♦ Terrain vague abandonné
♦ Des fous - gloomy & hadès -
♦ Après une représentation Gloomy s'isole pour aller se "doucher" là où traine leur bidon de flotte destiné au décrassage. Il doit rejoindre Hyacinthe pour sortir boire un coup, il se prépare un fixe quand Hadès arrive. Il ne l'a pas vu.

Je suis assis là en caleçons tout mouillé, j'ai les cheveux qui gouttes mais la nuit est loin d'être glacée. L'air transporte une chaleur agréable, je me sens flotté. La pièce on l'a un peu loupé, Ezra a encore improvisé, j'suis tombé. Hadès comme toujours a parfaitement assuré. M'enfin c'est pas l'heure que je me mette à repenser à son visage sans ratures Hyacinthe m'attend pour aller s'amuser. J'voulais me faire un fix' avant et puis me doucher. Enfin on a pas s'qu'on appel une douche mais c'est marrant pour se laver. Bref', il faut que j'évite de croiser Hadès sinon j'vais jamais partir. Je commence donc à préparer la poudre et la seringue histoire de quelques minutes, m'enfuir. Ne pas avoir besoin de l'aimer pour être vivant. Me sentir comme un grand.

Je sursaute en l'entendant tout à coup. Mince moi qui pensais vraiment partir avoir qu'il débarque avec son charme fou. J'abandonne mon idée de shoot pour tenter de me dérober. Enfin, du moins essayer. Je me relève donc rapidement, secouant un peu la tête pour enlever quelques gouttelettes de ma tignasse bordélique. Je lui sourit d'un air de contrition timide histoire d'éviter toute représailles colérique.

- Pardon... J'te laisse la place tout de suite Hyacinthe m'attend.

Je commence à partir vers la caravane l'air de rien. Le jean sur l'épaule et ma dope dans un sachet de lin.

J'aurai du m'en douter. Il m'empêche de partir, sourit avec un sadisme que je connais. Que je lui connais. Sa petite phrase m'assassine sur place, je ne peux plus bouger. Je lâche un petit rire nerveux avant de légèrement me reculer.

- Je... J'peux rester si tu veux...

Puis si tu me laisse pas filer, au moins j'aurai le plaisir de t'observer sous l'eau à la dérobé. On qu'un chien son maitre il doit l'admirer, pas vrais ?

D'accord. Acquiécement inutile. Répondre oui, même répondre simplement à un de ses ordres est profondément futile. J'me sens ensuite vexé. D'accord j'suis tombé, mais y'a pas que moi. J'suis pas le seul putain à avoir foiré encore cette fois. T'façons on été pas près, on savais qu'Ezra connait mal son texte, que mes chaussures à talons me faisait mal au pied. Je prend un air boudeur mais bien sûr n'ose pas l'envoyer chier. Alors je me tais. Je me pose dans l'herbe un peu plus loin. Mon jean renfilé je me contente de l'observe, le menton dans mes paumes de mains.

Niah niah niah j'suis bon qu'à faire le clown c'est ça ? Je me renfrogne un peu plus mais ne détourne pas les yeux de là-bas. Faut dire que l'eau qui dégouline si bas... Mes joues rosissent et je remercie l'obscurité d'être là. Attrapant une fleur sans cesser de le fixer. Les pétales qui tournoient doucement entre mes doigts, j'ai bien envie de planer. Mais ça va, pour l'instant le voir à moitié nue suffit. J'vais devoir m'excuser auprès de Hyacinthe, encore. Puis tout à coup j'ai une révélation. Il va pas se mettre tout tout, tout nue ? Si ?

- Tu vas plus te déshabiller ?!! J'peux aller te chercher une serviette si tu veux !

Je me remet sur mes pieds et avance de quelques pas vers lui jetant des regards alentours. J'vois pas de serviette, j'vais peut-être pouvoir m'enfuir et ensuite seulement me faire frapper...

Je me fige et le regarde avec de grands yeux. Il est pas sérieux ?! Apparemment si. Il me prend carrément pour sa boniche, j'suis pas si abruti ! Ma débardeur étant coinçé dans ma poche de jean je tire pour le décrocher. Mais avant de lui tendre une vision me fait soudain bugé. Je rougis moi qui occupé à chercher un moyen de fuite n'avais pas capter qu'il s'était totalement dénudé. Je ramène mon débardeur vers moi, l'enfilant par pure réflèxe. Parce que j'ai besoin là toute de suite de faire un geste. Puis me souvenant que c'est ce qu'il venait de me réclamer, je regarde l'un puis l'autre avec hésitation. Je me sens con. Euh... J'ai besoin d'une cigarette bon dieu. Non ! C'est pas une putain de serviette quand même ! Oops, c'est sortie tout seul...

Il se rapport, capitaine on a un problème. Un putain de problème même. Instinct de survie je ne bouge plus un orteil. Pieds nue dans la terre humide je le sens proche au point que des gouttes d'eau sur lui finisse sur mes pieds. Réussir simplement à déglutir ne semble plus vraiment là aisé. Pourtant obéissant docilement à ce qu'il viens de dire je parviens à me répéter.

- N-non... c'-c'est p-p-pas une-une pu-put-put-putain d-de serv-servi-serviette qu-qu-quand m-m-même...

Hadès me regarde pas comme ça, moi je t'aime.

Bouh c'qu'il m'énerve quand il est à ce point vindicatif. On dirait qu'il se pense perpétuellement obligé d'être piquant mais jamais même un peu affectif. Je vais pour lui répliquer quelque chose mais, comme souvent, mon visage et mes lèvres restent close. Cette incapacité me rend souvent morose... Il m'enserre la gorge et je sens ses doigts qui s'enfonce dans ma peau. Putain de salop, tu aimes trop voir les gens aux fond de l'eau. Et il me pousse à terre. Il me crache des mots souligné d'un regard qui me fou en l'air. De ses yeux couleurs d'enfer. Je me relève cependant, sans un regard sans répondre et attrapant mon sachet de came j'en sort mes sucettes à cancer. Vite j'en glisse une avec délice entre mes lèvres et affichant avec provocation un de ses briquet, je l'allume avant de rangée l'arme dans ma poche. Ouai bonne soirée Oh maitre ! L'ironie qui s'étale dans ma voix à des allures de fuck you. Des allures de chien qui en à marre, marre de se faire rendre fou.

Astrid elle m'a dit que je devais me défendre. Qu'au cou de ce salop je devais cesser de me pendre. Je veux bien tu sais. Mais c'est dure d'arrêter d'être un chien quand ça nous est si longtemps inculqué. Je prend pourtant sur moi, ravale l'angoisse et la honte qui me ronge douloureusement l'estomac pour me tirer. Le tabac me permettant en contre-partis de tout de même respirer. Mes mots sont un blasphème. Ils transpirent dangereuse ma haine. Trop vieille, trop remâchée elle est rance comme une pilule de dope frelatée. Quand ça fini par éclatée c'est ta gorge qui trinque et tes lèvres qui vomissent des horreurs mal-amenées. Son poings heurte mon corps de verre salis. Je vole en éclat coupable face à sa colère qui par moi a grandit. Le mur ; mon dos ; sa rage injuste mais justifiée.... Je regarde fixement mes pieds. J'ai mal de tout ça tu sais ? Oui tu sais. J'ai compris alors, j'peux partir me cacher ? J'peux me piquer ? Oublier... Oublier. Ou-bli-er... Oublier ! Oublier oublier ! T'oubl... Tu me fais chier et mal là Hadès... Et le ton que j'aurais voulu mauvais reste pitoyablement rampant à tes pieds. Non vraiment, tu me fais chier. Et moi, je fais pitié.

Une douleur vive me surprend au détour d'un regard duquel je ne pouvais plus me détacher. Trop près. Je sens l'orage en lui gronder. Pourtant c'est aussi la joie de le voir réagir aussi violemment qui m'a fait rebiffer. Un glapissement de souffrance m'échappe une seconde avant que le flamme de s'éloigne enfin. Pour sûr que j'aurais une cloque demain matin. Ses mots, cette façon de faire culpabiliser en mentant d'une manière bien éhontée. Je le rattrape par le bras et me blottie dans son cou avec un pardon murmuré. L'eau qui glisse encore de ses cheveux s'écrase sur ma plaie, comme quoi c'est vrais. Il sait aussi bien me blesser que me soigner. J'oublie ma rage de tout à l'heure. Tout disparait pour son odeur.

Que se soit léger ou brutal, je suis dans tes bras et j'y reste crois pas. Je m'en fiche de finir grillé sur un croix. Un marshmallow toute englué par ton briquet. Des cicatrices plein l'épiderme pour chaque phrase ou regard déplacés. Mais la sienne, virginale de toutes autres choses que leurs baisés, elle me fait rêver. Fantasme qui fait crever. Je m'agrippe à ses épaules savourant nos torses nues tout collés. Je brule. Tombait à terre te voilà minable pauvre funambule. Et le pire, c'est que j'ai le vertige, surtout sans lui. Je ne me sentirai plus en vie. Je me pas arrêter de toujours dire oui. Une goutte humide s'égare de ses cheveux jusque dans son cou. Alors naturellement ma langue la réponse en effleurant sa chair, geste fou.

Je perd mes moyens quand son regard revient contre ma rétine s'imprimer. Rien à faire je suis dépendant de sa beauté, subjugué. Je veux ouvrir la bouche mais le moindre son, même ma respiration reste bloquée. J'veux réussir à oxygéner mes poumons sinon j'vais crever asphyxié. Se serait bête de clamser sans l'avoir embrasser... Et quand l'idée m'arrive dans la peau au lieu de m'avancé je me décroche brutalement de lui, retombant les fesses dans la boue sans dieu merci l'avoir réellement embrassé. Sa te jouera des tours Gloomy de rêvasser. Scuze moi' habitude d'avec Hyacinthe ou Ezra... Çe ta gène si je me fais un fix dit ? tu m'as fait trop mal sérieux... Mine de rien oui, la douleur ne s'est pas enfuit vers les yeux. Non non, elle continue de me filer les larmes aux yeux.

En moins de deux secondes je suis déjà entrain de tout préparer. C'est urgent j'ai mal et je sens qu'elle arrive c'est putain de nausée. Prémisse du manque, de l'envie incessante de ce à quoi il ne faut jamais gouter. Sa phrase m'éttonne mais je met deux minutes à répondre, le temps que tout soit dans la seringue. Puis avant de me l'injecter je me tourne vers lui pour m'expliquer alors que pour une fois j'ai rien dit de dingue. Bah euh... Avec Ezra, ou Hyacinthe, ou d'autres fin' voilà quoi. Et fait pas cette tête là ! Je lui souris avec tendresse, amour sincère pour chien adultère. Et avant que sans que je sache pourquoi je le refoute en colère, je m'administre le produit qui fait décoller de terre. Mon corps ramollit en quelques micro secondes, la seringue qui reste dans la peau sans que je m'en aperçoive vraiment. Je m'allonge sur le dos les yeux à demi clos en sentant mon esprit repartir encore plus loin que les prémisses de l'enfant.