ne rien lui avoir dit, puis finalement trouver ça trop cool d'avoir un pote qui suce des queues. Mon dieu : le fait est que je ne suis pas gay. Du moins, pas vraiment. Je ne m'étais jamais posé la question et là, embrasser Likka tenait presque de la pulsion. Je recule d'un pas, pinçant légèrement des lèvres en attendant une quelconque réaction de sa part. Fait chier, j'aurais mieux fait de partir directement, ou de rester chez moi ce matin, que sais je.
La fin de ma foutue tranquillité, avait commencé le jour où Likka avait posé son sac dans notre salle de cours. Une sorte d'obsession, j'étais attiré par lui comme un insecte vers une source de lumière. Fait chier, j'aurais du écouter l'avis public et ne jamais l'approcher. Et il ne bouge pas, baisse juste le visage avec un léger sourire qui me crispe sur le coup. J'attends, tant qu'à faire avec le trop plein de fierté qu'il me reste, qu'il se moque. Allez vas y. ça m'énerve, je m'énerve tout seul d'ailleurs. L'affaire qui me chamboule totalement, je n'avais pas prévu mon coup à l'avance et je m'en retrouve sur le cul. Je suis … troublé. Parfait, et je pète mon câble mentalement. L'apocalypse intérieure, Bouddha à l'extérieur. Une pierre. C'est soudain, aussi soudain que mon geste de tout à l'heure : Likka pose sa main sur ma nuque, et les lèvres se rencontrent une nouvelle fois. Et en plus : il est gay lui. N'y penses pas Indy, t'auras toutes les heures de cours suivantes pour y réfléchir en long et en large. Légère hésitation, et je pose la main sur sa joue, la glisse dans ses cheveux en prolongeant le baiser. Faudrait que je me calme. C'est fait, c'est fait … et j'aime ça. J'manque enfin d'air, et recule le visage, cherchant quelques secondes à capter son regard. « C'est pas vraiment dans mes habitudes. » Que ça soit clair. Aussi bien d'être déstabilisé, qu'embrasser n'importe quel mec passant sous mes yeux. Et oui surprise ! C'est pour ça que je ne couche pas avec mélo ! Bordel Indy ressaisie toi. « Et ce n'était pas prévu. » J'éloigne ma main, la posant sur ma nuque avec un espèce de sourire gêné. « C'est le genre de moment à la con, où on ne sait pas quoi raconter. »
Likka Kļaviņš
PSEUDO : soft parade.
Sujet: Re: Walking in my shoes • FLASH BACK Dim 9 Oct - 21:45
C’est précisément dans ces moments-là où tu te sens con. Mais d’une force incommensurable. Pas savoir quoi balancer, comment réagir, ou juste quoi penser. L’esprit en mode pause, un bug mémorable au sein d’la mécanique déjà défaillante. C’est le vide absolu. Tu peux pas réfléchir, de toute façon, Indy m’a pas forcément laissé le choix. J’me suis retrouvé adossé au mur, avec ses lèvres contre les miennes, et ma foutue surprise. Il se retire aussi vite qu'il est intervenu. Bien, et maintenant. Jsuis' pas gay, moi, à dernière nouvelle. C'est con, puisque concrètement ce n'est pas grand chose, mais t'as le vieux doute qui débarque. Certes, jsuis' pas gay, toutefois, ce n'est pas comme si le geste m'avait déplu, au contraire. Mon dieu. J'avais jamais remis en question mon orientation sexuelle. Ça me stress, ouais voilà, ça m'angoisse. Ces putain de d'détails qui te font réfléchir à des sujets dont t'aurais même pas eu l'idée quelques secondes auparavant. Ou sinon, jfais' enfin ma crise d'adolescence, avec les pulsions délectables, cependant éphémères. Non, piste ridicule, c'est pas mon genre. Bon, j'ai l'air sacrément dans la merde. Autant éviter d'y penser maintenant, ce serait inutile. Surtout en vue des circonstances, jme' retrouve à l'embrasser également. Génial, j'déraille. Magnifique, j'ai une foutue vague nerveuse qui monte. Sa main se pose sur ma joue, glisse dans mes cheveux, un léger frisson me parcourt de long en large, et jcaresse' doucement sa nuque, encadrant sa hanche avec l'autre bras, afin qu'il s'approche un peu plus. Langue qui vient d'instinct chercher la sienne, paupières fermées, apprécier l'instant présent et envoyer balader les réflexions. Ce qui n'est vraiment pas dans mes habitudes, jm'égare de mes principes habituels. Puis, c'est fait, jvais' pas remuer le couteau dans la plaie, merde. Indy se décolle une seconde fois, donc tout naturellement : le gêne débarque, à nouveau, sur ses grands chevaux. La situation inconfortable. Déstabilisante.
Ses yeux guettent les miens, conclusion, jregarde' partout sauf vers sa direction. Me concentrant plutôt sur le sol, en fait. Comme si le bitume m'inspirait une putain d'illumination divine, comme si j'y apercevais notre bon seigneur. Jressemble' vraiment à une fichue vierge après son premier baiser ; pathétique. Jvais' partir gaiement me pendre, adieu. Ce silence m'oppresse, la tension à son paroxysme. Qu'Indy brise enfin : « C'est pas vraiment dans mes habitudes. » Encore heureux. « J'ose l'espérer. » Phrase balancée avec un bref rire, plus nerveux qu'autre chose. « Et ce n'était pas prévu. » Ça, c'était aussi visible que les deux yeux plantés sur son visage, la précision n'était donc pas obligatoire. J'le redis : Bien, et maintenant. Bah... J'attends qu'il jette une autre remarque. Qui ne se fait pas attendre, d'ailleurs. « C'est le genre de moment à la con, où on ne sait pas quoi raconter. » Je ne peux que rejoindre son avis. Acquiescement avec la tête en guise de réponse. J'joue quelques secondes avec mon anneau, tic mécanique. « Je tiens à préciser que... » Sourcils froncés et long soupir. « Je ne suis pas, enfin, tu sais. » Autant le dire, au point où j'en suis. Complètement déboussolé, ça m'énerve d'être ainsi. « Bon. » On va pas rester trois plombes là. « Il ne s'est rien passé, et voilà. » Mais bien sûr, et la Reine d'Angleterre est un travesti. J'parle dans le vide, l'évidence est toute faîte : ça va me tirailler plus tard cette affaire, c'est net. Je ferais mieux d'dégager, et vite. J'glisse mes yeux vers les siens, et la putain d'hésitation chiante qui m'embarque. Fatalement, c'est le désordre ; j'approche d'un pas, visage près du sien, nervosité palpable, et mes lèvres se déposent doucement contre les siennes. Cette question d'pulsion, encore. C'est certain, Ana', tu as officiellement péter un câble. Et merde, c'est la vie, j'aime ça, et basta. On va pas spéculer des heures sur le sujet, surtout que les preuves sont plus que tangibles. Jpince' la bouche, recule afin d'revenir m’adosser au mur, il manquerait plus que la classe débarque pile poil maintenant, tiens. Au moins, j'aurais une véritable raison pour les maudire. « Et je ne suis vraiment pas gay. » Ironie sans fin, et là, j'éclate de rire. C'est con. Les nerfs qui lâchent, une bonne fois pour toutes. Une erreur de parcours ou que sais-je, ça s'arrête là.
Indy K. Bernstein
PSEUDO : POLTERGEIST
Sujet: Re: Walking in my shoes • FLASH BACK Lun 10 Oct - 9:26
Creepy, je n'avais encore jamais ressenti cette sensation, être complétement perdu, ne pas savoir ce que je pense concrètement, ni même ce que je veux. En général, tout est cadré, schéma parfait. Mais pas aujourd'hui, ça se barre dans tous les sens, les pensées se bousculent dans une cacophonie intérieure, incapable d'en tirer quoi que ce soit. J'doute de moi même, de ce que je souhaite également. Deux baisers échangés, et je me sens partir. On dirait une gamine amoureuse, bordel. L'intrigue autour du personne était sûrement trop forte, tellement qu'elle en était devenue physique. Alchimie à la con. Et je suis incapable de clairement définir ce qui vient de se passer. Pulsion ouais, mais pourquoi ? Aussi loin que je puisse remonter, je n'avais encore jamais ressenti d'attirance pour le même sexe … Quoi qu'en y réfléchissant bien, je ne courais pas non plus derrière les jupons. Rien à foutre d'une paire de seins clairement dévoilés. C'était ça donc ? Oh mon dieu. C'est la panique intérieure, il me faut un break pour y réfléchir posément. Je suis attiré par Likka, c'est certain, le nier serait se mentir. Le truc c'est que je n'arrive même pas à dire ce qui m'attire chez lui justement. Un tout sûrement ; que ce soit son physique – d'après ce que j'avais pu voir, un paquet de nanas ne lu crachaient pas dessus -. Le fait qu'il soit différent également, intellectuellement intéressant. Le fantasme du mystère. Attiré par l'inconnu qui ressemble bizarrement. C'est barré comme situation, totalement inattendu. J'aurais du aller me poser devant la salle directement. M'enfin, si ce n'était pas arrivé aujourd'hui, ça nous serait tombé dessus à un autre moment. J'en suis persuadé. C'est pas le genre de chose qu'on retient trop longtemps.
« Je tiens à préciser que.. » Oui, moi non plus. Justement. « Je ne suis pas, enfin, tu sais. » Je hoche légèrement la tête, avec un léger sourire. « Je sais ouais. » C'est lui qui va me prendre pour la plus grosse pédale du lycée maintenant. Génial. « Bon. Il ne s'est rien passé, et voilà. » ouais voilà, j't'ai pas embrassé, t'as pas répondu non plus, on a juste fumé notre clope à trois mètres l'un de l'autre sans s'adresser le moindre mot. « Rien du tout, on oublie. »On va faire comme ça. Tu parles, la semaine prochaine, j'y pense encore. Ça va me travailler, c'est certain, vu la crise de stress que je suis en train de me taper actuellement. C'est bien un putain de truc d'ado tout ça. Les hormones en folie, et le doute quant à la sexualité. Jusqu'à présent, ça ne m'était pas tombé dessus, je pensais l'éviter d'ailleurs mais ça m'arriver en pleine face ce matin. Likka se rapproche légèrement, pose ses lèvres sur les miennes quelques secondes, et je ferme les yeux en appréciant le nouveau contact. Rien du tout oui, on c'est même pas vu. Si les autres débarquent, on est dans une merde noire. La nouvelle love story à la mode, la clic va nous pousser l'un vers l'autre pour forcer le destin comme ils disent, et si on ne se met jamais ensemble – parce qu'on en a pas envie -, ça va passer en affaire d'État. Likka recule enfin, posant son dos contre le mur. « Et je ne suis vraiment pas gay. » Éclat de rire, j'avoue que la situation est d'une connerie infinie. Je partage le rire avec un léger sourire, secouant légèrement le visage. « Moi non plus... ça doit être … les nerfs après le contrôle. » Le stress des exams. Tu parles Charles. Comme s'il m'avait flanqué la trouille une seule seconde son devoir à la con. Pouce levé, j'y crois absolument pas à mes justifications, ça se lit sur mon visage. Clair comme de l'eau de roche même. Je passe une main dans mes cheveux, jetant un regard sur le côté, un grand sourire gêné sur le visage. J'ai l'air du parfait abruti. Au pire, y a rien eu de très concret. Les deux cons qui s'admirent dans le blanc des yeux sans décrocher un putain de mot. Le silence me pèse. Je suis pas vraiment du genre à parler en général, ça m'aide pas dans ce genre de moment mon mutisme habituel. Je cherche à m'en faire mal au crâne, un truc à balancer. Fait chier. « J'pense qu'on devrait rentrer. Aller en cours. » Et chacun de notre côté, ça va de soit. J'approche du mur, me penchant pour attraper mon sac, faire glisser la lanière sur mon épaule. « Bordel. » L'envie remonte, encore avec le contact proche, et dernier baiser. C'est pas possible cette situation, ça m'amuserait presque dans l'instant. Lèvres de nouveau contre les siennes, ma langue vient chercher la sienne. Minute de blanc, j'sens juste son souffle, ses lèvres contre les miennes, et je romps de nouveau le baiser, reculant de quelques pas. Là c'est le moment où on attend la phrase cinglante, le truc de fin qui marque le point à la ligne. Sauf qu'elle vient pas la foutue phrase digne d'un film typiquement américain. « Et il ne s'est rien passé. » Ça me fait rire, quelques secondes, et je me ressaisie, approchant de la grille. Une main posée sur un des barreaux pour la pousser, je jette un regard en coin à Likka.
Likka Kļaviņš
PSEUDO : soft parade.
Sujet: Re: Walking in my shoes • FLASH BACK Lun 10 Oct - 21:04
« Je sais ouais. » Léger sourire suite à la remarquer. Il faut le reconnaître, elle est inutile. Mais, ça fait la conversation ; à moitié, du moins. La fameuse phrase pour préciser qu'il ne s'est strictement rien passé. Tu parles. Ouais, absolument, c'est tellement crédible. Bordel, quelle situation à la con. Je m'y attendais pas à ça, lui non plus apparemment. La pulsion débarquée de nulle part. Le pire dans cette affaire, j'aurais pu très bien me casser en lui précisant qu'il n'avait pas intérêt à me toucher, ou même m'approcher à nouveau. Mais non. Forcément. Il a fallu que, par Dieu sait quelle connerie, je réplique à mon tour. Ana', t'as vraiment aucun contrôle sur toi, c'est à la limite du triste, faut se ressaisir putain. Plus facile à dire qu'à faire. J'suis totalement déboussolé, stressé, voir angoissé, au bord d'la dépression nerveuse. En prime, faut avoir l'air un minimum serein, chose dont je suis complètement incapable d'ailleurs, j'ai toujours le foutu tic venant gâcher ma belle imitation de Gandhi. Ça fait chier. Si j'continue à malmener mon anneau, il va s'arracher. Calme, Ana', calme. « Rien du tout, on oublie. » Tout à fait. Comme si j'allais réellement y parvenir, c'est surtout la migraine assurée pendant plusieurs soirs. La fâcheuse habitude à vouloir, toujours, trouver une explication valable. C'est un véritable problème ce vice, si j'trouve pas une solution, l’apocalypse mentale se fout en marche. Puis, ça fonctionne avec tout et n'importe quoi. J'arrive pas à me dire : jm'en fous, et laisser couler le truc avec le temps. Non, obligé d'me retourner la cervelle dans tous les sens possibles et inimaginables, jusqu'à ce que, miracle, l'ampoule divine éclaire le mystère. Donc, c'est une évidence, passer outre cette scène est impossible. À la limite, j'pourrais toujours faire semblant, mais ça ne résout pas les choses pour autant. « Ça me va. » Et j'étais vraiment lancé, clore l'affaire, récupérer mon sac, et partir attendre dans le couloir la prochaine heure de cours, ah oui j'étais lancé, c'est net. Sauf que, jsais' pas quoi, mais un truc a bel et bien foiré au sein d'ma superbe démarche d'évasion rapide et efficace. Lèvres sur les siennes, et retour à la case départ après : contre le mur. Et j'me retrouve à rire, assez nerveusement, le stress. Génial.
« Moi non plus... ça doit être … les nerfs après le contrôle. » Cette possibilité aurait pu être envisageable, si Diable, on avait été deux cancres. Alors que, autant être honnête, c'est totalement l'inverse. Mon dieu, flinguez-moi. Excuse-moi, je vais rentrer chez moi faire ma crise cardiaque. « Judicieux. » Voix un brin sarcastique, gratifiée d'un sourire en coin. On a l'air vraiment cons tous les deux, à chercher des excuses bidons, en vain. Gêné au possible, faut que j'me tire, j'ai suffisamment été ridicule pour aujourd'hui. « J'pense qu'on devrait rentrer. Aller en cours. » Merci Indy, tu lis dans mes pensées. Long soupir, j’acquiesce d'un bref hochement de tête (autruche, again), me baisse pour foutre le sac sur mon épaule, ouais, les cours donc. « Bordel. » Et merde. Indy s'approche, et ça recommence. Lèvres plaquées contres les miennes, et j'récidive également. Putain. Agrippant sa nuque dès qu'il recule, pour l'embrasser à nouveau. C'est bon, j'vais imploser. « Et il ne s'est rien passé. » Et ça me fait rire, en plus. Quelle connerie cette affaire, bordel. Ça va me perturber, à coup sûr, j'arriverais pas à sauter Natacha ce soir, faute d'un esprit en trop-plein. Merveilleux, ma vie est un putain d'conte de fées. « On s'est même jamais vu. » À d'autres. Encore une fois : et ça me fait rire. Paraît qu'le rire est le dernier recours d'un homme. Foutaise. Jm'acharne sur ma lèvre inférieure lorsqu'il s'éloigne vers la grille, et le fixe avec un regard en biais. Et puis merde, qu'est-ce que j'en ai à foutre. On va pas retourner en arrière, oublier, ou que sais-je, c'est comme ça, et point à la ligne. Lanière du sac installée sur l'épaule, et j'le rejoins vers le portail, le laissant pousser ce dernier, les cours donc. Pas un mot, ni un regard en traversant la cours, c'est joyeux, ça fait plaisir. Le malaise est plus que visible. Fait chier, l'envie soudaine qui débarque à nouveau, c'est dingue ce bordel. Inévitablement attirés l'un vers l'autre comme des putains vers des diamants ; élégante métaphore, je sais. Et on vient juste de s'en rendre compte, mon dieu, mais quelle merde. « Tu sais quoi Indy ? » Et bang, collision parfaitement imparfaite, lèvres contre les siennes, et j'le traîne en direction des chiottes, porte ouverte d'un coup d'pied, et renfermée aussitôt derrière. Stress : j'espère que personne nous a vu, normalement, non. Même si sur l'instant, rien semble n'avoir grande importance, y'a néanmoins toujours cette angoisse. J'le pousse légèrement afin qu'son dos se colle contre le mur, ne quittant pas ses lèvres, souffle court. Pas réfléchir, se laisser aller, pour une fois, j'peux faire l'effort. J'cogiterais plus tard. Puis apparemment, il ne s'est rien passé, aucun souci à l'horizon dans ce cas.
Indy K. Bernstein
PSEUDO : POLTERGEIST
Sujet: Re: Walking in my shoes • FLASH BACK Sam 15 Oct - 22:12
Au bout d'un moment, il faut se faire une raison. Heureusement, j'arrive rapidement à calmer mes nerfs, quelle que soit l'occasion. Un self control en béton, je reste la mine impassible, et tout reprends sa marche normale en quelques minutes. Comme si rien ne s'était passé, ouais, je pouvais très bien jouer à ça, sans problèmes même. Même habitude demain en arrivant en cours, et tout au long de la journée. Pas une parole, pas un regard, c'était plus que faisable, dans mes cordes. Seulement jouer au on ne c'est jamais vu ne m'empêchera pas d'y penser. Le frigide qui reprend vide. Un truc d'ado, c'est la puberté et tout le bordel, je me la joue Gay Pride. Forcément, je peux pas faire comme tout le monde, passer par Mélody et basta, j'enchaîne par toutes les autres nanas de la classe. Non, non, moi je saute sans m'en rendre compte, sur le nouveau. L'hétéro, associable, misanthrope qui voulait juste fumer une clope. Je dois être dingue. Ma mère avait peut être raison en m'envoyant chez le psy. A force de me répéter toute la journée de l'écouter, je vais vraiment lui donner du crédit. Ça m'aurait éviter une merde monstre. Enfin, Likka a l'avantage de ne pas être trop con, et de ne connaître quasiment personne aussi. Au lycée, les rumeurs se rependent comme une traînée de poudre, et si on pouvait éviter d'entacher la mienne, j'en serais reconnaissant au peuple. Dans l'instant, ce qui m'énerve le plus, ce n'est pas d'avoir embrassé Likka en tant que tel ; mais de ne pas comprendre pourquoi j'avais fait ça. Attirance oui, mais que je n'avais pas deviné depuis les quelques semaines à le croiser dans les couloirs tous les foutus jours de semaine. Enfin, c'était comme ça et pas autrement. Pas la peine de me rendre malade pour une cause qui resterai obscure.
Nouveau baiser, et Likka me retient quand je me décale, pour le prolonger. Fichue attraction, j'ai l'impression d'être attiré par lui comme un insecte vers une source de lumière. La situation serait différente, je pourrais rester capter à ses lèvres pour les prochaines heures. Première fois qu'une chose pareille m'arrive, pas étonnant que je perde pied aussi facilement. Je m'écarte enfin, direction la grille quand je l'entends éclater de rire. « On s'est même jamais vu. » L'épisode absurde, qui me fait rire aussi. Deux dingues dans la cours de fond. Une main posée sur un des barreaux, je tourne deux secondes les yeux vers Likka, m'engouffrant dans l'enceinte du lycée en laissant entendre un long soupir. Faut se ressaisir maintenant, on commence réellement à faire comme si de rien n'était. Le trajet se fait sans bruit, le regard droit et la mine fermée. Au final, le malaise ambiant semble plus vrai que si l'on s'était mis à discuter, rire en s'attrapant bras dessus bras dessous pour aller en cours. Pas son genre, encore moins le mien. « Tu sais quoi Indy ? » J'entre ouvre la bouche, fronçant légèrement les sourcils en tournant le visage vers Likka. Bam, pas le temps de vraiment réagir, je me retrouve les lèvres sur les siennes, encore. J'me sens emporté, poussé vers les toilettes, et j'agrippe son t shirt, me rapprochant plus près au lieu de m'éloigner comme prévu. Les belles promesses, les mises en gardes s'envolent sur le coup et de nouveau, je ne pense plus à rien d'autres que le moment brut. Léger choc contre le mur, je passe une main derrière sa nuque, les lèvres toujours collées contre les siennes. Le souffle vient à manquer, et je décale légèrement le visage. Mains toujours serrées contre son t shirt, j'ai vite fait d'inverser la tendance, c'est à son tour de se retrouver le dos collé contre le mur. Tant qu'à faire, autant avoir le dessus. « Et si quelqu'un rentre, j'pourrais toujours dire que t'as essayé de me violer dans les chiottes. » Léger sourire en coin, je plaque mes lèvres contre les siennes. Mais que j'ai réussi à le maîtriser aussi. « Histoire que ta réputation de dingue soit totale. » Tu parles. Mes lèvres sur les siennes de nouveau, je recule de quelques pas. UC