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 Keep your heart, close to the ground ϟ Jesse & Isaia

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MessageSujet: Keep your heart, close to the ground ϟ Jesse & Isaia   Keep your heart, close to the ground ϟ Jesse & Isaia EmptyDim 2 Oct - 19:55

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Des hurlements me réveillent. Violemment tiré des bras de Morphée, je passe une main sur mon front, fronçant légèrement les sourcils sans ouvrir les paupières. Les voix du couple d'à côté traverse les murs, le son n'est pas étouffé. Murs à la con, qui laissent entendre toutes les conversations, les disputes des deux connards camés jusqu'à l'os qui avaient emménagé à côté. J'ai mal au crâne, comme si on tapait de tous les côtés, on transperce mon cerveau avec des aiguilles, les sons le massacrent un peu plus et je laisse entendre un long soupir, attrapant le draps qui recouvre à moitié mon corps à moitié nu pour les tirer vers moi, cacher mon visage quelques instant. Le cocon de protection percé, dans une enveloppe vide qui ne me défendait en rien. Tourné sur le côté, je me replace vite fait sur le dos, balançant les couvertures pour me redresser légèrement, jeter un coup d'œil à mon torse. Tâche violacée au niveau des côtes, sur le côté gauche. Bordel, aucun souvenir de l'accident. Tombé, tabassé, peu importe, le résultat était là. Une douleur lancinante, violente quand je passe la main dessus. J'ai l'impression que Dieu a quelque chose contre mes côtes. Black out, je ne me souviens en rien de ma nuit. Perte de mémoire, bonne soirée. La guerre pour des futilités résonne, accompagnée par les bruits de vaisselle brisée. Ma main passe sur les draps, à la recherche d'une clope égarée, d'un briquet perdu, balancé négligemment sur le matelas. Trouvés, je porte la marlboro à mes lèvres, tirant une longue latte dessus. L'effet est immédiat : je crache mes putains de poumons. Déchirés par la fumée, le corps entier me brûle, et les larmes me montent directement aux yeux. Le cadavre, pourri à l'intérieur, aussi bien qu'à l'extérieur. Peu importe, la fumée vient de nouveau se loger dans mes poumons, et je la recrache en direction du ciel. Ne penser à rien, juste attendre, écouter le couple qui se déchire à côté en observant les craquelures du plafond. Hiatus qui se termine en même temps que la marlboro, je me relève, écrase la clope dans un cendrier déjà plains et direction la salle de bain. Vanne de la douche tournée, je penche doucement le menton vers l'arrière, paupière clauses, en frissonnant légèrement sous le choc de l'eau froide sur ma peau brûlante. Je pose mes mains sur le mur d'en face, paumes à plat, et bouche légèrement entre ouverte. Décompresser, l'eau semble anesthésier la douleur des côtes. Pause de courte durée, j'ai l'impression qu'on vient de nouveau m'écraser le thorax. Les doigts glissent sur le mur, rejoignent mes paumes, les ongles s'enfonçant légèrement dans la peau. Sourcils froncés, mâchoire crispée sous la douleur, j'essaye de retenir la toux qui monte, qui me brûle le torse. Ça serait pire, une douleur encore plus vive qui me paralyserait les membres. Trop violente pour être supportable, elle vient par vagues, disparait en quelques minutes. Trois semaines passées, et les crises semblaient de moins en moins espacées, le mal gagne du terrain. Trop fort, je me plie vers l'avant, un bras posé sur mes côtes quand la toux se fait entendre, impossible à retenir plus longtemps. Je me sens glisser, perdre mon équilibre. Genoux rapidement posés à terre, la paume sur le sol, je suffoque, un goût acre débarque au fond de ma gorge. Je crache, liquide rougeâtre qui m'arrache une légère plainte.

Jean enfilé, je balance la serviette de bain dans un coin, claquant la porte de la salle d'eau pour regagner ma chambre, m'écrouler une nouvelle fois sur le lit. Deux clients de prévus pour cette après midis, dont un qui figurait parmi les gros bonnets du marché. Long soupir, j'attrape mon portable, m'éclate les yeux sur l'écran menu, la lumière trop vive face à la semi pénombre de ma chambre. Une dizaine de messages, les rappels des rendez vous programmés. Le téléphone traverse rapidement la pièce, s'éclate contre un mur. Aucune envie d'aller sucer un grand ponte venu quelques jours à Invidia ; et pourtant, il faudra bien s'y remettre, gagner sa vie. Je n'avais que ça, la machine à fric. Donner son corps contre quelques billets. En soi, ça ne m'avait jamais bloqué, mais la fatigue jouait sur mes nerfs. Coups sur la porte d'entrée, je me redresse légèrement, sourcil arqué. [...] […] Les menaces se concrétisent, je viens pour mon rappel à l'autre. Traîné dans la sublime baraque, passé à tabac par deux gorilles, deux brutes contre lesquelles je n'avais pas opposé la moindre résistance. Je ne fais pas le poids, dans tous les quatre figures. Balancé dans le bureau, je tangue un peu, réussi à me poser sur une chaise. Jambes légèrement écartés, affalés sur le siège avec la tête légèrement renversée vers l'arrière, je décroche un sourire à Jesse. « Les chiens font bien leur travail. T'es venu remettre sa laisse au bâtard sans muselière ? » C'est exactement l'impression que la situation me renvoie. Le clébard sauvage, que le maître puni, auquel on brise l'échine pour le remettre dans le rang.
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MessageSujet: Re: Keep your heart, close to the ground ϟ Jesse & Isaia   Keep your heart, close to the ground ϟ Jesse & Isaia EmptyDim 2 Oct - 21:02

Keep your heart, close to the ground ϟ Jesse & Isaia Tumblr_lqeawupniJ1qk7tc6o1_500

L’ombre au tableau. Famille parfaitement véreuse à un détail près : la petite-sœur. Elle a hérité dla’ fureur, folie, déchéance de maman. La génétique a oublié le père en ce qui la concerne. D’où l’erreur qu’est cette gamine. Elle n’est qu’un putain de parasite, et pourtant, jm’efforce à la maintenir en vie. Ce qu’elle ne semble guère saisir : c’est pour son bien, pas simplement pour prodigieusement la faire chier. Comme si c’était amusant d’écumer les rave party, les endroits malfamés d’Invidia, afin dmettre’ la main sur sa gueule. C’est sûr, j’ai surtout rien de mieux à faire. Pétasse, putain, elle me révulse. Jsuis’ sur le point d’exploser. Sale envie d’éclater son visage contre le rebord du bureau, histoire qu’elle comprenne qu’il ne faut pas jouer avec mes foutus nerfs, et s’en souvienne à chaque fois qu’elle souhaitera se contempler devant le miroir. Sous ma responsabilité, complètement sous ma fichue responsabilité. Le genre de nana incapable dse’ gérer toute seule ; d’une immaturité exaspérante. Journée de merde. Entre Isa qui m’emmerde à éviter tous ses rendez-vous, importants qui plus est, et ma frangine qui vient péter son apocalypse chez moi. « Qu’est-ce que vous avez tous à me faire chier aujourd’hui bordel ? » Elle fronce les sourcils, et se répète : « Je ne veux plus que tu te mêles de mes affaires. » Ta gueule, mais ta gueule. Désespéré face à l'absurdité de cette scène. Jlui' saisie les poignets, elle hurle que jlui' fais mal, qu'elle aille se faire foutre. Long soupir, et jla' jette contre le parquet. Ça hurle, ça chiale, ça vocifère. La pseudo-souffrance d'Ellen m'indiffère. Une gitane coincée entre les lèvres, le click du Zippo résonne, et la flamme embrase cette foutue clope ; cigarette du réconfort. « Le jour où tu grandiras, j'arrêterais d'être derrière ton putain de cul. » Tu parles, elle a plus de chance dcrever' d'une overdose que grandir celle-là. Elle passe une main sur sa lèvre légèrement ébréchée. C'est mérité. « Va tfaire' mettre, Jesse. » Un sourcil se hausse, mon dieu, jvais' partir en dépression nerveuse un de ces quatre. « Développé ton registre. » Plus précisément : ça se concentre entre va tfaire' mettre et connard. Ah oui, parfois, elle varie : jsuis' plus une gamine. Magnifique, ma sœur possède un vocabulaire sans limite, jdevrais' la refoutre au lycée. Fumée crachée en sa direction, et elle se relève enfin. S'approche, elle tente une baffe, rapidement arrêtée en lui serrant fermement le poignet. Bref mouvement avec la tête indiquant la porte, lèvres s'activant en un pshist. « Dégage maintenant. » La bête lâchée, elle se dirige nerveusement vers la sortie, et effectivement : dégage. Putain, la paix. De courte durée, hélas. J'ai le problème Isaia à régler dorénavant, qui n'a d’ailleurs guère daigné se présenter comme il aurait dû. Le foutue clébard en liberté ; clebs indompté, le seul qui peut s'en targuer. Je n'arrive pas à le maîtriser, le pute qui te donne du fil à retordre. Et cela m’agace autant quça' me plaît. Donc tout naturellement, j'ai envoyé deux mecs le récupérer. Si tu ne viens pas à moi, je t'y fais venir. Accablante fatalité.

La porte s'ouvre, Isa' balancé tel une pauvre merde, j’appuie les coudes sur le bureau, mains ballantes, et l'observe d'un œil perplexe tanguer jusqu'à la chaise. « Ne te casses pas la gueule, cela ferait désordre. » Il parvient finalement à poser son cul. Abordant son allure de branleur né ; arrogance répulsive. Énième gitane allumée, et jm'avachie sur le fauteuil, avant-bras installés sur les accoudoirs, tête basculée un brin sur le côté. « Les chiens font bien leur travail. T'es venu remettre sa laisse au bâtard sans muselière ? » Toujours un mot à dire, toujours aussi chiant. Un sourcil se soulève, encore blasé. « Absolument pas. J'en ai marre d'enchaîner une putain de bête qui ne peut l'être. » Ton calme, impassible. « J'hésite entre deux solutions. » Et le chantage commence, c'est coutumier par ici. « La première est plutôt radicale. Tandis que la deuxième s'avère plus souple. » Le faire mariner dans sa fange, qu'il réfléchisse cinq foutues secondes pour une fois. Jmarque' donc une pause de plusieurs secondes. « Soit je te vire, en précisant aux deux mecs derrière la porte qu'il t'amoches suffisamment pour que tu ne ressembles plus à rien, et ce, jusqu'à la fin de ta misérable existence. » Cigarette tapée contre le cendrier, rapidement réinstallée à sa place initiale. « Soit tu reprends le boulot sérieusement. Juste ça, juste que tu bosses tel que tu devrais. » Clope écrasée. Jme' lève, approche, appuie une main sur l'accoudoir gauche de sa chaise et l'autre sur le haut du dossier. « Tu m'as fait perdre beaucoup d'argent. Tu t'es fait perdre beaucoup d'argent. La première solution semble la plus appropriée, toutefois, le doute demeure. » Je ne compte pas le virer, mais ça, il ne le sera jamais. Qu'il flippe un minimum, puis se bouge à nouveau. Un long soupir se fait entendre, et la tête bouge légèrement de gauche à droite, moue exacerbée. « Le bâtard en pense quoi ? »
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MessageSujet: Re: Keep your heart, close to the ground ϟ Jesse & Isaia   Keep your heart, close to the ground ϟ Jesse & Isaia EmptyDim 2 Oct - 22:34


Déjà mal en point, je n'ai pas les moyens de répliquer. Renvoyer chier un client avant même de l'avoir vu, ne pas me présenter aux rendez vous fixé par Jesse et son réseau, c'est plus simple que de tenir tête à ces deux types, qui faisaient deux fois mon gabarit. Une claque et je tombe, ce qui arrive forcément. Incapable de canaliser leur violence, ils frappent avant de réfléchir. Blam, à terre, un coup porté au ventre pour me couper la respiration quelques secondes, et la discussion est engagée. Jesse veut me voir, rencontre organisée dans la matinée, je m'étais une nouvelle fois désisté. Nouvelle habitude, fraiche et qui commençait à porter sur les nerfs du maître. Me laisser deux semaines de rab, en paix avec seulement quelques appels censés me remettre à ma place, était déjà un beau record. D'autres n'auraient pas cette chance, directement remis sur le trottoir, ou balancé à la rue, comme de vulgaires bâtards, sans la moindre protection. Sortir de la sphère créée par le réseau, c'était signer son arrêt de mort. Un suicide. Plus le droit d'exercer sur son territoire, obligé d'aller en squatter un autre avec le risque de se faire buter avant de signer le contrat muet. Aucune thunes pour s'acheter la dope après laquelle on courrait tous. Plus rien, on se retrouve les deux pieds dans la fosse, à attendre l'arrivée rapide de la faucheuse. Je joue avec le feu, la faille dans le marché de Jesse. Il ne me laissera pas n'en faire qu'à ma tête éternellement, c'était à prévoir. Les deux gorilles sont chargés de m'amener jusqu'à la demeure du boss. Pas moyen de leur parler, les ordres sont les ordres : on m'arrache de mon appart, on me sonne assez pour qu'il n'y ait aucune rébellion, et on me balance dans la fosse. Face à face avec César, posé derrière son bureau.

« Ne te casses pas la gueule, cela ferait désordre. » Je lui jette un regard farouche. La bête faible, ruée de coups, mais qui continue de mordre si la main s'approche trop près. « Évite de me faire casser la gueule avant, je tiendrai mieux sur mes jambes. » Question de logique. Stabilisé, le cul posé sur la chaise et aucune retenue. Encore une fois, c'est un luxe qui me place sur la corde raide. La plupart des putes font dans leur froc à l'idée de passer dans le bureau de Jesse. Mais la peur est quand même là, liée à une certaine rage. Un tout qui se mélange parfaitement, laisse apparaitre une arrogance insultante. « A force, tu devrais savoir que ce genre de message sont inutiles. » La machine à l'envers. A la première rencontre, il m'avait fait manger le bitume, et résultat, j'étais revenu sur son territoire une semaine après, fierté plutôt qu'un courage à la con qui avait du lui plaire. Remarque sur ma condition de clébard, Jesse reste calme, blasé. « Absolument pas. J'en ai marre d'enchaîner une putain de bête qui ne peut l'être. » Remarque qui m'arrache un sourire en coin. Petite victoire, totalement futile. « J'hésite entre deux solutions. » Nous y voilà. « La première est plutôt radicale. Tandis que la deuxième s'avère plus souple. » Bras plié, je cale mon menton entre le pouce et l'index, tête légèrement penchée sur le côté. La peur commence à gagner son terrain. On ne baise pas des mecs comme Jesse. On tente, mais on se retrouve rapidement le nez en sang, gisant dans une ruelle. « Dis moi, j'en jouis d'avance. » Ton acre, la main libre serre nerveusement l'accoudoir, les doigts se pliant légèrement sur la barre en bois. « Soit je te vire, en précisant aux deux mecs derrière la porte qu'il t'amoches suffisamment pour que tu ne ressembles plus à rien, et ce, jusqu'à la fin de ta misérable existence. » Mon regard quitte quelques secondes le sien, glissant sur les deux gorilles qui avaient déjà fait étal de leur force. Un de ses meilleurs éléments ou non, il n'hésitera pas à le faire, c'est certain. Je laisse entendre un léger rire nerveux, mes yeux scrutant de nouveau les siens. Léger moulinet de poignet pour qu'il enchaîne. « Soit tu reprends le boulot sérieusement. Juste ça, juste que tu bosses tel que tu devrais. » Perdre mon job n'était pas une option envisageable. Le choix n'en est pas un, et la menace prend forme. Je reste muet, à le regarder s'approcher, m'encadrer en se penchant légèrement. « Tu m'as fait perdre beaucoup d'argent. Tu t'es fait perdre beaucoup d'argent. La première solution semble la plus appropriée, toutefois, le doute demeure. » The alpha dog, il avait le jeu en main. Je mords nerveusement ma lèvre inférieure, relevant finalement les yeux vers lui. Incapable de parler. « Le bâtard en pense quoi ? » Le bâtard t'emmerde. « J'irai sucer pour ton plaisir. Quitte à se faire défoncer, autant choisir l'option rémunérée. » D'une classe infinie, je termine par un sourire froid, hypocrite au possible, tandis que mon cœur martèle ma poitrine. Le vertige causé par la peur. « La maître est satisfait ? » Regard détourné, j'attrape une clope, croise les jambes. Marlboro calée au coin de mes lèvres, je glisse de la chaise, me libère de l'emprise pour m'appuyer sur le bureau, récupérer le zippo et allumer la clope. Je me tourne, fesses appuyées contre le bureau, dos légèrement courbé vers l'avant. Latte tirée, ça recommence, je crache mes poumons. Obligé de retourner me poser sur la chaise, crachant une volute de fumée sans sa direction. Point à l'interrogation.

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MessageSujet: Re: Keep your heart, close to the ground ϟ Jesse & Isaia   Keep your heart, close to the ground ϟ Jesse & Isaia EmptySam 8 Oct - 20:32

Isaia est récalcitrant. En règle générale, j’aurais déjà viré, exterminé ce putain de bâtard indocile. Mais hélas, en ce moment c’est limite ma meilleure catin sur le marché, la pute de luxe. Les clients se l'arrachent presque. Une belle gueule, ça aide, et son air faussement juvénile surement ; sans parler du potentiel indéniable au pieu. Enfin quoi qu’il en soit, le jeter ne serait pas stratégique. Ce geste frustrerait plusieurs gros clients. Alors, il faut le supporter, tant bien que mal. Et bordel, c’est pas simple. Parfois, t’as qu’une envie : c’est lui éclater la gueule, à mort, contre le bureau. Lui faire gerber son arrogance et sa prétention. Un gamin, c'est encore un môme en réalité. Qu'importe. Maintenant qu'il est là, autant l'employer convenablement, bien que la tâche ne soit guère facile. Néeamoins, quoi qu'il fasse, quoi qu'il dise, j'aurais toujours les cartes en main, contrairement à lui. C'est qu'une question de self control ; rester calme et l'obliger à bosser, en évitant dle' défigurer. « Évite de me faire casser la gueule avant, je tiendrai mieux sur mes jambes. » Logique. Mais la scène serait beaucoup moins attrayante. Puis qu'il se rétame sur le sol, rien à battre en somme. C'est un bon spectacle, et je suis évidemment bon publique. « En parfait état ou non, tu ne tiens jamais sur tes jambes. » Et les justifications font la queue afin dle' prouver. Bref. Ce serait pratique qu'il se foute à genoux pour implorer ma foutue clémence, d'une façon très peu conventionnelle, ça calmerait mes nerfs. Mais non, avec Isa', ça ne fonctionne pas ainsi. Jpeux' pas jouer de manipulations, user la peur et cætera, cela s'avère automatiquement inutile. Je n'ai qu'un moyen de pression, mais pas des moindres : son job. Il le perd, il n'est plus rien. Je le sais, Isa' le sait. Ceci est mon joker. Donc, tout naturellement, jvais' le balancer sur la table et remporter la partie. Mais seulement après quelques minutes, histoire qu'il marine un peu dans sa fange. « A force, tu devrais savoir que ce genre de message sont inutiles. » Couper sa langue et la donner à bouffer au clébard, ça me ferait des vacances. Jsoupire' longuement en frottant ma tempe gauche, et balance à voix basse un : « Ta gueule. » Totalement exaspéré, j'en arrive au point d'être fatigué, la moindre conversation est éprouvante avec lui. Toutefois, jdois' le reconnaître, un type qui me tient tête, c'est très rare. Donc, j'apprécie son espèce d'audace dégueulasse. C'est même révulsant d'ailleurs. Isa' bouscule mes principes de base : aucun sentimentalisme, comportement inhumain, froid constant, et j'en passe. Jvais' passer ce sujet, déjà suffisamment contrarié aujourd'hui.

Les fameuses solutions, l'illusion d'un concept qui fait rêver : avoir le choix. En réalité, tu ne l'as jamais, surtout ici. C'est rapidement compréhensible lorsque les propositions débarquent. D'une facilité déconcertante. Dans les deux cas, Isa' est au courant : j'assurerais mes dires. Mis à part s'il souhaite se faire dérouiller, perdre son emploi, et peut-être sa foutue existence par la même occasion, il ne peut que reprendre le travail en bonne et due forme. Ce qu'il fera, c'est une évidence, un temps par contre. Forcément, Isa' déconnera à nouveau et le jeu recommencera. Jusqu'à qu'il courbe l'échine par obligation, puis la redresse encore. Ainsi de suite. Merveilleux. Il me fait chier. Foutue boucle infernale, sans fin. « J'irai sucer pour ton plaisir. Quitte à se faire défoncer, autant choisir l'option rémunérée. » Vulgarité naturelle des putains. Jpouffe' de rire, abordant un léger sourire assouvi. « Parfait. La négociation fut brève. » Ridiculement courte, oui ; prévisible. « La maître est satisfait ? » Qu'à moitié. « Il est trop tôt pour l'affirmer. » C'est net. Dans quelques semaines, voir quelques jours, le problème Isa' resurgira de ses pénombres. Un parasite ambulant. Jretire' la main de l’accoudoir afin qu'il puisse plus facilement se dégager dla' chaise. Sans permission, il allume sa clope avec mon Zippo, c'est courant. Et les sourcils se froncent, perplexe, en l'observant cracher ses poumons. Une toux loin d'être bénigne, violente, sèche, et interminable. J'ai eu des échos à propos d'Isa mal en point, malade apparemment. Et jcontaste' qu'ils s'avèrent corrects. Cette quinte de toux est inquiétante, dans le sens où, je l'ai déjà entendu auparavant. Ma mère avait précisément la même, à chialer, en gerber du sang. Ce genre de tristes détails inoubliables. Cancer des poumons, inopérable et fatal. Le doute s'installe donc. Traîner de force Isa chez le médecin, c'est à envisager. Histoire dcalmer' ma paranoïa, et qu'on me confirme que jfais' fausse route à son propos. Ça m’agace, loin d'être d'un naturel à m’inquiéter pour mon prochain. Il se réinstalle sur la chaise, et j'ôte d'un coup sec cette cigarette d'entre ses lèvres, partant l'écraser contre le cendrier. « Fume pas, gamine. » Retour derrière le bureau, cul sur le siège, les yeux glissent vers lui. « Cet après-midi, tu restes ici. »
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MessageSujet: Re: Keep your heart, close to the ground ϟ Jesse & Isaia   Keep your heart, close to the ground ϟ Jesse & Isaia EmptySam 8 Oct - 22:41


« En parfait état ou non, tu ne tiens jamais sur tes jambes. » Et je t'emmerde. Un léger sourire se dessine sur mes lèvres, tordues dans un rictus mesquin. La situation de putain qui ne me fait pas défaut, rappelée éternellement. La bonne condition, je ne sais même plus vraiment comment j'en étais arrivé à fréquenter les trottoirs. A ramener ma carcasse chaque foutu soir pour pouvoir amasser un peu d'argent dans le but d'acheter ma dose. Quand on passe cette étape, il n'y a plus de fierté, il n'y a plus cette ridicule question d'honneur. Une sensation de liberté qui s'acquiert quand on nous fout les chaînes aux mains, et aux pieds. Qu'on me traite de traîne misère, de catin décadence et vautrée dans la fange, je trouverai toujours le moyen de leur cracher à la gueule, leur rire au nez. L'orgueil du décharnée ; mieux valait briller d'une fierté dégueulasse, que se laisser abattre par les insultes des plus hauts. Je les emmerde, ces types qui se payent mes services ; qu'ils dépensent leur argent comme bon leur semble, il arrive droit dans ma poche pour peu de choses. Il suffit de laisser l'ego de côté et la fortune rentre. Au final, ils sont aussi misérables que moi. Les deux extrêmes se rejoignent dans leur propre chute, dans le vice et la luxure. Que Dieu nous garde. « Faut croire qu'j'suis plus apprécié à genoux. » Je renverse légèrement le visage vers l'arrière pour capter le regard de Jesse, passant une main dans les cheveux en désordre, mordillant doucement ma lèvre inférieure pour faire taire un nouveau sourire moqueur. Je joue avec le Diable, et je le toise fièrement. « Ta gueule. » Tout est dit. Je hoche légèrement le visage, sourcils haut perchés. La gueule du gamin qui vient de se faire prendre pour une connerie, sait déjà qu'il va récidiver dans l'heure qui suit.

Obligé de céder au final. Je ne peux pas changer de job, c'est tout bonnement impossible. Il me faut ma thunes quasiment au jour le jour pour être certain de tenir la route ; me faire mettre à la porte par Jesse, c'était creuser ma propre tombe et me foutre directement les pieds dedans. La conversation tourne court, j'accepte de reprendre le boulot, jurant haut et fort que mes rendez vous allaient être suivis. Bien entendu, jusqu'à la prochaine fois. Et ça, Jesse le sait aussi bien que moi. Il n'a pas la main mise sur son du, pas totalement comme il peut l'avoir avec les autres putains sous ses ordres. L’élément défaillant qu'on ne pouvait pas se permettre de supprimer. Ça aurait marché quelques années, puis j'aurais perdu cette gueule de gamin qui plait tant, ce côté juvénile qui doit ravir les vieux pédophiles inavoués qu'il compte parmi sa clientèle. Heureusement pour moi, je ne serai pas témoin de ma déchéance future, elle se joue actuellement. « Parfait. La négociation fut brève. » Je hausse les épaules, me relevant pour traîner jusqu'au bureau. « Il n'y a pas eu de négociation. » Seulement une sorte d'ultimatum travesti. « Il est trop tôt pour l'affirmer. » Il n'y croit pas non plus, c'est légitime. Et j'me grille une clope, foutu besoin qui me crame les poumons. Même pas foutu de canaliser la toux devant Jesse, j'aime pas qu'il me voit comme ça ; encore une question de fierté. Doublée d'une crainte, qu'il me laisse sur le carreau sans me demander mon avis. Les types malades, qui crèvent la bouche ouverte, les clients n'en veulent pas. A peine posé sur le fauteuil, la clope m'est arrachée des lèvres, écrasée dans le cendrier. « Fume pas, gamine. » La remarque me fait rire. Éclat de courte durée, je pose ensuite le revers de ma main contre mes lèvres, étouffant comme je le peux une nouvelle quinte de toux. Une nouvelle clope vient se loger entre mes lèvres. Bras tendu vers le bureau, j'attrape rapidement le zippo, rallumant la marlboro. « J'vais noter le conseil. » Je tire une latte sur la clope, tournant légèrement sur le fauteuil pour poser mes jambes sur l'accoudoir, calant mon dos sur le deuxième. « Cet après-midi, tu restes ici. » je secoue légèrement le visage, de la gauche ver la droite en signe de négation. « J'ai du boulot mon cœur. Faudrait pas que je plante mes clients. » Regard en coin, un large sourire plane sur mon visage. « Ou j'ai mal saisie les remontrances. Ça me perd Jess, vraiment.» Le marché n'est plus ce qu'il était. Ça me fait marrer de lui dire ça, façon comme une autre de faire disparaître la peur.
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