FRANCES BEAN COBAIN PAR TUMBLR

AGNES JACK DURDEN

Agnès, on l'appelle parfois Jack. Faut croire qu'elle aime bien ce prénom. Parfois un peu garçon manqué, ça lui correspond bien. Elle a déjà vingt-deux ans, Agnès, mais elle s'en fiche. Elle attend d'avoir passé le cap des trente ans pour avoir peur de vieillir. De toute façon, la mort, elle s'en fiche un peu. Agnès, c'est une fille un peu étrange, parfois surexcitée, agitée comme une puce qui ne tient pas en place, et parfois, dans la minute qui suit, son enthousiasme retombe, et elle se retrouve à regarder le paysage d'un air vague en marmonnant des mots en norvégien, sa langue natale. Agnès, elle touche pas aux hommes. Elle est lesbienne, et elle en est fière. Pour vivre, elle est serveuse, c'est toujours mieux que rien mais en vrai, elle préfère faire la fête. Agnès, elle aime les tatouages. Agnès, c'est une fille pleine de paradoxes et de contradiction. Elle agit comme si elle ne craignait rien, et pourtant l'amour lui fait peur. Elle est parfois si agitée qu'elle en est intenable, et d'autres fois, elle réagit à peine. Agnès, elle est instable, elle change d'humeur comme de chemise. Agnès si forte et pourtant parfois si naïve. Agnès qui peut s'amuser d'un rien mais qui a besoin de cigarettes et d'alcool pour faire la fête. Agnès si vivante mais tellement attirée par l'existence macabre de la mort. Mais Agnès, c'est avant tout une fille franche qui aime la simplicité. A quoi bon s'empêtrer dans des mensonges quand on peut dire la vérité ? C'est une étoile, Agnès, une âme d'enfant éternellement coincée dans un corps de femme.

Spoiler:

❝ Folie est un labyrinthe sans fin,
Un fouillis de racines embrouille ses allées -
Combien y sont tombés.
Toute la nuit sur les os des morts ils trébuchent,
Et sentent ils ne savent quoi, sinon le souci,
Et ils veulent guider les autres, quand c'est eux
qu'il faudrait guider ❞ - Blake.

Tu te lèves le matin sans savoir de quoi il sera fait. C’est la toute la beauté de la vie. L’imprévisibilité. Le risque. Oui, il y a toujours un risque. Risque de souffrir, risque de mourir. C’est ce qui rend la vie si précieuse. Mais il y a aussi la possibilité d’un peu de bonheur. Quelques instants de plaisir, c’est tout ce que tu demandes. Tu ne cherches pas à atteindre ce pauvre bonheur tant recherché par certains, non, tu te contentes de ta vie. Tu vis aussi fort et aussi profondément que tu le peux car tu sais qu’elle peut s’arrêter aussi brusquement que si quelqu’un venait d’appuyer sur le bouton stop. N’est-ce pas ce que tu es venue faire à Invidia ? Profiter de cette vie qui ne demande qu’à être vécue. C’est pour cela que tu as quitté ta Norvège natale. Tu t’es installée à Invidia, anonyme parmi tant d’autres. Tu as saisi ta chance et tu es devenue serveuse. Peu importe, ce métier n’en est qu’un parmi tant d’autres et tu n’es pas venue trouver le job parfait. Il te permet juste de vivre comme tu l’entends. Et par là, il faut comprendre t’amuser. Car tu es une fêtarde invétérée, tu prends tout ce qu’on te propose, tu fumes comme un pompier, et tu ne refuses jamais une occasion de t’amuser. Au fond, c’est comme ça que la vie te plait. Impulsive, tu agis sans jamais penser aux conséquences. Ce n’est pas que tu n’en éprouves aucun remord, simplement que tu sais que pour vivre vraiment, tu dois faire ce dont tu as envie sans t’en préoccuper si ça doit blesser les autres. Car tu es une fille sans attaches. Tu n’es pas une solitaire comme on pourrait le croire, au contraire, tu aimes être entourée, tu apprécies tes amis. Mais c’est tout. Personne ne connait tes secrets les plus noirs, même si les gens aiment te confier les leurs. Personne n’a eu ne serait-ce qu’un aperçu de ton cœur. C’est pas ta faute, tu es comme ça, tu n’aimes pas aimer les gens, c’est plus fort que toi.

Ton portable vibre. Tiens, c’est Némésis qui t’envoie un message. Elle veut te retrouver pour prendre le petit déjeuner. Pourquoi pas. En vrai, il est bien trop tard pour prendre le petit-déjeuner, et ce n’est pas le matin. Le soleil se couche juste mais pour vous, nocturnes, ça équivaut au lever du jour. Lever de la nuit serait plus juste mais au fond, ces deux idées se rejoignent. Une demi-heure plus tard, tu la retrouves dans un bar. Elle est déjà là à t’attendre, et tu déposes un baiser sur sa joue avant de t’assoir à côté d’elle. Tu sais qu’elle t’aime beaucoup, et que c’est plus que de l’amitié mais tu fais comme si tu ne t’en rendais pas compte. Pour toi qui n’aime pas les mensonges, ce n’est pas l’idéal mais que faire d’autre ? Tu ne veux pas gâcher votre amitié. Alors tu prétends ne rien voir parce que tu ne veux pas que ça interfère entre vous. Tu n’as pas besoin d’une petite-amie, tu abhorres les relations. Quel plaisir y a-t-il à devenir dépendant de quelqu’un ? A devoir sans arrêt se justifier et supporter des crises de jalousie ? Tu es bien mieux toute seule, bien plus tranquille avec tes coups d’un soir. C’est mieux comme ça. Les vraies relations ne te manquent même pas. Mais Némésis est là devant toi, et elle te tend son briquet en attendant que tu fournisses les cigarettes. Tu places la clope entre ses lèvres entrouvertes et tu l’allumes avant de faire de même avec la tienne. Un instant, tu t’en veux d’avoir eu ce comportement avec elle. Il pourrait prêter à confusion, mais au fond, tu t’es toujours comportée comme ça. Pourquoi est-ce que ça devrait changer aujourd’hui ? Depuis que tu as réalisé les sentiments qu’elle avait pour toi, tu essayes de faire attention à ce que tu fais. Parce que tu ne veux pas à avoir à affronter ses sentiments exprimés. Mais aussi parce que tu ne veux pas la blesser, au fond. Némésis, tu l’aimes un peu, peut-être, mais jamais tu ne le reconnaîtrais.

Isaia Z. Williams a écrit:

Agnès Très très bon choix de scénario. J'ai hâte de voir ce que tu vas faire de cette petite Et viendrais sûrement te gratter un lien une fois validée ...
... Bon courage pour ta fiche